Fun : j’ai vu « Bien dans son assiette, la preuve par deux » (sur Netflix)

J’avais déjà fait un débrief ici de mon visionnage du film « the Game changers » légèrement controversé, du fait de son parti pris évidemment pour nous vendre des protéines vegan en boite, puisque le producteur est également propriétaire d’une entreprise de produits de substitution… Là rebelote, on sent qu’il a mis des billes dans une entreprise de fromages vegan mais comme il y a plein de choses intéressantes quand même j’ai décidé de vous en parler ici. Je vous dis tout !

La théorie

Le lien vers la mini série est ici. (évidemment il faut un compte Netflix pour la regarder)

Evidemment c’est en français sur le site !

La pratique

On passera sur le fait que le test mené qui n’est donc pas en double aveugle (ouais je sais… elle est limite celle-là, désolée !) et surtout pas à une échelle parlante (seulement une vingtaine de paire de jumeaux) pour obtenir des résultats vraiment scientifiques, sans parler du fait qu’ils ne sont forcément pas représentatifs puisque, comme la première fois, on se base sur des américains qui ont une alimentation américaine… Mais là, contrairement aux tests réalisés dans le premier film sur des profils « extrêmes », sportifs de très haut niveau ou pompiers à la limite de l’obésité morbide, les sujets choisis sont plus « dans la norme », et la conséquence directe, c’est que justement les résultats ne sont plus du tout aussi spectaculaires. Certes, il y a parfois un léger mieux mais pas de quoi être bouleversé. Le côté « avant/après » qui fait les beaux jours d’insta n’est pas au rendez-vous et je m’amusais devant l’écran en me disant « ben mon gars, tu vas avoir du mal à leur faire oublier leur burger saignant si tu ne leur vends pas plus de rêve que ça »…

L’intérêt de la série se situe ailleurs et je me demande même si ce n’est pas réellement le but du truc (ou alors un plan B organisé en catastrophe 😁) : montrer une nouvelle fois aux américains d’où vient leur viande, leur fromage qui mette dans toute leur nourriture, leurs blancs de poulet, leur saumon (ils adorent le saumon) et leur part de responsabilité dans le réchauffement climatique. Les images des fermes d’engraissement du bétail sont terrifiantes… Découvrir que le porc chinois est élevé à grande échelle en Caroline du Nord parce que c’est moins cher là-bas (le truc que je ne comprendrais jamais…). Comme les résultats de l’étude qui voulait démontrer l’impact colossal d’une alimentation vegan n’était pas au rendez-vous, la série change de braquet et aborde le côté écologique de façon simple mais didactique. Et d’ailleurs c’est clairement la morale de l’histoire : moins de produits transformés, plus de cuisine maison, moins de viande et plus de repas 100% végétarien voir vegan sans pour autant totalement oublier le steak que l’on choisira de qualité. On y explique aussi l’intérêt d’un microbiote en pleine forme, le lien alimentation et démence, bref tous les résultats des dernières études médicales vulgarisées en quelques minutes.

La série met aussi en avant un phénomène que nous ne connaissons pas en France (enfin sauf erreur de ma part) : des déserts alimentaires. Il faut être rentré dans un 7 Eleven dans certains banlieues américaines pour comprendre de quoi ils parlent. Les fruits et les légumes ont tout bonnement disparu. Il y a également une explication de l’origine de la nourriture noire américaine passionnante (et terrifiante à la fois) à laquelle, j’avoue, je n’avais jamais pensé et qui est très éclairante. C’est la population qui souffre le plus d’obésité, de diabète et autres maladies cardio-vasculaires, elle a payé un très lourd tribu lors de la pandémie de Covid parce qu’elle présentait tous les facteurs de risques. Cela a entraîné un début de prise de conscience qu’il fallait changer les choses de façon plus rapides et l’histoire de Détroit, devenue une référence en la matière, s’inscrit parfaitement dans ce mouvement.

Bref…

Tout ça pour dire que la série se regarde plutôt bien évidemment, que si vous êtes déjà un peu au fait de la nutrition, ce qui est souvent le cas lorsqu’on pratique une activité physique régulière, vous n’apprendrez pas grand chose. Vous apprendrez plus de choses sur la production de notre alimentation, même si dieu merci les fermes d’engraissement à l’américaine n’existent pas chez nous. Quand je vois mes charolais gambader dans la prairie ici et les vaches là bas… J’en ai froid dans le dos. Les solutions proposées sont intéressantes parce que beaucoup moins extrêmes que pour le premier documentaire et je pense que c’est clairement l’effet recherché.

PS : l’exemple de San Bernadino et Loma Linda, deux villes juste séparées par une autoroute vaut à lui seul de regarder la série… C’est juste stupéfiant !!!