Run : « UN mois avec » Evadict, rencontre avec Céline Finas

Nous reprenons le fil de notre série de portraits avec Céline Finas, qui est la grande sœur de Mélanie dont vous pourrez découvrir le portrait dimanche prochain. A croire que le trail, elles sont tombées dans la marmite quand elles étaient petites !

Son CV express

Mes 5 principaux résultats en Trail :
• UT4M Challenge 2021, 1ère
• Le Grand Trail de Serre-Ponçon 2021, 1ère équipe mixte
• Echappée Belle 2020, l’Intégrale, 2ème
• 90km du Mont Blanc 2019, 11ème
• EDF Cenis Tour 2019 37km, 1ère

De la course d’orientation

A l’ultra trail !

J’ai 36 ans, je vis à Paris où j’exerce un métier souvent obscur pour beaucoup de personnes : je suis ingénieur actuaire. Derrière cet intitulé, se cachent les personnes qui, au sein des assurances, vont établir le prix que vous allez payer chaque mois. C’est un métier très « statistique » en réalité, et très scientifique donc, puisqu’il s’agit, pour prendre un cas facile comme l’assurance auto, de compiler les risques d’accidents et de préjudices possibles pour que vous soyez remboursés et que l’assureur ne fasse pas non plus faillite. La notion de provision, la gestion du risque, c’est mon quotidien professionnel. Et même si ce métier est peu connu du grand public, il y a bien une formation et un diplôme que j’ai décroché à Centrale Paris, là où j’ai fait mes études supérieures.

Question sport, si on rembobine en arrière, comme ma sœur Mélanie (son portrait arrive dimanche prochain !) j’ai fait de la course d’orientation au collège et au lycée après un peu de gymnastique plus jeune. Si j’ai dû mettre ma pratique sportive un peu entre parenthèse (même si je profitais des vacances pour retourner prendre l’air et m’aérer les neurones !), j’ai eu la chance au sein de mon école grâce à la présence de Polytechnique toute proche de reprendre la course d’orientation pendant mes études supérieures, ce qui est finalement souvent assez rare. Naturellement, je me suis un jour inscrite à un stage Trail UCPA, plus dans l’idée là encore d’aller prendre l’air baskets aux pieds. Et puis un jour, tu prends ton premier dossard… et tu réalises que, non seulement c’est sympa mais qu’en plus tu peux faire des résultats, parfois même au scratch… Donc forcément tu te prends au jeu !

J’ai eu la chance de faire partie de la team Evadict avant qu’elle devienne 100% féminine et qu’elle prenne cette ampleur. Je m’entrainais de mon côté au sein d’un club entreprise mais aujourd’hui c’est Philippe Propage s’occupe de mes plans. Le pauvre doit parfois faire avec ma vie professionnelle pas toujours compatible avec les objectifs ambitieux que je me fixe. Quand on a un travail à temps plein, très prenant parfois, c’est loin d’être évident de tout concilier. Et puis j’ai dû faire face à une période où je souffrais d’anémie. Cela avait forcément un impact direct sur ma pratique sportive. Plus que de mauvais souvenirs, cela m’a surtout permis d’envisager la course autrement, en mode partage et paysage, plutôt que chrono à tout prix. C’est aussi une bonne chose, ça permet de relativiser et de remettre ta pratique en perspective, même si forcément l’arrivée dans ta vie de sportive de sponsors change la donne. Il faut à la fois être capable de tout donner pour « honorer » ton contrat vis-à-vis d’eux et savoir te préserver quand c’est un jour « sans », un juste équilibre pas toujours simple à trouver.

Mon premier ultra je considère que c’est l’Echappée Belle en 2020, même si j’avais déjà pris le départ du 90km du Mont Blanc. Juste après les mois de confinements et l’absence de courses préparatoires, pas forcément le plus simple comme prépa, s’aligner sur une course réputée aussi technique n’était pas gagné d’avance mais j’ai décroché la deuxième place, ce qui est forcément une superbe récompense ! J’ai en tête un jour de faire la Diagonale des Fous même si aujourd’hui, j’avoue que maintenant que je connais un peu plus le calendrier des trails de France, de Navarre et même du monde entier, il y a beaucoup d’autres courses qui me font rêver. Les USA, l’Amérique du Sud aussi pourquoi pas ? Maintenant je ne me vois pas partir si loin seulement pour une course évidemment, ce qui implique de pouvoir partir longtemps et qui dit longtemps dit capital « congés payés » largement entamé. Là encore c’est toute la difficulté de devoir mener une carrière professionnelle prenante et une carrière de sportive élite mais pas professionnelle justement. J’avoue que la crise covid que nous avons traversé m’a un peu aidée parce que la notion de télétravail, qui était quasiment inenvisageable il y a quelques années, est un peu plus acceptée aujourd’hui, même si nous sommes bien revenus en présentiel au bureau quand même. Mais disons que j’arrive un peu plus facilement à faire passer un vendredi après-midi en télétravail dans le train en route vers la montagne pour pouvoir du coup m’entraîner vraiment 48h sur place.

Mon prochain objectif ? Le 60 du MIUT ! Et pour l’anecdote, je vais me retrouver au départ avec ma petite sœur qui fait donc partie de la même équipe Evadict que moi. Nous ne sommes pas du tout en compétition, ni même en concurrence. C’est une grande chance de pouvoir partager notre passion en commun. Elle vit à Toulouse, moi à Paris, les trails sont aussi l’occasion de nous retrouver et de profiter l’une de l’autre. Et que la meilleure gagne ce jour-là !

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