Run : UTMB 2023, et de deux assistances à Chamonix, casquette verte sur la tête !

C’est toujours compliqué de revenir sur un lieu pour revivre comme « un jour sans fin » dont pourtant on ne connait pas la fin. L’UTMB 2023, en mode assistance, me stressait plus que la première fois, ce qui est assez paradoxal vous en conviendrez, mais voilà, c’est un fait. Enfin le principal c’est que tout se soit bien terminé !

Des doutes et un renoncement…

Il était une fois des trucs comme ça que tu n’aurais pas envie de toucher tellement la première fois fut parfaite à souhait. C’est ce que j’avais dit à Tony mon super guide pour le Mont Blanc. La première fois fut inoubliable, météo parfaite, sensations parfaites, le bonheur quasi du début à la fin. Jamais je n’aurais du vouloir y retourner en mode « t’as trop pris la confiance » … J’ai fini en hélico après un séjour au refuge Vallot, ça m’apprendra à en vouloir trop, le one shot c’est pas pour toi, alpiniste des plaines va ! Là c’était pareil, je me suis posée la question d’y retourner ou pas. A tel point que, très peu de personnes le savent mais je m’étais même inscrite au tirage au sort de l’UTMB puisque j’avais moult « running stones » et que toute cette histoire, toute cette excitation, ces émotions m’avaient furieusement donnée envie d’y retourner. Et vous savez quoi ? J’ai été tirée au sort… Et j’ai attendu le dernier jour pour prendre ma décision de ne finalement pas y aller après de longues discussions avec mes proches. Ma dernière participation fut un abandon et je l’ai très mal vécu. Je ne m’en cache pas, cela reste toujours à ce jour, des années après une véritable blessure, assez étonnante d’ailleurs parce qu’il y a d’autres courses où j’ai rendu mon dossard comme le Tor des Géants pour ne pas le nommer où très franchement ce renoncement volontaire n’a pas du tout été un souci et je n’envisage pas une seule seconde d’y retourner. Enfin bref, tout ça pour dire que contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette nouvelle assistance ne coulait pas de source pour moi, loin s’en faut et qu’au fond de moi je reste une ultra traileuse frustrée de ne plus avoir la santé d’y retourner. Fin de la petite parenthèse « psychologie magazine », vous n’êtes pas là pour ça.

Alors assez parlé de moi et revenons en à ce qui nous intéresse aujourd’hui, l’assistance de Casquette Verte sur le dorénavant nommé Dacia UTMB Mont Blanc😉. Je suis arrivée comme toujours plusieurs jours en amont pour mon travail et pour courir l’ETC (récit à retrouver ici). Entre Alex qui télétravaille, mes rendez-vous pro, on réussit enfin à se voir jeudi après midi quand je passe à son appartement avec ma voiture pour récupérer tout son bazar, enfin bazar je suis de totale mauvaise foi, c’est toujours hyper bien organisé en sachets préparés et numérotés, un planning tout ça tout ça. J’ai prévu de prendre la matinée de vendredi pour tout ranger, tout organiser après une séance de yoga offerte par Hoka et Samuel Urtado face au Mt Blanc totalement dingue ! Dans les petits changements que j’avais prévu sur cette assistance, il y a déjà le sac glacière Camelbak qui s’est retrouvé certes un peu encombrant mais franchement super pratique pour ranger toutes les bouteilles debout au frais sans que ça ne bouge et se renverse partout comme ça arrive souvent. J’ai mis toutes les vidéos de préparation de ma voiture ici, pour celles et ceux que cela intéresse d’ailleurs.

