Run : Ultra X Jordan – Episode 1 – La genèse

Je sais que vous êtes beaucoup à l’attendre donc je commence tout de suite, mais bon vous connaissez ma capacité à écrire des lignes et des lignes pour une course de 25km alors pour une course de 5 jours et de 250km, je vais faire comme d’habitude, une série de plusieurs articles qui commence aujourd’hui. Arrêtez de râler, il n’y aura qu’une saison et pas 8 comme Game of Thrones pour savoir qui va butter le marcheur blanc et tuer la reine des dragons !

Aujourd’hui, j’avoue que je ne sais même plus vraiment comment je suis tombée sur cette orga. Je penche largement pour mon fil instagram qui a l’art et la manière de me proposer pleins de trucs qui me donnent forcément très envie et comme je suis méga influençable… Le manteau rose qui vient d’arriver dans mon dressing en est une preuve flagrante je le crains. Mais recentrons-nous sur le sujet ! Je découvre donc l’organisation et son programme plutôt complet et bien alléchant de courses par le monde. Petite surprise : le prix des dossards pour ce genre de petits délires sablonneux. Vous le savez, je suis devenue avec le temps et les années un vrai guide Michelin donc forcément sur le moment, ça fait tilt mais ça allume aussi un clignotant rouge en mode « mouais… là quand même ça fait un budget moins cher que les autres, doit y avoir un loup quelque part ».

Je retrouve Jason Scharb grand ultra traileur qu’on ne présente plus sur l’UTMB en Thaïlande qui me confirme qu’il a couru au Mexique avec eux et que je peux y aller les yeux fermés. Je m’inscris donc en rentrant tout en décidant de la jouer prudente en commençant par l’Ecosse sur deux jours (à relire ou découvrir ici). Tout se passe bien question orga (je ne parle pas de mon chrono évidemment !) et je confirme ma présence dans la foulée. Mais comme toujours avec moi rien ne se passe comme prévu. Depuis quelques temps déjà ma santé est vacillante, avec clairement des hauts et des bas, forcément imprévisible sinon ça ne serait pas drôle. Mon entraînement en subit les conséquences directes et je dois faire avec des courses qui se passent bien comme dernièrement au Colorado et d’autres où ça ne passe pas, genre Verbier début juillet. Je passe l’été à vouloir annuler parce que justement 250 bornes dans le désert j’en connais la difficulté… Il faut que je vous dise un truc qui explique aussi surement pas mal de choses. J’ai toujours dit que la Jordanie serait mon dernier désert en mode ultra 250 autonomie tout ça tout ça. Pourquoi ? Absolument aucune idée, mais je l’avais gardé pour la fin, comme une façon pour moi de dire au revoir à ces années de folie que j’ai vécu. Mais à avoir tant attendu, je prenais le risque de ne pas pouvoir prendre le départ dans de bonnes conditions. A tergiverser tout l’été, Guillaume finit par craquer et me sort pour faire simple et avec sa psychologie légendaire : « bon là chérie, tu es gentille mais tu m’emmerdes, alors tu y vas, tu fais ce que tu peux et si ça se passe mal, tu loues une voiture pour aller voir Petra comme n’importe quel touriste et pis c’est tout ». Certes, vu comme ça…

Voilà comment je me retrouve à retourner sur le site de lyophilise.fr après des années d’absence… Comment je me retrouve à préparer mon sac sans avoir pour une fois à couper les étiquettes de mes légendaires petites culottes en coton (bon en vrai Dim n’en met plus depuis plusieurs années, donc même plus besoin de le faire) puisque comble de joie et de bonheur, cette course ne demande pas de balader un sac qui pèse une tonne sur le dos : on a le droit de laisser ses affaires sur le camp, tu pars juste avec ce que tu as besoin pour la journée. Du coup, je prends aussi mon matelas confortable made in America, un oreiller gonflable, une tenue complète propre par jour !!!! Toute personne qui a fait ce genre de courses un jour voit ce dont je parle et comprend mon bonheur proche de l’orgasme. Direction Roissy, et mon vol avec Royal Jordanian, compagnie que j’ai choisie pour avoir un vol direct sans risque de « paumage » de bagages. Je vous ferai un débrief précis sur tous les détails techniques plus tard parce qu’il y a pleins de choses à savoir de ce côté-là, le trajet n’étant pas inclus dans le package de l’orga.

