Fun : Purple Virtual Run, Prince es-tu là ?

Oui, je sais, j’ose vous faire un petit récit d’une course virtuelle. En ces temps de disette question dossard, il m’a fallu quelques minutes pour me décider à cliquer sur le lien d’un mail et quelques secondes de plus pour me retrouver à m’inscrire sur une course virtuelle sans chrono. Pourquoi ? Comment ? Je vous dis tout !

Je ne m’en suis pas cachée, le confinement m’a littéralement coupé les ailes. Entre le côté « tu as le droit à une heure et encore à un km max (ce qui me limite à mon village en me privant de campagne) avec un papier à remplir à chaque fois » qui est pour moi tout sauf l’expression de la liberté et la gestion de « crise » familiale puisque nous avons vu la maladie bouleverser notre confinement, j’ai préféré adopter la solution de la petite sortie randonnée, uniquement destinée à m’aérer. Tous les jours, je me retrouvais à faire le tour du village à la même heure pour rentrer dans une sorte de routine, seule façon de me motiver et tous les jours un appel à un ami, en mode qui veut gagner des millions. Les réseaux sociaux, les sms et autres what’app, c’est bien gentil mais ça ne remplace pas la voix et la vraie vie.

Retrouver l’envie qui comme mes vingts ans s’est enfuie…

J’avais bien vu passer les courses virtuelles et autres défis en mode « je creuse une tranchée dans mon jardin » en mode hamster mais pas envie et quand on n’a pas l’envie, que voulez-vous que je vous dise, ce n’est pas la peine de se forcer… Evidemment ce nouveau style de vie, je l’ai payé cash lorsque les entraînements du lundi soir ont repris. Inutile de vous dire que ça tenait plus de l’agonie que du fractionné le cœur léger. Le cardio était aux abonnés absents, l’impression que je traînais sur chaque jambe ces foutus 2.5kg pris par tous les français pendant le confinement avec évidemment le moral dans les chaussettes puisque de toute façon l’année 2020 s’annonce vide de tout objectif un tant soi peu excitant. Courir pour qui, pour quoi… La bonne question que voilà. Et puis j’ai reçu le mail de Calico Racing !

L’ambiance en 2019 !

Je ne sais pas si vous vous souvenez mais j’ai eu la chance janvier 2019 d’aller courir à Las Vegas un semi-marathon dans le cadre d’un déplacement professionnel (vous pouvez retrouver mon récit et mes photos ici). Une expérience unique dans le cadre unique du Red Rock Canyon, d’autant plus unique qu’il avait neigé en plein désert l’avant veille de la course. J’avais découvert l’esprit bien allumé de cette organisation avec un calendrier de courses toutes aussi dingues les unes que les autres. J’ai eu un gros coup de cœur pour la ET Full Moon, course organisée de nuit à proximité de la fameuse zone 51 où est, selon Independance Day, enfermé le professeur Raoult avant que Marseille ne l’appelle à l’aide de temps à autre. Il y a aussi la Purple Run à la mémoire du Prince, le Kid de Minneapolis. Bien entendu comme partout dans le monde ou presque l’événement a été annulé mais une version virtuelle a été lancée et vous me voyez venir… J’ai eu tout d’un coup l’envie d’y participer.

Alors oui je sais, c’est très étrange de s’inscrire et de payer (oui Pierre-Etienne avant que tu ne le demandes, ce n’est pas du placement produit, j’ai même la preuve de mon paiement en ligne 😉) pour une course virtuelle, je l’entends tout à fait.

Mais voilà, il y a pleins de raisons derrière ma décision :

  • Déjà une façon pour moi de soutenir même de loin une organisation qui m’a permis de vivre une expérience totalement unique quelques mois auparavant. Certes, c’est une organisation américaine et non française et forcément la somme versée pour les associations le sera à l’étranger mais pour moi la pratique du running n’a pas de frontière.
  • Le symbole… Minneapolis… Pas la peine d’en rajouter, la simple évocation de la ville parle d’elle-même
  • La couleur ! Le site Courir au Féminin que j’ai lancé il y a plusieurs années et qui a changé ma vie au sens propre comme au figuré était de la même couleur. Quoi de mieux pour une renaissance, qu’un retour aux sources.

Un code couleur respecté et la bande son téléchargée, il est temps de s’élancer !

J’ai même respecté le code couleur pour ma culotte mais il faudra me croire sur parole pour ce coup-là !

Voilà pourquoi je me suis retrouvée mercredi dernier à préparer consciencieusement ma tenue en respectant le code couleur évidemment. Je ne suis pas là-bas, je suis chez moi mais je fais tout comme et c’est vraiment sympa. J’ai décidé de partir pour 10 km, en improvisant un peu mon parcours. Pour des questions de facilité, j’ai prévu de partir à une centaine de mètres de chez moi, sur du plat pour ne pas stresser mon cardio. Et là devant la petite maison au coin de la rue, je découvre une belle plante tout en fleurs violettes. Je m’amuse de la coïncidence et je m’élance, non sans avoir évidemment lancé l’album Purple Rain dans mes oreilles. Très vite, je réalise que des fleurs violettes il y en a partout autour de moi, comme si on cherchait à m’envoyer un signe. Ici de la glycine, là des hortensias… Même les volets et les vignettes auto s’y mettent !

Alors que j’avais en tête à la base de rester en mode « coureuse », je réalise très vite que cela n’ a aucun sens. Si j’avais été aux USA, je sais très bien ce qui se serait passé : c’est téléphone à la main pour tout photographier que j’aurais couru cette course, surement pas le nez sur le chrono. Il fait beau, la musique est bonne, le plaisir est là, alors autant le faire durer un maximum. J’ai du faire 30 arrêts photo pendant ma balade, j’ai même fait la causette avec un escargot !

Croyez-le ou pas mais il y avait même ce foulard abandonné qui marquait le 5ème km de ma Purple Run !

Le bocage bourbonnais… ça change du désert du Nevada !
Et question spectateurs… On dira que c’était très calme de ce côté-là…

Je n’ai pas vu les 10 km passer, j’ai pris un plaisir dingue, plaisir que j’avais perdu depuis des semaines et si tout se passe bien, je vais bientôt recevoir une médaille dingue comme les américains savent si bien les faire qui ira rejoindre les autres. Voilà… A quoi ça sert tout ça ? A rien j’en ai parfaitement conscience… Mais comme le disait si bien Victor Hugo : « il faut de l’inutile dans le bonheur ».