J’ai plongé dans mes archives pour ressortir le récit de mon premier et unique Ecotrail sachant que depuis j’ai pris le départ des autres distances sans avoir jamais le courage de me relancer sur le 80. Et j’avoue un gros coup de cœur pour le 45 et son départ du Château de Versailles. En attendant d’y retourner je vous amène avec moi en pied de la Tour Eiffel !
L’Ecotrail…ça faisait un bout de temps que cette course me faisait de l’œil. J’ai habité Paris pendant des années mais je reste toujours une grande enfant dès que je reviens dans cette ville. J’ai eu la chance de voyager mais le charme du Trocadéro, la Tour Eiffel qui clignote de mille feux, moi, que voulez-vous, ça me rend toute chose. Maintenant, mon souci était bien entendu que je n’envisageais pas une seule seconde de me contenter du 50 ou du 30 : quitte à faire cette course je voulais la montée au deuxième étage. Mais voilà, avec mes petites balades autour du monde, envisager très tôt une participation à une telle course n’était pas raisonnable. J’ai donc eu la chance de pouvoir attendre mon retour du Chili (désert d’Atacama, le premier désert de mon album panini 2012) pour me décider. Je suis fofolle c’est une chose mais courir 80 km les pieds explosés, faut pas pousser. C’est donc pour ça que je n’ai parlé de ma participation qu’au dernier moment. Mon unique ampoule a l’air de bien cicatriser, par la force des choses je n’ai pas non plus puisé dans mes réserves là-bas, officiellement tous les indicateurs sont au vert. Je sais aussi où se situe mon niveau actuel : hors de question pour moi de partir sur une base qui ne m’apportera que fatigue et frustration quand je réaliserai que ça ne passe pas. Du coup je pars sur 12h pour une arrivée symbolique à Minuit, genre cendrillon le retour bis. Je trouve que ça le fait moi minuit. Je contacte Japhy, une copine de Courir au Féminin, qui est de la partie et qui m’avoue qu’elle vise un peu moins Nous convenons d’une chose : nous partons ensemble mais ce sera chacun pour soi en fonction des sensations. En théorie j’ai l’air bien mais en pratique je n’ai aucune idée de ce que cela va donner. C’est quand même 80km cette blague… Et devenir un poids pour elle, hors de question. Elle a autre chose à faire que d’assurer le soutien psychologique d’une pauvre blonde qui gère son planning course n’importe comment…
La préparation : je ne vais pas vous le refaire à chaque fois mais là que voulez-vous, vous vous doutez bien que dans les 15 jours qui suivent un ultra dans le désert, l’idée même de renfiler des baskets me file la nausée… J’ai quand même tenté une sortie de 50 minutes histoire de voir si mes pieds me portaient toujours. Conclusion ? Je vais mourir… Je rentre chez moi en me disant qu’il faudrait peut-être plutôt envisager une hospitalisation d’office en service psychiatrique parce que là ça devient du grand n’importe quoi. Mais voilà, là il se trouve que j’ai besoin d’aller courir, un besoin physique et psychique d’aller me défouler un peu. Vendredi j’arrive à Paris pour plusieurs petites choses. D’abord m’offrir 2h de bonheur parfait avec un rituel du Siam à l’Atelier des Sens. J’ai découvert l’endroit à l’occasion d’une conférence de presse et je me suis dit qu’un bon gommage pour éliminer ma peau de crocodile et un bon massage ne pourrait pas me faire de mal. Le masseur (on m’a demandé si cela ne me dérangeait pas que ce soit un homme !) va faire des miracles sur mes épaules totalement bloquées par des heures passées avec un sac trop lourd. Je sors de là à 15h, je suis une guimauve… Ah oui mince je n’ai pas encore mangé… Je file à République pour mon rendez-vous suivant et je m’arrête au mac do avaler un wrap au poulet (euh pour les protéines… j’ai bon ?) et c’est parti. Après avoir mis en place le prochain numéro de Running pour Elles, je file chercher mon dossard au pied de la Tour Eiffel où je retrouve bien sur des amis, ça papote, le temps passe et j’ai encore faim… Histoire de patienter un peu je file au Troca pour avaler un petit gâteau au salon de Thé top chic et totalement décalé qu’il y a sur la place (Carette pour ne pas le nommer). J’en profite pour poser mes talons et remettre mes ballerines, mes pieds hurlent qu’on les achève… C’est tout moi ça, toujours porter des talons la veille d’une course. C’est quand même inouïe ce truc que j’ai… Au