Déjeuner japonais entre filles, en mode girl power ! Et il est temps de rejoindre l’hôtel pour filer la clé de ma chambre à Alex qui a prévu d’y dormir. Son appartement est occupé par plusieurs personnes et moi j’ai la chance d’avoir un salon ultra cosy pour pouvoir travailler tranquillement pendant qu’il se repose. Et le plus dingue, c’est qu’il dort vraiment ! Réveil à 16h, derniers préparatifs et derniers échanges avec la team parce que cette année, on est clairement passé au niveau supérieur. Déjà parce qu’on embarque un caméraman pour réaliser un documentaire de notre aventure. Vous le connaissez déjà, c’est Antoine rencontré sur la LyonSainteLyon avec lequel nous nous sommes tellement bien entendus que nous avons eu envie tous les deux de l’embarquer dans l’aventure UTMB. Je me suis donc improvisée productrice de documentaire et j’attends avec impatience la nomination aux Oscars et l’appel de Netflix pour une diffusion mondiale, cela va de soi ! Plus sérieusement la présence d’Antoine compliquait un peu la donne… Déjà logistiquement parlant puisqu’entre la présence de #chouchougate dans ma voiture, le bordel d’Alex et donc le bordel d’Antoine je commençais à me demander si ma golf allait bien suffire. Mais surtout bien entendu, pour que le documentaire soit plus vivant il fallait rester le plus possible en contact avec Alex tout en gérant ma présence obligatoire aux ravitaillements. La solution, que dis-je le petit miracle est venu de Jérémy, un ami d’Alex qui a émis le souhait de venir suivre sa course avec sa propre voiture. Et le miracle ne s’arrête pas là… Il connait le parcours comme sa poche, mais à un niveau de connaissance que vous n’avez même pas idée. A lui le lac Combal, à moi Courmayeur ! L’idée était simple : moi j’assurais uniquement les ravitaillements, eux les images fun genre Notre Dame et la Forclaz, et on se retrouvait à Vallorcine pour que je le ramène à Chamonix, Jérémy ayant envie on le comprend de voir aussi l’arrivée des premiers. Alors je réponds tout de suite à la question qui va forcément tomber : Antoine avait ce qu’on appelle une accréditation course vidéo, un brassard magique donné au compte goutte qui lui permet de circuler sur le parcours sans le souci des routes fermées. Mais si je n’ai plus Antoine dans ma voiture (vous suivez ?), moi je dois toujours jouer avec les horaires de fermeture…

Et c’est parti pour le Show !

Tout ça pour dire que je rate encore cette année le départ pour filer aux Contamines me garer. J’aurais pu comme l’année dernière demander l’asile « politique » dans le camping car de Justine, l’épouse d’Arthur Joyeux Bouillon (mais du coup j’ai papoté avec lui ensuite !) mais j’ai préféré la laisser tranquille. Et puis finalement l’ambiance dans le village est tellement sympa que je ne regrette pas de m’y être installée très tôt. L’année dernière, j’étais arrivée un peu à l’arrache puisque nous nous étions arrêtées à St Gervais leur faire coucou. Là, je profite du calme pour papoter avec les bénévoles, pour filmer le ravito vide avant même son ouverture pour Jogging International puisque j’ai pris la main sur leur insta. Je dine tranquillement, je papote avec tous les gens adorables qui me reconnaissent et qui viennent me saluer et je profite du calme avant la tempête, parce que les Contamines, c’est quand même toujours un peu le bordel, ce qui va se confirmer encore cette année.

Je vais tenter de vous expliquer le truc simplement. Il y a 3 tentes : une « ravito classique » pour tout le monde, une plus petite clairement destinée aux super élites avec un espace pour la presse qui les suit, et une pour les élites « normales » sans le scooter et les chouquettes, sachant que bien entendu quand l’agitation retombe, les deux tentes seront ouvertes à tout le monde. Le souci c’est que clairement aux Contamines ça se bouscule encore pas mal et le peloton n’est pas aussi étiré qu’on ne le voudrait. Sans parler du fait qu’on a des bancs et pas de table pour étaler notre joyeux bordel. Je m’installe et très vite je vois un des membres de la crew de Manon Bohard qui cherche lui aussi à se faire une petite place (tu l’auras ta revanche Manon ne doute pas !). « Bouge pas mon gars, Manon est une copine, on va t’arranger ça ». Je réorganise mon banc pour que lui aussi puisse poser ses affaires et commence l’attente qui ne va pas durer très longtemps puisque très vite j’entends hurler « Alex, Cécile est là ! » et je vois débarquer l’homme à la casquette verte qui ne semble pas du tout là pour acheter du terrain… Alors qu’il m’avait dit qu’il changerait de t-shirt comme l’année dernière, il refuse de le faire, on recharge les flasques, gels, il boit son icetea, en quelques secondes il est reparti. Ok… Le mec se croit revenu à la Saintélyon ça va être sympa les discussions !

