Run : Un an avant les JO, j’ai couru le Marathon Pour Tous !

Avec beaucoup de retard (Toutes mes excuses Nicolas !) enfin je mets en ligne l’article de Nicolas alias @nico_3run qui a eu la bonne idée d’aller repérer le parcours du Marathon pour Tous un an avant le jour J. Cela permettra à celles et ceux qui ont eu la chance de décrocher leur ticket d’orienter leur entraînement en fonction de son débrief et à toutes celles et ceux qui attendent encore de se projeter un peu plus. Bonne chance d’ailleurs à tous, les dossards continuent d’être distribués, il faut continuer à y croire !

En ce milieu du mois d’août, comme chaque année, Paris est désertée par ses habitants. Mais à un an des Jeux Olympiques et Paralympiques, les affiches publicitaires arborant les logos bien connus de Paris 2024 commencent à fleurir dans les transports. On sent que quelque chose se trame… Les “test event” de la natation, du tir à l’arc et du triathlon préfigurent ce qui va animer l’été 2024 dans la capitale !

Pour beaucoup de coureurs dont je fais partie, le graal est d’arriver à décrocher un dossard pour le Marathon Pour Tous. Pour rappel, ce marathon sera organisé sur le parcours olympique, le samedi 10 août 2024, lors du dernier week-end des JO. Avec un départ à 21h, soit quelques heures seulement après le marathon hommes (le même jour à 8h du matin) et quelques heures seulement avant le marathon femmes (le lendemain, également à 8h du matin). Quelle chance de pouvoir courir un marathon olympique, comme les pros !

Le parcours fait la part belle à l’histoire parisienne révolutionnaire (la Marche des Femmes sur Versailles du 5 octobre 1789), ainsi qu’aux monuments touristiques, proposant en 42,195 km un aller-retour entre Paris et Versailles.

J’enchaîne donc les défis depuis plus d’un an sur l’application dédiée pour gagner un dossard, sans réussir malheureusement à obtenir le précieux sésame ! En avril dernier, lorsque l’annonce est faite que le Marathon Pour Tous (MPT dans le jargon des runners) aura lieu en nocturne, une idée germe dans mon esprit : pourquoi ne pas le faire en “off”, tout seul ou presque, un an avant les Jeux ? Je commence à connaître la distance, elle ne m’intimide plus réellement et surtout, je suis déjà fan du parcours : ma course préférée est le Paris-Versailles, avec sa fameuse Côte des Gardes. Alors un aller-retour à Versailles, ça me donne tout de suite envie.

Rendez-vous le 18 août 2023 !

L’idée est posée, il me faut désormais trouver la bonne façon de réaliser cette reconnaissance, mon “test event” maison ! Ce sera en août 2023, le 18, soit 358 jours avant le vrai MPT, à la tombée de la nuit, pour le vivre dans les mêmes conditions que les futurs marathoniens pour tous.

J’embarque dans mon projet deux compagnons, rencontrés sur le Semi de Paris 2023, Maxence et Victor. Maxence m’a permis d’y battre mon record personnel, faisant office de “pacer”. Il est bien plus rapide que moi et toujours partant pour des idées un peu funs comme celle-ci ! Objectif : faire ces 42 km et quelques tous les deux. Victor est lui aussi un très bon coureur, et il fera une partie du trajet avec nous depuis le départ, pour prendre quelques photos et garder de beaux souvenirs de cette balade qui s’annonce sportive.

L’équipe constituée, il faut reproduire le tracé. Pas de trace officielle, mais heureusement les visuels présents sur les sites de l’organisation permettent de reconstituer le parcours et d’en faire un fichier GPX à suivre le jour J. Il y aura quelques petites différences (impossible par exemple de passer dans le tunnel routier du Parc André Citroën lors du retour sur Paris), mais ça fonctionne plutôt bien. Arrivée prévue sur l’esplanade des Invalides en plein milieu de la nuit après un parcours plutôt accidenté…

Parcours du Marathon Olympique de #Paris2024

En route pour Versailles !

