Run : Trail du Saint-Jacques by UTMB®, de l’inside à l’outside en mode trempée !

J’ai longtemps hésité à y retourner parce que j’avais déjà eu la chance de courir l’année dernière la version marathon du Trail du Saint-Jacques by UTMB® et que c’était un excellent souvenir (à relire ici). Mais quand j’ai appris que le petit format changeait de parcours, je me suis dit que ça me donnait un prétexte à deux balles pour aller faire des réserves de lentilles et de verveine 😉.

Inside…

Comme je ne suis pas seulement traileuse mais avant tout journaliste, on m’a proposé de venir suivre le départ du 125 et l’arrivée des premiers. Seulement voilà, pour moult raisons que je ne détaillerais pas ici parce qu’elles ne sont pas bien palpitantes, tout a basculé en mode « suivi de courses » nettement plus engagé. J’arrive sur zone en fin de journée, le temps de m’installer dans ma chambre d’hôtel où je vais finalement passer très peu de temps, un truc vite avalé chez Subway juste à côté (on ne juge pas merci, j’ai fait au plus simple !), je file retrouver ma « chauffeuse » Marion et Isabelle, la présidente d’UTMB Mont Blanc® (la fille de Catherine et Michel Poletti pour celles et ceux qui ne connaissent pas encore son prénom). Tiens j’en profite pour une petite aparté parce qu’apparemment si j’en crois ce que j’ai pu lire à droite à gauche sur les RS, les gens n’ont toujours pas compris… Le Trail St Jacques existait bien avant le « by UTMB® » et l’organisation n’est pas celle de l’UTMB® de Chamonix. C’est une association, et pas une « absorption » donc oui la signalétique est maintenant commune mais ça reste une course qui a sa propre histoire, ses propres codes et sa propre team de supers bénévoles. Fin de l’aparté ! Revenons en à notre sujet ! L’idée est d’aller voir le départ et de rentrer ensuite avant de repartir le lendemain matin pour le départ du 45. Nous arrivons bien en amont mais quelques coureurs sont déjà là, dans la salle de sport aménagée pour l’occasion, enfin surtout protégée par pleins de tapis pour éviter de pourrir le sol avec les chaussures trempées, parce que pas de bol… Il pleut des cordes… Que dis-je… Des seaux à ne pas mettre une bretonne dehors !

Bon j’avoue je me marre un peu parce que j’ai sur le dos ma super veste imperméable floquée du logo de l’UTMB® mais de la marque Columbia 😁Hoka si vous passez par là, faudrait penser à m’équiper, ça la fout mal 😂. Bref tout ça pour dire que je papote un peu avec les bénévoles et avec les coureurs déjà présents. Et vous me connaissez… Au bout de quelques minutes j’ai besoin de m’occuper et ça part en vrille. Il y a un petit souci d’information par rapport à la gestion des sacs intermédiaires, je me retrouve à faire le tour de la salle pour faire passer l’information pour éviter de crier au milieu et prendre le risque de réveiller ceux qui tentent de dormir un peu. Je sors mon plus bel anglais pour les quelques étrangers présents, « you put your bag in the kitchen and don’t forgot your umbrella ». Les minutes passent, les coureurs sont de plus en plus nombreux et de moins en moins motivés à sortir sous la pluie battante qui ne semble pas décidée à se calmer. Seulement voilà à un moment, il va falloir faire bouger la petite troupe, pour qu’elle dépose bien ses sacs là où il faut, avant d’aller rejoindre la ligne de départ. On se demande s’il ne serait pas une bonne idée d’appeler le speaker pour qu’il lance un appel avec son micro, ben oui, la salle est grande. Et moi de proposer « attendez, vous voulez que je m’en charge ? 4 enfants… Grande maison… j’ai de la voix, ne vous inquiétez pas ». Et devant les bénévoles mort de rire je m’installe au milieu de la salle avant de gueuler « à table, et lavez vous les mains avant de descendre » !!! Nan je rigole… Je rappelle à tout le monde qu’il serait grand temps de se bouger les fesses et la troupe se met en mouvement. Et comme la vierge Marie du Puy semble être de bonne composition avec nous, elle arrête la pluie. 3… 2… 1… Partez ! Il ne reste plus qu’à ranger ! C’est parti pour un démontage de ligne de départ express. Je découvre la logistique que cela implique, le roulage de banderoles, le « soulevage » de barrières, il est temps de rentrer, surtout qu’on a décidé de finalement aller au départ du 75, puis du 45 le lendemain matin, et pour cela il va falloir être sur le pont dès 7h du matin. La nuit va être courte !

