Fun : Comment j’ai guéri ma phobie de l’avion ?

Oui, bon, ok le titre est un peu présomptueux… Disons plutôt : « comment je réussis aujourd’hui à monter dans un avion sans l’aide de l’alcool fort ? », ça vous va mieux ?

 

Trêve de plaisanterie, j’avais promis un petit article décalé sur ce sujet à une de mes lectrices, je tiens donc ma promesse ! Je sais que ça peut surprendre quand on connait ma vie, mais l’avion je n’aime pas ça. Je ne sais pas depuis quand j’ai cette phobie, puisqu’enfant j’ai pris deux ou trois fois ce mode de transport sans réellement de souvenirs de peur panique mais avec le temps et des vols un peu trop agités à mon goût, la peur s’est réellement installée. Ne me sortez pas comme je l’entends toujours « tu sais qu’il y a plus de probabilité que tu meurs en voiture qu’en avion », ce genre d’argument me donne juste des envies de devenir méchante… C’est une peur, et comme souvent elle est irrationnelle. Je sais que ce que je n’aime pas, c’est aussi en partie le fait que je confie ma vie à un illustre inconnu mais ça ne suffit pas. Je n’ai pas peur en train alors que jusqu’à preuve du contraire, ce ne sont pas encore des trucs sans cheminot qui m’emmène à bon port… Et je crois que j’ai encore plus peur des trucs automatiques ! En bateau, je n’ai absolument pas la trouille, j’ai passé deux fois le Cap Horn, et allez savoir pourquoi, là tout se passe bien et j’ai eu une confiance aveugle pour le capitaine.

 

A un moment, j’ai bien envisagé de faire un stage avec AF mais en fait le problème n’est pas que j’ai besoin de savoir comment ça marche. Je le sais déjà et dans l’absolu, j’ai plutôt confiance dans le pilote, même si des faits dramatiques récents ont hélas prouvé le contraire… J’ai pendant quelques temps utilisé la broderie pour me calmer après avoir lu dans un article que Jean Pierre Coffe utilisait ce stratagème pour détourner son attention en se focalisant sur le comptage de ses points. Mais le 11 septembre est passé par là et je n’ai plus le droit d’embarquer mes précieuses aiguilles. Contrairement à ce que j’annonce dans mon intro, je ne bois pas et je refuse de prendre des médicaments. J’ai donc dû m’organiser et mettre en place ce que j’appelle ma routine de l’avion. Je pense que tout bon psy vous dira que je procède comme on le fait pour les enfants qui ont du mal à aller au lit : mettre en place une suite d’actions faciles à reproduire qui me rassurent. Ça commence donc par le choix du siège, stratégique pour moi ! En gros, un corridor comme on dit, dans l’idée saugrenue que je pourrais ainsi sortir plus vite… C’est juste vital pour moi. Et croyez-le ou pas, mais c’est vrai… Lorsque je prends une compagnie que je connais mal, je demande de préférence une place à l’arrière parce que j’ai lu quelque part que les survivants étaient souvent dans la queue de l’appareil. Ne me sortez aucun argumentaire, c’est irrationnel et c’est très bien comme ça. Si c’est une compagnie que je connais, là je cherche plutôt à être à côté des zones où les hôtesses sont présentes pendant le vol pour pouvoir aller facilement chercher des ravitos, essentiels en cas de vol très long courrier. Inutile de vous préciser que je suis la reine des issues de secours !

 

Je vérifie toujours le programme des films avant d’embarquer pour être sûre d’avoir quelque chose à regarder tout en veillant à avoir sur mon ordi ou téléphone un maximum de films au cas où. Je me suis retrouvée une fois dans un vol long-courrier sans écran, j’ai failli redescendre avant le décollage ! Et j’ai toujours un film doudou sur moi, au cas où… Vous voyez ce que je veux dire ? Un film qui me rassure et me permet de rentrer dans ma bulle en cas de panique. Autre doudou, une tenue de vol complète comme les stars ! Plus sérieusement, j’ai une tenue confortable que j’enfile dès que j’ai mon siège. Un legging ultra confortable, un sweat ou un pull moelleux, et surtout une tenue présentable pour les fois où je n’ai pas le courage de me changer avant d’atterrir… Evidemment je porte des chaussettes de compression mais ça, ça n’a rien à voir avec ma phobie, c’est juste du bon sens ! J’ai forcément une bouteille d’eau et un truc à grignoter, là aussi en mode doudou et les germes de soja perso, ça ne me rassure pas. J’ai un pashmina pour ne jamais avoir froid parce que la clim et moi on n’est rarement copines et ça me sert d’oreiller au cas où. Vous l’aurez compris, je veille surtout à rendre mon fauteuil le plus rassurant possible. Les compagnies me laisseraient faire, je pourrais mettre des bougies parfumées !

 

Autre impératif avant de prendre l’avion : faire la paix avec moi-même… Mes enfants reçoivent donc toujours avant que je décolle, un petit message pour leur dire à quel point je les aime, pas un message du genre « pense à ranger ta chambre en mon absence ». Ça ils l’ont déjà reçu ! Mais je veux que le dernier message, si dernier message il y a, soit rempli d’amour. C’est bête mais ça me rassure aussi et ça fait partie intégrante de ma routine anti-stress. Question littérature, j’ai bien tenté lors de mes périples au long cours d’attaquer pour la énième fois « A la recherche du temps perdu » mais Proust est définitivement incompatible avec l’avion ! Je suis donc et je l’assume à mort beaucoup plus Musso que traité de philo… Et je viens de télécharger une application de méditation en pleine conscience pour mon prochain voyage, parce que j’en ai pour 24h ! Je vous dis à mon retour si ça sert à quelque chose. Voilà tout ce que je pouvais écrire sur le sujet. Je suis un peu comme le petit Prince, je commence à apprivoiser l’avion. J’aime trop voyager pour y renoncer mais que les choses soient très claires entre nous, si le bateau pouvait me permettre de traverser les océans à la même vitesse, je suis la première à grimper dedans !