Run : Un Kinder dans le désert ! Le récit du Half MDS au Pérou par l’autre Cécile – (épisode 4)

La suite des aventures de Cécile dans le désert péruvien avec le fameux jour off, celui qui permet de souffler, de soigner… et de réaliser que si on avait lu les articles de l’autre Cécile, on aurait laisser les compeed à la maison ! 😁

Episode 4

Le jour off

Il est 5H30 quand j’ouvre les yeux. Eh oui, on se réveille tôt dans le désert. Pas de grasse mat en vue même si aujourd’hui c’est la traditionnelle journée de repos après la longue étape d’hier. Le bivouac se réveille doucement, chacun émerge de ses limbes et les démarches sont parfois un peu raides. Les km et la chaleur d’hier ont laissé des traces et parfois aussi de sacrées ampoules… Nous commençons la journée par un petit dej sans pression vu qu’il n’y a pas de départ. Ahhhh le crumble aux fruit rouges de chez Decathlon est décidément un petit dej sympa ! Bon, après faut faire un brin de toilette tranquillou parce que la toilette dans le désert ça reste plutôt sommaire ! J’abandonne l’idée d’avoir les cheveux propres (besoin de trop d’eau, démêlage impossible…), on verra à l’hôtel demain soir. Mes petites lingettes magiques sont parfaites, un demi-savon d’hôtel suffit : encombrement et poids minimum.

Ensuite, opération lessive. Les techniques sont différentes d’une tente à l’autre : certains utilisent une bouteille vide comme lessiveuse, moi j’opte pour le sac plastique ! Mais au final tout le monde met son petit linge à sécher sur la tente. Je bénis mes lacets, rajoutés à l’arrache sur mon sac !
Ces lacets m’ont sauvée pour attacher mon matelas au contrôle technique, quand la fille de l’orga m’a fixé ma balise (et bousillé en même temps mon attache matelas). J’avais eu la riche idée d’emmener 2 paires, en me disant « on sait jamais »… Il est 7H30, le soleil tape déjà fort, il n’est plus trop possible de rester sous la tente. Beaucoup adoptent de mettre leur couverture de survie côté argent pour éviter à la tente de trop chauffer, ou pour se bricoler un espace ombragé. Moi j’opte pour une cryothérapie dans le Pacifique. Mettre mes pieds dans l’eau fraîche est un vrai bonheur, mais si quelques courageux se baignent à 14 degrés, moi ce sera juste les pieds… Etonnamment mes jambes vont bien ! Pas de courbatures, je suis juste un peu rouillée par des nuits difficiles sur un matelas sommaire.

Le sable est splendide, noir avec des morceaux de coquillage aux reflets dorés, on dirait qu’il est pailleté ! Je n’avais encore jamais mis les pieds dans le Pacifique. Je marche le long de la plage, la lumière est magique, le paysage est sublime. Je mesure la chance que j’ai d’être là, dans cet endroit reclus interdit au public, où les derniers à avoir campé sont les incas. Je discute avec Yoan, le champion qui gagnera la course. Un mec adorable, super accessible, qui bouffe les km dans le sable comme un cabri ! Il a plus un look de Hellfester que d’ultra-traileur. On discute un moment, puis lui part se dégourdir les jambes en petites foulées sur la plage La journée s’annonce longue, à ne rien faire, alors que depuis plusieurs jours on est en permanence occupés et en action. Deux objectifs aujourd’hui : se reposer, et alléger le sac ! Certains passent aussi par la case infirmerie. Pour des petits bobos, ou des sacrées ampoules ou encore une perf… C’est le cas d’une des filles de notre alvéole. Elle est en déshydratation plutôt sévère, elle passera une grande partie de la journée sous perf (on apprendra une fois arrivés à Paracas qu’elle et son mari ont abandonné l’aventure).

