Elle était facile mais il fallait que je la fasse ! Comment je me suis retrouvée à passer une journée sur les routes d’Auvergne et du Bourbonnais avec la team « Le Gaulois » sur un gros poulet roulant au ralenti pour distribuer des goddies sur le Tour de France ? Je vous dis tout et plus encore !
Expérience unique vécue par Cécile
La genèse
J’ai même toujours resituer mes articles pour que vous ayez tous les éléments. Déjà point important, je n’y connais rien en vélo, enfin si… je connais Bernard Hinault… Pas personnellement hein ? Juste je connais son nom. Et Poulidor aussi forcément. Ah oui, et Steven Le Hyaric mais uniquement grâce ma copine Perrine. Bref vous l’aurez compris, si j’ai délégué la rubrique cycling sur ce site, c’est pour une bonne raison.
Je n’ai pas grandi en suivant le Tour de France, je n’ai pas grandi en regardant avec mes grands parents la caravane du Tour sur le bord de la route quand j’étais en vacances chez eux, comme j’ai l’impression que tous mes amis l’ont fait. J’ai eu la chance d’être invitée une fois sur la ligne d’arrivée aux Champs Elysées en mode VIP… cocktail, tribunes sur le côté, j’ai vu passé des cyclistes plus vite que la lumière et c’était déjà fini. Alors forcément quand on m’a proposé de suivre la caravane du Tour en ayant la chance de faire toute une étape sur l’un des camion de la marque « Le Gaulois », j’ai tout de suite acceptée par curiosité. Ce n’était pas n’importe quelle étape qui plus est, puisque c’est celle qui ralliait Clermont Ferrand à Moulins, celle qui passait presque dans mon jardin. Cela faisait surtout sens pour moi qui adore vivre là.
Les milles et un secret de la Caravane du Tour
La journée commence tôt parce qu’il me faut déjà rejoindre Clermont Ferrand en train. Je laisse ma voiture à Moulins forcément pour pouvoir ensuite rentrer chez moi. Je rejoins alors le parking immense qui sert de lieu de ralliement pour la caravane et je comprends très vite que c’est presque une petite ville qui se déplace chaque jour, d’étapes en étapes avec une mécanique bien huilée. Tiens en parlant de mécanique, dans la team « Le Gaulois » ils ont l’ancien mécano de Sébastien Loeb… qui la veille au soir de notre étape commune a changé une transmission cassée sur un parking d’hôtel ! Cela vous donne un peu une idée…
La caravane, c’est plus de 30 minutes de spectacle en continu, 30 marques représentées, 4 voitures infos sécurité qui ouvrent et ferment la caravane, 12 gardes républicains et 4 motards régulateurs et 3 véhicules médicaux… Il y a même Force Ouvrière et la FNSEA ! Bref, cela représente 145 véhicules qu’il faut coordonner en toute sécurité. D’ailleurs un truc en passant, pour des questions justement de sécurité, tous les véhicules sont équipés de caméras et les chauffeurs sont contrôlés question alcoolémie et tutti quanti tous les matins.
Alors que j’imaginais que le soir tout ce petit monde se rangeait sagement sur un parking avant que les équipes se dispatchent dans les hôtels environnants, j’apprends qu’en réalité il n’en est rien. A chaque marque son hôtel ou presque, avec évidemment un critère important pour la sélection : le grand parking pour entreposer 8 poulets géants roulants 😁. Le matin rendez-vous est donné pour 9h30 grand maximum, le temps que tout le monde se gare à la place qu’il lui est attribué avant le briefing et surtout pour l’échauffement de celles et ceux qui vont pendant presque toute la journée, accrochés par un harnais de sécurité, distribuer à la foule amassée sur les bas côtés les fameux goddies tant espérés. Je peux vous dire qu’après une journée avec eux, je vais militer pour l’attribution automatique de 3 running stones par jour au minimum ! Ce truc c’est un ultra par jour, je crois que vous ne réalisez pas.
En discutant avec Nicolas mon chauffeur du jour j’apprends également qu’en réalité ce sont des entreprises spécialisées dans l’événementielle qui gèrent la présence des marques et toute la logistique qui entoure le déplacement d’une petite équipe pendant 3 semaines. Je comprends aussi qu’il y a d’un côté les cyclistes et de l’autre la caravane mais que finalement personne ne se croise vraiment pendant la durée de l’événement. Horaires différents, parkings différents, hôtels différents… Chaque univers est dans sa bulle pendant 3 semaines.