Alors que la canicule s’installe sur le sud-est de la France, les températures ont également bien augmenté à Paris dans cette deuxième quinzaine du mois d’août. Et comme souvent, le manque d’air se fait sentir dans la capitale. Il fait donc encore chaud (environ 29°C) lorsque nous nous retrouvons, Victor, Max et moi devant l’Hôtel de Ville pour prendre le départ ce 18 août à 21h. Cela permet d’imaginer ce que les coureuses et coureurs pourraient ressentir le jour J. Spoiler : ça ne va pas être facile si les conditions sont les mêmes, voire plus chaudes dans un an !

Avec Maxence (à gauche) au départ de l’Hôtel de Ville – photo : @vuitor

C’est parti ! Les premiers kilomètres sont grisants : l’avenue de Rivoli défile rapidement, on se permet même de courir sur la piste cyclable au milieu de la chaussée. Puis vient l’Opéra, la place Vendôme, le Louvre, c’est le Paris touristique que nous visitons pendant ces premières foulées. Pas de difficultés majeures, les coureurs qui ont fait le 10 km ou le Marathon de Paris connaissent bien ces avenues très roulantes. Et une fois sur les quais, c’est tout droit pendant une bonne dizaine de kilomètres.

Nous contournons le site du triathlon olympique, passons ensuite le long du Palais de Tokyo. Devant la Tour Eiffel, ça devient plus compliqué : forcément, la circulation n’est pas coupée, et nous devons slalomer entre les flots de touristes sur les trottoirs ! Je suis tout de même bien content de ne pas avoir à affronter les bosses des tunnels sur les quais qui cassent habituellement les jambes. Nous laissons les quais et la Maison de la Radio derrière nous, pour sortir de Paris par la Porte de Saint-Cloud.

Une première côte bien sentie…

Nous arrivons à Sèvres après avoir traversé Boulogne-Billancourt et fait environ un tiers du parcours. Il fait vraiment chaud ! Le bitume et les immeubles le long de ces grands boulevards n’aident pas la température à baisser en fin de journée et bien que l’allure soit censée être tranquille, je suis déjà dans le dur. En plus, l’humidité n’aide pas, c’est un four !

La route commence à s’élever doucement, c’est le début de la première difficulté qu’il nous faut franchir pour relier Versailles. 145 mètres de dénivelé positif en un peu plus de 5,5 km, soit une moyenne de 2,5 %. Cela ne fera pas peur aux traileurs, mais ce n’est pas à négliger après 15 km. On peut découper cette montée en quatre parties : il y a d’abord une partie d’environ 1 km qui monte raisonnablement avant de tourner à droite et d’affronter les pentes les plus difficiles pendant 2 km. C’est alors un léger faux plat descendant qui précède un faux plat montant pendant encore 2 km. Puis vient le dernier raidillon de 500 mètres qui nous permet d’atteindre Versailles, dont l’entrée est signalée par deux grandes statues équestres des généraux La Fayette (à gauche) et Pershing (à droite), le long de l’avenue des Etats-Unis.

Vue d’artiste du monument Pershing – La Fayette à Versailles
© Association Pershing-La Fayette Versailles

Dans la longue descente qui suit, on dépasse la mi-parcours, le semi-marathon. Depuis Sèvres, il fait un peu moins chaud mais l’humidité est montée en flèche pendant la traversée de la forêt de Fausses-Reposes. Le château de Versailles n’est malheureusement pas éclairé pour nous quand nous faisons demi-tour et on imagine que ce sera bien différent dans un an : la vue sera certainement magnifique !

Un retour vallonné vers Paris

Si à l’aller il y a eu du dénivelé pour atteindre Versailles, le retour vers Paris s’annonce similaire. D’abord, nous descendons l’avenue de Paris, que les coureurs du Paris-Versailles connaissent bien puisque c’est le fameux faux plat montant de la ligne droite d’arrivée, que j’ai plaisir à emprunter pour la première fois dans l’autre sens ! La traversée de Viroflay ne présente pas de difficulté, mais l’arrivée à Chaville marque le début de la seconde côte du parcours : la route du Pavé des Gardes. Après une première bosse assez courte, c’est un véritable mur qui se dresse devant nous.

