Nous sommes toutes des Cendrillons ! Et en bonne cendrillon, nous rêvons toutes de trouver chaussure à nos pieds… Et ça marche aussi pour les garçons ! Lorsque l’on débute, c’est très vite un sujet compliqué. Voici donc quelques pistes pour vous permettre de limiter les erreurs.
On me demande souvent quelle paire acheter lors d’un premier achat, de me demandant quelle marque est la meilleure. Toute personne un minimum honnête refusera formellement de vous répondre et c’est ce que je vais faire. Pour la simple raison que chacune a un pied différent, une foulée différente, donc ce qui me va à moi n’ira pas à ma meilleure amie. Mais je peux quand même vous donner quelques pistes de recherche pour que vous ne soyez pas trop perdue devant les murs de baskets que l’on trouve partout.
Je vais où pour mon premier achat ?
C’est la principale erreur que je vois encore parmi bon nombres de débutantes ou même plus « expérimentés » d’ailleurs. On commence toujours par acheter sa première paire dans un vrai magasin avec un vrai vendeur. Avant son conseil, c’est surtout le fait de pouvoir essayer et de prendre le temps d’essayer qui est primordial. Alors non, on ne va pas acheter sa première paire en vitesse à la pause déjeuner tout en mangeant un sandwich ! On prévoit une bonne heure pour pouvoir vraiment essayer et trouver la paire qui vous fera dire immédiatement « ah là je suis bien ». Parce que le premier critère le plus important de tous c’est ce qu’on appelle dans le jargon « le confort d’accueil ». Vous devez être comme dans des chaussons dès que vous enfilez votre chaussure. Non on ne part pas comme avec nos chaussures de ville sur le principe un peu débile du « je vais les faire »… Là s’il y a la moindre gène, on change. Eh oui on a le droit de courir dans le magasin pour voir ce que ça donne (du coup avantage à Décathlon avec leurs grandes allées !). Certains magasins spécialisés ont la bonne idée d’offrir un tapis de course pour le test donc on n’hésite pas une seule seconde comme Planet Jogging. La Boutique Marathon à Paris permet même de sortir dans la rue pour faire quelques longueurs. Mieux certaines boutiques permettent même qu’on ramène un modèle au bout de quelques jours si vraiment ça ne correspond pas à vos attentes, il suffit de poser la question tout de suite. Donc on oublie définitivement internet pour un premier achat, ce sera parfait pour le renouvellement et on explique exactement ce que l’on cherche au vendeur : le terrain sur lequel on court, le nombre de km par semaine…
J’ai vu mon idole Rihanna courir avec une paire dans Voici, je peux mettre les mêmes aussi ?
Relire le premier paragraphe ! Je sais que votre amie Dorothée est peut-être super rapide avec une paire de boost aux pieds (marche aussi avec Kilian Jornet et ses Salomon), mais ce qui lui va à elle ne vous ira pas forcément. Nous avons toutes et tous des formes de pieds différentes, c’est comme ça, pas la peine de se rouler par terre et faire un caprice. Tout ça pour dire qu’il ne faut pas suivre aveuglement les conseils des testeurs de la presse écrite spécialisée mais aussi ceux de ses amis.
Sérieux, y a vraiment une différence entre les chaussures de filles et de garçons ? Parce que moi le rose…
OUI ! Et oui je sais aussi que nous sommes pas mal à en avoir soupé du rose mais ce n’est pas une raison pour prendre une paire dans le rayon homme si le coloris est plus joli. Aujourd’hui les grandes marques ont réellement adapté leur modèle femme aux spécificités de nos pieds alors on profite du travail des ingénieurs pour s’assurer un confort parfait qui correspond à notre morphologie.
On m’a demandé si j’étais supinatrice, pronatrice ou universelle ? Je t’en pose des questions ?
C’est le grand débat actuel et certains « pro » commencent à remettre en question les classifications mais comme les chausseurs n’ont pas encore tous suivis autant savoir de quoi on parle. Lorsque l’on est universel, cela signifie que l’on est parfait ! Plus sérieusement, cela sous-entend que les jambes restent droites en courant et c’est ce modèle qu’il faudra privilégier si l’on doit porter des semelles (j’y reviendrai !). Lorsque l’on est pronateur, on a les jambes en X, cela signifie que les genoux se rapprochent légèrement ou carrément, ce qui pourra alors nécessiter le recours à des semelles orthopédiques si vraiment la pronation est trop forte. Lorsque l’on court longtemps (à partir du semi-marathon) la fatigue engendre une légère pronation naturelle, c’est pour ça que les chaussures prévues pour les longues distances intègre ce paramètre. Lorsque l’on est supinatrice, c’est l’inverse, les genoux partent vers l’extérieur, façon jambes arquées à la cow boy.
