Fun : la Laponie auvergnate, des raquettes & des copains !

Je vais éviter de vous refaire le couplet « on en a tous marre de la covid qui nous prive de liberté », je crois que tout le monde a compris le thème de ce début d’année. Alors quand l’occasion de découvrir une nouvelle discipline et un lieu unique en Auvergne s’est présentée, inutile de dire que je n’ai pas hésité !

Dans ma naïveté aussi charmante que désespérante, je m’étais inscrite au Trail hivernal du Sancy. Truc de dingue, j’avais surtout réussi à décrocher un dossard sans avoir à me lever à l’aube. Rien que ça, ça aurait du me mettre la puce à l’oreille. Quand j’ai vu la neige tomber en quantité non pas sur le Kilimandjaro (c’est là qu’on voit que mes références sont aussi vieilles que moi !) mais sur le Puy Gros, là aussi j’aurais du me méfier… Et ça n’a pas loupé, course évidemment annulée. Ne me restait plus que mes yeux pour pleurer… Mais c’était sans compter notre cher Damien Poulet !

Quoi ? Vous ne connaissez pas Damien ? Guide et accompagnateur pour Aventure Volcanique, c’est aussi un traileur connu et reconnu, un super bénévole pour les courses du coin, bref par chez nous, tout le monde connait Damien ! Alors quand il m’a dit « dis le 19 tu fais un truc ? J’ai une place pour partir en Laponie avec juste une paire de raquettes aux pieds et sans froisser Greta », tu penses bien que je n’ai pas hésité.

Ca va surement vous surprendre mais je n’avais jamais mis ces trucs à mes pieds avant ce jour-là. Pourquoi ? Je cherche encore ! Surtout que ne skiant pas, je passe mes journées à me balader en montagne pendant que mes divins enfants et leur père skient. Certains diront que je passe surtout mes journées à siroter du vin chaud et à boulotter des crêpes flambées au Grand Marnier mais je m’élève en faux !

Me voici donc après pas mal de pérégrinations genre plus d’essence dans la voiture, unique pompe du village en mode bug et RCEA fermée, enfin arrivée à Volvic où je retrouve toute la petite troupe que je vais accompagner dans mes premiers pas enneigés. C’est dingue parce qu’en quelques kilomètres déjà, à quelques encablures de Clermont Ferrand la noire, la montagne toute blanche nous attend. Question équipement pour celles et ceux que ça pourrait intéresser, j’ai pris une première couche Kari Traa haut et bas, une veste Quechua en polaire, une veste et un pantalon de rando de la même marque (je suis plus couverte qu’en Antarctique ou presque !). Aux pieds des chaussettes mérinos Patagonia super chaudes parce que je suis frileuse des extrémités 😉, un tube doublé de polaire Asics et un super bonnet Snowleader qui me confirme, si tant est que j’en avais besoin que je n’ai définitivement pas une tête à porter ces trucs là ! Pour en revenir à mes pieds, j’ai ma paire de rando Merrell spécial neige et surtout bien étanches. J’ai un sac Osprey pour trimballer ma bouteille isotherme avec du thé bien chaud dedans, un kit pour les pieds juste au cas où, des barres Baouw et des barres d’amande Gerblé. Ah j’oubliais le plus important, un slip Dim et une brassière Zsport ! Là c’est bon je crois que je n’ai rien oublié 😜.

Damien a prévu une paire de raquettes et des bâtons, ce qui tombe bien parce que je pensais vraiment à la base que ceux de trail pouvaient faire l’affaire mais apparemment ce n’est pas le cas. Comme j’envisageais de mettre des chaussures de trail mais là encore, force est de constater que ce sont vraiment les chaussures de rando qu’il faut avoir aux pieds. Le système est plutôt simple à installer (oui bon ça va, c’est Damien qui a tout fait) et très vite je comprends l’intérêt de ce mode de déplacement : la portance change totalement la donne mais surtout la griffe à l’avant rend les passages glacés carrément sécurisés ! Je me souviens des gamelles que j’ai pu prendre sur les névés en Patagonie ou juste à Verbier et je prends à rêver d’en embarquer une paire la prochaine fois avec moi.

La balade sera à la hauteur de mes espérances et je ne peux que vous la recommander. Je ne peux surtout que vous recommander d’y aller accompagné parce que déjà la première sortie en raquette ne s’improvise pas totalement et quelques conseils seront les bienvenus. Mais surtout, grâce à notre guide, nous sommes allés dans des coins où jamais je n’aurais osé aller seule alors que je ne suis qu’une débutante. Damien connait le coin comme sa poche, mais surtout il connait les beaux coins, ceux où ta moyenne horaire s’écroule tellement tu es en mode « wouah, attends je prends une photo » ! Autre intérêt et non des moindres, il se charge des suppléments ravitos, et il est clair que je ne suis pas restée indifférente à la brioche à la praline locale.

Pour répondre à une question que je me suis souvent posée : est-ce que les raquettes c’est un vrai sport ou un truc pour les mémés ? Mes courbatures le lendemain m’ont donné une réponse claire et nette ! L’effort est là, aucun doute là dessus, et mon cardio le confirme lui aussi. Par la force des choses, marcher avec des raquettes ce n’est pas comme marcher naturellement : il faut déjà être attentif à ne pas se marcher dessus, ça m’a beaucoup rappelé la marche avec crampons sur le Mont Blanc. Comme nous sommes quasiment toujours sorti des chemins balisés, faire sa trace est d’autant plus fatiguant. Damien dit que l’effort est double et je le rejoins tout à fait, j’ai vraiment eu le sentiment de faire plus de kilomètres que ceux affichés sur l’écran de nos gps. Attention à bien s’hydrater et à avoir sur soi de quoi grignoter justement ! Effort doublé, hydratation doublée elle aussi !

Est-ce que je vais en refaire ? Evidemment !!! Faire sa trace au milieu de la nature immaculée, comment vous dire… c’est juste le pied absolu ! Mon bonheur d’être là au milieu d’une beauté à couper le souffle, de profiter de l’instant sans penser à rien d’autre que de mettre un pied devant l’autre (l’avantage d’avoir un guide, tu débranches tes deux neurones et tu suis le chef), ça n’a pas de prix, surtout dans ces moments qui sont compliqués pour tout le monde. Alors si vous passez dans le coin, n’hésitez pas à contacter Damien de ma part, il vous emmènera j’en suis sûre avec plaisir dans son petit paradis !

PS : Encore merci à Damien d’avoir pensé à moi, merci aux joyeux très jeunes retraités de m’avoir accepté au sein de votre petit groupe vraiment super sympathiques et vraiment merci à Richard Claret pour les supers photos souvenir !!!