Run : 10miniK, La Parisienne version new yorkaise !

J’adore courir à New York… J’ai commencé à courir uniquement pour aller courir là-bas un jour. Cette ville est chère à mon cœur et je m’y rends très régulièrement, trop régulièrement même selon mon entourage. Alors forcément il fallait qu’un jour je cours l’équivalent de celle par laquelle tout a commencé.

 

Avant toute chose un petit rappel historique comme j’aime toujours autant les faire. 1972 : les femmes avec Kathrine Switzer en tête de file tentent de se faire une place dans les pelotons masculins. Très vite après le marathon de Boston, Kathrine réalise que même si elle a montré l’exemple, les femmes ne suivent pas… Trop de peur… d’être jugées, d’arriver dernière, de ne pas se sentir à sa place. Très vite elle réalise qu’il va falloir en passer par une phase de transition et qu’il va falloir créer des courses féminines pour dédramatiser ce premier dossard. Fred Lebow à New York rejoint le combat et organise au sein de Central Park la 10 miniskirt race. 10km uniquement réservé aux femmes avec la mini-jupe comme symbolique puisque la libération de la femme est à ce moment là aussi vestimentaire. 2018, la course existe toujours, la référence à la jupe a disparu mais le mini est resté, la mini10k est toujours là. Environ 10 000 femmes tous les ans se retrouvent pour courir dans Central Park même si, détail qui a son importance pour les new-yorkaises, la 8ème avenue est bloquée pour l’occasion et ce n’est qu’un niveau du réservoir que l’on plonge dans le parc. L’arrivée est au même niveau que celle du légendaire marathon.

 

En exclu le t-shirt de l’édition 2018 de La Parisienne dont je portais le prototype !

Qu’est-ce qui différencie une course féminine française de sa grande sœur américaine ? Déjà le fait que les élites ne la boudent pas une seule seconde. Celle qui vient de gagner le marathon de Boston est là et fait la tournée des plateaux télé pour clamer à qui veut l’entendre son bonheur d’être là pour une course qu’elle a souvent couru. Il y a d’ailleurs une jolie prime à prendre pour la première, cette course est une vraie course au sens athlétisme du terme. Cela se ressent immédiatement parce que même si beaucoup de débutantes sont présentes, on y voit très peu de déguisements ou autres fantaisies. Les filles sont là pour courir, plus ou moins vite, là n’est pas la question mais elles sont clairement dans un esprit compétition et je peux vous dire que ça papote peu dans les rangs ! Pour la dotation, on en reste au tradition t-shirt, un débardeur plus précisément avec une médaille à l’arrivée, point barre. Il n’y a pas une course d’ailleurs mais deux puisque les plus jeunes ont le droit à leur propre parcours et là encore, quand on voit le niveau des ados présentes, le discours de motivation prononcé juste avant le traditionnel hymne, on est là pour promouvoir l’esprit de compétition avant tout. J’ai adoré un autre détail très américain : les « anciennes », celles qui étaient là pour les toutes premières éditions ont le droit à un départ VIP sur le devant de la scène dirons-nous, juste derrière les élites. Et les handisports ont bien entendu leur propre départ, j’ai oublié de le préciser mais c’est tellement naturel à New York que je ne pense même plus à le signaler.

 

En vrai ce qui différencie les courses française des courses américaines c’est ça ! 

 

Les jeunes ouvrent le bal, pendant que nous attendons sagement… 

Les sas sont logiquement organisés par niveau et pour toute personne ayant déjà couru à New York, c’est ton temps précédent qui compte. Dommage pour moi qui me suis un peu éclatée sur mon dernier semi mais je suis là pour prendre des photos donc la perf ce sera pour la prochaine fois. Le hasard (mais il n’y a jamais de hasard !) fait que je tombe sur la french team de Run Chic et nous partons toutes ensemble dans le même sas même si très vite les mobylettes vont partir loin devant. Le départ se fait par vague et je passe la ligne de départ environ 10 minutes après les premières. Il fait très beau, presque trop et je vais vite réalise que vouloir partir avec juste mon téléphone pour les photos était stupide. Heureusement que plusieurs ravitaillements sont prévus, ils seront les bienvenus. Question spectateurs, si vous voulez l’ambiance marathon passez votre chemin, vous vous êtes trompés d’endroit ! Il y en a mais on est loin de la foule en délire. Dans le parc on partage la route avec les vélos et les autres coureurs, enfin on partage… L’orga leur a laissé un petit couloir pour ne pas les priver de leur sortie mais nous avons les ¾ pour nous, ce qui est largement suffisant.

bdr

French Team ! 

Ravito, rando et arrêt qui fait exploser le chrono 🙂

L’avenir du running au féminin et leur jolie médaille ! 

Je sais que je me répète mais à chaque fois que j’y retourne, à chaque fois je me fais avoir : Central Park n’est pas plat du tout ! Bon ce n’est pas le 10k du Mont Blanc non plus mais ça casse bien le rythme quand même. Mais j’adore ce lieu et l’ambiance qui y règne. Le réservoir, le terrain de base-ball où les équipes s’entraînent pendant que nous courons… C’est tellement New York, j’ai l’impression d’être dans un film comme à chaque fois. Même si les bruits de la ville sont un peu étouffés par les arbres, on entend au loin les sirènes, le brouhaha de ce lieu qui ne dort vraiment jamais. Bon que les choses soient claires entre nous, je trouve ça charmant parce que je n’y vis pas 😊 A temps plein, je crois, non je suis sure, je deviens dingue en un mois mais à petites doses ça a son charme. Il fait de plus en plus chaud, les ravitaillements ont dégainé les brumisateurs naturels avec les bouches à incendie en mode douche. L’arrivée est proche, ça tombe bien, mon pied droit me fait de plus en plus souffrir et j’avoue que cela m’inquiète un peu… Cela n’est pas la première fois et je suis en train de finir le livre de Lizzy Hawker, je suis sur le chapitre abordant ses nombreuses fractures de fatigue. Et si c’était ça ?

 

Pas de doute je suis bien à New York !

 

Allez, tu serres les dents et tu finis, ça ne sert à rien de se prendre la tête maintenant. La ligne est proche, tu as une médaille à récupérer et des enfants à retrouver ! A ma grande surprise, malgré de très nombreux arrêts pour les photos, les arrêts aux stands pour boire et même un arrêt papotage avec des jeunes filles ayant participé à la première course sans oublier les 20km de marche par jour depuis mon arrivée en ville (le gps faisant foi !) je finis en un peu plus d’une heure, ce qui me satisfait totalement. Il faudra que je revienne pour participer en mode coureuse et voir ce que cela donne réellement question chrono. En attendant je récupère ma médaille, je zappe la phase ravito final (j’avoue que le bagel rose ne me faisait pas de l’œil !) pour filer « bruncher » avec mes garçons qui m’attendent à l’hôtel. J’ai 30 minutes de marche à faire, n’ayant pas eu la bonne idée de prendre ma carte de métro. Comme toujours à New York on me félicitera dans la rue alors que je rentre avec ma jolie médaille autour du cou et comme toujours je sais que je reviendrai courir dans cette ville un jour… Et toi ? Tu viendrais à New York avec moi ? Voir si le cœur de la ville bat en toi ?

 

 

Pour info il existe également un semi-marathon féminin à New York le Shape Women’s Half marathon organisé en avril. Et pour ceux que ça intéresse j’ai eu d’excellents retour sur le semi de Brooklyn, le Popular Brooklyn Half marathon qui finit sa course au bord de l’eau.