Je remballe mon petit bordel et je repars tranquillement à ma voiture, quand tout d’un coup je vois Blandine l’Hirondelle qui retourne au ravito alors que nous sommes à la sortie des Contamines. Je lui hurle « mais tu fais quoi Blandine ? », elle me répond « j’ai oublié mes gants ! ». Eh mince… J’appelle Thierry Breuil, le coach de la super team 100% féminine de Kiprun immédiatement pour lui demander qui fait son assistance et pour lui dire que j’ai pleins de paires dans mon sac si jamais c’est un oubli total de sa part ou juste un oubli au ravitaillement. Du coup je ne bouge pas et j’attends d’avoir des news. Retour de Blandine, tout est rentré dans l’ordre, je peux repartir. C’est seulement dans la voiture que je réalise que j’étais totalement à côté de la plaque… Et que si j’avais tendu une paire de gants à la sortie du village, c’était un ravito hors zone, le truc totalement interdit. J’étais tellement dans l’idée de l’aider à tout prix parce que bon c’est Blandine quoi, que je n’ai pas du tout réfléchi à ça. Heureusement qu’elle était plus lucide que moi à ce moment précis (ses gants étaient tout simplement restés sur le banc, son mari l’y attendait, elle a ensuite filé vers la 3eme place du podium comme on le sait).

Retour à la voiture et c’est parti pour le tunnel du Mt Blanc. Celles et ceux qui ont un peu suivi les actualités cette semaine là le savent, la fermeture du tunnel de Fréjus pour cause d’éboulement a créé un joyeux bordel avec des heures et des heures d’attente à ce foutu tunnel, compliquant la vie de toute une région. Comme je n’ai pas de pass magique comme les bus de l’orga, je dois prendre mon mal en patience comme tout le monde. Sincèrement je m’en sors plutôt pas mal, j’ai juste eu le temps d’envoyer mes stories et de lire Voici que je suis en train de filer vers l’Italie. Je retrouve mon parking préféré où il ne reste déjà presque plus de places, nombre de vans sont déjà là et c’est un camp géant qui s’est créé à proximité du palais des Sports qui abrite le ravitaillement. Ma golf est ridicule au milieu de tous ses vans et autres tentes sur le toit dépliées mais pour l’instant elle roule et c’est tout ce que je lui demande. Les toilettes publiques étant fermées, pas le choix, je file au restaurant qui reste ouvert toute la nuit où je retrouve la team de Manon. Papotage, thé, descente aux toilettes avec Jessica, l’épouse de Jim là elle aussi, je me dis qu’il serait peut-être bien d’aller m’allonger un peu pour tenter de dormir. Evidemment, je ne dors pas et je me résous à aller rejoindre le ravito pour de nouveau faire quelques vidéos toujours pour Jogging International.

Les premiers arrivent et comme toujours c’est passionnant d’observer les meilleurs se ravitailler. Tous dans mes souvenirs en tout cas vont prendre un peu de temps pour s’asseoir sauf Matthieu. Les américains ont généralement le même mode de fonctionnement : l’athlète pose son sac, et pendant qu’il mange, l’assistance recharge ce qu’il y a à recharger. On voit de moins en moins des tables « rigolotes » remplies de bonbons et autres chips. Seuls les asiatiques conservent bien entendu leurs nouilles avalées à la vitesse grand V. Personnellement j’adore ce ravitaillement parce qu’on a de la place, une grande table où on peut installer tout notre bordel. Tiens d’ailleurs j’en profite pour vous donner une info suite à une question que j’ai eu sur mon insta. Les assistants pour les élites en tout cas n’ont normalement pas accès aux ravitaillements, on ne peut donc pas aller chercher un verre de coca ou une assiette de pâtes, c’est l’athlète qui doit le faire seul, ce qui explique pourquoi nous sommes en totale autonomie. Et surtout, tous les plats chauds que les coureurs trouveront plus tard sont très rarement prêts quand les premiers arrivent. Ce qui explique pourquoi je m’embête à lui faire cuire du riz 😉 sinon vous pensez bien que j’irai me servir aux tables directement ! Fin de la parenthèse.

