Gore Tex Transalpine Run : 2 sur 7

Mais nan ce n’est pas la note que je mets à cette course ! C’est juste que j’ai couru 2 étapes sur les 7 qui  composent la Gore Tex Transalpine Run, mais comme je suis une fille super bavarde, je vais quand même vous en parler…

 

Avant toute chose, l’article complet sur cette course paraîtra dans le prochain Esprit Trail, magazine avec lequel je collabore régulièrement. Mais même si je donne toujours la priorité à la presse écrite, c’était dommage de ne pas venir vous raconter ici ma petite aventure autrichienne, de façon personnelle, ce que je ne pourrais pas faire dans un magazine, puisque là je passe en mode sérieux (si j’y arrive !). Au début de l’été, je m’étais déjà retrouvée sur zone grâce à un voyage presse destiné à nous faire découvrir les nouveautés de la marque partenaire de la dite course, à savoir Gore Tex. Leur siège est situé à côté du départ de la course, ceci explique cela. Et puis si on y pense, c’est quand même plutôt logique qu’une marque qui développe des technologies pour que les coureurs restent au sec et au chaud sur la montagne soit associée à la seule course en étapes du genre en Europe. Ce qui m’avait le plus attiré dans ce déplacement, c’était donc de pouvoir faire la reco des deux premières étapes de cette fameuse course que je connais de réputation depuis quelques années déjà. Bon concrètement ça m’a surtout permis de prendre de pleine face que j’étais encore sous le coup des effets secondaires de mon traitement et que je pouvais déjà faire une croix sur la X Alpine du Verbier. Ça ne passerait jamais et ça n’est pas passé comme je le présentais, ça m’apprendra à ne pas savoir renoncer. On dit toujours que le mental compte beaucoup mais il faut aussi arrêter de se mentir, quand le corps ne suit pas, la tête ne peut pas faire de miracle non plus. J’ai passé tout l’été à faire ce que j’ai pu et l’OCC a fini par me rassurer un peu. Oui je reste une traileuse très moyenne mais oui les mauvaises sensations étaient temporaires et il fallait juste faire preuve d’un peu de patience. Evidemment avec les conditions météo difficiles parce que même moi la chaleur écrasante en montagne ça ne me gagne pas du tout, je n’avais pas atteint mon objectif fixé mais les sensations étaient nettement meilleures. J’attendais donc beaucoup de ces deux étapes, histoire de voir si c’était une illusion ou une réalité.

 

 

Puisque je suis du genre à tout dire, ce n’est pas moi qui étais invitée à la base mais mon collègue Nicolas de Jogging International. Mais comme cette course se court en duo (c’est la grande particularité de cette course), il m’a gentiment proposé de me joindre à lui. Et comme il est du genre super honnête comme moi, il a d’ailleurs très vite avouer que je n’étais pas son premier choix… Du coup, j’ai pleuré, je me suis mouchée dans son t-shirt et je lui ai pardonné… Tu parles… Je me suis vengée et je l’ai mis minable dans la montée oui ! Bon je vais arrêter de tout vous dévoiler maintenant sinon vous n’irez pas jusqu’au bout de cet article. Plus sérieusement revenons-en à notre balade autrichienne. Je vous passe le fait que j’ai pris tellement d’avions pour aller là-bas que j’ai cru que je partais au fin fond de la Gobi. Ok, en plus court quand même ! Genre tu attaches ta ceinture, tu manges en vitesse ta gaufrette au nutella (une tuerie ce truc !), tu fonces faire pipi et paf tu dois déjà rattacher ta ceinture parce qu’on atterrit. Je vous passe le fait que notre premier vol ayant eu du retard, notre séance de fractionnés improvisée dans l’aéroport de Vienne n’a pas suffi à attraper notre correspondance et que nous nous sommes retrouvés à attendre quelques heures, désespérés. Heureusement qu’il y a les chocolats Sissi pour se consoler ! Enfin nous arrivons sur zone après un peu de voiture. On a non seulement raté notre avion mais aussi la pasta party… On apprend par la même occasion que l’étape du jour était tellement dure qu’ils ont rallongé les barrières horaire, histoire de permettre aux coureurs de finir. Ah ouais quand même… Bon ben on va avaler vite fait une pizza (private joke… fallait être là pour comprendre !) et direction dodo. Je balise un peu j’avoue, tellement que j’ai même préparé mes affaires la veille au soir !!! Et là vous vous dites : « mais que lui arrive-t-il ? » Si je vous dis que j’ai pensé à tout sauf à recharger la bestiole que je devais porter au poignet, ça vous rassure ?