Réveil, douche rapide, fermage des valises, petit déj tout aussi rapide, checking et zou je pars rejoindre la petite troupe pour le départ du 75km qui est donné à Monistrol d’Allier. Franchement même si on a le droit à un peu de brouillard, j’adore redécouvrir ces paysages… c’est de toute beauté (ref cinématographique, on va voir qui suit !). On se gare à l’entrée du village pour pouvoir repartir le plus vite possible et être au départ du 45 à temps. Et là encore, ça part un peu en cacahuète. Le départ est en retard, là j’avoue que je ne sais pas trop pourquoi mais surtout le dépôt des sacs prend trop de temps. Cela manque de bras, ça tombe bien, Marion et moi-même en avons 2 chacune. On prend les choses en main et c’est parti kiki ! On finit même par me reconnaître, un petit selfie en mode « mais faut toujours que t’assiste un truc toi c’est pas possible » et zou on y retourne. Le départ est donné, on ne peut pas attendre la deuxième vague, il faut déjà filé. Direction St Privat qui est sensé être un charmant village mais qui est noyé dans un tel brouillard qu’on ne voit pas à 10m. On pourrait très bien être dans le Jura, on n’y voit rien dans cette purée de pois 😂. 3… 2… 1… Allez zou, c’est pas tout ça, on a une ligne de départ à démonter.

Il est temps maintenant de filer au lac du Bouchet. L’année dernière, le ravitaillement était carrément situé sur ses rives mais avec les nouveaux aménagements, impossible d’installer la moindre tente, c’est 300m plus haut qu’il faudra grimper pour le trouver. Quelques coureurs du 125 passe mais force est de constater que l’écart est énorme entre les premiers. Allez, il est temps de rentrer au Puy en Velay pour se poser et accueillir les premiers du 45 qui ne vont pas tarder à arriver. Vidéos, photos, mais il ne ferait pas faim des fois ? Je décide d’aller me poser un peu pour déjeuner à la pizzeria à côté de mon hôtel. Il fait très chaud et j’ai besoin d’un peu de repos. Je me change et c’est parti, j’ai une navette à prendre, il est temps de tourner très très vite sur moi-même dans les toilettes pour me transformer en traileuse d’opérette !

Outside…

Je rejoins en navette le charmant village de Solignac sur Loire, enfin dans un premier temps je rejoins surtout la salle polyvalente de Solignac sur Loire. La navette a été tellement efficace que j’ai un peu d’avance, j’en profite pour aller m’allonger un peu à l’ombre et tenter de me reposer un peu. Bon c’était sans compter les deux mecs à côté de moi qui sont bavasses comme pas possible mais là plus le courage de bouger. J’avoue j’accuse un peu le coup après une journée un peu agitée et une nuit trop courte à mon goût. Les minutes passent, ça commence à s’échauffer un peu partout, il faut dire que 17km ça se court vite mais vous vous en doutez, moi je compte profiter des premiers kilomètres pour faire grimper le cardio. Le souci, c’est que le ciel commence à devenir de plus en plus sombre. Et là tout d’un coup ça éclate, un orage bien violent et des grêlons qui en quelques minutes rendent le bitume tout blanc. Evidemment on s’abrite avec un petit groupe sous un arbre, histoire de bien faire n’importe quoi. Coup de bol nous avons parmi nous un très grand, on se marre en lui disant qu’il va jouer le rôle de paratonnerre 😁. Finalement ça se calme juste à temps pour donner le départ mais franchement je pars moyennement rassurée.

