Entre mon UTMB en mode assistante et mon ETC en mode St Bernard… Je ne sais plus quoi inventer pour me faire remarquer (et trouver une excuse pour ne pas m’entraîner 😁).
La genèse
Comme d’hab… On ne change pas une équipe qui gagne !
D’habitude, je cours toujours la MCC, parce que moi j’adore la MCC ! Et en tant que journaliste accréditée, j’ai le droit comme les gens de la vallée et les partenaires de prendre le départ sans me bagarrer alors j’en profite tous les ans ou presque. Mais voilà, l’ETC, personne à la redac ne l’avait encore courue, il était donc temps que quelqu’un s’y colle. Petit souci, mon été s’est résumé à « mon cul sur une chaise » pour finaliser mon prochain livre. J’ai mis le nez dehors pour aller en Autriche (récit à retrouver ici si vous l’avez raté) où bien entendu j’en ai bavé. Depuis cette course mon entraînement se résumait à des séances d’aquabike certes absolument géniales (c’est ma découverte de l’été, j’adore !!!) mais je me doutais bien qu’elles auraient peu de chance de m’aider à grimper dré dans le pentu. Attention spoil : c’était bien vu !
J’avoue que lorsque j’ai vu la météo « tout pourri » que les courageux se sont pris sur la MCC, je n’ai pas regretté mon choix… Souci, le tunnel de Fréjus a eu la riche idée de fermer entraînant un bordel sans nom au tunnel du Mt Blanc. J’aurais du me méfier de ce signe venu du ciel !
L’avant course
Comme souvent à Chamonix, cela commence par un bus. Enfin dans mon cas, ça a commencé par une conférence – rencontre avec notre adoré Ludo Pommeret et Duncan Perrillat que j’ai vu gagner sa qualif sur le Trail St Jacques. Je lève la main à la fin de la conf en mode « je peux poser mes questions en prem’s ? J’ai navette » et je file ! L’organisation nous a confirmé que le système de navettes n’était pas remis en cause mais dans le doute j’arrive un peu plus tôt que mon horaire prévu. L’embarquement se fait tellement vite que je rate mon copain Stéphane photographe pour Esprit Trail qui du coup me suivra de près dans le bus suivant. Je m’assois à la dernière place libre à côté d’un jeune homme qui porte un badge « partenaire ». Présentation et je lui demande : « vous bossez pour quel partenaire ? »… « Dacia »… « oh là mais vous avez l’amour du risque vous ! ». Du coup le trajet se transforme en discussion pro pas vraiment prévue.

Mon mari qui ne manque pas d’humour m’envoie ça dans le bus pour Courmayeur avec comme message « tu aurais pu me dire chérie que je courais l’OCC, bouge pas j’arrive ! Mais je fais quoi avec une vieille comme toi d’ailleurs ? »
Arrivée à Courmayeur (avec un passage du tunnel finalement pas si catastrophique que ça), je file retirer mon dossard. Première blague du jour (et il y en aura bien d’autres croyez moi !), je glisse ma pièce d’identité dans l’enveloppe du dossard, enveloppe qui finira dans une poubelle publique de Courmayeur avec toujours ma pièce d’identité dedans… Bref… no comment je suis bien assez énervée comme ça, juste à l’écrire.
Après avoir un peu galéré pour trouver de quoi déjeuner, on finit par se faire faire des sandwichs dans une petite épicerie juste à côté de la ligne de départ qui se révèlent très bons. Pipi pas de la peur, juste de la petite vessie (c’est 15 bornes hein ? Pas l’Everest non plus) et je rejoins mon sas que je me suis auto-attribué, à savoir celui du milieu. Devant ça partira trop vite, dans le fond, ça risque de bouchonner, donc je décide de la jouer fin du 2ème pour avoir le temps d’avancer un peu avant que les premiers de la 3ème vague nous rejoigne. Je m’amuse à regarder les quelques dossards autour de moi, mais vraiment tout à côté de moi hein ? J’ai pris des photos, voilà, voilà… La coureuse américaine est bien venue de Boston pour la course mais elle reste un peu en vacances hein ? Re bref…





La course
Comme prévu, très vite après le départ, je comprends que ça ne va pas être simple. Je déplie mes bâtons à la vitesse de la lumière et clairement je comprends que ça va être « randonnée photos » cette histoire. Quoi dire d’autre à part « j’ai grimpé… on est arrivé en haut… j’ai redescendu », fin de la course. Mais évidemment avec moi, il s’est quand même passé des trucs. Déjà sur le chemin, à un moment de loin j’aperçois un mec en mode selfie. Au fond de moi je me marre et je crie « allez le parigot, avance un peu au lieu de prendre des photos »… Et plus je me rapproche, plus je réalise que le parigot en question c’est un copain qui vit bien à Paris (enfin en proche banlieue mais on ne va pas chipoter). Il ne prend pas des selfies mais il fait une petite vidéo du seul endroit où il aura eu envie de sortir son téléphone de la course et ça j’y reviendrai plus tard. On se éclate de rire en se retrouvant, on fait quelques mètres ensemble et il file, il y a une réunion demain matin à Paris, il a autre chose à faire que d’attendre Barbie.
Alors qu’on a entamé la descente vers Courmayeur, j’aperçois un coureur sur le côté, clairement dans une position pas normale pour être seulement quelqu’un qui fait une pause pour souffler. Je m’arrête et je constate que pas de doute, il n’est pas au mieux de sa forme. Il m’explique qu’il est tombé lourdement, qu’il craint une fracture de côte et qu’un ami est parti chercher des secours. Evidemment je m’arrête, évidemment il me dit de repartir, évidemment je refuse. Ben ouais t’as qu’à croire que je vais te laisser tout seul après une chute où clairement je pense que la tête a peut être un peu tapée aussi. Je le rassure en lui disant que je m’en fous, je suis là pour le travail, mon chrono m’importe peu et il finit par me dire « ah mais tu ne me reconnais pas ? ». Vous le voyez ce moment de gène absolue où tu cherches dans ta mémoire un visage que tu ne reconnais pas ? Et là il me dit « je suis Monsieur Recup, on a rendez-vous jeudi matin ». Ah ben top, je fais connaissance du mec qui va me voir en slip dans 48h sur le chemin du coup 😂. Les secours arrivent plutôt rapidement, je repars pour finir ma descente, enfin c’est ce que je pensais.