 

Le matin je découvre l’organisation du départ grâce à mon GO, qui connait un peu le truc pour y avoir goûté deux ans auparavant. 3 vagues pour permettre aux participants de ne pas trop poireauter dans les premières montées, c’est plutôt une bonne idée. Comme nous sommes « invités », évidemment par respect pour tous les autres coureurs, nous prenons le départ dans la dernière vague au fond du peloton. D’ailleurs pour la petite histoire, si l’orga permet aux journalistes de courir seulement une ou deux étapes, elle ne permet pas que l’on coure la dernière par respect pour ceux qui ont fait toutes les étapes, histoire qu’on ne passe pas la dernière ligne d’arrivée. Et je trouve ça très bien ! Par contre tirer le canon pour de vrai, ça surprend un peu ! Sont complètement barge dans ce pays ! J’ai fait un bond… Heureusement que je n’avais pas de cardio, je faisais péter le truc. Allez c’est parti pour officiellement 25.7km et 1887 de D+. Le seul truc c’est que dans le coin, ils ont une notion du D+ un peu original. Pour résumer j’ai quand même eu l’impression d’enquiller deux km verticaux moi ! Et à mon avis Nicolas aussi… Qu’est-ce que je l’ai attendu… Mais qu’est-ce que je l’ai attendu… A regretter de ne pas avoir pris mon abécédaire en point de croix à finir tiens ! Et comme en plus le glacier là-bas ce n’est pas comme celui de l’Ile de Ré, c’est un vrai, du coup en plus je me suis gelée… Oh ça va ! On peut rigoler quand même non ? Surtout que dès que le plat fut revenu, j’ai suivi comme j’ai pu… Franchement j’ai adoré cette étape qui faisait un peu plus qu’annoncée même si on nous soutient le contraire. Eh on est lent mais pas à ce point quand même ! C’est vrai, soyons parfaitement honnête que pouvoir profiter d’une course sans le stress du chrono ou du classement est quand même bien sympathique. Ce que j’ai apprécié surtout et ce qui se confirmera le lendemain, c’est qu’on nous offre un parcours varié qui allie à la fois un peu de technicité (la descente du glacier accrochée à la corde, un grand moment) et des parties roulantes qui permettent de vraiment courir. Mais du coup chez eux qui dit roulant dit aussi barrières horaires plus serrées… Faut pas trop traîner.

 

Le lendemain je repars seule, mon coéquipier ayant décidé de la jouer pépère 4×4 et coca frais pendant que je m’élance pour 33km3, 1453 de D+ mais surtout 2111 de D-. Je suis sensée passer la frontière et arriver directement en Italie. Je sens clairement dans mes pattes l’étape de la veille, l’OCC pas si loin que ça et mon manque d’entrainement. Mais bon je peux finir dernière, je m’en fous, le tout est juste que je finisse sans rien casser, puisque depuis quelques jours j’ai un nouvel objectif « surprise », à savoir le jungle marathon début octobre. La grimpette est réelle mais finalement moins « violente » que la veille. La vue que le deuxième ravitaillement nous offre est vraiment superbe et s’il n’avait pas eu autant de vent je m’y installais pour plusieurs heures ! Seulement il faut déjà y aller et apparemment les BH sont tellement serrées qu’il ne faut pas trainer. Si au départ je me réjouissais d’avoir de la descente à ne plus savoir qu’en faire, j’avoue que là j’en ai bavé… Trop c’est trop ! Parce que bon marcher lorsque la montée est trop sèche, je l’accepte mais marcher en descente forcément c’est un peu plus compliqué à accepter. Surtout que même si cela a pu être un peu technique au départ, soyons parfaitement honnête, c’était ultra roulant pour du trail et du coup ultra cassant. Lorsque j’ai enfin aperçu Nicolas qui est gentiment venu m’accompagner pour les deux derniers km je n’en peux plus (encore merci d’être venu, je l’espérais vraiment !). Je cours certes mais franchement j’ai le dos en bouilli et les jambes en béton armé ! Heureusement que les paysages sont superbes pour te porter et les chaises longues pour t’accueillir à l’arrivée.

 

 

La conclusion de cette expérience ? Evidemment ça donne très mais alors très envie de revenir faire la semaine complète, même si 7 étapes… Comment dire… C’est un vrai bon gros morceau. Ce qui est top c’est que tout se passe de jour, donc pas de frontale à trimballer et des paysages incroyables à toujours pouvoir contempler. L’orga est carrément au point et la possibilité de le faire en mode « luxe » avec l’hôtel tous les soirs, vraiment tentante. Les ravitos sont top, variés et surtout très bien garnis même pour les derniers, ce qui m’a bien arrangé ! Les pasta party tous les soirs sont incroyables : offre variée avec pasta al dente et tiramisu à tomber, que demande le peuple. Reste la particularité de devoir courir à deux tout le long. Pour ça cela représente la principale difficulté parce qu’il faut bien avoir conscience que partir avec quelqu’un aussi longtemps n’est pas anodin du tout. Il faut trouver le parfait coéquipier, qui a le même niveau ou presque, la même façon de voir les choses et le même objectif. Ça a l’air facile sur le papier mais dans la réalité, c’est un vrai défi. Mais à mon avis, vivre ça à deux justement, quand ça marche, ça doit être topissime de passer la ligne d’arrivée ensemble. A n’en pas douter, comme souvent dans tout ce qui est en étape, ce n’est pas seulement du sport mais bien une vraie aventure humaine qu’il faut être prêt à vivre.

Crédit photo : Gore Tex Transalpine Run