Fun : Eh oh Indiana es-tu là ?

Je n’ai pas pour habitude de raconter toutes nos « invitations » presse qui font parties intégrantes de notre métier. Mais la dernière m’a tellement plu que j’ai voulu vous faire partager ce qui a encore tenu de l’aventure comme souvent avec moi.

Il y en a les présentations formelles où nous avons en face de nous le chef produit qui nous dit que la nouveauté qu’il nous présente va révolutionner le monde du running sur 20 ans, nous faire courir 2 fois plus vite, sans avoir mal et j’en passe. Nous avons les présentations où on ne se fatigue même pas à faire une vraie présentation mais on nous « attire » à coup de présence de « stars » et autres buffets dans un endroit plutôt prestigieux. Parfois on nous fait faire un peu de sport, histoire de justifier notre déplacement, on fait semblant de courir 4km et le tour est joué. Et puis il y a eu lundi dernier… Je vous passe les 2 cours de renfo que j’ai enchaîné l’après-midi parce que franchement aujourd’hui encore je me demande bien ce qui m’a pris. 4 jours de courbatures !!! En attendant, le soir j’avais rendez-vous dans le 6ème pour une présentation Garmin et surtout pour une course d’orientation à visée historique. C’est d’ailleurs ça qui avait tout de suite titillé mon attention. Certains le savent peut-être, j’ai fait des études d’histoire. Alors forcément un truc à inspiration historique organisé dans le quartier dans lequel j’ai vécu pendant pas mal d’années, étudié, marié et où 3 de mes enfants sont nés, forcément c’était hyper motivant !

Alors que j’arrive sur le lieu de rendez-vous je découvre à ma grande surprise que c’est Olivier Gaillard et Urban Running qui sont en fait les petites mains de la course. Et là, ça aurait dû m’alerter… J’avais demandé le matin même quelle tenue était à prévoir. On m’avait juste répondu « venez confortable, ce sera parfait ». Donc pour résumer j’étais en robe hyper confortable et je change mes bottines pour une paire de Nike qui sont parfaitement assorties à ma tenue, forcément. Vous comprendrez plus tard pourquoi je vous parle de ça… Je retrouve aussi mes deux futures coéquipières du Raid des Alizés, j’ai nommé Muriel et Elodie. C’est la première et la dernière fois que nous allons nous « entraîner » ensemble, nos emplois du temps respectifs ne nous permettant pas mieux. On se connait bien mais plus pour papoter autour d’un buffet qu’à courir ensemble… J’ai fait un Pop in the City avec Elodie à la découverte du quartier indien de Paris, ce qui m’a d’ailleurs conforté dans l’idée qu’on pouvait partir ensemble dans les Alizés. Toutes les trois d’ailleurs, nous étions embarquées dans l’aventure du Marathon de Paris dans la team de filles montée à l’occasion par Asics mais nous avons couru chacune de notre côté. Bref tout ça pour dire que les copines arrivent en tenue de sport, prêtes à en découdre.

Olivier nous fait donc une brève présentation du thème de la soirée. Attention minute historique (il n’est pas ancien instit pour rien le bougre !) : vous ne le savez peut-être pas mais Philippe Auguste fut un grand roi capétien. Il pose les bases de l’état nation tel qu’on le connait aujourd’hui. Je ne vais pas vous faire un cours d’histoire complet, y a wikipedia pour ça ! Mais si vous avez la curiosité d’aller lire sa fiche vous découvrirez qu’il a eu une vie privée pas piquée des hannetons… Sans parler de sa haine pour les grands bretons ! Pour ce qui nous occupe ce soir-là nous nous intéresserons au roi bâtisseur qui décide de conforter la position de Paris comme capitale de la France. Il construit donc une muraille tout autour de la ville et un château fort en plein centre qui deviendra le Louvre quelques dizaines d’années après. Il reste des traces de ce fameux mur et le but de cette course c’est de nous en faire découvrir des vestiges planqués dans des endroits insoupçonnés. 9 points à relier, des énigmes, des questions ou des « épreuves » à chaque fois pour pimenter le truc. Nous avons même un polaroid dans le sac pour immortaliser le truc. Officiellement le parcours fait 4.5km et selon Olivier, en une heure max c’est bouclé (je t’en foutrais oui !)… A noter pour plus tard : ne jamais faire confiance dans les estimations de temps données par un mec qui court le marathon en moins de 2h45…

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Prêtes au départ !

