Il fut un temps où Under Armour , en phase de démarrage de son activité running, sortait des modèles tous plus originaux les uns que les autres tels que la Charge RC (d’une rare originalité esthétique) ou l’extraordinaire Speedform RC qui demeure encore, à ce jour, l’une de mes « chaussures préférées de tous les temps » … Ces chaussures, souvent à faible drop, transpiraient la performance pure. Et puis, les années ont passé et la marque, c’est logique, s’est repositionnée un peu plus Grand Public. Malgré ma peur d’être terriblement déçu après ces expériences antérieures réussies, j’ai eu envie de voir où ces évolutions stratégiques avaient mené la marque. Après le test de la HOVR Infinite, je pense avoir une idée …
Réglons vite le sort du Bluetooth : oui cette chaussure peut-être connectée, sans aucun dispositif additionnel, le capteur étant très discrètement intégré à la languette, à votre téléphone portable et via l’application UA MapMyRun vous fournir des infos sur votre entraînement : distance parcourue, cadence, dénivelé. Je vous avouerais que je n’ai pas testé ne disposant pas de l’équipement téléphonique idoine (t’as Free à 2 euros sans forfait 4G t’as tout compris) ni comparé les infos par rapport à celle de mon ultra-précise Suunto. Je vais donc me contenter de vous parler de la chaussure en tant qu’objet sportif et de mon ressenti.

300 grammes, drop de 8 mm, aspect un peu massif vu de loin, pas grand chose d’alléchant en ce qui me concerne au premier abord. Et c’est justement là où cela devient intéressant mon histoire car après plusieurs sorties variées (fractionné court et long, endurance fondamentale, sorties longues …) j’ai découvert une chaussure bourrée de qualités insoupçonnées.
La première d’entre elles est le confort global : un chaussant qui enveloppe et maintient sans contrainte grâce à un mesh de compression qui épouse parfaitement l’anatomie du pied, un laçage précis, une languette qui ne bouge pas, une semelle large et surtout intelligemment rainurée pour offrir plus de flexibilité là où il y en a biomécaniquement besoin … Bref, on est franchement bien dans cette chaussure.
La deuxième est que ce confort ne s’accompagne pas de mollesse en dépit d’un drop élevé. L’amorti est très bien dosé, important sous le talon mais réactif, dans le sens où seule a été privilégiée une protection active contre les chocs à l’impact (carbone) qui se double d’un renvoi d’énergie. A l’avant, le dynamisme a été clairement privilégié. De ce fait, cette chaussure est vraiment idéale pour les sorties longues car on ne ressent pas la fatigue et on continue à « pousser ».

La dernière apparaît clairement lorsqu’on regarde la semelle externe très cramponnée pour une routière afin de favoriser l’accroche et donc plus d’énergie à l’impulsion. Dans le même ordre d’idée, vous remarquerez également la surface importante à l’avant pour des prises d’appuis efficaces. Ces crampons ont aussi un autre mérite, ils offrent une stabilité sans faille quel que soit le degré d’humidité sous vos pieds.
Bien entendu, vu mon gabarit et ma foulée médio-pied, je dois avouer que les séances de fractionné court ne furent pas la réussite du millénaire même si j’ai été plus que surpris par la réponse de l’HOVR Infinite que j’aurais pensé moindre. En plus, malheureusement pour elles, j’ai un étalon dans le domaine en la personne d’un modèle dont je vous parlerai bientôt. Par contre, j’ai fait deux sorties de 25 km et honnêtement, malgré mon poids plume, j’ai vraiment apprécié les kilomètres parcourus.
Vendue 140 €, l’HOVR Infinite est, pour moi, le modèle parfait pour, d’une part, les entraînements de tous les jours, d’autre part le semi-marathon et surtout le marathon et ce pour des coureurs de poids moyen ou plus. Ce mélange de robustesse physique et de légèreté de mouvement est une vraie réussite. Bravo Under Armour (là, c’est juste le compliment gratuit … pour espérer qu’un jour, la marque, flattée, réédite la Toxic 6 🙂