De nouveau, j’ouvre mon blog à Val qui a pris le temps de digérer un peu son expérience OCC avant de venir nous en parler.
Cela fait un mois, un long mois que la course est terminée, que j’ai quitté Chamonix mais suis-je vraiment partie ? Mon cœur y est resté sans doute un peu. La course en elle-même avec des conditions climatiques désastreuses qui l’ont transformée en aventure (aurais-je payé le prix en une seule fois de 3 années de compétition sans mauvais temps grâce à mon effet Esteban ?) m’a permis de savoir ce dont j’étais capable. L’expérience en cela a été excellente. Après avoir supporté en course des -10°C et la canicule, je sais que je ne suis pas en sucre sous la pluie :). Et puis surtout l’avant et l’après course avec toutes ces rencontres et ces échanges : pas de simples moments selfiesques mais bien plus que cela ce qui les rend précieux et uniques. L’ambiance, l’atmosphère, le melting pot de la population pendant ces quelques jours : tout est fait pour nous faire vivre un grand événement et ce fut le cas.
Val en mode groupie !
Cette course était symbolique pour moi : me dire que j’allais gravir Bovine, le Catogne et la Flégère – ces noms mythiques que j’ai connus en suivant depuis des années la grande course de l’UTMB, me dire que j’allais mettre mes pas sur ces chemins que j’espérais connaître par cœur à force de voir et revoir les vidéos youtube ces 5 dernières années. Vraiment j’étais fière de la réussir cette OCC, à la hauteur (voire plus) de mes espérances que ce soit en terme de chrono, de gestion et surtout parce que je n’ai pas ressenti la souffrance – oui j’étais si heureuse pendant tout son déroulement, je savourais la chance d’être là – j’avais amoncelé un joli stock de pensées positives et je n’en ai même pas eu besoin – j’étais bien, j’étais à ma place et j’avançais, en affrontant une par une presque tranquillement chaque difficulté. Je m’en étonne encore aujourd’hui. Au fur et à mesure que la ligne d’arrivée approchait un étrange sentiment s’est emparé de moi : mon cœur se serrait un peu de savoir que cela allait être terminé et en même temps je savais que j’avais réussi mon nouveau défi et que j’allais vivre un accueil à Chamonix unique.
Tout ne fut pas parfait mais justement ça permet de progresser, de se dire la prochaine fois, je ferai encore mieux. La prochaine fois … quand je suis partie de Chamonix, je n’ai eu qu’une envie : vérifier le nombre de points ITRA qui pouvaient m’ouvrir les portes d’une participation à la grande sœur de l’OCC, la CCC et ses 100km. Oui, là encore je me suis surprise à rêver que je pouvais viser plus haut, plus difficile, je me suis surprise à penser que c’était possible ! enfin, peut-être … pas en 2018 mais plutôt 2019 car je dois apprendre et encore apprendre, m’aguerrir aux trails longs et ultras en montagne. Les conditions difficiles vécues sur l’OCC m’ont montré que l’entrainement girondin ne suffisait pas, qu’il me fallait expérimenter encore plus la montagne pour me forger des bases solides face aux éléments et au terrain.
Et puis un ami m’a dit : « mais pourquoi attendre ? tente la CCC dès l’année prochaine ». Cette phrase a résonné dans ma tête. Mes certitudes tombent, ma programmation somme toute raisonnable se désagrège : je vis en cet instant le second effet kiss kool de l’OCC et je réponds « et pourquoi pas ? ». Je relis la phrase que j’avais inscrite sur l’un de mes profils sociaux : « If you don’t challenge yourself, you’ll never know who you can become »
L’enthousiasme s’empare de moi et efface mes doutes, mes craintes, mes principes de précaution : pour 2018 je tenterai la loterie de la CCC ! Cet élan va m’entraîner vers une spirale positive : je me vois dans de nouveaux défis, j’ai envie de préparer des courses qui ne m’attiraient pas car je les trouvais difficiles, compliquées à gérer. Je m’inscris ainsi sur l’ultra volcanique du Vulcain pour mars 2018 voilà qui me mettra à l’épreuve dans une hivernale, avec une partie de nuit et en début d’année, moi qui n’aime aucun de ces aspects :). Bref, la vie post-OCC semble super cool mais toujours avec une sensation étrange mêlée de satisfaction et de mélancolie qui m’a poursuivie et qui m’habite encore – peut-être ai-je finalement changé ? mais il aura fallu bien plus qu’un marathon.
Un mois après, je suis parfois en haut de la vague me voyant oser de nouveaux défis puis dans un creux qui me rappelle avec quelques douleurs latentes dans mon corps que j’ai certes accompli une très belle année mais que le chemin est encore long pour vivre pleinement sans souffrance excessive de nouvelles aventures qui mettent quand même nos corps et nos âmes à rude épreuve. Je verrai ce que 2018 me réserve, pour l’instant je profite de cette belle année en cours – demain est un autre jour.