Chili j’ai fait pareil, résultat : 2 petites ampoules sur le dessus du pied, je n’avais même pas commencé à courir ! Il est 19h, je goute… 21h30 je commence à diner avec ma petite sœur qui certes m’a trouvé une super adresse avec une terrasse pour une fois pas dans les pots d’échappement mais avec une carte à des années lumières du repas type veille d’ultra. Mais bon j’embête assez la famille avec mes histoires de courses pour ne pas en plus leur imposer un régime alimentaire particulier. Sans parler du fait que la salade thaïe au bœuf est une tuerie, tout comme la tarte au citron déstructurée… Mais question sucres lents, j’ai connu mieux. Coucher super tard et lever super tôt… Eh ben ça promet encore cette histoire. Je file sans prendre de petit déjeuner (de toute façon il n’y a rien à l’appart) et j’achète au monoprix de la station de la Défense de l’ananas frais et des gerblés au sésame. Mouais… A tout faire en vitesse j’oublie surtout que le départ est à midi et qu’il aurait été un peu malin de prendre aussi de quoi déjeuner un peu. Mais grâce à ma vitesse super sonique, j’arrive avec le premier bus sur la base de loisirs de St Quentin en Yvelines. C’est cool, j’inaugure les toilettes qui du coup sentent encore bon le frais, je profite du thé offert et je papote avec les quelques coureurs déjà présents tout en commençant à regarder mes pieds. Il faut que j’emballe ça parce que j’ai bien peur que ça ne tienne pas la route. Valérie Levai qu’on ne présente plus, arrive ainsi que Xavier, mon colloc préféré pour mes UTMB ratés. Ils décident de m’apprendre à me servir de ma poche à eau et tentent de m’apprendre tous les trucs pour éviter que ça glougloute dans mon dos. Ah oui j’avais oublié un détail : dans la série « j’aime me foutre des handicaps », j’ai encore fait fort. J’ai des chaussures toutes neuves aux pieds (les dernières north Face de l’époque) et le nouveau sac conçu avec Sébastien Chaigneau. Je ne sais pas ce qui m’a pris… Peut-être le secret espoir que son esprit soit là mes côtés pour me faire aller encore plus vite… Je n’ai jamais utilisé de poche à eau de ma vie, je suis gourde moi (humour !). Mais je me dis qu’il serait temps quand même que je teste ça en grandeur nature. Eh ben je ne vais pas être déçue… Japhy est là, il est temps de se bouger un peu, un dernier pipi catastrophe derrière une cabane, un bisou à Olivier, mon lièvre préféré sur les 20km de Paris qui est là aussi (ça finit par faire grand rassemblement d’anciens combattants cette histoire quand même) et je rentre dans le sas de départ à l’arrache. Je suis quasiment arrivée la première sur place et je suis en retard pour le départ… Cherchez l’erreur tiens.
La course : Et c’est parti pour 80km ! Je m’installe dans les roues de Japhy et je ne pose pas de question. Elle donne le rythme et ça me va bien. Sauf qu’elle a l’air bien décidée à courir tout le temps… Et moi j’ai un peu perdu l’habitude… Surtout j’ai deux soucis qui apparaissent tout de suite : j’ai soif, mais alors vraiment soif. Je subis de plein fouet la déshydratation profonde qu’une course dans le désert impose à notre corps. Je suis super inquiète parce qu’avec mon histoire de poche à eau, je ne vois pas où j’en suis exactement et je n’aime pas ça. Je bois toutes les 10 min de toute façon, pas le choix sinon dans 3 km je ressemble à un vieux raisin sec oublié dans un placard. Autre petit souci et non des moindres : j’ai décidé de fertiliser tout le bassin parisien… Désolée de vous faire part de ces détails mais il faut bien en parler vu que la pauvre Japhy s’est retrouvée bien malgré elle à gérer mes problèmes. Je suis vraiment inquiète de cette histoire parce que ça me rappelle ma 6000D qui s’est finie dans les vomissements. Là il y a quand même quelques bornes à faire et à ce rythme on ne va jamais y arriver. Premier CP et les ennuis continuent. Ok, j’ai compris : on ne teste pas du matériel sur une course sans avoir au minimum pris 2 min pour le tester au repos. Je m’énerve pour remettre la poche chargée à bloc dans mon sac, le système de serrage, surement très bien en pratique pour quelqu’un qui sait s’en servir me résiste. Japhy vient à mon aide et cette saleté finit par rentrer. 2 verres de coca comme médicament et c’est reparti, avec mon ange gardien qui pense même à prendre des réserves de papier sopalin !