Alex arrive dans mes souvenirs à l’heure prévue par Livetrail et comme pour les Contamines le ravito est express. Le fait qu’il ait décidé de ne jamais s’assoir change réellement les choses parce que cela donne vraiment un sentiment de stress qu’on a moins lorsqu’il prend le temps de se poser. L’idée était de voir s’il était capable de faire un UTMB sans se poser un seul instant, nous aurons la confirmation quelques heures plus tard qu’il en est parfaitement capable. Il doit être dans les 3h30 du mat, il est reparti, et je file respecter ma tradition : mon cappuccino du bar du palais des Sports et mon pain au chocolat ! En sortant je tombe (décidément je ne vois qu’eux sur cette course !) sur les parents de Manon, Patrick grand ultra traileur qu’on ne présente plus et son épouse. Papotage autour du seul sujet qui occupe tout le monde depuis des jours, ce foutu tunnel. Là ils me disent qu’ils viennent de le passer et que du côté italien c’est devenu l’enfer… Tout est bloqué, les gens sortent des voitures. Ok pas le choix, je passe au plan B, Aoste et le tunnel du Grand Col St Bernard. Comme je l’ai déjà expliqué, n’ayant pas de pass magique, je dois absolument être à Champex-Lac avant la fermeture de la route, donc les embouteillages on oublie. Je lance le GPS et c’est parti pour une route que je n’ai fait qu’une seule fois de jour qui plus est, lors d’une assistance beaucoup plus « classique », à une époque où nous pouvions faire ce qu’on voulait. Je l’avais prise pour aller me taper la cloche à la Fouly en attendant Damien 😉 mon « assisté » du jour.

Après la nuit…

Vient Champex…

Je ne vais pas vous mentir, j’étais très mais alors très heureuse d’arriver à Champex lac ! La route seule en pleine nuit comme ça avec des tonnes de tunnels, le truc que je déteste plus que tout quand je conduis, surtout depuis l’incendie terriblement meurtrier qu’on connait. Je retrouve la même place que tous les ans ou presque et je me dirige vers le ravito encore endormi. Comme l’année dernière je suis la première sur zone ou presque ! Cela me permet de prendre des nouvelles de mes bénévoles adorés que je retrouve tous les ans maintenant, big up à Isabelle et Pascal s’ils passent par là, toujours un plaisir de vous voir. Là encore ce ravitaillement est un plaisir parce qu’on a de la place, de grandes tables et que le gentil bénévole me laisse rentrer 21 min plus tôt alors que normalement c’est 20 min ! Je m’installe, sors le t-shirt propre qu’il n’enfilera jamais, prépare mon sachet de riz qu’il ne mangera plus et un petit café qu’il m’avait demandé et j’attends. Pas trop longtemps mais j’attends quand même un peu plus que prévu. Clairement son visage est un peu fermé mais bon, il vient quand même de se faire une nuit en pleine montagne hein ? On est à plus de la moitié, il fait déjà chaud, j’essaie de m’assurer qu’il boit assez avant de le renvoyer « chercher bonheur ». Je réalise que j’ai oublié de vous dire qu’il y avait aussi un petit changement dans son alimentation avec la présence sur la table d’un mug de bouillon salé chaud de Naak qu’il a toujours bu d’ailleurs (je vous mets la ref ici). Bon il avait récupéré le sachet sur leur stand la veille de la course, autant dire que le côté « on teste tout à l’entrainement » ça sera pour une autre fois mais on connait le personnage maintenant.

Je remballe mes petites affaires, dis au revoir à tous mes gentils bénévoles et je file rejoindre #chouchougate qui dorénavant sera avec moi dans la super golf bleu marine et non verte comme tout le monde le pense ! L’idée comme l’année dernière d’ailleurs c’était de l’avoir à mes côtés si la fatigue rendait la conduite dangereuse pour qu’elle prenne le volant (tu me diras elle n’a pas beaucoup plus dormi que moi !). Antoine continue de son côté avec Jérémy pour pouvoir filmer le fameux passage du col de la Forclaz au moment du passage d’Alex. Nous on file à Trient, non sans s’arrêter demander aux troupes déchaînées de l’encourager comme il se doit ! J’ai vu les images… Ils m’ont peut-être un peu trop écoutée, Alex a perdu l’usage de l’oreille droite 😂, je ne vois pas d’autres explications au fait qu’il ne m’écoute jamais…