C’est beau la ville la nuit…

Arrivée à 22h30 pile à l’heure prévue. J’ai pris sur les bons conseils d’une « followeuse » sur mon compte insta, le Jordan pass, qui comprend mon visa et l’entrée à Petra pour la fin du séjour mais je dois quand même faire un peu la queue pour faire valider tout ça et hériter d’un joli coup de tampon sur mon nouveau passeport. J’en profite pour papoter avec des touristes françaises qui me racontent leur galère d’escale à Istanbul… Comment je ne regrette pas mon vol direct !!!
Je file retrouver mon chauffeur de taxi, puisque j’ai là aussi prévu le truc en acceptant de payer un peu plus cher à n’en pas douter mon trajet, mais voilà, une femme seule qui débarque en pleine nuit dans un pays étranger, moi je préfère payer 10€ plus cher et avoir quelqu’un qui m’attend. C’est mon hôtel qui avait tout organisé pour moi et mon chauffeur est bien là, absolument adorable pour m’emmener rejoindre les autres coureurs déjà arrivés. Checking super rapide, clé, chambre, lit confortable, bonheur… comme quoi je ne suis pas une fille compliquée à satisfaire contrairement à une légende urbaine qui circule ! Un king size pour moi toute seule, 4 oreillers, et je dors comme un bébé 😉.

Le briefing est prévu à 9h du matin et pas de doute dès la salle du petit déjeuner, je comprends qu’il va falloir que je bosse mon anglais, même si je sais qu’il y a quelques français présents sur cette édition. Bon clairement notre big boss n’est pas un showman comme certains organisateurs, mais on est là pour courir après tout… Si je voulais aller au spectacle, je n’avais qu’à aller à Bercy écouter Johnny (c’est pour la rime, je sais qu’il est mort, je lis Voici toutes les semaines !). Premier point super positif à noter de mon côté, le contrôle du matos obligatoire se fait directement dans la chambre pour ceux qui ont pris l’option hôtel de l’orga. Je remonte donc étaler mon bordel sur mon lit et j’attends tranquillement la gentille bénévole qui vient vérifier que j’ai bien tout ce qui était demandé. Tu te doutes bien qu’avec la possibilité qui m’est offerte de ne pas tout transporter sur mon dos, je n’ai pas lésiné sur le nombre de chaussettes ! Dernière douche, rendez vous dans le hall pour le départ dans le désert. Je sais qu’on est bon pour un long parcours en bus, le Wadi Rum n’est pas la porte à côté non plus, c’est important de le savoir.

Mais là encore l’orga fait plutôt bien les choses, je trouve par rapport à d’autres. Pause à mi-parcours dans un restaurant pour ce qui va tenir de dernier déjeuner avant la plongée dans le désert. Bon à savoir, le repas n’est pas inclus et donc optionnel mais franchement pour 17€ le buffet à volonté, boisson soft incluse et falafels tous frais… je ne goûte pas mon plaisir ! J’en profite pour acheter des conneries à grignoter pour compléter ce que j’ai déjà embarqué avec moi. On remonte dans le bus et je reprends mon papotage avec Wolfgang, coureur allemand qui porte le prénom de mon compositeur préféré, celui de son père également d’où ce choix. Quand je lui dis que ma petite sœur s’appelle Constance, du nom de l’épouse de Mozart, là aussi un choix de mes parents fous de musique classique, on avait forcément un terrain d’entente tout trouvé ! Trail et Opéra mes deux passions, que demandez de plus pour passer agréablement le temps.