Le prochain CP n’aura que de l’eau, nous le savons déjà et il est à 23km… Ce n’est pas la porte à côté non plus. Nous courrons à une vitesse cool mais régulière. Nous marchons quand ça monte trop, on continue à papoter tranquillement et finalement ça défile pas mal. Je découvre que Japhy mate mon neveu du sud lorsqu’il fractionne le long du canal, je retrouve mon copain Philippe du MDS, Démétrio le fireman de l’Australie, spectateur en vélo, parce qu’il est interdit de course pour le moment est là pour nous encourager. Nous retrouvons aussi Laurent le célèbre bagnard qui se marre en me disant que je suis vraiment partout ! Ben quoi ? Moi dès qu’il y a une course avec un monument de Paris j’en suis. Ça peut être un 24 h autour d’une grande roue aux Tuileries ou un Ecotrail avec la Tour Eiffel, ça me plait ! Alors que je commence à retrouver des sensations correctes, voilà que ma Japhy qui commence à avoir des problèmes. Elle a un point de côté qui ne semble pas vouloir passer. On marche pour la laisser reprendre son souffle mais dès qu’on repart, il revient. Bon maintenant marcher à la façon Japhy ce n’est pas une sinécure non plus… C’est la Brinouille du sud ! Elle te fait fumer le sentier quand elle veut. De toute façon c’est bien simple, elle marche, je trottine derrière ! Mais voilà par moment je suis un peu devant quand même. Deux fois elle insiste pour me dire de partir sans elle. Mince alors… ça m’emballe moyen cette histoire… Maintenant je sais que si j’insiste, déjà je la gonfle et ça je n’aime pas, ensuite je risque de la maintenir à un rythme un tout petit peu trop élevé qui ne lui permettra pas de faire passer son point de côté. Finalement je pars et quelques centaines de mètres plus loin je me retourne, elle n’est plus là… Je décide d’aller à Meudon et de l’attendre là-bas. J’arrive au 45ème, je suis à sec de chez sec… Il était temps qu’il arrive celui-là tiens. Je retrouve un copain de la Trans’aq qui a l’air aussi vanné que moi (oui je sais on a le sentiment quand on lit ce texte que je connais tout le monde !). Pas de Japhy en vue. Mince alors qu’est-ce que je fais ? Je décide de repartir en marchant et en mangeant un paquet de m&m’s histoire de lui donner un peu de temps pour me rattraper. Je stresse à mort avec les histoires de barrières horaires. En fait je n’ai pas pris avec moi les infos (oui je sais c’est stupide…), et je suis perdue. Je n’ai qu’une trouille, revivre l’UTMB de l’année dernière et l’idée qu’on me décroche mon dossard m’énerve. Je finis par repartir la mort dans l’âme mais il faut que j’y aille. Nous en avions déjà discuté avant et de toute façon elle aurait fait la même chose à ma place. Je tombe sur ma copine Géraldine et son fan club que j’embrasse au vol et je fonce vers Chaville. Bon sens que c’est long 10 km… Je fais tout pour y être juste avant la nuit histoire de n’avoir à sortir ma frontale qu’en arrivant là-bas. Pour m’accueillir, excusez du peu, il y a Serge Girard sous l’arche. Ok il n’est pas là pour moi bien entendu mais quand il me dit « bravo » j’ai quand même le réflexe de lui répondre « non mais vous plaisantez là, c’est à vous qu’il faut dire bravo ! ». Je m’écroule sur une chaise et je tente de manger un morceau. Je sors une barre salée d’Overstim que j’avais prise en test, bon ben vous oubliez… Petite surprise, je vois arriver Philippe, rédacteur en chef de ma revue préférée à savoir feu “Ultrafondus” qui n’a pas l’air plus vaillant que moi. On se marre et je lui dis qu’il y en a marre quand même de ces journaux à con qui donnent l’impression que l’ultra c’est facile ! Je repars avec ma frontale sur la tête, bien décidée à aller jusqu’à St Cloud et ravie de savoir qu’à partir de maintenant les ravitos seront moins espacés. Je n’ai pas fait 2km que je réaliste que je me suis levée en laissant sur la table le reste de ma barre et un papier de m&m’s sans les jeter à la poubelle en partant… Mince alors… Qu’est-ce que je fais ? J’y retourne ? Ça m’inquiète un peu sur mon état de fatigue qui