On nous équipe d’une vivoactive, la montre multi-activités de la marque qui va nous servir à vérifier ensuite que nous n’avons pas triché (Franchement ce n’est pas notre genre !), de compter nos pas (vous verrez plus tard pourquoi je précise ce détail), bref elle fait presque tout sauf le café comme d’hab… Mais surtout elle ne sera d’aucune aide pour la première épreuve… C’est parti mon kiki et très vite je comprends que j’aurais dû avoir le courage de me changer, les filles ayant apparemment l’intention de courir. Je m’accroche à l’idée qu’elles vont se calmer très vite. On réussit à trouver notre premier contact qui nous demande de résoudre en 3 minutes un casse-tête. Eh merde… La logique et moi… il n’y a aucune logique justement ! Pourtant ce truc là je le connais et mes enfants savent le résoudre en un tour de main. D’ailleurs j’envisage un quart de seconde d’envoyer discrètement la photo des pièces à ma fille aux US pour qu’elle me donne la solution. Quoi ? On n’a pas le droit à un coup de fil à un ami ? Ce qui me rassure c’est que les copines ne sont pas mieux, entre littéraires, on se comprend. 3 minutes sont écoulées et nous avons raté le premier défi. Ça sent le roussi cette histoire…

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Les filles vous notez pour la prochaine fois ?

Du coup, on file vers le 2ème point et là je comprends que ce premier échec semble avoir donné un coup de fouet à mes 2 comparses. Elles ne semblent plus du tout vouloir jouer ça à la rigolade. On monte la rue Monsieur le Prince tambour battant et je transpire déjà comme une dingue dans ma robe zara absolument pas thermorégulante comme dirait l’autre, faut que j’écrive au service concerné d’ailleurs. A mon avis, on nous prend pour des cinglés. Surtout lorsqu’on demande à un passant de nous prendre en photo façon départ de sprint dans la rue avec le polaroid. Ah d’ailleurs je suis tellement douée avec ce truc là que j’ai d’abord pris le ciel en photo, un ciel noir sur un pola, cela a un intérêt artistique limité dirons-nous. Direction le Panthéon où nous allons nous énerver passablement à chercher une foutue plaque qui est bien entendu devant notre nez. Je regrette juste de ne pas avoir pris de frontale parce qu’il n’est pas toujours évident de lire aussi haut avec l’éclairage urbain. On repart à fond vers la rue Clovis et surtout vers un vestige du mur que je connais bien, mes enfants ayant passé pas mal de temps à l’escalader !

Situé en bas de la rue, juste en face de l’école où ils ont fait leur scolarité en primaire lorsque nous vivions à Paris, ce morceau de mur est totalement intégré dans les constructions plus modernes, il dépasse juste sur le trottoir. Les briques permettent de grimper assez facilement et j’ai passé des heures à leur dire « mais faites attention sales gamins, vous allez tomber ». Et je vous donne en mille, évidemment l’épreuve consiste à l’escalader et à immortaliser le moment. Muriel grimpe tout de suite dessus et il faudra l’arrêter dans son élan, j’ai bien cru qu’elle allait grimper au 3ème étage de l’immeuble ! Je vous passerais le débat passionné que l’on a eu sur la notion de longueur, de circonférence et autre largeur de ce foutu mur, on va dire qu’on commençait à fatiguer…

La balade continue à coup de « trouve où est la plaque », « compte le nombre de fenêtres » (une porte vitrée ça compte pour une fenêtre ou pas ???) et « amuse-toi à te mettre en équilibre sur le bord d’un pont » et nous arrivons sur la Seine où nous sommes sensées retrouver un membre de l’équipe pour un petit challenge sportif. Seulement sur les quais, il y a apparemment déjà du monde. Une équipe télé est en plein tournage et à notre grand désespoir, elle n’a pas l’air d’être là pour nous (comprends pas…) mais plutôt pour Laurent Delahousse qui fait son beau avec la Reine Elisabeth en fond d’écran, portrait géant projeté sur les piliers du pont derrière lui. Nous finissons par trouver notre contact et très vite je comprends qu’on va rigoler 2 secondes… 3 harnais reliés entre eux avec un anneau en métal nous attend par terre. Le principe est simple (enfin je vais essayer d’être claire !) : il faut enfiler chacune un harnais, veiller à tirer les câbles au maximum pour que le ballon posé au centre de l’ensemble sur l’anneau métallique ne tombe pas par terre. Et ce n’est pas tout ! Il faut ensuite se déplacer pour aller sur le quai grimper sur 2 grosses pierres rectangulaires qu’il faut donc passer sans faire tomber le foutu ballon. Tout le monde a compris ? Enfin je ne sais pas si vous avez compris le but de l’exercice mais je pense que tout le monde a compris qu’Olivier a un esprit malade ce que la photo postée hier soir sur FB a par ailleurs confirmée. Je vais vous résumer le truc pour que vous ayez bien l’image : je suis donc à 10 m d’un des plus beaux mecs de la télé française, une robe remontée au-dessus de mon superbe collant opaque (en slip quoi !) parce que mon harnais forcément n’est pas compatible avec la tenue du jour, en train de marcher en crabe accrochée à 2 copines qui crient « tirez-plus », transpirante et rouge pivoine parce qu’on vient de traverser une partie du 5ème arrondissement pour arriver jusque-là… Mais pourquoi monde cruel !!! N’empêche blague à part, on réussit notre défi à notre grande surprise (l’esprit d’équipe y a que ça de vrai) et nous filons de nouveau sur les quais, non sans une dernière photo de Lolo !