Arrivée à Trient où je me gare à ma place habituelle. Alors là un jour il faudra qu’on m’explique… Depuis que je fais des assistances sur les courses de l’UTMB, j’ai toujours trouvé la même place de libre à chaque fois ou presque, sauf une fois pour Perrine où j’ai tenté d’aller voir plus en bas du village pour que le photographe du magazine qui était avec moi puisse prendre des photos des coureurs repartant à ce moment là dans la nuit. Là il fait grand jour et je rejoins le ravitaillement encore très calme à mon goût mais où la raclette fond déjà pour le bonheur des spectateurs déjà présents. Alors je ne sais pas si c’est moi mais j’ai le sentiment que la nouvelle organisation des tables rend l’endroit nettement plus fluide qu’il l’était l’année dernière. C’est peut-être dans ma tête, je ne sais pas. En tout cas je m’installe tranquillement, et j’enclenche le mode suricate. Enfin il est là, un peu en retard sur l’heure annoncée et le visage fermé. Je sais qu’il souffre, qu’il tente de puiser au fond de lui-même l’énergie nécessaire pour aller au bout. Alors que beaucoup jetteraient l’éponge ou au moins prendraient le temps de se poser, oubliant par là même une idée de classement, il assure son ravito comme d’habitude et repart. Dieu que je n’aime pas ces moments là… Ces moments où tu te demandes quand même au fond de toi-même « à quoi bon s’infliger tout ça ? ». En attendant, je dois arrêter de penser et tout remballer pour filer à Vallorcine, notre dernier rendez-vous.

Je n’avais pas trop compris ce que l’orga appelait « route fermée » dans la communication des réseaux sociaux. La route ne peut pas être fermée, c’est celle qui permet de rejoindre la Suisse donc forcément elle reste ouverte. On comprend en arrivant à 2 km du village… de la rubalise empêche de se garer et des dizaines de voitures qui sont en train d’être verbalisées. Ok… On se dit qu’on va carrément se garer sur le parking d’un resto pour aller manger un bout puisque de toute façon c’est l’heure de déjeuner mais j’avoue que là je suis épuisée, stressée et je dégaine le « multipass » magique dans l’espoir qu’on nous laisse passer pour rejoindre le parking à côté du ravitaillement. Miracle, on me laisse passer mais je peine à trouver une place. D’ailleurs ça il faudra qu’on m’explique… à qui sont ces dizaines de voitures ? Bénévoles ? Ils sont là tous les ans de toute façon et il y a d’habitude plus de places pour se garer. De toute façon, on retrouve Antoine notre caméraman préféré qui a lui aussi un badge magique et même un brassard supers pouvoirs !

Vallorcine, un dernier encouragement…

Et Chamonix finalement !

Vallorcine, c’est le ravito des frites normalement et là surprise, il y a une queue de dingue ! J’hésite presque à dégainer encore mon multipass magique en mode « désolée, pardon, mais on a faim et notre coureur arrive bientôt ». Evidemment je ne le fais pas et notre déjeuner se résumera à finir mon sachet de gressins que j’avais acheté à la base pour Alex au cas où… Sans savoir qu’il était allergique au sésame et qu’évidemment j’avais choisi ceux au sésame ! L’heure approche, je m’installe, là encore le ravitaillement est calme, les coureurs à ce moment là de la course sont quand même bien éparpillés. Il arrive tout aussi fermé qu’à Trient. Clairement il ne mange plus assez, je tente de lui mettre un sachet de riz dans le sac qu’il refuse et repart en ayant presque rien pris. Bon, il a bu c’est déjà ça… Voilà c’est fini pour moi, je ne peux plus rien faire pour lui, si ce n’est retourner à Chamonix l’attendre sur la ligne d’arrivée. L’émotion est telle que je suis à la limite de pleurer. Il me faudra quelques instants pour retrouver mes esprits et remballer mes petites affaires. Surtout qu’on a prévu de s’arrêter au col des Montets comme l’année dernière pour l’encourager une dernière fois. C’est la première fois depuis que je fais des assistances que je ressens cette bouffée d’émotion en dehors de la ligne d’arrivée bien sûr. C’était très étrange à vivre… La pré ménopause sans doute et ses hormones qui font la salsa, je ne vois que ça !

