Parmi les courses qui ont intégré la désormais longue liste des ultras qui rapportent les fameuses running stones, indispensables pour pouvoir espérer être sur la place de la mairie à Chamonix, on trouve l’UTA100 en Australie. Pas de panique, non nous ne sommes pas allés aussi loin pour la tester, nous avons demandé à Dorian, français expatrié là-bas de nous faire un petit retour… Et clairement il y a beaucoup à dire !
Un report et des modifications…
A la base nous devions courir en mai dernier mais des inondations terribles ont entraîné une annulation, suivie d’un report pour le week-end du 15 octobre dernier. Mais là encore la météo ne fut pas en notre faveur… De nouvelles fortes pluies ont obligé l’organisation, pour maintenir l’événement, à modifier le parcours en le rendant, il faut bien l’avouer, nettement moins technique que prévu (finalement 2500D+). Pendant les 15 jours qui ont précédé la course, l’orga a dû refaire des chemins, reconstruire des ponts détruits et surtout créer un nouveau circuit à base de boucles pas toujours faciles à comprendre et forcément beaucoup moins intéressantes puisque nous faisions plusieurs aller-retours. Autre déception, les vues annoncées ne furent pas au rendez-vous, ce qui gâche aussi pas mal la notion d’« expérience UTMB » qui nous était vendue, mais hélas on ne peut jamais lutter contre Dame Nature.




Le départ a été donné en vague successives d’une centaine de coureurs, que ce soit sur le 100 ou le 50 qui faisaient parcours commun jusqu’au 25ème km. Pour eux d’ailleurs c’était vraiment un aller-retour, puisqu’à ce ravitaillement ils repartaient dans l’autre sens pour rentrer. Et pour justement parler des ravitaillements, c’est clairement là qu’il y a eu un très gros problème. On passe sur le fait qu’il n’y avait quasiment rien de salé, comme aux USA, on trouve énormément de bonbons mais pas de petits sandwichs par exemple qui auraient été très appréciés. Le problème, c’est surtout qu’il a manqué d’eau… Et ça c’est beaucoup plus grave. Entre le km30 et le km46, alors qu’on devait trouver à mi-parcours un point d’eau il n’y avait rien. J’ai dû partager ma flasque avec un coureur perclus de crampes qui commençait même à perdre en lucidité. Et encore moi je m’en sors plutôt bien parce que j’ai fini dans la première moitié de la course. J’ai eu des retours catastrophiques de coureurs parmi les derniers qui n’avaient plus d’eau et pas de nourriture, que ce soit sur les derniers CP ou sur la ligne d’arrivée.
Une boucle de ceinturon à l’arrivée…
Mais aussi pleins de choses qu’il va vraiment falloir améliorer !
Le parcours comme je l’explique précédemment n’était pas celui prévu à l’origine, beaucoup de ce qu’on appelle ici des « fire trails », sont en réalité des chemins à 4×4 larges et absolument pas technique. Nous n’avons finalement eu qu’un spot « effet waouh » sur le parcours avec la vue qui va bien. Mais bonne surprise (ou non tout dépend de quel point de vue on se place !) les fameuses marches, les Furber steps étaient, elles, toujours bien au programme. Plus de 1000 marches taillées dans la montagne qui n’étaient pas forcément faciles à gérer quand tu as plus de 80km dans les jambes ! La médaille est réservée aux coureurs de plus de 20h. Pour les plus rapides, c’est en réalité une boucle de ceinturon, là encore comme ça se fait souvent sur les courses américaines. On a deux couleurs possibles, soit on est en dessous des 14h et c’est boucle en argent, soit on entre 14h et 20h, et ce sera le bronze. La boucle en Or est bien entendue réservée au plus rapide, l’Australien Reece Edwards en 8h10min cette fois-ci.
Mais hélas toujours un gros souci d’organisation après l’arrivée où nous avons attendu sans succès une navette qui aurait dû nous ramener en ville. Katoomba est une ville touristique connue en Australie mais le départ est donné à quelques kilomètres. Nous avons eu de la chance de trouver un gentil chauffeur qui nous a ramené à notre auberge mais pour ceux qui sont arrivés en pleine nuit, ce fut nettement plus compliqué.

Vous l’aurez compris, beaucoup de points vont être à corriger pour la prochaine édition, si la course, qui existe depuis plusieurs années, veut enfin devenir une course au niveau des autres proposées sur le circuit UTMB. Si on peut tout à fait comprendre l’adaptation du parcours en raison de la météo, tous les autres manquements ne sont pas normaux surtout au prix du dossard… 485$ australiens soit 310€ environ, ça n’est pas rien. Les Français l’oublient un peu trop souvent, les dossards sont très chers dans pas mal de pays anglo-saxons. Sans parler du fait que la région étant donc très touristiques, les prix des logements s’en ressentent également.
Le site de l’organisation est là – Crédit photos : organisation – L’insta de Dorian est ici
Le fun fact : la bande qu’on nous demande souvent sur trail… là elle est obligatoire pour le garrot en cas de morsure de serpent, ça calme un peu !
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