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La preuve en image que Laurent était bien là !

A l’Institut de France, nous réussissons à faire sortir un gardien de sa loge pour prendre la photo demandée, nous répondons aux questions qu’on nous pose sans nous aider de notre portable, nous, alors qu’apparemment nos petits camarades ont joué à « appel à un ami nommé google ». Une des questions nous demandent de relever notre nombre de pas et de l’additionner. Je regarde mon appli, on m’annonce un peu plus de 3000 pas. Muriel et Elodie font de même et sont à 5000 pas et des poussières. Ok, comme d’hab je suis maudite, la malédiction Cécile a encore frappé. Du coup je me rajoute 2000 pas d’office, j’ai dû l’arrêter sans m’en apercevoir. Il nous reste un point à trouver et c’est enfin fini. Inutile de vous préciser que cela fait plus d’une heure que nous sommes parties ! Nous devons trouver un parking public où un morceau de la fameuse muraille est toujours apparemment au niveau -1. Au bout de 3 minutes j’entends Muriel me dire « punaise Cécile ce n’est pas la montre le problème c’est toi ! Je fais 2 pas, tu en fais un ! ». Ok Garmin je retire ce que j’ai pu dire, la montre avait raison. Je note de préciser lorsque nous serons retournées à bon port que le chiffre que j’ai noté n’est pas le bon.

En attendant il nous faut trouver ce foutu parking. Le gardien voit donc débouler 3 filles légèrement pressées d’en finir qui dévalent l’escalier à fond pour partir à la recherche du fameux vestige (appelez nous Indiana Jones !). Ok il est là, la question maintenant : combien à + ou – 10 cm ce mur mesure-t-il en largeur ? Ah mince je n’ai pas pris mon double décimètre avec moi c’est ballot ! J’envisage de mesurer en faisant des pas mais j’entends Elodie dire « je mesure 1m50 précisément » et paf la seconde d’après elle est par terre collée au mur. Muriel enchaine avec « on a un plan imprimé sur une feuille A4 » et c’est parti pour la mesure de ce qui reste. Je crois que peu de gens le savent mais le mur de Philippe Auguste mesure très précisément une Elodie et une feuille et demi A4. Notez-le ça peut vous servir un jour ! Je ne vous dis pas la tête du gardien quand il regardera les vidéos de surveillance… Enfin on a fini notre petit carnet, on file vers l’arrivée. Heureusement que Muriel est plus réveillée que moi parce que je me plante Boulevard St Germain, en allant à droite au lieu d’aller à gauche… Je suis en hypo moi ! Faut nourrir la bête au plus vite !

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Une belle équipe de gagnantes et la preuve que j’ai bien couru en robe… (c’est un bout du fameux mur au fait derrière !)

Nous arrivons toutes les 3 les premières en plus ! Si ce n’est pas le bonheur, ça y ressemble ! Et cette première place va se confirmer après l’épluchage des petits carnets. Ok on n’a rien gagné, mais cela nous a confortées dans l’idée que notre trio n’était pas aussi improbable qu’il peut le sembler sur le papier. Nous sommes parfaitement complémentaires et ça promet de grands moments de rigolades à la Martinique dans quelques semaines. Nous sommes lucides, vu le niveau de préparation de certaines équipes, nous ne grimperons pas sur la première place du podium mais je sais que nous allons bien rigoler, ce qui est tout de même le principal. Merci donc à Garmin d’avoir eu l’idée de confier à Olivier et son équipe d’Urban Challenge, l’organisation de cet événement parce que franchement, je ne me suis pas autant amusée depuis très très longtemps sur une présentation produits. Et oui la montre fonctionne bien, c’est juste que vous pouvez m’appeler la Adriana Karembeu du running maintenant !