commence à se faire plus important que je ne le pense ou que je ne ressens. Il va falloir être sacrément attentive parce que par terre ce n’est pas du bitume et un caillou sorti de nulle part peut vite être synonyme d’une entorse. Je cours tranquillement mais surement, je marche de temps en temps pour reprendre mon souffle. Je suis comme toujours dans ma musique et comme souvent je me mets à chanter. C’est quand j’attaque « I’m sexy and I know it » que je me dis qu’il va quand même falloir calmer mes ardeurs, que oui c’est samedi soir et qu’il y a « the Voice » au même moment sur TF1 mais là il y a quand même plus de coureurs autour de moi que dans mon désert… Le ravito de St Cloud est là et je sais que l’arrivée pour minuit est possible, et même pour 11h30 si je me bouge un peu les fesses. Je prends quand même le temps de boire une soupe, de dévorer un balisto trouvé sur la table de ravito et d’appeler mon fils ainé qui doit m’attendre à l’arrivée pour lui dire que je devrais être là un peu plus tôt ce qui devrait nous permettre d’aller directement chez Mac do avant de rentrer à la maison. Il regarde les horaires d’ouverture en direct, je suis tranquille, c’est jouable pour une orgie de frites sur les Champs Elysées. J’appelle aussi Fred pour savoir s’il a des nouvelles de Japhy. Et bien entendu, nous n’arrivons pas à nous entendre. Il est déjà à la Tour et la ligne n’est pas bonne. Bon maintenant je n’ai pas reçu non plus de sms de sa part pour m’annoncer son abandon, chose qu’il aurait forcément faite. Elle doit donc être dans la course derrière moi et je repars. On m’a prévenu, on commence par une descente, ensuite ce sera les quais que je connais bien. Plusieurs personnes le savent, j’ai eu la chance de vivre sur une péniche sur la Seine pendant quelques temps et je rêve d’y retourner vivre un jour. Je sais qu’à partir du moment où je vais l’avoir à mes côtés, je vais pouvoir me détendre, parce que je vais retrouver mon amie. Elle est là, maintenant c’est plat, il suffit de dérouler jusqu’à l’arrivée. Je sais que pour beaucoup de coureurs la dernière partie est difficile, déjà parce que c’est aussi la fin et qu’on en a pleins les jambes, mais aussi parce que c’est un tronçon relativement inintéressant. Seulement pour moi, c’est un peu comme si je retrouvais ma maison. Je peux relâcher la pression, penser à autre chose qu’aux barrières horaires. Même si je marche, je finirais avant 1h du mat. Seulement voilà, à ne plus penser qu’à la course, tout ce qui occupe mon esprit depuis quelques jours refait surface violemment. Il suffit d’une chanson et je me retrouve comme une pauv’ fille à sangloter sur les quais. J’ai eu plusieurs mauvaises nouvelles qu’il a fallu encaisser et même si tout le monde me dit tout le temps « ça va aller, tu es forte », ben là j’en ai marre. Je n’ai pas envie d’être forte, j’ai juste besoin d’évacuer, un peu bruyamment je le concède aisément ma tristesse, mes inquiétudes… C’était aussi une de mes motivations à aller sur cette course. Je sais que ce que je vais dire là ne va rien arranger à mon image de frappadingue certainement un peu déséquilibrée quelque part mais que voulez-vous, c’est un peu la vérité. Ce genre de course me permet de me mettre dans un état de fatigue physique et émotionnelle tel qu’il fait sauter les barrages. C’est ma séance de psy à moi qui a le double avantage de lutter également contre la cellulite sur les cuisses. C’est le double effet kiss cool quoi ! Un coureur qui me double a l’air bien embêté de me voir dans cet état. Je le rassure en lui disant que tout va bien, que tout cela n’est pas lié à la course. Allez c’est bon maintenant il est temps que je me ressaisisse un peu. Je mouche mon nez comme une gentille fille que je suis et bénis Japhy avec son stock de sopalin ! Je pense à Fred qui va voir arriver un panda au premier étage de la Tour Eiffel parce que je n’ai pas pensé à mettre du mascara waterproof ce matin et je repars. Bon sang que ça fait du bien de pleurer un bon coup parfois !
