Run : Les Seychelles côté run…

Si j’ai mis autant de temps à vous raconter mon aventure, c’est que je ne savais pas comment vous raconter ça… Avec moi c’est souvent épique mais à ce point-là, je crois que c’est quand même une des premières fois que ça va aussi loin dans le grand n’importe quoi et pourtant j’en ai vu pas mal dans ma vie !

Je ne vais pas vous mentir, lorsque l’invitation pour le marathon est tombée, je ne me suis pas vraiment posée de questions existentielles, j’ai vu Seychelles, mes yeux se sont mis à palpiter… Je n’étais pas prête à courir 42km sur bitume pour autant mais comme j’ai tout de suite vu qu’il y avait également un 10 et un semi, je me suis dit que je n’aurais pas à mettre le clignotant, ce qui est toujours plus agréable. Après moult réflexions j’ai fini par me décider pour le 10 tout simplement parce que je suis une prépa pour le semi de NY de façon hyper rigoureuse. Je reviendrai plus tard sur le sujet mais ce n’est pas à vous que je vais apprendre que de rajouter des courses en plein milieu d’un plan, ce n’est pas toujours très malin. Surtout que là je savais qu’il ferait forcément chaud et humide…

Ah ça pour être humide ça a été humide ! En fait nous avons découvert en arrivant sur place que la saison des pluies avait tendance à s’allonger de plus en plus, année après année… Résultat ? Une vraie mousson qui a commencée la veille en fin de journée, pour continuer toute la nuit et le matin de la course. Aucun de nous n’avait envisagé la blague… Bon je ne suis pas en train de me plaindre hein ? Contrairement au dernier semi de Paris, nous il faisait chaud ! Mais bon c’est bête, j’avais plus prévu les coups de soleil que le concours t-shirt mouillé moi… Le souci c’est qu’il n’y a pas eu que la pluie…

Je passe sur les débuts chaotiques dus évidemment aux trombes d’eau qui tombaient ce matin-là. Tous ceux qui ont couru la première édition du marathon de Bordeaux me comprennent… On serait très mal placé pour filer des leçons ! Après un léger retard pour le départ du semi et du marathon, je rejoins la ligne pour ma propre course et force est de constater que ça ne s’arrange pas, contrairement au temps qui lui ,nous donne enfin quelques minutes de répit. Entre un faux départ, des explications en créole (si ça a parlé anglais une fois dans « le poste », je ne l’ai pas entendu mais le son était tellement mauvais que mes voisins parlant la langue ne semblaient pas plus avancés), je finis par me demander si je vais finir par partir un jour courir mes foutus 10Km. Les enfants engagés sur le 5 commencent à s’agiter sérieusement… Avec presque 45 min de retard, nous nous élançons enfin.

Je n’ai pas fait 500m que je comprends très vite déjà que je vais souffrir de l’humidité de malade qui règne et qui me cloue au sol mais surtout à ma grande stupeur, que la circulation n’est pas fermée aux voitures ! Je suis sur un parcours où trottinent autour de moi des enfants qui s’amusent à éviter les véhicules qui arrivent en face… OK… Mon cœur de mère de famille s’affole complètement… Le parcours en soi est super simple, boucle de 5km, je fais demi-tour et je rentre au port. Nous avons compris que les ravitaillements ne seront que liquide, ce qui bien sûr ne me dérange pas, puisque je suis sur seulement un 10km. Seulement à ma grande surprise, ils seront tous à base de petites bouteilles d’eau en plastique ou de gobelets immenses, plutôt destinés aux cocktails question volume qu’à une course mais passons, c’est un détail. Le vrai gros problème dans cette histoire, c’est qu’on m’avait annoncé un marathon « eco-friendly » et que pour moi naïvement cela sous-entend au minimum, puisqu’on ne nous imposait pas notre transport d’eau que les gobelets soient biodégradables par exemple et que surtout il y ait des poubelles !!!!

Oui vous avez bien lu… Pas de poubelle, nulle part… zoubi… J’ai vérifié auprès de mes compagnons de route s’ils avaient vu quelque chose mais eux aussi m’ont confirmé que ce soit sur le semi ou le marathon, rien n’était prévu. Evidemment j’ai gardé ma bouteille à la main, évidemment j’ai attendu de trouver une poubelle privée devant une maison pour me débarrasser d’elle mais j’ai bien été la seule autour de moi à agir comme ça (enfin pas mes petits camarades qui ont réagi comme moi) ! J’ai vu des dizaines de bouteilles par terre et même si j’ose espérer qu’un service de nettoyage était prévu, avec la circulation, le vent et tous les éléments extérieurs, je ne sais combien de bouteilles et autres gobelets en plastique ont été éparpillés aux quatre vents… finissant parfois sur les petits bouts de plage qu’on aperçoit sur le parcours.

Pour le marathon je ne peux que vous retranscrire rapidement ce que mon collègue Olivier (l’escargot traileur qui a réalisé plusieurs vidéos que vous trouverez facilement sur you tube) nous a raconté : circulation de plus en plus intense au fur et à mesure de la journée, petit passage par la seule 4 voies de l’île de Mahé à Victoria, deux ou trois plongeons dans le fossé pour éviter des voitures vraiment pas décidées à l’éviter, un balisage un peu aléatoire, l’apparition de ravitos plus consistants à partir du semi avec coca et quelques fruits.

Pour info dès le lendemain de la course, j’ai transmis tous ces éléments à l’organisation via l’office du Tourisme. Je ne sais pas s’ils en tiendront compte l’année prochaine, sachant que chaque fois que j’en parlais sur place, j’entendais l’éternel refrain « oh ben c’est normal ici, c’est comme ça dans les îles ». Ben non justement je suis bien placée pour savoir par exemple qu’à Tahiti ou plus précisément à Moorea, ce n’est pas comme ça ! Il était hors de question pour moi de ne pas être parfaitement honnête avec vous, déjà parce que ce n’est pas le genre de la maison et surtout parce qu’invitée ou pas, je suis là pour faire mon job. Il était impensable pour moi de vous mentir sur le sujet pour vous vendre un truc à tout prix. Evidemment si on m’informe que l’organisation change son fusil d’épaule l’année prochaine, je vous tiens au courant et sincèrement rien que pour le côté pollution je l’espère vraiment.

Retrouvez ici les Seychelles côté fun !

Ps : désolée pas de photos… devant la pluie torrentielle, j’ai préféré laisser mon téléphone au sec à l’hôtel !