The Lazy Song

Les ampoules c’était ma phobie absolue, et quand je vois certains, je mesure ma chance ! Charlie lui, a eu la mauvaise idée de partir avec des Compeed aux pieds (des pansements de gel qu’on colle sur les ampoules). Erreur : dans le désert, les Compeed ça fond. Les pansements ont fondu sur ses ampoules. Il faudra « scalper » tout autour pour soigner. Une participante a fini sa longue étape en chaussettes ne supportant plus ses chaussures et les ampoules. 20km en chaussettes dans le sable, je n’imagine même pas l’épreuve… Le plus hallucinant, c’est de se dire que demain, tous ces blessés vont devoir remettre des chaussures et repartir pour 28km. Sincèrement, respect, je ne sais pas comment ils ont pu faire. Mes pieds sont nickels, aucune ampoule, c’est hallucinant, malgré le dévers, les sables complètement différents, la chaleur, les frottements… Pour alléger le sac, y’a pas 36 solutions : il faut manger ou donner. J’ai clairement emmené beaucoup trop de nourriture. Je n’ai rien mangé ou presque pendant 2 jours. J’ai surtout bu, et tout ce que j’ai pu ingurgiter ce sont mes barres de céréales, le bœuf séché, et un bouillon au KubOr. Mais aujourd’hui, je vais me mettre bien ! Taboulé, hachis parmentier, saucisson, bonbons…. C’est l’orgie !

Le sac c’est ma plus grosse erreur, je suis partie beaucoup trop chargée. Le sac m’a tué les trapèzes, tellement que c’est remonté jusqu’à me donner des migraines (y compris la nuit), totalement en lien avec les douleurs aux épaules (j’en ai discuté avec un participant kiné). Parfois ça me lançait comme des décharges électriques. J’ai un temps pensé que les migraines étaient dûes à un début de déshydratation mais non. C’était le poids du sac sur les épaules. Si c’était à refaire, je pense que je reverrais totalement ma bouffe, je pense pouvoir gagner facilement 1kg, je retirerai qqes bricoles du sac et je troquerai les tatanes de bivouac contre des tongs. Je pense qu’on peut gagner 1.5kg sur le sac (poids du sac au départ 8.2kg avec l’eau). J’installe mon matelas sous la grande tente commune, je vais y passer une grande partie de la journée, à discuter avec les autres. C’est sympa on se découvre les uns les autres, ceux qui savent massent ceux qui en ont besoin, on se marre, on mange, on dort. Chacun son parcours, son expérience de HMDS…

Très vite, la chaleur écrase. Plus question de marcher sur le sable pieds-nus, il est brûlant. Les heures passent, les lyophilisés aussi. Mention spéciale à Romuald qui a réussi à en ingurgiter 5 d’affilée… Les Fly Angels se font un petit masque de beauté en plein désert. Une autre a emporté son appareil électrostimulateur de récupération (alors que moi je coupe le savon en deux pour emmener du saucisson… A chacun ses priorités). MarathonPrincess (qui est elle aussi a priori très en vue sur Instagram) fait sa séance photo en tout mini tout petit bikini sur la plage et sous un soleil écrasant.

14H : folie sur le bivouac ! Arrive un pickup chargé de Coca-Cola ! Distribution à chaque participant d’une bouteille rouge bien fraîche ! A ce moment-là, peu importe que tu aimes ou pas, c’est la fraîcheur qui est le vrai cadeau ! Boire un truc frais alors que depuis 3 jours on boit de l’eau tiède ou chaude, c’est tellement plaisant ! Je sens descendre la boisson dans mon corps ahahaha… le kif ! Gavés de sucres, on repart se vautrer sous la tente, jusqu’à ce que les températures diminuent un peu. Petit à petit le jour va décroître, le vent se lever, il faut bientôt penser à mettre une petite laine. Je me décide à retourner dans ma tente, pour trier mon sac, faire une dernière distribution de bouffe à qui en veut, pour alléger mon sac. Et tout préparer pour la dernière demain.

17H : petit briefing de Cyril pour demain.
Départ 4h pour la dernière étape, les élites partiront à 5h pour croiser les autres après avoir fait 2 étapes seuls… Le briefing de demain sera à 3H30 ( whhhatttt ?…) et il faudra avoir replié nos tentes avant de partir, puisque chacun récupèrera sa tente à Paracas. Un briefing à 3h30 avec un pliage de tente avant, ça fait un réveil à 2h30 dernier carat… Gloups… Ce soir le soleil nous offre un spectacle incroyable en se couchant dans des couleurs hallucinantes. Et nous assistons à un lever de (pleine) lune en même temps. Extraordinaire !!! Je mange un dernier lyophilisé pour la route (et encore je n’arrive même pas au bout…), brossage des dents et au lit mamie ! C’est notre dernière nuit au bivouac, demain c’est la dernière étape, celle qui va nous ramener à la civilisation et à la vraie vie. J’ai l’impression d’être partie depuis une éternité tellement nous sommes transportés dans un autre monde et déconnectés, et en même temps je me dis que tout est passé tellement vite…

A demain pour la dernière étape !!!

Le site de l’organisation est ici et leur insta là.

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