Run : Aïcha Omrani, une ultra mamouna des sables !

Aïcha Omrani est la révélation de l’édition 2021 du Marathon des Sables ! En se classant 3ème féminine à plus de 50 ans, après une course rondement menée alors que la moitié du camp abandonnait, j’ai forcément eu envie d’en savoir un peu plus sur cette super mamie :).

Commençons par le commencement parce que cela vaut quand même la peine de le rappeler : Aïcha c’est 2h58’17 sur le dernier marathon de Berlin, excusez du peu ! Mais c’est aussi 38’36 sur 10k avec un titre de Championne de France M3F. Je crois que ce que j’ai préféré, c’est son commentaire… « Comme le Marathon des Sables était toujours reporté, moi je continuais à m’entraîner et j’ai progressé. Pour préparer cet ultra, j’ai rajouté des côtes dans ma prépa et mes chronos se sont améliorés ». Tu m’étonnes qu’elle a progressé ! Parce que le plus dingue je trouve dans cette histoire et c’est pour ça que je tenais absolument à papoter avec elle, c’est qu’en 2011, nous étions toutes les deux déjà sur le marathon des Sables et comble de l’ironie, cette année-là j’étais devant elle au classement puisque je finis 555ème et elle 739ème ! « J’ai eu de gros soucis de pieds et j’avais clairement un sac trop lourd, des erreurs que j’ai cherché à ne pas reproduire pour ma nouvelle participation. Pourtant en rentrant j’ai eu pleins de messages bienveillants de personnes qui m’avaient suivi et qui s’étaient mis ou remis à la course à pied pour suivre mon exemple ».

Pourtant rien n’était gagné puisqu’en 2015 la maladie s’invite dans la vie d’Aïcha : hyperthyroïdie qui aboutit par une ablation pure et simple de l’organe défectueux, prise de traitement (le tristement fameux lévothyrox pour ne pas le nommer), les médecins sont unanimes, la course à pied c’est fini. Entre la perte de poids de la maladie et la prise de poids du traitement, Aïcha aurait pu ranger ses baskets de découragement mais c’était mal la connaître. Elle renonce à son Marathon des Sables cette année-là mais pas au marathon de Dubaï qu’elle finit dans la douleur en 3h35. La machine est repartie et elle ne s’arrêtera plus.

« Je devais retourner au MDS pour mes 50 ans (#team1970) mais le covid en a décidé autrement mais du coup, ce fut presque bénéfique pour moi parce que j’ai clairement eu plus de temps pour le préparer ». Sorties longues mais surtout prépa marathon pour Berlin, et allègement du sac pour gagner en agilité. « Pour ma première participation, mon sac était beaucoup trop lourd, surtout par rapport à mon poids et ma taille. J’ai réalisé que je pouvais alléger l’ensemble sans pour autant trop sacrifier mon confort. J’ai limité les vêtements au strict minimum cette fois avec juste une tenue de rechange et j’ai viré mon sac ventral qui clairement est trop gênant quand tu veux courir. Le tapis est resté à la maison aussi. Je nettoyais le sol de tous les cailloux pour pouvoir gagner un petit peu de confort. Et je n’ai aucun regret parce qu’aujourd’hui, plusieurs jours après mon retour j’ai toujours mal au dos alors que j’avais réussi à limiter le poids de mon sac à 6.5kg ».

Pour la gestion de la chaleur, vraiment exceptionnelle pour cette édition, Aïcha l’a joué original en rangeant ses noix de cajou et son sel dans sa brassière directement ! Une serviette éponge accessible lui permettait à chaque CP de la mouiller pour s’hydrater et de rafraîchir : « je m’essuyais le visage et surtout la bouche parce qu’on cuisait sur place. J’ai aussi cette année rajouter des éponges sous les bretelles pour plus de confort, je les mouillais à chaque ravitaillement. Question chaussures, pas de guêtres spécifiques, je suis partie avec une paire de Raidlight avec les guêtres de trail intégrées, et c’est super bien passé. » Parmi ses pires souvenirs ? « Le djebel de l’étape longue ! Il n’était pas là pour l’édition 2011 et je ne suis pas prête de l’oublier celui-là ! ». Alors jamais deux sans trois ? L’avenir nous le dira !

Crédit photos : organisation Marathon des SablesLe site de l’organisation est ici.