On récupère Antoine et on file le rejoindre pour les derniers encouragements. On retrouve nos rubalises nous interdisant un arrêt minute. Ok on va s’organiser différemment. Je dépose #chouchougate et Antoine aux pieds de la dernière montée et je file de me garer au petit parking précédent en priant que la place aperçue n’ait pas été prise. Nickel elle est toujours là ! Il va passer juste devant moi sur la portion de plat, cela lui fera 2 shoots d’encouragement pour le prix d’un du coup. Une gentille spectatrice me dit qu’ils attendent justement « mon » Alex et que son mari est parti le retrouver pour courir un peu avec lui. Il arrive enfin, suivi de son garde du corps. J’espère qu’il n’a pas été trop désagréable, quand il est dans le dur il n’est pas des plus jovial comme tout le monde soit dit en passant. Quelques encouragements, et je ressaute dans ma voiture pour filer récupérer la dream team.

Chamonix enfin après 24h sans dormir, sans me doucher et sans réellement m’alimenter pour être très honnête. Je dépose tout le monde dans le centre, ma voiture retrouve sa place dans le parking (heureusement que j’avais pris cette option !) et je file me doucher sans rien ranger. On verra ça demain, là il y a plus urgent. Une douche et un petit passage dans le salon de l’hôtel où je sais qu’ils laissent un quatre quarts délicieux pour accompagner le thé ou le café à disposition. Ça n’est toujours pas un vrai repas mais ça suffira pour le moment. J’ai toujours un œil sur Livetrail que je rafraichis toutes les secondes ou presque pour voir le temps estimé d’arrivée en ville, l’estimation étant mise à jour à sa sortie de la Flégère. #chouchougate a la charge de la remise du fameux drapeau qui cette année sera réunionnais, pas parce qu’il veut se faire inviter là bas (ça c’est moi !) mais pour rendre hommage à un ami disparu cet été et qui aurait adoré être là à nos côtés pour le voir passer la ligne d’arrivée acclamé par tout Chamonix. Oui, bon ok, il faut dire que le fait que Courtney soit annoncée juste après lui a forcément ramené un peu de public venu voir le triomphe américain et le sourire Ultra Bright de notre incroyable championne.

Notre « Zach national » est annoncé, comme lui il donne tout dans les derniers mètres mais pas comme lui, il s’écroule sur la ligne, il faut dire qu’il n’y a plus Jim pour lui faire un gros calin. Je le laisse reprendre son souffle, en retrait, j’attends qu’il se relève pour venir le soulager de son sac. #chouchougate est venu nous rejoindre et c’est top de pouvoir partager tout ça avec elle. Alors non, je ne le prends pas dans mes bras en mode « gros hug de la maman assistante contente de retrouver son petit ». Depuis que je sais qu’il pisse en courant… Même pas en rêve je le touche tant qu’il n’a pas pris de douche. A la rigueur, s’il fait top 10 je réfléchirai et encore !

Voilà ma 4ème assistance pour Casquette Verte est terminée (le débrief pratique est à écouter ici d’ailleurs), il est temps pour moi de reprendre ma vie et je les laisse fêter ça au bar derrière la ligne d’arrivée comme c’est dorénavant la tradition. Moi j’ai des copines à embrasser et surtout Perrine qui au moment où j’écris ses mots est sur le Tor des Glaciers. J’aurais adoré d’ailleurs enchaîner avec une telle assistance mais j’ai un mariage à organiser 😊. Pour 2023, normalement le duo n’a pas prévu de se reformer, il faudra attendre 2024 et son programme pour voir ce qui peut coller. J’en profite pour remercier de nouveau toutes les personnes qui de près ou de loin me soutiennent, m’encouragent et font partie à leur façon aussi de la team assistance Casquette Verte ! Sans vous tout cela n’aurait pas la même saveur c’est certain.

Ma story avec les vidéos qui vont bien est à retrouver ici

Et en attendant la vidéo de notre épopée le teaser est déjà visible sur youtube !

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