Après le récit, l’entrainement, le matériel, je vous parle alimentation sur le Marathon des Sables & Co ! C’est le vrai sujet qui préoccupe bon nombre de participants peu habitués à être en autonomie complète, et qui paniquent un peu lorsqu’on évoque la notion de lyophilisés !
Le matériel d’abord
La particularité du Marathon des Sables repose sur le fait que vous allez aussi devoir faire votre propre feu. Et qui dit feu dit branchages… et je ne vous apprends rien, ce n’est pas dans le désert que l’on trouve le plus de bois de chauffage ! Le principe est simple : premier arrivé, premier servi… Et plus vous arriverez tard, plus il faudra aller loin chercher du petit bois pour votre diner. Alors évidemment ce n’est pas toujours le cas dieu merci ! La solidarité bat son plein sous les tentes et il est généralement de tradition que le premier ou la première au camp se charge de faire une petite réserve qui servira aux derniers qui arriveront. Je ne vais pas vous mentir, je n’ai jamais fait un feu en deux participations ! Mais il faut quand même prévoir le pire… J’ai mis plusieurs courses à enfin tester les petites pastilles blanches du doux nom de « Esbit » target= »_blank » rel= »noreferrer noopener »>J’ai celui-là aussi que j’avais au Vietnam avec Canal Aventure, c’était super pratique.
Pour les autres organisations, comme Racing The Planet ou G2G Ultra pour n’en citer que deux, vous n’avez pas ce souci, l’organisation se charge de faire un grand feu tous les soirs au milieu du camp et fournit même de l’eau chaude. C’est un vrai luxe dont il est difficile de se passer ensuite, croyez-moi ! Tout ça pour dire qu’il faut juste penser à vous informer avant de partir pour organiser votre sac en fonction de ça. Plus la peine d’embarquer une gamelle, une boite alimentaire pliable de ce genre suffira largement, ce qui est loin d’être un détail vous en conviendrez.
Pendant la course
Je n’aborderai pas le sujet des gels et autres poudres parce que je ne suis pas réellement utilisatrice. J’ai vite découvert que beaucoup ne supportaient pas les hautes chaleurs et prenaient un goût aigre qui les rendaient encore plus immangeables qu’ils ne le sont déjà… Je me suis plutôt orientée vers des graines en tout genre type amandes fumées ou non pour varier les plaisirs, cacahuètes là aussi en piochant allégrement dans le rayon apéritif de mon supermarché. 100 grammes de noix de cajou c’est presque 700kcal… Un rapport qualité calorie, poids, gras imbattable. D’ailleurs ça fait peur le jour où vous vous retrouvez à peser tout ça dans votre cuisine ! Vous réalisez à ce moment là que votre petit apéro du samedi soir est juste une explosion calorique… J’ai aussi souvent des trucs apéro japonais, vous savez les petits gâteaux ultra légers ? ils sont souvent glacés à la sauce soja et donc super salés, idéal pour limiter les risques de déshydratation (je viens de découvrir qu’on appelle ça crackers de riz !). J’emmène évidemment des m&m’s (mon sachet spécial coup de mou, grande étape, remonte moral) mais aussi des chouchous, vous savez les cacahuètes enrobées de caramel pour le premier jour ou sur les courses où la température ne sera pas trop un souci.
Pour donner du goût à l’eau, parce que le gros souci sur ce genre de course, c’est qu’on finit par saturer de l’eau tiède… j’ai souvent un tube de vitamine C effervescente ou la version concentrée des sirops Teisseire, un petit flacon super pratique goût menthe ou grenadine. On trouve aujourd’hui des sachets pour infusion à froid dans plusieurs marques. J’avoue que les Lipton menthe citron vert font parties de mes préférées.
Sur le camp
Pour la nourriture lyophilisée qui va constituer la base de l’alimentation pendant 7 jours, on est vite perdu là-aussi. J’ai fait le choix de contacter directement Lyophilisé & Co un site leader sur le marché dans ce type de produits lancé par des bretonnes en plus (je suis corporate comme ça !) qui après avoir nourri les navigateurs lors de traversées de plusieurs mois se sont intéressées à l’univers de l’Ultra. Elles proposent aujourd’hui des packs tous faits très bien conçus mais incompatibles avec mes goûts, mes intolérances et j’en passe donc ne me demandez pas ce que j’en pense, je n’ai jamais testé. Mais si vous êtes un peu perdu, n’hésitez pas à consulter la composition, ça vous aidera à vous y retrouver un peu.
Bon à savoir : le riz lyophilisé demande beaucoup plus de temps pour se réhydrater que les pates par exemple. La purée lyophilisée vous connaissez, ça s’appelle de la Mousline, pour ne pas donner de nom ! Oui la compote et la mousse au chocolat, ça peut être délicieux même comme ça… Et ça remonte le moral du traileur sur la dune abandonné ! Pour faire des économies, on peut aussi très bien emmener des vraies pates, qu’on fera cuire avec un petit morceau de bouillon cube pour le goût. Un peu de parmesan dessus (il tient très bien la chaleur du désert !) et un morceau de bœuf séché, c’est une carbonara made in désert que voilà ! J’ai un souvenir d’un plat de pâtes sur ma course en Egypte pendant l’étape longue, faites de la sorte par mon incroyable collègue turc… ça date de 2012 mais je me rappelle encore du goût 😉. Et bien sûr ça marche aussi pour la semoule. Mon muesli vient du rayon bio de mon supermarché, je le déconditionne c’est tout.