Les premiers kilomètres sont un peu boueux mais pas trop. On est en descente et j’essaie de faire attention à ne pas me vautrer à peine partie. Je sais que je pourrais aller plus vite mais franchement je préfère assurer ma foulée, j’ai pleins d’autres projets qui vont venir vite maintenant, je n’ai pas le temps d’aller chez le kiné pour rééduquer ma cheville pétée. Un peu de ralentissement mais finalement pas tant que cela et lorsqu’arrive le fameux tunnel du Riou, je ne peux pas m’empêcher de penser « eh oh David Guetta, tu es où ? ». Je t’aurais mis un DJ là dedans comme cela arrive parfois dans les tunnels sur les courses parisiennes. Cet ouvrage est vraiment impressionnant et j’avoue que je suis ravie de ne pas être trop claustro même si je suis bien contente d’enfin en voir le bout. Franchement l’expérience est vraiment unique et vaut la peine de la vivre une fois dans sa vie.

On retrouve l’air libre, mais surtout la pluie… Et ça franchement ça ne me manquait pas. L’orage gronde de nouveau, les éclairs cisaillent le ciel, mais bordel, pourquoi j’ai pris mes bâtons moi ? Comme j’ai largement ce qu’il faut en eau et en nourriture, je ne m’arrête même pas aux ravitos, juste le temps de filmer les orchestres (super sympa d’ailleurs les animations musicales !). Ah mince… De toute façon mon Iphone est noyé dans sa coque de protection, je ne peux plus m’en servir, il n’y aura donc à partir de là, aucune photo souvenir. Voilà les fameuses Chibottes, ces petites constructions typiques de la région qui permettaient aux bergers de s’abriter. Comment vous dire que j’ai rêvé d’être bergère à ce moment là ? La grêle est revenue, les descentes sont devenues des torrents de boue, ça glisse un peu partout en mode Brian Joubert et plusieurs fois j’aide des coureurs à se relever. Je ne vais pas vous mentir, les 5 derniers kilomètres je me suis vraiment demandée ce que je foutais là. Et encore on s’en sortait plutôt bien question température parce qu’il ne faisait pas trop froid. Je rattrape de plus en plus de coureurs du 125 qui semblent au bout de leur vie…

Le Puy, ses rues pavées, son escalier qui file vers la cathédrale toute en majesté mais cette fois pas de ligne d’arrivée, il y a encore des petites rues à parcourir pour rejoindre la petite place du Centre Pierre Cardinal. Voilà c’est fini ! Bon pas de quoi être fière de mon chrono, je vaux moins à n’en pas douter mais les conditions météo étaient telles que j’ai préféré assurer ma saison que me blesser pour quelques minutes gagnées. Ma jolie médaille autour du cou, mon verre à bière customisé dans une main, mon téléphone détrempé dans l’autre, je pars à la recherche de quelque chose pour l’essuyer. L’humidité est telle que je n’arrive pas à m’en servir mais pas le choix, je dois le programmer pour retourner à mon hôtel, je ne sais pas où je suis exactement et là je dois vraiment rentrer me changer au plus vite, je commence à trembler. Le gentil monsieur du stand Dacia m’offre quelques feuilles d’essuie tout, je suis sauvée, je vais pouvoir rentrer ! Mon GPS farceur va me faire prendre tous les escaliers de la ville mais pas grave, en à peine 10 min je suis dans le hall de mon hôtel, en chaussettes… Mes pompes sont dans un tel état que je n’ose les rentrer !

Voilà, c’est fini ! Il est temps de rentrer. Petit bilan de ce séjour express au Puy en Velay ? Cela me confirme si besoin était que c’est vraiment un des plus beaux endroits de France que j’ai eu la chance de traverser. Si j’avais le courage de m’entraîner j’avoue que je me lancerai bien l’année prochaine sur le 75k pour en profiter au maximum. Même si le chrono n’est pas encore au rendez-vous, je commence à retrouver des sensations et pour mon moral ça m’a fait un bien fou parce que là, franchement je commençais à désespérer. Mon niveau d’antan est loin c’est certain mais si je peux prendre du plaisir en courant même lentement ça sera toujours ça de gagné parce que depuis un moment ça n’était même plus le cas. Je continue encore un moment les petites distances et l’année prochaine on verra ce qu’on fait ! Et puis ma foi, si jamais ça ne revient pas, ce n’est pas bien grave, j’ai déjà de quoi m’occuper avec mes projets professionnels, mes enfants, mes futurs petits enfants et mes 4 chats 😉

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