J’arrive en haut d’un escalier et là je découvre mon ami Pascal (Boutreau, le seul, l’unique !) qui devise tranquillement avec un bénévole, attendant que je veuille bien arriver. Ça m’a fait un bien fou cette visite surprise ! En fait j’avais pensé à un moment lui envoyer un message du style « bon tu m’attends où pour pas que je rate ! » genre je cours tellement vite que je risque de te rater mais je m’étais ravisée. Il avait peut-être autre chose à faire que soutien psychologique d’une pauvre blonde runneuse désespérée un samedi soir… Mais non il est là et il a choisi les km sur les quais les plus pénibles pour me remonter le moral. Ça fait du bien de parler un peu et surtout d’apprendre la meilleure nouvelle de la soirée : il a un deuxième casque et un pantalon de moto en réserve pour m’emmener dès la ligne d’arrivée passée au mac do le plus proche ! Elle n’est pas belle la vie ? Il me laisse à 2 ou 3 km de l’arrivée pour récupérer sa moto et filer à l’arrivée tout en me demandant de ne pas tourner à 3min au km pour qu’il soit bien là… C’est qu’il a de l’humour le bougre !

Je repars tranquillement et je me retrouve à la hauteur d’un coureur que j’ai bien dû doubler 10 fois et qui en a fait tout autant pendant la course. J’accélère un coup et je double en lui disant « allez une dernière fois pour la soirée et après je vous laisse filer ! ». Il rigole, remonte à mon niveau et c’est ainsi que je fais connaissance de Paul qui me dit « allez accrochez-vous je vous emmène à l’arrivée ». Nous allons discuter, avancer le plus régulièrement possible pour enfin arriver aux pieds de cette foutue Tour. L’arrivée est vraiment géniale, digne d’un tour de France. Le public est là de chaque côté des barrières qui forment une allée et nous sommes acclamés comme des héros. J’en ai des frissons ! Pascal est bien déjà arrivé et je file vers les escaliers que j’attaque bille en tête. Je veux en finir au plus vite, que voulez-vous l’appel des frites et de toute façon j’en ai encore dans les jambes. Je vais faire un truc pas gentil du tout : je vais doubler du monde… En m’excusant à chaque fois quand même. Je suis super gênée de faire ça, si proche de la ligne d’arrivée mais bon j’ai un rythme et j’habite une maison avec pleins d’escaliers alors les marches sont mes amies ! Je passe la ligne trop vite, Fred n’a pas le temps de prendre la photo ! Je referai une fausse arrivée pour immortaliser la chose. Je suis trop contente, 11h16 et 34 sec pour être précise ! Soit presque 45 min de moins que mon temps espéré, c’est dire si je suis heureuse. Et je le suis d’autant plus que Fred m’annonce qu’il vient de recevoir un message de Japhy, elle attaque l’escalier ! Mince alors, si j’avais su qu’elle était aussi proche, je serai restée en bas pour l’attendre… Franchement on n’est pas non plus à 5 min sur ce genre de course. Elle arrive, on s’embrasse, re photo et j’abandonne tout le monde pour dévaler les escaliers pour retrouver Pascal qui m’attend en bas et mon fils ainé qui pris de cours par la vitesse de sa mère m’attend du coup directement sur les Champs. Je suis rassurée parce que ma Japhy n’a pas l’air fâché du tout après moi, et elle me rassure en me disant qu’elle aime bien courir seule. Et moi sincèrement, après la semaine difficile au Chili j’avais besoin de courir en écoutant seulement mes sensations. Je file chercher mon sac au vestiaire où je retrouve Géraldine qui a le don de téléportation puisqu’elle est devenue comme par enchantement bénévole à l’arrivée. C’est quand je vais enfiler mon pantalon et surtout quand je vais regarder la moto en me disant que là je la trouve quand même super haute, que je vais me rappeler que je viens de faire 80 km… Euh Pascal, une harley bien basse, ça te dirait ? C’est vrai que mon look jupette, bas de compression, me donne un genre des plus décalés sur les Champs mais bon après tout il n’y a pas si longtemps (mouais… dans mes rêves !) j’étais sur cette même avenue avec mon mini kilt écossais, mon petit blouson en cuir et mes chaussettes montantes noires, tenue idéale pour l’époque qui me permettait de rentrer au Queen, histoire de vivre un autre type d’ultra, celui de la danse jusqu’au petit matin avant de finir à l’Alsace devant une douzaine d’huîtres et une bonne bouteille de blanc… La vie est un éternel recommencement !
Crédit photo : organisation – Edition 2019