© Strava

Une pente à plus de 10% de moyenne sur 500 mètres, ce n’est pas rien, surtout au 30e km d’un marathon. L’impression visuelle est vraiment spectaculaire, on est à l’arrêt dans ce raidard, mais quand on arrive en haut, les difficultés sont enfin terminées ! Maintenant, ça va descendre jusqu’à Paris…

La descente dure environ 3 km, pour 130m de dénivelé négatif. Elle se fait par paliers, et si vous connaissez la course Paris-Versailles, vous ne serez pas dépaysé. Les 9 derniers kilomètres sont ensuite presque tout plat, à l’exception du passage dans deux petits tunnels, à Issy-les-Moulineaux et sur le quai André Citroën, juste après la rentrée dans Paris. Il faut relancer un peu à la sortie de ces tunnels, mais rien de comparable avec ce qui a été avalé précédemment.

Un moment magique, c’est ce que risquent de vivre énormément de marathoniens au 38e km de ce MPT. En effet, on file alors vers la Tour Eiffel et la perspective est magnifique. Pour moi, il était 1h du matin et la Tour brillait de mille feux pendant 5 minutes. Que demander de plus ? Un vrai instant suspendu, hors du temps, sans comparaison possible en course à pied.

Après le passage au pied de la Tour, on tourne à droite pour aller chercher les 2 kilomètres manquant pour boucler les 42,195 km. Ce détour dans les avenues parisiennes n’est pas des plus agréables, le moment de grâce précédent s’estompant petit à petit. C’est dur, et ça le sera certainement pour beaucoup en août prochain. Après deux virages à gauche, on finit par récupérer le boulevard des Invalides, pour filer vers la délivrance et l’arrivée devant l’Hôtel du même nom ! Pour moi, elle s’est faite, à 1h40 du matin, seul, face aux barrières du test event du tir à l’arc.

Qué calor !

Pour conclure, un petit retour sur comment j’ai vécu cette soirée et ce à quoi les courageuses et courageux d’août 2024 doivent s’attendre… Ce marathon a été bien plus difficile que prévu ! J’étais peut-être dans un mauvais jour, pas spécialement prêt pour ce qui nous attendait, mais les conditions météorologiques (entre 29°C et 32°C en ressenti ; entre 60 et 85 % d’humidité) ont certainement joué un rôle prépondérant dans la difficile expérience que j’ai vécue. J’ai pris un énorme coup de chaud à l’arrivée dans Versailles, après le passage de la mi-parcours.

Il m’a fallu plusieurs minutes pour réussir à me rafraîchir et j’ai dû faire une pause et marcher. J’ai même pensé à abandonner cette aventure, laissant Maxence partir devant moi car lui se sentait alors très bien. Finalement, j’ai repris du poil de la bête et comme en ultra, ça a fini par revenir. Maxence m’a attendu, avec toute la gentillesse et la bienveillance qui le caractérisent, puis nous avons cheminé jusqu’aux portes de Paris ensemble. C’est là qu’il a dû finalement s’arrêter et renoncer, après 36 km, pris de grosses douleurs dans les jambes… Encore une fois les conditions n’y sont certainement pas pour rien, de même que le parcours. J’ai donc terminé les derniers kilomètres seuls, dans la moiteur d’une nuit parisienne toujours aussi chaude.

A celles et ceux qui courront le MPT l’année prochaine, je vous conseille donc de vous préparer à affronter cette chaleur et surtout, à relativiser vos objectifs de performance sur ce marathon ! Entre le dénivelé et la période à laquelle il se courra, ce Marathon Pour Tous doit se vivre avant tout selon moi comme une expérience et non une compétition (il ne devrait d’ailleurs pas y avoir de classement selon les infos communiquées par l’organisation). Profitez avant tout du voyage et des magnifiques lieux que vous allez parcourir, ne poussez pas votre corps trop loin dans ses retranchements, car le retour de bâton pourrait sinon être sévère.

Rendez-vous donc le 10 août 2024 pour vivre une expérience en tout point exceptionnelle !

Lien Strava de l’activité : https://www.strava.com/activities/9675244054

Encore merci Nicolas pour ta collab avec nous, tu reviens quand tu veux ! 😉 (son insta est en lien ici)

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