Run : Aleks l’a fait !

Vous suivez depuis plusieurs semaines les aventures d’Aleks, ses débuts et surtout son objectif ultime : prendre son premier dossard pour la Genevoise. C’est chose faite ! Petit récit pour bien commencer la semaine.

Elisa

 

Malgré les aléas de la vie quotidienne et du boulot, Aleks est déterminée dans sa préparation pour la Genevoise ! Elle est dans la seconde partie de son programme de fitness et continue ses entrainements course à pied. Horreur ! Catastrophée ! Elle n’a perdu que très peu de poids : 2 malheureux kilos ! Alors on remet l’affaire dans son contexte. Aleks se trouve molle et flasque et nulle et lourde et ridicule… Alors Aleks procède comme dans notre deal : « baisse de moral : tu m’appelles et tu n’attends pas ». On papote pendant un long moment. Finalement, le poids sur la balance n’a pas changé, non, c’est le corps d’Aleks qui a changé et pas uniquement, son esprit a changé lui aussi. Aleks a les jambes galbées, la taille affinée, un corps tonique dans sa globalité et un esprit dynamique. Ça veut dire beaucoup pour Aleks, le changement est en train d’opérer. Elle découvre des pensées différentes. On ne fait pas du sport uniquement pour que la balance affiche un nombre inférieur à chaque fois qu’on vient se peser, on fait du sport pour s’amuser. Ceux qui n’ont jamais goûté au sport de manière convenable ne peuvent pas comprendre.

 

Le ou la sédentaire qui se met au sport en allant courir 30 minutes le 1er jour ne connaîtra que souffrance et déception. Le ou la sédentaire qui se met au sport en suivant un programme adapté de remise en forme connaîtra la joie et le plaisir. Eh bien, Aleks est toute euphorique après chaque séance de running ou de fitness. 1ère séance de JCPMF 1 (Je Cours Pour Ma Forme – niveau 1) à son bureau. Mince, elle est en business trip (ça claque mieux que voyage professionnel) à Tokyo pour une semaine alors ne pourra pas assister à cette première. Elle est déçue mais à la fois réjouie. Son amie qui ne voulait pas y aller a tout compte fait cédé à la pression. Et c’est enchantée qu’elle a fini la séance. Et puis il y a les autres, toutes celles qui portent des soutiens-gorge qu’on ne trouve qu’en magasin spécialisé car la plus grande taille à Carrefour, c’est 95C ! Toutes ces nanas sont mes anciennes collègues et c’est avec une immense joie que j’apprends qu’elles ont toutes rejoint le groupe JCPMF qu’Aleks a réclamé au sein de sa société.

 


1ère séance d’Aleks au niveau 2 en dehors du bureau : « tu sais quoi, le gars me sort : c’est un niveau 2/3 parce qu’on se connait tous depuis le début alors on vise plutôt le 10km que le 7 et demi. Je crois que je vais souffrir dans ce groupe ». Non Aleks, tu vas progresser et tu vas t’amuser. N’oublie jamais que JCPMF c’est un esprit d’équipe et de progression en équipe. Bingo ! Le coach est une pipelette qui ne la lâche pas d’une foulée et même les autres membres du groupe viennent de temps à autre voir comment ça va. « C’est énorme, ils sont tous géniaux ! ». Nous nous voyons un midi et elle me dit : « Je vais être honnête avec toi (comme d’hab). Pendant les 10 premières minutes, dans ma tête ça tournait en boucle. Je suis nulle. J’arrête de courir. Mais ce type-là (elle parle de l’animateur de son JCPMF2) il est magnifique ! ». Elle a les yeux débordants de paillettes. Des paillettes qui en disent long et que je connais chez Aleks. Il lui a dit aussi (oui, je vous ai dit que c’était une pipelette), « mon but, c’est que tu cours aussi bien qu’eux, avec le même plaisir et à ton rythme ».Je crois que je ne m’avance pas trop si je vous dis qu’Aleks est amoureuse. Mais non pas de l’animateur ! De JCPMF ! Il n’y a pas de jugement, pas de problème de poids, pas de chrono. C’est un challenge de groupe.
2ème séance de JCPMF 1 une semaine plus tard au bureau : bien qu’Aleks en soit au niveau 2 en dehors du bureau, c’est avec une excitation non dissimulable qu’elle se joint à ses copines pour les sessions niveau 1. Et elle y gagne quoi certains me diront ? Elle a un niveau supérieur alors pourquoi va-t-elle à des sessions de niveau inférieur ? POUR-LE-PLAI-SIR ! Le plaisir de courir avec ses copines, le plaisir de revivre ces moments forts de mise du pied à l’étrier. Quand elle rentre de cette séance, elle l’a trouvée « fastoche » alors que sa toute 1ère avait été pénible et même « dure, et les autres elles sont toutes maigres et elles savent courir ». Donc elle se promène dans le niveau 1 avec ses copines et se défonce dans le niveau 2. Elle a terminé ses 20 séances de fitness. Son verdict : « ce n’est pas encore mon univers, ça se voit en me regardant, dit-elle en souriant, mais avec un coach, c’est à la fois la facilité et un challenge. La facilité car tu as quelqu’un qui te pousse sans arrêt en sachant jusqu’où il peut te pousser et un challenge car tu vas au-delà de toi, au-delà de ce que tu pensais pouvoir faire ». Petite anecdote : Lors de la dernière séance, son coach adoré  lui montre un exercice et son t-shirt se levant dévoile ses tablettes. Vous vous dites, en plus elle se rince l’œil. Vous faites fausse route. Sa première pensée est : « oh mince, mon t-shirt va se lever aussi et on va voir mes bourrelets » ! me dit-elle est éclatant de rire.