Arrivée à l’entrée du désert où on change de montures pour des 4×4 réquisitionnés pour le transport des troupes sur le premier camp. Comme toujours je m’installe sous la première tente qui me permet d’avoir une place à gauche au fond pour n’avoir qu’un voisin à supporter 😊. Je suis clairement tombée sous une tente germanophone, nickel pour moi qui a un niveau d’allemand qui se résume à « Ich liebe dich » et « kartoffel » (je t’aime et pomme de terre pour les plus nuls que moi, c’est sûr que je vais aller loin avec ça). Bon j’ai aussi « Papiere, bitte » mais là ça risque de jeter un petit froid… Quoique dans le désert, ça peut être une idée !

Mais ce n’est pas bien grave, j’ai des copains français que je vais me faire un plaisir de vous présenter dans l’ordre alphabétique pour ne pas les vexer mais aussi et surtout parce que je ne pourrais pas le faire par ordre d’arrivée dans mon aventure, je suis bien infoutue de me rappeler quand je les ai rencontrés exactement. Oups, je corrige un truc tout de suite, il s’agit d’un groupe francophone et pas français au sens strict du terme !

Je vous laisse deviner qui est qui 😁
  • Brandon l’alsacien qui clairement n’est pas là pour acheter du terrain ! Habitué des podiums, il est là pour ça et pour un mec pas habitué au sable, il va clairement assurer en passant la semaine à courir après Salameh*.
  • Flavien le meilleur ami de Robin qui est là alors qu’il n’a jamais couru plus de 31km, à Sierre Zinal qui plus est, destination charmante nous sommes d’accord mais pas connue pour ses dunes et son sable vous en conviendrez. On lui avait promis des vacances sympas, au soleil, alors il a signé sans vraiment se renseigner… Allez je vous spoile la fin tout de suite, non seulement il a fini mais sincèrement je l’ai vu se transformer jour après jour avec une gestion de course parfaite pour un débutant qui était vraiment impressionnante à observer.
  • Guillaume qui a préféré rejoindre la perfide Albion plutôt que rester dans le pays de Macron… bon en vrai il est parti vivre là-bas bien avant mais ça ne le faisait pas question rime. J’avais aussi « il a préféré le roi aux oreilles de chou plutôt que Pompidou » mais là encore question timing ça ne le faisait pas. J’ai passé la semaine à me demander si ses pectoraux étaient des vrais ou des faux… Que voulez-vous, on s’ennuie dans le désert, y a pas la télé, alors faut bien s’occuper !
  • Mehdi qui est le plus breton des Tunisiens et membre de la team « Brick à l’œuf – galette saucisse » de la première étape faite en partie avec moi. Nous avons pleins de points communs dont une amie, Requia, la passion de bouffe soyons honnêtes et l’amour de la Bretagne. Il a l’expérience de l’organisation puisqu’il a déjà fait une course avec eux, ce qui me sera très précieux. Message personnel : Darmanin, arrête d’envoyer des sms libidineux et donne lui ses papiers sacrebleu !
  • Robin, le meilleur ami de Flavien donc (c’est pour voir si vous suivez !) un jeune suisse très prometteur, même si tu sens qu’il hésite encore entre la carrière de yakusa ou d’ultra traileur. Blague à part, il est là pour sa première course dans le désert après avoir fini la PTL fin août dernier et 5ème sur le 100 miles du Quebec Mega Trail derrière mon copain Sange Sherpa. Moi je dis Robin, faudrait plutôt penser à avoir une vie privée et un chat… C’est bien un chat…
  • Sébastien qui vit à Dubaï sans être ni marseillais, ni influenceur… nan mais allo quoi… tu vis à Dubaï, tu connais pas Nabilla et t’as même pas le 06 de Caroline Receveur ? Bon question entraînement chaleur et sable, forcément il était légèrement favorisé mais comme il est adorable, je l’ai pardonné.

Voilà fin du premier épisode, les forces en puissance sont présentées, reste plus qu’à accrocher un dossard et tenter de survivre à la première étape, ce qui va être beaucoup plus compliqué que prévu.

*Salameh Al Aqra multirécidiviste de podiums dans le désert et en montagne d’ailleurs.

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