Dernier acte de mon triptyque ALTRA, après les présentations de l’excellente RIVERA 2 puis celui, plus mitigé, de la VANISH CARBON, voici venu le temps de décortiquer la (sic) Mont Blanc , premier modèle racer de trail de la marque au zérodrop.
Si vous connaissez Altra Running et son atavisme, si vous avez déjà lu mes comptes rendus de tests, notamment ceux de la TIMP 4 ou de la LONE PEAK 6 vous savez très bien que le trail a toujours figuré en bonne place dans la gamme de la marque américaine. On pourrait donc penser que la Mont Blanc s’inscrit dans une lignée aux spécificités dorénavant classiques : zéro-drop, foot shaped, hyper confort. Mais, en fait, tout en les conservant, elle s’en éloigne franchement. Paradoxal ? Je m’explique :
Le zérodrop est là, la semelle intérieure demeure plate comme une limande mais avec une épaisseur totale de 30 mm sous le pied, on est loin du barefoot ! Si la Lone Peak peut se plier en douze (ou presque) tellement elle est souple, ici, on est sur une semelle relativement rigide (pour pouvoir « attaquer ») avec cependant des axes de flexion latéraux et longitudinaux respectant peu ou prou la morphologie du pied. Au contact du sol, on n’est plus sur les petits crampons de la Lone Peak mais sur de la bonne semelle Vibram qui agrippe fort. Des renforts un peu partout, sans cependant massacrer le poids (280 g). Un mesh fin mais qui colle au pied. Bref, on est plus proche des modèles classiques de trail de la concurrence (zérodrop exclu) que de l’ADN Altra.
Alors est-ce que ça marche ce mariage de la carpe et du lapin ? Globalement, on va dire que oui.



Evidemment, même si on est en 2022, même si on a fait des progrès sur les matériaux, même si on sait que certains lacets ne tiennent pas, eh bien, on les utilise toujours. No comment mais ça devient pénible. Qu’on nous mette enfin des lacets qui ne se défont pas même avec un triple noeud. Le chaussant est hyper serré (et donc je ne pourrai pas les utiliser plus tard comme chaussures de ville comme je fais depuis x années avec mes Lone Peak). Bien entendu, la première fois qu’on les utilise, on se demande si ce sont des Altra, tant la souplesse qu’on adore n’est pas au rendez-vous.
MAIS… Si on pense « utilisation » (courses rapides toutes distances, tous terrains, y compris montagne – je les ai testées au Ventoux), la Mont Blanc n’a rien à envier à ses concurrentes. On est sur de la chaussure hyper performante destinée à courir vite. Si on ajoute à cela le zérodrop qui évite d’être perché sur des talons et le footshaped qui évite d’avoir les orteils broyés et supprime l’effet vierge de fer (mais pourquoi tant de haine pour nos pieds des autres équipementiers ?), on est comblé ! Respect de la biomécanique + efficacité = extase 🙂
Le prix de cette « merveille » : 190 € est, avouons-le, un peu dissuasif. J’ai d’ailleurs du mal à comprendre ce positionnement face à la concurrence dans des gammes équivalentes. Certes, l’avantage lié au zérodrop en termes d’efficacité et de rendement est indéniable mais bon, ça fait cher quand même. Je n’en recommande pas moins cette chaussure mais c’est un budget.
Prix : 190€ mais comble de joie en promo sur Irun à 162€ en ce moment. Le coloris bleu lui reste à 190€ pour le moment (ne nous demandez pas pourquoi !)
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