Fit : j’ai vu « the game changers »

C’est le film documentaire dont tout le monde parle en ce moment… Et comme j’ai la chance d’avoir Netflix, j’ai profité de mes vacances pour le regarder et vous donner mon avis pas vraiment éclairé mais sincère sur le sujet.

Le pitch : un instructeur des forces spéciales se blesse gravement. Il profite de cette période d’arrêt au stand qu’on lui annonce définitif pour se plonger dans la littérature scientifique pour l’aider à récupérer plus vite et là il découvre que le véganisme peut être la solution mais que surtout cette solution est déjà connue de beaucoup d’athlètes tous sports confondus.

Mon avis : c’est là qu’on voit la force d’avoir un vrai production comme Cameron derrière, cela donne à l’arrivée beaucoup plus qu’un simple documentaire. C’est monté comme un vrai film qui vous emporte dans l’histoire de plusieurs athlètes et forcément vous amène à une réflexion que vous n’auriez pas eu à la base. Toutes les explications scientifiques sont réellement accessibles, ce qui est là aussi une vraie force, parce que ce n’est pas toujours le cas d’une certaine littérature. Le but de ce documentaire n’est pas de vous convaincre de manger uniquement de la salade à chaque repas mais aussi de vous démontrer à quel point nous sommes manipulés par les industries diverses et variées. J’ai vraiment apprécié le fait qu’ils s’appuient justement sur les méthodes des industriels du tabac et les 5 minutes que le film consacre à ce sujet sont absolument édifiantes. Ayant travaillée des années sur le sujet, je les connaissais évidemment mais j’apprécie qu’ils les diffusent au plus grand nombre.

Ce qui est assez génial c’est qu’on se retrouve finalement face à deux écoles de pensée : d’un côté les Paléo qui revendiquent le fait que l’homme est carnivore, d’un autre les végans qui revendiquent exactement l’inverse. Assez étonnamment l’argument écologique n’arrive qu’à la fin, c’est plus la cherry on the cake et c’est pour moi la meilleure idée du film. D’abord on vous démontre que non seulement vous pouvez très bien être sportif de haut niveau en abandonnant la viande, le lait et les œufs, bref les protéines animales, ensuite on vous explique les bienfaits pour la santé en général et enfin seulement on vous parle écologie. En insistant que l’individuel avant l’intérêt général, on a à mon avis plus de chance de faire bouger les choses.

Reste qu’on parle de sportifs de haut niveau et qu’on zappe totalement la question du dopage ce qui est quand même bien embêtante. Prendre l’exemple de Carl Lewis qui est vegan pour illustrer la réussite de ce régime alimentaire est légèrement problématique quand même. Autre sujet totalement évité du côté de l’argument écologique c’est par exemple la production d’avocats qui est ultra consommatrice d’eau elle-aussi. Ok, pas autant qu’un steak mais si on fait le calcul du coût écologique d’un avocat qui va traverser la planète entière pour arriver dans mon assiette au fin fond de l’Allier et d’un poulet qui vient de la ferme à 3km de chez moi, élevé aux grains bio et en production tout sauf intensive ou juste des œufs bio que la petite grand-mère vend le samedi matin au marché du coin… Ce n’est pas toujours aussi simpliste qu’on veut bien le dire. Autre point qui est tout de même à prendre en compte, c’est que les « cobayes » ont une alimentation tout sauf réaliste pour le commun des mortels. Cela m’a rappelé le documentaire sur le thème « j’ai mangé tous les jours et tous mes repas chez Mc Do pendant un mois et mon taux de cholestérol a explosé »… Sans déconner ? Tu avais besoin d’un mois pour le réaliser ? Et surtout qui dans la vraie vie fait 3 repas par jour dans un fast-food ? Dans le cas présent, les hommes évoquent leur régime alimentaire classique qui repose uniquement sur des steaks énormes à tous les repas ou presque (l’un évoque qu’il en mange au petit déj), des omelettes à base de dizaines d’œufs et pour changer des steaks, du poulet fris… Pas besoin d’avoir fait 5 ans d’études de nutrition pour se douter qu’un régime aussi déséquilibré n’est pas bon pour les artères… A aucun moment le documentaire n’évoque l’équilibre alimentaire de base où les protéines animales restent présentes mais en très petites quantités et surtout de bonne qualité.

Tout ça pour dire que ce documentaire n’est pas parfait parce qu’il reste forcément trop court pour aller au fond des choses mais très clairement il est à regarder si vous en avez la possibilité. J’ai personnellement de plus en plus allégé mon alimentation en viande, qui n’a d’ailleurs jamais été consommée en mode « performance » puisque je suis tout sauf performante mais clairement en mode plaisir et donc associée à une viande de qualité. Pour avoir également étudié le sujet pour plusieurs articles, pour certains la transition ne s’est pas passée aussi facilement et plusieurs ont du réintroduire des œufs ou même carrément le poisson. Reste que je préfère être honnête avec vous, devenir vegan totalement alors que ma santé est bonne, que ce qui me bloque le plus est du à une malformation structurelle, et non la conséquence d’un style de vie ou d’alimentation qui repose sur des excès en tous genres c’est compliqué. Me dire : tu n’auras plus de cholestérol alors que mes taux sont parfaits, plus de « trigly » alors que là aussi tout va bien, que ton tension va baisser alors qu’elle est déjà super faible et que mon rythme cardiaque s’en portera mieux alors qu’il est déjà plutôt bas pour la moyenne… Reste uniquement l’argument écologique dans mon cas et le chemin est clairement en train de se faire 😉.

PS : il n’y a que deux femmes comme témoins dans le documentaire, ce qui est également très regrettable, on est très loin de la parité pour le coup. Mais je voulais compléter par une info qui peut intéresser certaines. Lors de mes recherches pour lutter de façon naturelle contre les effets secondaires de l’endométriose, j’ai trouvé il y a quelques années une info médicale qui remontait à la nuit des temps. Bon nombre de femmes vivant dans des tribus primaires suppriment la viande dans les 3 jours qui précèdent la date de leurs règles pour limiter les douleurs. Entre ça et les bouillottes, j’arrive à me passer d’anti-douleurs depuis plusieurs années la plupart du temps.