 

Voilà, nous y sommes ! C’est le jour J ! Aleks a son dossard. Elle ne réalise pas encore. Je la rejoins chez elle et nous rejoignons le départ en transports en commun. C’est déjà le début de la course car il nous faudra prendre 3 bus et un tram alors que nous ne sommes vraiment pas loin. Arrivées sur place, Sandrine, une collègue nous rejoint. Elle a fait 4 séances de running il y a deux mois. Oui, c’est sa préparation. Elles ont donc décidé de faire l’intégralité du parcours ensemble. Je suis rassurée qu’Aleks ne coure pas seule pour cette première. Tout le monde est là. Chéri-Chéri, les enfants… Nous allons sur le départ et nous voyons un jeune homme avec la « voiture » balai. Aleks le salue et lui dit qu’ils vont bientôt se revoir et passer du temps ensemble sur la course. Je ne vois pas les choses comme ça. Le règlement impose moins d’une heure quinze. Je penche plutôt pour un chrono entre 55 et 58 minutes c’est dire si on est loin. Désolée ma biche, tu ne pourras pas draguer.

 

 

19 heures pétantes, le départ est donné. Je pars prendre le tram qui m’amène en ville sur l’aire d’arrivée. Je surveille scrupuleusement. Le chrono qui est au-dessus de la ligne d’arrivée affiche 54 minutes. Va donc repérer un coureur sur une course où tout le monde porte le même t-shirt ! Ah… les voilà… Aleks me parait un peu dans le dur mais elle est là. Elle arrive. Elle court. Elle passe la ligne ! Elle l’a fait ! Le chrono sur la ligne affiche 56 minutes et 19 secondes. Mais ça, c’est pour la forme. Elle a passé les deux lignes ! C’est déjà dur de passer une ligne de départ alors une ligne d’arrivée… Elle l’a fait ! Elle récupère sa médaille. Elle n’en revient pas. Accolades, bisous-bisous, congratulations… Elle sourit, elle a le regard dans le flou, un peu comme quand on rêve éveillé. Après 20 minutes, elle se met à parler : « C’était parfait ! La météo, les gens sur le parcours qui nous encouragent, j’ai couru tout du long ! » et de nouveau le silence. Je la regarde. Elle sourit béatement (bêtement irait tout aussi bien mais ça ne refléterait pas ses sentiments). Et elle recommence : « je n’en reviens pas. J’ai tout fait. J’ai réussi. C’était trop bien. C’était parfait ! ». Et son esprit s’envole de nouveau quelque part. « Non, mais tu y crois ?! J’ai tenu tout le long. Les gens étaient super gentils. J’ai même vu des collègues qui étaient en famille devant chez eux pour encourager les coureuses. C’est vraiment génial ». Je sais notre conversation post-course est un peu particulière : entrecoupée de rêves éveillés et de phrases très courtes. Je la regarde. Je la laisse savourer ce moment rien qu’à elle, ce moment d’autosatisfaction, de fierté, d’auto-subjugation. « Et maintenant ? je fais quoi ? Il me faut un autre but ». Je lui dis de se concentrer sur son objectif 7,5 km de JCPMF qui aura lieu en juin. Elle me regarde, les yeux plein d’étoiles, hoche la tête et répète « c’était parfait ! Merci ! ». Au fait, le chrono officiel est lancé quand le coureur passe la ligne de départ, Aleks termine sa première course en 54 minutes et 58 secondes. Alors encore bravo Aleks !