Je pense que vous êtes nombreux à avoir suivi de loin la balade de Sébastien qui a affronté le GR5, soit la traversée des Alpes en reliant Thonon les Bains à Nice en 162h09’ en autonomie complète et en mode « wildinism ». J’ai juste voulu en savoir un peu plus et comme je reste une fille, c’est forcément son sac qui m’a le plus intéressée 😉.
Si vous avez raté la balade je vous laisse aller écouter la vidéo réalisée par mon collègue Fred Bousseau de Trail Endurance ici, pas la peine d’y revenir et de lui faire redire ce qu’il a déjà dit et bien dit. Ce qui m’a plus interpellé et qui n’a pas été évoqué suffisamment à mon goût, c’est le fameux sac qui lui a donc permis une totale autonomie pendant sa petite balade. Et ça forcément pour une fille comme moi, qui adore les courses en autonomie alimentaire, ça ne pouvait que m’interpeller. J’avais envie d’en savoir plus et il a très gentiment accepté de répondre à mes petites questions.
6kg avec l’eau… sa bite et son couteau…
Le GR5 façon Wildinism !
Concrètement ça contient quoi un sac de ce poids là ?

- une balise GPS spot (sécu + suivi live)
- Pour dormir (1kg) : un hamac tarp Sea to Summit (la même marque que celui que j’avais sur le Jungle Marathon, incontournable, ultra light et résistant), un tapis fin & un sac de couchage Wilsa de 400gr.
- Habits (1kg) : un pantalon & une veste étanche, un pantalon light, un caleçon, deux paires de chaussettes, deux t-shirts manches courtes et un t-shirt manches longues, une paire de manchettes, un bob, une paire de gants fins et une polaire
- Deux gourdes dont une filtrante
- Une petite pharmacie
- Une couverture survie,
- Une batterie externe
- Un téléphone
- Une ration alimentaire de survie type plat lyophilisé
- Couteau, cuillère
- Crème solaire
- Couverture de survie évidemment !
- Deux frontale Stoots avec 4 batteries
- Et un bâton ! Pourquoi un seul ? Pour avoir l’autre main toujours libre afin de s’orienter à l’ancienne avec les 44 cartes recto verso A5 et la boussole !

Bon à savoir pour les frontales, il n’a eu besoin finalement que de trois batteries pour les six nuits passées dehors. Pour la pharmacie, on retrouve les trucs de base type compeed, strap, antihistaminique, paracétamol et un peu d’anti-inflammatoires. Voilà pour la base. Sébastien espère pouvoir l’alléger un peu plus pour ses prochaines aventures mais il semble difficile de partir à moins… Cela correspond bien au minimum vital que l’on doit avoir sur soi. C’est du côté choix du matériel que l’on peut gagner encore un peu. Je me suis même fait la réflexion qu’il pouvait gagner 10gr sur son écran total en changeant de marque 😉. Vous l’aurez donc compris aisément, pour toute la nourriture et les boissons, c’était directement sur place, dans les refuges ou autres villages traversés. Cela reste d’ailleurs une notion à bien avoir en tête, se nourrir engendrera forcément de sortir de la trace, des km supplémentaires et des horaires à prendre en compte.
« On ne peut plus continuer de considérer la nature comme si c’était le jardin de quelqu’un d’autre, parmi les derniers espaces de liberté pour bon nombres d’espèces sauvages et amoureux de l’Outdoor, les montagnes sont avant tout un environnement fragile et les aventuriers sont aux premières loges pour préserver la biodiversité qui y vit ».
A propos de : Wildinism qu’est-ce que c’est ? L’ambition du projet est assez simple en réalité puisqu’ils veulent sensibiliser et promouvoir une pratique des sports outdoor plus sauvage et autonome. L’association Robin des Montagnes qui se cache derrière le projet souhaite avant tout qu’une majorité de traileurs, comme vous et moi, adoptent des recommandations simples pour réduire l’impact environnemental de nos pratiques parfois « consumméristes », mais le cœur de leur démarche réside dans la promotion du sport à l’état sauvage. Assistance « formule 1 », multiplication des ravitaillements, balisage « autoroutiers »… Tout ce qui est mis en place pour aller plus vite ou rendre plus confortable nos « exploits » n’est-il pas un contresens au besoin initial d’aventure que nous venons chercher en pleine nature ? L’aventure de Sébastien en est l’illustration parfaite. Il ne s’agit en aucun cas d’encourager à battre des records sur tous les GR bien entendu mais bien de prendre en compte tous les paramètres sur lesquels on peut avoir un impact direct. Il a même poussé le vice jusqu’à utiliser le covoiturage pour l’aller et le retour, à ne pas communiquer pendant pour éviter les effets d’attroupements. Les photos ont été prises par un ami Cyril venu en vélo le rejoindre sur le parcours. Vous pouvez retrouver un maximum d’infos sur le site de l’association ici. Petit à petit, le colibri peut faire son nid 😉.
Crédit photos : merci à Cyril Cointre de m’avoir gentiment donné le droit d’utiliser ses photos.