Je n’ai pas fait 2km que je tombe sur deux coureurs chinois, elle semble prise de crises de crampes terribles et lui essaie tant bien que mal de la soulager pour qu’elle puisse finir en l’aidant à faire des étirements improbables. Chouette ils parlent un peu anglais parce que mon chinois est rouillé et se limite à « nems », « rouleaux de printemps » et « Xièxiè » (merci), ce qui rend les conversations très limitées. Oh ça va je rigole ! Je réalise en papotant avec elle pour tenter de trouver une solution pour la soulager que j’ai un gel Andros à base d’agrumes dont du citron. A la base, j’avais prévu de le prendre juste à ce moment là pour le tester mais aussi pour les derniers kms. Citron = acide = ça ressemble à du vinaigre des cornichons non ? Ok, c’est légèrement tiré par les cheveux, je vous le concède aisément mais je me dis que l’effet placebo peut jouer son rôle, surtout qu’il ne reste pas grand chose. Je lui explique que c’est le truc des champions, elle le prend sans se poser de question et se relève. Je ne sais pas si ça a marché mais j’ai fait ce que j’ai pu.
Clairement, ce petit coup de boost m’a un peu manqué sur la fin mais je finis et je file sans demander mon reste prendre ma navette sachant que le trajet sera bien entendu bouché aussi de ce côté de la frontière même si notre chauffeur de bus prendra les chemins de traverse pour nous faire gagner du temps. Retour à Chamonix où je fête ma nouvelle médaille devant un nachos et un coca à la micro brasserie puisque comble de l’ironie je ne bois pas de bière ! Casquette verte en boit pour nous deux de toute façon 😉
La conclusion de tout ça…
Bon alors je vais être très directe, j’ai été très déçue du parcours. Je m’attendais à un parcours au niveau de beauté de la MCC et ce n’est pas du tout le cas ici. Après il faut dire que la MCC a mis la barre très haute, je le conçois aussi. Mais franchement, moi si cela avait été mon premier trail, je mettais mes pompes en vente sur Vinted dans la navette de retour. Heureusement que mon premier fut le marathon de Chamonix ancienne version avec l’arrivée tout là haut parce que ma vie de traileuse aurait été vraiment différente. Pas de ravito mais juste un point d’eau (ok ok je sais, c’était écrit, je n’ai pas vu…), plus de coca à l’arrivée… J’aurais pu être plus rapide (quoique je me suis renseignée, il fallait être vraiment super rapide pour y avoir droit), on est d’accord mais ce sont les derniers qui ont tout donné qu’il faut bichonner. J’ai eu plusieurs retours déçus par l’arrivée dans un petit parc à la périphérie de Courmayeur, repasser la ligne de départ en plein centre semblait leur plaire un peu plus mais là pour le coup, ça ne m’a pas du tout dérangée.
Alors oui, je sais, 45€ si on inclut la navette aller retour (si tu prends ta voiture là ça n’a aucun sens par contre !), le prix n’est pas totalement déconnant, puisqu’il y a le tunnel du Mt Blanc qui coûte un rein inclus dedans mais pour le coup je raisonne vraiment en expérience client. Je m’attendais naïvement à être en mode « waouh » tout le temps ou presque, comme je peux l’être sur la MCC justement. Surtout que du côté de Courmayeur, il y a de très très jolis coins. Là une partie du parcours se fait en forêt à l’aller et au retour, on ne voit pas assez le jour à mon goût en tout cas. Je compare encore plus facilement que j’ai refait le cross du Mt Blanc en juin dernier et que j’avais adoré. Bref je vais peut être me faire blacklister à vie de Chamonix en écrivant cela mais je suis sûre qu’on peut trouver une trace superbe de bout en bout sur 15km du côté italien qui donnera envie de revenir encore et encore. Parce que l’UMTB le vaut bien 😉.
Ma story avec toutes les photos est à retrouver ici !
Fun fact : vous en voulez une bonne ? J’ai été tellement lente dans la montée que mon Apple Ultra que j’avais programmé en mode « course à pied » a cru que je m’étais arrêtée… Du coup elle s’est mise en pause toute seule en mode « bon ben apparemment elle admire le paysage, on va la laisser tranquille ». La prochaine fois je la fous en mode « rando » tout de suite, cela sera presque moins humiliant 😂