Swiss Peaks Trail 2021 : épisode 8 – Game Over

La décision est prise depuis plus d’une semaine mais j’attendais d’être rentrée à la maison, tranquille derrière mon écran pour l’annoncer : je renonce à la 360 du Swiss Peaks Trail et je vous dis pourquoi.

S’il y a un truc que j’ai appris en échangeant longuement avec Simon, mon coach mental c’est qu’il faut prendre le départ d’une course pour les bonnes raisons et de préférence dans les meilleures conditions, physiques et mentales. Aujourd’hui à un mois et demi du départ, si le mental est plutôt bon, le physique ne suit pas. La faute au covid déjà… qui m’a privé de tout mon programme de courses préparatoires, mais aussi de séances ou de blocs d’entrainements prévus à la sortie de l’hiver qui n’ont pas pu s’organiser comme prévu. Evidemment me direz-vous, j’aurais pu envoyer paître le couvre-feu, me faire de fausses attestations et j’en passe mais que voulez-vous que je vous dise… Je ne peux pas élever mes enfants dans le respect de la loi et faire l’inverse devant eux.

Cet absence d’entraînements qualitatifs a certainement aussi joué dans mes petits soucis à l’allumage, et la X Traversée n’a fait que confirmer ce que je sentais : 360k dans un mois et demi, c’est juste impossible. Surtout que je rajoute quelques petits soucis de santé qui m’ont bien freinés dans la reprise avec des brûlures sur les névés en Corse qui m’ont cloué au sol 15 jours complets et j’en passe. J’ai eu 73km pour y penser et la montée de la Chaux pour le confirmer : je préfère renoncer que d’aller vivre un abandon ou un arrêt au stand pour cause de barrière horaire. Plusieurs amis m’ont dit « mais tu as encore un mois et demi pour te préparer », sauf que je ne vis pas en montagne, et surtout j’ai un job… Avec deux très gros projets qui viennent d’arriver et qui vont demander d’être plus assise derrière mon ordi que debout dans la montagne. Après la crise que nous avons traversé et qu’il n’est pas exclu que nous traversions encore quelques mois, dire non à du travail pour une course… Je pense que tout le monde comprend aisément que le choix était vite fait.

Mais je ne renonce pas totalement ! J’ai eu la chance d’avoir une écoute compréhensive lorsque j’ai contacté l’organisation pour demander mon changement sur le 100k. Mon stage à Grimentz m’a conforté dans l’idée que vraiment cette course est superbe alors à défaut du gâteau tout entier, je vais me contenter d’une part cette année. J’aurais pu partir sur le 170 mais là encore je préfère vivre à 100% une course, plutôt que subir une distance. Ce changement de programme a un avantage et non des moindres : il va me permettre de faire l’assistance de Perrine Fage sur l’UTMB, autant vous dire que je me réjouis à un point qu’il est difficile d’imaginer ! Et j’ai deux projets « dossard » qui s’annoncent pour le dernier semestre qui devraient être très sympathiques également.

Savoir tirer du positif de toute chose, apprendre à rebondir et à positiver, c’est ce que cette expérience m’a appris. J’ai hâte de retourner en Suisse fin août et d’ailleurs si ça vous dit, il reste quelques places alors n’hésitez pas à venir avec moi !