Swiss Peak trail 2021 : épisode 4 – Claire Bannwarth

Avec une superbe 2ème place sur le podium féminin lors de la dernière édition de la Swisspeaks, juste derrière Anita et devant Emily dont vous pouvez retrouver l’interview ici, Claire avait forcément toute sa place dans ma série « rencontre autour de ma prépa ». Rencontre avec une fille qui annonce tout de suite la couleur avec une devise qui veut tout dire : « plus c’est long, plus c’est bon » !

Petite introduction : Claire est apparue sur mon fil FB à la fin 2019, sur le groupe « Bref je fais du trail », si mes souvenirs sont bons. Nous aurions pu nous rencontrer en vrai début 2020 puisque nous étions toutes les deux à Hong Kong pour participer au HK100. Mais comme j’étais en mode paresseuse, je me suis contentée du Half et nous nous ratées. Depuis cette date je suis le parcours assez hors norme d’une femme à qui rien ne semble résister et qui enchaîne les distances de plus en plus longue sans jamais se départir de son humour bien décalé !

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La version résumée est ici !

Pour l’entrainement pas de mystère, faut faire des bornes et du dénivelé… Beaucoup de bornes… Et beaucoup de dénivelé… Idéalement en allant user ses semelles sur le même type de terrain mais on peut s’en sortir quand même, pas de panique pour celles et ceux qui n’ont pas la chance de vivre dans les Alpes. Il faut juste choisir ses courses préparatoires et des week-ends choc en fonction de l’objectif.

J’avais inclus un 200 sur route et une backyard dans ma prépa et c’est loin d’être incongru. Un 200 sur route oblige déjà à travailler la fatigue, sollicite par la force des choses d’autres muscles et obligé à courir longtemps. C’est un exercice de style très intéressant tout comme la Backyard d’ailleurs ! C’est pour moi le premier ultra idéal pour apprendre à gérer la nuit, à gérer ses ravitos en mode « ultra rapide et surtout ultra efficace ». On ne prend pas de risque parce que bon de vous à moi des offs de nuit toute seule dans la montagne… Ce n’est pas ma came. Là tu restes sur une boucle sécurisée de quelques kilomètres, et tu pousses la machine pour voir jusqu’où tu peux aller, sans te mettre en réel danger. C’est au demeurant une super première expérience même si tu ne prépares pas un 360 dans la montagne suisse !Une Backyard, c’est une boucle de 6,706m à réaliser en une heure jusqu’à ce que mort s’en suive😉. Il peut y avoir un peu de dénivelé, ou pas, c’est l’organisateur qui choisit. Il y a ce qui pourrait ressembler à un début de circuit mondial de ce genre de défi, sur le papier un peu fou mais qui n’est pas sans rappeler le bon vieux temps des 24h sur piste d’athlétisme.

Il ne faut pas forcément partir du principe qu’on ne doit dormir qu’aux bases de vie. Il y a des lits parfois à des ravitaillements et qui finalement question rythme du sommeil, j’ai fait l’erreur de vouloir attendre la base suivante, où je suis arrivée en plein jour… Et où finalement j’ai bien été incapable de dormir.

Evidemment, mais c’est toujours important de le rappeler, on part uniquement avec du matos connu testé et retesté. Que ce soit les chaussures, le sac ou la frontale, on évite absolument de se lancer dans l’inconnu.

On prévoit large, très large pour le sac de transition que l’on retrouve à chaque base de vie, surtout si on n’a pas d’assistance. On pense aussi à charger en nourriture même si de ce côté-là, pas d’inquiétude évidemment les ravitos sont bien pourvus mais avoir un stock de nourriture bien réconfortante que l’on pourra embarquer facilement dans son sac, ça peut faire la différence. Je n’ai utilisé que 20% de ce qu’il y avait à l’intérieur mais il vaut mieux ça que se retrouver dépourvu quand le froid fut venu.

Et en parlant de froid, s’il y a un conseil à retenir, c’est de prévoir du chaud dans son sac à dos. J’avais deux doudounes, je me suis trouvée ridicule de les prendre au départ et je me suis bénie de l’avoir fait sur un col où je gelais ! Idem pour les gants. Ce n’est pas lourd, ça se compresse bien dans un sac et ça peut vous sauver une course, alors on n’hésite pas une seule seconde. En parlant de sac justement, j’avais fait le choix d’un 25 litres. Je ne peux pas vous dire son poids, je ne le connais pas et oui je vous confirme qu’au bout de 100km, ça fait son poids mais c’est toujours le cas, alors 100g ou 200g de plus ou de moins, ce n’est pas la peine de se prendre la tête avec ça.

Le point matos : niveau chaussures, prendre un modèle confortable avec un amorti et un grip à toute épreuve. Je rappelle qu’en trail, les ampoule et les ongles noirs, c’est comme les antibiotiques, c’est pas automatiques. Si tu es sceptique, essaie Topo Athletic !
Mettre plusieurs paires dans le drop bag au cas où, si possible avoir une paire d’une pointure supplémentaire car en fin de course les pieds peuvent gonfler façon montgolfière. Pareil, plusieurs paires de chaussettes, une demi douzaine minimum dans le drop bag, dont au moins une paire imperméable, et au moins une paire de rechange sur soi. Faut pas lésiner sur ça !
Veste imperméable, sac, bâtons, ceinture… Prendre du bon matos digne du RAID, et light. Je crois que tu vois de quelle marque je parle 😜.
Textile : chaud, technique, résistant, idéalement sans couture pour éviter tout frottement. Mon conseil, éviter le short, car ça favorise les frottements à l’entrejambe, et aussi car on peut vite passer de 30 degrés dans la plaine à 0 aux sommets. Pour le bas, je recommande le cuissard ¾, combiné à des chaussettes longues, et pour le haut, un T-shirt combiné avec des manchons que l’on retire ou met en fonction de la température, c’est le plus polyvalent. Si tu ne sais pas quelle marque prendre, Brubeck c’est impeccable.
Enfin, niveau nutrition, toujours avoir sur soit un peu de salé et de sucré sur soi en cas de gros coup de mou entre deux ravitos (et il y en aura !). Prendre ce qui nous fait plaisir. Bannir les gels ! Il ne faut pas hésiter à faire un vrai repas dès que c’est possible (bases de vie et à de nombreux ravitos)

Voilà vous savez tout, à vous de jouer !