Plus sérieusement, j’ai souvent lu des commentaires concernant le prix des plats et des personnes qui prenaient le premier prix par souci d’économie. Loin de moi l’idée de critiquer ce choix mais il faut bien réfléchir… La différence oscille entre plus ou moins 3€… soit pour 7 repas, 21€ de plus pour des plats souvent gustativement nettement au-dessus du lot. On parle d’une course dont le budget global se situe approximativement autour de 4000€ si l’on compte l’inscription et tous les frais lorsque l’on n’a rien en stock chez soi et que l’on habite pas à Orly. Ne pas pouvoir manger son plat du soir peut s’avérer catastrophique que ce soit physiquement mais aussi moralement… On peut se retrouver à abandonner parce qu’on est épuisé, affamé et que le moral ne suit plus. Réfléchissez bien avant de faire des coupes de ce côté-là du budget… J’ai vu de tout avec les années, j’ai vu des personnes avec des plans nutritionnels sur un tableau excel qu’ils consultaient tous les soirs établis de façon ultra précise, mais j’ai aussi vu des « anciens » qui tournaient toute la semaine avec le même plat, ou juste deux qu’ils alternaient, parce que c’était leur plat préféré.
Le déconditionnement est de rigueur pour la nourriture, ce qui se résume à tout remettre dans des petits sacs de congélation ultra légers. Vous n’imaginez pas la place et le poids des emballages ! Après libre à vous de déconditionner ou pas. Je sais que ce n’est pas écolo, forcément mais bon je vous dirais bien aussi que par définition, ce genre de course n’est pas écolo de toute façon donc le choix se fait plutôt vis-à-vis de l’état de votre dos. Question rangement, la tradition veut qu’on raisonne par jour, tradition que j’ai abandonnée dès ma première course… Aujourd’hui je conditionne par type de plats : les salés avec les salés, les sucrés avec les sucrés et un sac avec la nourriture de la journée. Cela me permet de décider le soir au dernier moment ce que je vais manger et non ce que j’ai décidé que j’allais manger il y a un mois lors de ma commande. J’ai très vite constaté que bon nombre de coureurs se retrouvaient à aller fouiller dans les petits sacs bien préparés pour trouver leur bonheur, leur plat du jour n’étant finalement pas à leur convenance… J’ai aussi vu des coureurs incapables de finir leur gamelle parce que le bœuf bourguignon ne passait pas alors qu’ils avaient envie d’une truffade… truffade qu’ils avaient bien avec eux mais qu’ils n’osaient pas prendre de peur de sortir des clous qu’ils s’étaient eux-mêmes posés. Je suis plus « free to eat » moi !
La notion de « plat de récup » est souvent totalement obscure pour les néophytes dont j’ai longtemps fait partie. Il s’agit du plat que vous allez manger en arrivant au camp après votre journée plus ou moins longue de course. Pour les premiers, ce sera réellement un déjeuner. Pour les derniers un goûter… pour ne pas dire l’apéro de leur vrai diner quelques minutes avant d’éteindre les feux et c’est pour ça qu’il faut vraiment prendre en compte vos objectifs en faisant ce choix. L’objectif de ce plat est multiple : vous réhydrater, ce qui est loin d’être un détail, vous fournir en minéraux et autres que vous avez perdus avec votre transpiration, vous aider à remettre vos fonctions rénales en marche (donner envie de faire pipi quoi !), et vous nourrir évidemment… Mais pas trop non plus sinon pour beaucoup, c’est vomito assuré. L’effort que vous venez de produire est loin d’être anodin, votre corps a dû se consacrer à vous faire avancer et vous maintenir à température ambiante. Inutile de préciser que le système digestif est réellement le cadet de ses soucis… Après plusieurs essais infructueux, j’ai fini par trouver mon bonheur dans une gamelle de soupe miso enrichie de nouilles chinoises sans les épices évidemment. C’est léger dans le sac, ça passe à tous les coups, les algues séchées sont bourrées de minéraux et ça réhydrate tout en nourrissant. Ce n’est pas la solution miracle, juste une piste de réflexion pour trouver votre solution miracle à vous. On va dire que j’arrive souvent aux alentours de 16h au camp, cela me fait donc un goûter qui ne me coupera pas la faim pour mon vrai diner. Généralement j’arrive sous ma tente, je jette mon sac, je jette mes chaussures, et je lance la réhydratation de ma soupe. Soit j’ai de l’eau chaude à l’arrivée, soit je dois la faire mais je commence par préparer mon repas. Ensuite seulement je m’occupe le temps que les nouilles se réhydratent d’aller me changer et de faire un brin de toilette. Je mange, et je m’occupe de soigner mes pieds si jamais ils en ont besoin.

Dites-vous bien que de toute façon, les choix que vous aurez fait avant, tranquillement derrière votre ordinateur ou dans votre cuisine, ne révèleront peut-être pas pertinent sur le terrain. mais plus important encore, sachez que l’esprit ultra en étapes, à défaut d’esprit trail, existe vraiment. C’est la bourse à l’échange des plats lyophilisés le soir ! Et il y a toujours quelqu’un qui a trop pris sous la tente et qui sera ravi de se débarrasser d’un plat supplémentaire pour satisfaire l’estomac affamé d’un moins prévoyant ou tout simplement d’échanger. Je me souviens d’un diner au Burkina Fasso, j’étais au dessus de ma gamelle à tenter de manger je ne sais plus quel plat que pourtant j’avais testé et retesté plusieurs fois mais ce soir-là, allez savoir pourquoi ça ne passait pas. Tun mon colloc de tente m’a dit « tu veux des coquillettes ? J’ai toujours des coquillettes en plat de secours » et ça m’a sauvé mon diner et forcément mon étape du lendemain !
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