Dans l’absolu je n’avais pas tellement prévu d’écrire quelque chose après mon 43k de la VVX, une story sur Insta et basta… Mais ça me fait toujours bizarre d’en rester à quelques photos, surtout que franchement je suis plutôt une photographe du dimanche, comme pour le trail tu me diras ! Alors voilà en quelques mots ma petite balade au cœur des volcans.
Bon j’aurais dû m’en douter, enchaîner en reprise après des semaines à l’arrêt un 60 en rando à Madère, un 125 en Ecosse en deux jours certes mais 125 quand même et un 43 n’était pas une très bonne idée… Et dès les premiers kilomètres j’ai compris que j’allais en chier, pour parler crument mais bon je l’avais bien cherché hein ? Au bout de 2 km, je me maudis en me disant que franchement basculer sur le 25 aurait été une bien meilleure idée mais c’est un peu tard, quand faut y aller, faut y aller. J’avoue que pendant quelques longues minutes, je me suis même demandé si je n’allais pas tout bonnement abandonner, prétexter une entorse, une douleur, n’importe quoi pour justifier que le fait de rentrer plutôt chez moi et jardiner ou cuisiner.
Alors oui je sais, je ne devrais pas me plaindre, y a des gens qui meurent de faim ou sous les bombes ou tout aussi dramatique, il y a des enfants qui meurent sous les balles de l’autre côté de l’Atlantique… Tout ça, tout ça… Je sais qu’il y a des choses tellement mais alors tellement plus grave dans le monde (et de bien tristes nouvelles tombées ce même week-end se sont bien chargées de me le rappeler) mais voilà, c’était ma réalité ce moment-là, et j’ai quand même bien passé presque 8 heures à me demander ce que je foutais là. Heureusement que ce blues était largement compensé par la gentillesse des bénévoles (big up au ravito du Puy de Ténuzet où j’ai eu la belle surprise de tomber sur la joyeuse bande de ma sortie raquettes avec Damien Poulet), aux encouragements de Chrislaine qui se reconnaîtra, à la gentillesse de Sangé Sherpa quand il m’a doublé mais bon tout le monde sait que c’est un pléonasme d’écrire ça.




La rapidité est sublime, et la lenteur majestueuse…
Antoine de Rivarol, mon nouvel auteur préféré !
Le seul avantage qu’il y a à être aussi lente, c’est que je profite du parcours quasi seule tout le temps, ce qui rend l’expérience assez incroyable. J’ai souvent eu le sentiment d’être sur un off de luxe avec balisage et ravitos, personne devant, personne derrière, j’ai la campagne pour moi toute seule. De temps en temps je double ou je me fais doubler mais bon, c’est tout de suite plus facile à assumer quand c’est François d’Haene qui le fait. Vous l’auriez vu gambader avec plus de 75km dans les pattes… Tu hésites entre l’admiration et l’envie de changer de sport, de métier, de pays, de continent même pour avoir vécu une telle humiliation ! Oh ça va, on se détend, je plaisante évidemment ! C’était un vrai plaisir de le voir autrement que derrière mon micro, un traileur c’est comme un chamois, c’est plus sympa en pleine liberté qu’à observer dans un zoo…
Tout n’a pas été noir hein ? Mon dos a plutôt bien tenu le choc, ce qui est forcément plutôt positif et j’ai même fini en rattrapant, voir même en doublant quelques coureurs que j’avais aperçu au début. Ce n’est certes pas la remontada du siècle mais j’assume, ça fait toujours plaisir à vivre même si se faire doubler par des coureurs qui étaient sur le 85 ou même le 110 forcément ça fait bizarre. C’est avec un vrai soulagement que j’aperçois enfin le château, beaucoup de dépit que je réalise que la Sainte Vierge est beaucoup plus loin que je ne me souvenais et c’est avec le sourire que je retrouve le fameux chemin de Croix pour descendre sur Volvic, preuve que l’orga a toujours autant d’humour.


Il me manque toujours du temps. Comme la tortue, je me hâte avec lenteur.
Bernadette Chirac
Sur les quelques centaines de mètres de bitume qui me sépare de la ligne d’arrivée je me fais doubler par un gentil coureur qui m’encourage. La couleur de son dossard m’informe qu’il est sur le 110 et là stupeur et tremblement, je remarque l’odeur qui se diffuse tout autour de moi… Le mec sent bon, mais vraiment bon… Non mais allo quoi ? Tu cours 110 bornes et tu sens bon à l’arrivée… « Epouse-moi », ai-je juste envie de lui crier ! En parlant de ligne d’arrivée, elle est enfin là, dans ce site si particulier du goulet avec des coureurs partout, des familles qui profitent de l’ambiance, des enfants qui grimpent aux arbres pendant que Papa et Maman font semblant d’être pleinement rassurés et où tu peux participer à un grand banquet en mode Astérix, le barde en moins.
La VVX c’est tout ça, une sorte de grande fête de village avec du trail dedans mais tellement plus de choses que finalement tous les ans tu reviens parce que c’est trop bien !







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