Run : Minimal minimalisme …

Il y a 6 ans jour pour jour ou presque sortait de l’imprimerie « Barefoot, Minimalisme, Courir Naturel » (Editions Amphora) coécrit avec mon ami Daniel Dubois. Souvenez-vous, si vous étiez né à cette époque, la hype Born to Run déferlait (euh … parlons de vaguelettes) sur l’Europe et nous, précurseurs, devenions, soudain des objets d’adulation, devant même refuser les sollicitations des trop nombreux médias lancés à notre poursuite. Même … BFM TV, si si, le nec plus ultra de l’information, c’est dire … nous a consacré un reportage.

Les débats firent rage, suscités parfois par les marques qui n’avaient pas senti le vent de la Grande Transformation arriver. L’argument des blessures fut avancé par les uns et les autres pour défendre son concept : le tout amorti tout mou tout mou versus le pied nu de chez nu ou presque.

La vague est aujourd’hui passée mais elle a laissé des traces indélébiles même chez les partisans du Saint Grand Amorti et les marques réfractaires (pas de noms …) ont adopté, sans trop le crier sur les toits pour ne pas avoir à manger leur chapeau publiquement, nombre de best practices du Courir Naturel …

Le drop est, si non devenu l’Argument de vente avec un A majuscule, au moins un critère indiqué sur l’étiquette et il a diminué sérieusement en moyenne, le 8 mm devenant la norme à la place du 12 mm. Les semelles en deux parties avec le talon déconnecté ont disparu de la surface de la terre au profit des semelles plates. L’amorti est devenu plus ferme, tout le monde ayant compris qu’il était un « frein » au sens propre comme au sens figuré à la fluidité de la foulée. Enfin, le chaussant est aujourd’hui bien plus ergonomique, notamment au niveau de la toebox et les presses à orteils ont été éradiquées ou presque.

On pourra déplorer, mais c’est le lot de toute innovation technologique, que les petites marques créatives qui s’étaient saisies de ce marché émergent, proposant des solutions originales, aient été phagocytées par le mainstream et les Grands. Voyons le bon côté de cette appropriation : nous avions peut-être un peu raison il y a 6 ans 🙂