L’an dernier, alors que j’écrivais encore sur un site running grand public, j’avais fait découvrir à la France et au Monde (si si, je m’étais même fendu d’une traduction de mon test dans la langue de Shakespeare et des Sex Pistols), une drôle de chaussure, censée, selon ses concepteurs, permettre de courir jusqu’à 7% plus vite. Je veux, bien entendu (entendu, pour celles et ceux qui me suivent depuis un bout de temps) parler de l’AIRIA RUNNING ONE (allez, je fais un effort, je mets un lien vers ce site devenu, par force, « concurrent » pour que vous puissiez jeter un oeil à cet article, ce qui m’évitera les redites 🙂 céticikonclik).
Le principe fondateur de l’AIRIA ONE c’était une semelle un peu biscornue, si vous me permettez l’expression, destinée à vous contraindre à utiliser le gros orteil comme propulseur », ou, si vous préférez, susciter un basculement du pied vers l’intérieur pour une efficacité énergétique accrue (voir l’étude scientifique « preuve de mes dires à l’appui » – en cliquant ici). A force de tests comparatifs assez sioux (avec changement de chaussures en courant … ou presque), j’avais montré qu’effectivement, dans certaines conditions, on pouvait constater un accroissement léger de la vitesse, toutes choses égales par ailleurs (FC, fréquence de foulée …) et ce, sur des distances courtes telles que le 5 ou le 10 km. Evidemment, comme je suis un peu bourrin, j’ai tenté l’expérience sur marathon (voir mon récit) sans résultat … probant pour le coup 🙂
L’AIRIA ONE souffrait de plusieurs maux et ressemblait plus à un prototype qu’à une vraie chaussure. L’AIRIA 1.5 (en vente uniquement sur le site de la marque au prix de 149 €) corrige l’ensemble des défauts de sa soeur aînée, tout en conservant les caractéristiques qui en font une chaussure … différente.
Premier de ces maux aujourd’hui corrigés, le chaussant … le fit n’a plus rien à voir et la toebox pointue, quasi Richelieu, de la One a cédé la place à un arrondi bien plus ergonomique. Le mesh est, cette fois, digne de ce nom et protège même du froid et des intempéries. Des protections ont été ajoutées qui renforcent la solidité de l’ensemble.
La semelle, si elle conserve sa forme, qui est l’ADN de la marque, gagne en souplesse de toucher (on n’a plus l’impression d’avoir un bout de bois sous le pied) et en accroche (de la bonne Vibram …) même si sur des zébras mouillés, il vaut mieux être un peu prudent. Le résultat : une meilleure mise en avant des qualités proprioceptives et des des performances qui peuvent s’étendre au-delà des distances courtes. J’ai refait certain des tests de l’an dernier dans les mêmes conditions et ai mesuré peu ou prou les mêmes paramètres. Le surplus de souplesse ne s’est donc pas fait au détriment de la vitesse et le gain en confort est incommensurable. Le jour et la nuit.
Evidemment, on ne peut toujours pas marcher avec cette chaussure, à moins d’aimer se vriller le pied et il vaut mieux courir au-delà de 75% de VMA qu’en deçà … Mais, si vous voulez tenter une expérience originale et surtout bénéfique pour votre foulée (que vous talonniez ou attaquez médio-pied d’ailleurs, il y a du bon à prendre avec l’AIRIA 1.5), c’est un coup qui se tente 🙂
Pour les plus curieux et anglophones d’entre vous, une petite vidéo réalisée lors du lancement de la version 1, qui reste d’actualité :
Airia Running 1.5, Prix : 149 €. En vente ici : http://www.airiarunning.com/products/airia-1-5-men