La caravane du Tour ce sont des voitures ultra colorées…
Le principe de la caravane est simple : elle annonce l’arrivée des coureurs, elle doit donc se caler sur leur allure. Il y a donc un départ précis mais tout le trajet va au bout de quelque temps s’aligner sur celui des cyclistes partis plus tard. Il faudra parfois ralentir, parfois accélérer, tout cela est coordonné par radio évidemment. Et, oui parce que je sais que vous mourrez de savoir (j’ai posé la question moi aussi !), on fait comment pour les pauses pipi ? Eh bien, il y a un arrêt, de maximum 2 minutes montre en main avant de remonter la caravane le plus vite possible en toute sécurité pour les spectateurs évidemment pour reprendre sa place.



Mais aussi des docs, une pause café, la distribution des pique-niques et des toilettes pour la dernière pause pipi avant une longue journée !
A l’arrivée, à peine la ligne passée, direction un grand parking réquisitionné parce qu’il faut démonter tout ce qui gênerait la conduite à une vitesse plus conventionnelle avant de filer vers une nouvelle destination. Avant le diner, il faut préparer les chars pour le lendemain matin, c’est physique, surtout après une journée sur la route. Pour celles et ceux qui se demanderaient, les postes sur les chars sont courus, très demandés et compliqués à décrocher. Il faut montrer patte blanche et avoir une expérience dans l’événementiel pour espérer décrocher un job où tu seras accroché pendant 3 semaines à un gros poulet !
Et parmi les personnes qui sacrifient 3 semaines de congés pour être là tous les ans, il y a Nicolas !
Ma journée en mode « roule ma poule » !
Franchement je ne savais pas à quoi m’attendre en m’installant à l’arrière de cet attelage improbable aux côtés de Cacilia. J’ai toujours regardé la caravane brièvement d’un coin de l’œil à la télé avec, soyons honnête une pointe de « nan mais sérieux… ça sert à quoi ce truc-là ? ».


Après 8 heures à leurs côtés j’ai enfin ma réponse, cette caravane c’est juste une machine à bonheur ! J’ai passé grâce à eux une journée avec le sourire accroché à en avoir des crampes aux joues, à saluer comme Miss France, ou plutôt comme me l’a si gentiment dit ma fille qui ne rate pas « ouais enfin à ton âge t’es quand même plus proche de la reine Camilla »…
J’ai vu les yeux brillants des enfants, clairement ébahis de voir ces poulets géants traverser leur village. J’ai passé une journée avec la France d’en bas comme ils disent là haut, celle des petits villages, des bourgs qui le temps de quelques heures sortent les tables de camping pour organiser des pique-niques géants où tout le monde est convié. Certes, j’ai vu des passionnés de vélo forcément, des fans qui suivent eux aussi le Tour jour après jour, venant pour cela souvent de loin. Mais j’ai surtout vu des enfants du plus petit au plus grand, j’ai vu des jeunes, des vieux, des hommes et des femmes de tous milieux… J’ai vu des maisons de retraite qui avaient déménagé tous leurs occupants en extérieur et des anciens heureux… Des scouts par dizaine qui ont laissé leur camp pour essayer d’attraper un décapsuleur en forme de vélo qui sera glissé le soir même dans le sac à dos… J’ai vu des motards et des camping-cars… Des mecs déguisés portant leur bébé ou portant un simple slip sur une botte de foin grimpé. J’ai d’ailleurs aussi vu des éleveurs de poulets fêtés par toute la team, fiers comme pas possible avec toute leur famille, sur le bas côté.
Bref j’ai pris un méga shoot de joie et je n’ai qu’une envie, recommencer !
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