Dans le cadre de l’opération « L’autoroute est à vous » organisée ce dimanche, le groupe Vinci, concessionnaire du tunnel de l’A86 entre Rueil-Malmaison (92) et Vélizy-Villacoublay (78), a eu la riche idée d’organiser un 10 km officiel dans le dit-tunnel. Une idée d’autant plus riche que la course était … gratuite et que dehors il pleuvait comme vache qui pissait … après avoir bien bu à l’abreuvoir. Le départ et l’arrivée (au même endroit) étant situés à 800 mètres de chez moi et connaissant par coeur, mais en voiture, ce cher, au sens figuré comme au sens propre, tunnel pour l’emprunter très souvent, il eût été stupide que je ne participe pas à cette course.
Ce tunnel autoroutier d’une dizaine de kilomètres est très particulier. Déjà, il me fait gagner une heure de trajet par jour, moyennant la modique somme quotidienne de 16 €, mais c’est anecdotique sauf pour mon porte-monnaie. C’est surtout sa conception qui est intéressante, à double titre : il est monotube, les deux sens de circulation étant … superposés, d’où une hauteur sous plafond d’un petit 2m50 et son tracé épouse peu ou prou le relief de surface (de la hauteur de la Seine – départ – à une bonne centaine de mètres – oui, on est en Région Parisienne, pas dans les Alpes). L’épreuve se déroulait sur une moitié de la longueur du tunnel, de Rueil jusqu’à la sortie vers l’A13 et retour, donc avec un profil d’une rare simplicité : 5 km de montée, 5 km de descente 🙂
Le nombre de coureurs avait été limité à 2000 (1230 classés au final), partant par vagues de 200 toutes les minutes. Autant vous dire qu’on ne s’est jamais bousculé sur le parcours, vue la largeur de la route. Nous étions tous vêtus du T-shirt officiel et jaune de la course, peut-être pour nous retrouver plus facilement au cas où on se serait perdu sur une des deux lignes droites (aller et retour). Une concession esthétique que l’on pouvait bien faire à l’organisation, à laquelle on n’a, d’ailleurs, strictement rien à reprocher (distribution des dossards rapide et efficace, ravitaillements et … gratuité). Et, j’en profite pour rassurer Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, le service d’ordre était bien présent, tous les accès de secours intérieurs étaient gardés par des vigiles … nos seuls supporters sur le parcours 🙂
Le revêtement était particulièrement agréable aux semelles et dépourvu des aspérités habituelles qu’on peut rencontrer sur les routes en surface (les poids-lourds sont interdits dans ce tunnel donc la route ne se dégrade pas). Un régal de barefooter ! Le parcours, du fait de sa configuration, n’était cependant pas propice aux records personnels, à cause de … l’effet tunnel. Très difficile de se rendre compte, faute d’éléments naturels extérieurs, du dénivelé (140m de D+ sur les 5 premiers kms), d’où nombre de départs un peu trop rapides et de jambes devenues raides avant l’amorce de la descente. L’horizon est trompeur quand on est dans un tube.
La faible hauteur sous plafond (bon, il faut dire que je la connais bien depuis le temps) ne génère pas de claustrophobie car le tunnel est large et surtout très bien éclairé. L’atmosphère était … respirable 🙂 Déjà, lorsqu’il est ouvert à la circulation, le système de ventilation de ce tunnel est d’une rare efficacité, mais là, après quelques heures de repos automobile, c’était parfait. Par contre, il faisait assez chaud mais bon, vu ce qui tombait dehors et vu le fait que j’aurais pu courir les 10 km traditionnels de ma commune ce même jour en surface, je ne vais pas me plaindre.
Parlons un peu de ma course quand même. Vous savez que j’essaie de revenir à la vie en quelque sorte et que le sport est, peut-être, l’un des ingrédients pour y arriver. J’ai repris un entraînement structuré depuis une semaine seulement et le coach qui a décidé de s’occuper de mon cas m’avait demandé de courir à 85% de FCM. J’ai donc plus ou moins respecté cette consigne, même si j’ai, au vu de mes relevés cardio, un peu trop forcé sur la fin de la montée, pour terminer 136e en 43’52 » sans avoir eu l’impression de puiser dans des réserves que je m’imaginais plus posséder ni de finir à l’agonie. J’en ai profité pour débuter un nouveau test chaussures pour RunFitFun, en l’occurrence celui de la Kalenji Running SD. Et surtout, j’ai pris … du plaisir à courir (même si avec ce premier dossard depuis six mois, j’ai bien entendu retrouvé les crâneurs du départ et les crâmeurs du dernier cent mètre 🙂 ).
Une course sympa, originale, bien organisée et gratuite, un revêtement idéal, une bonne paire de chaussures et un début de … conviction et de motivation. What else ? Croisons les doigts pour que cette initiative soit renouvelée l’an prochain et pourquoi pas avec la possibilité de faire un semi sur l’ensemble du tunnel en aller-retour ?
Vrai-faux P.S. : suite à un échange Twitter avec DanRunParis, je vais ajouter un petit bémol quand même 🙂 Effectivement, ça manquait d’ambiance. L’absence forcée de spectateurs sur le parcours, sécurité oblige, aurait peut-être pu être compensée par des « animations » musicales. Cela dit, je ne sais pas trop comment, ça aurait pu matcher avec les propriétés acoustiques d’un tunnel. Pour la prochaine, une idée à … creuser 🙂
Vraie suite et fin de l’article : Maintenant que j’ai franchi cette première étape de reconstruction sportive, il va me falloir trouver un challenge pour le début de l’automne, qui me donnerait une ligne directrice d’entraînement pendant plusieurs mois. Si vous avez des idées … fred@runfitfun.fr