On me dit qu’il faut de l’amorti ou qu’il faut courir pieds nus… Vous vous décidez oui ?
Là aussi vaste débat… Après une mode « courir naturel » et « réveille le mexicain qui sommeille en toi » (la mode des sandales pieds nus vient du livre Born to Run qui vante les mérites de la tribu des Tarahumaras où tous courent avec des sandales minimalistes au possible), les marques proposent aujourd’hui des modèles mixtes : 0 drop (pieds totalement à plat), une forme plus large à l’avant pour laisser la place aux orteils pour qu’ils jouent à plein leur rôle de propulsion et de l’amorti pour limiter l’impact du bitume. La marque Altra est devenue la référence de ce type de modèle. Alors mon avis… Et je m’en fiche si je me fâche avec des personnes mais je suis des milliers de personnes qui pratiquent le running depuis 10 ans maintenant. J’ai tout vu, tout lu et tout entendu. Une chose est certaine : j’ai autant de blessés du côté des « amortis » que des « minimalistes ». Donc le côté « c’est la méthode miracle », perso j’ai comme un doute. La vraie solution si l’on se blesse régulièrement reste le renforcement spécifique, des exercices quasi quotidiens pour modifier autant que possible sa foulée et la rendre moins traumatisante. Le problème est de savoir si vous avez le courage de rajouter des heures de renforcement à vos heures d’entrainement… Moi qui reste une amatrice, je n’ai jamais eu le courage de le faire. J’ai donc plutôt cherché à trouver une chaussure qui s’adaptait à ma foulée et non l’inverse. Mais vous avez le droit de faire l’inverse !
Quelle pointure on doit prendre ? On entend tout et son contraire…
Traditionnellement on dit qu’il faut prendre une pointure à une pointure et demi au-dessus de sa pointure de ville. Mais là encore cela va varier d’une marque à l’autre. Certaines ont inclus ce décalage nécessaire pour permettre au pied d’être à l’aise dans leur pointure, d’autres chaussent très petits… Bref tout ça pour en revenir à ce que je dis depuis le début, on essaye avant d’acheter !
Les semelles sur mesure, c’est obligatoire ou pas ?
Au risque de se fâcher avec l’ensemble des podologues de la terre entière, je reste souvent consternée devant le fait que les personnes ne remettent pas d’abord en cause leurs chaussures dans leurs problèmes et leurs blessures à répétition et qui médicalisent forcément tout… Personnellement, j’ai des marques avec lesquelles ça ne passe pas. Cela n’en fait pas du tout une mauvaise marque, cela en fait juste une marque qui n’est pas compatible avec mes pieds nuance ! Je l’ai constaté un jour lors d’un test où je me suis entêtée à vouloir courir avec un modèle qui était le modèle favori de ma meilleure copine de running. Mon genou droit râlait à chaque sortie… Je pensais m’être blessée. Sans passer par la case kiné ou autre, j’ai juste changé de marque pour un autre test et là miracle, le genou se faisait oublier. Pour être sûre de mon coup, j’ai ressorti la première paire, aucun doute, c’était bien elle la coupable. Le lâcher prise, c’est ça le truc… Savoir lâcher une paire fétiche pour une nouvelle si celle-ci ne nous convient plus. Chercher et chercher encore la perle rare et quand on l’a trouvé ne plus la lâcher. Après et seulement après, si vraiment rien n’y fait, on va chez le podologue.
J’ai retrouvé une vieille paire de running dans mon placard du lycée, ça fera l’affaire non ?
Ce n’est pas comme le bon vin… Les chaussures ne se bonifient pas avec le temps en restant dans la cave. Donc si vraiment la paire est ancienne on la garde pour marcher mais pour courir on s’équipe d’une nouvelle paire, ce sera plus prudent. Et comme les pneus s’usent les chaussures s’usent. On surveille donc la semelle et tous les signes qui tendent à montrer qu’il est temps de changer. Tout dépend de l’intensité de sa pratique mais partir sur une nouvelle paire tous les 6 mois est assez classique lorsque l’on sort 3 à 4 fois par semaine.
Ce qu’il faut retenir de tout ça :
– Acheter une paire de chaussures, surtout la première demande du temps alors on le prend !
– Les magasins spécialisés ne vont pas vous manger et les vendeurs se moquer même si vous débutez…
– Chaque pied est différent donc on n’écoute qu’eux et surtout uniquement eux !
– Le prix n’est pas le meilleur indicateur.