A la base, cela devait être moi mais voilà, à un moment on ne peut pas être partout et comme je voulais vraiment savoir à quoi ressemblait cette fameuse Véloscénie qui me fait tellement envie, j’ai donc envoyé ma copine Nadia en repérage pour moi – Cécile
La théorie
Deux jours à la découverte du Perche à vélo, ça vous plairait ? La Véloscénie l’a fait ! Bon déjà, c’est quoi la Véloscénie ? Ce n’est pas, comme on pourrait le croire, un spectacle de son et lumière consacré au vélo, mais un itinéraire balisé, long de 450 km partant de l’Ile-de-France et traversant 8 départements. C’est un parcours dédié au vélo où l’on peut rouler sur des pistes aménagées, des voies vertes, de petites routes balisées et des chemins forestiers. Le kilomètre zéro se situe au pied de la Cathédrale Notre-Dame-de-Paris, la Véloscénie passe ensuite par la Beauce, l’Eure-et-Loire, le Perche et le dernier kilomètre se trouve au pied de l’emblématique Mont-Saint-Michel. Le décor étant planté, je vais pourvoir vous parler de ma petite expérience de totale débutante en rando à vélo.
La pratique
Rendez-vous gare Montparnasse où l’on prend un TER, direction Nogent-Le-Rotrou. Première bonne surprise en montant dans la rame, il y a des espaces dédiés au transport des vélos, et qui en plus sont gratuits. Une heure et quarante minutes plus tard, nous voilà arrivés en gare de Nogent où nous attendent nos fiers destriers. En l’occurrence, des vélos électriques dernière génération, avec une autonomie de 170 km.
Après la prise en main de nos montures et l’ajustement des casques fournis par le loueur, nous voilà partis pour la première partie de notre aventure, une vingtaine de kilomètres débutés sur les routes partagées de Nogent, pour arriver enfin, dans le vif du sujet, à savoir une voie verte aménagée sur d’anciennes voies ferrées (ils ont enlevés les rails hein!). Sous une voute d’arbres se penchant vers les randonneurs à pied, à cheval et à vélo, on n’entend plus que le vent et le chant des oiseaux. Bienvenue dans le Perche !
Vers 13h, pause déjeuner au restaurant En gare, à Rémalard-en-Perche. Comme son nom l’indique, le bâtiment se trouve être la gare de l’ancienne voie ferrée devenue voie verte. Mais vous l’aviez déjà compris. Tout y est prévu pour accueillir les « Véloscénistes » à toute heure. On est reçu par Pierre, le patron du lieu et sa femme, Mylène officie en cuisine. On se régale de plats du terroir préparés avec des produits bio, la carte changeant tous les jours selon l’inspiration de la cheffe. Une table qui a tout d’une grande.
Après cet excellent moment, nous voilà repartis sous le soleil et les arbres de la voie verte d’où nous apercevrons le manoir de la Vove et la basilique de la Chapelle de Montligeon. Car oui, j’ai oublié de préciser, qu’au delà de l’aspect sportif, la Véloscénie vous permet de découvrir au fil de ses 450 kilomètres, de nombreux monuments historiques, dont cinq qui sont inscrits au patrimoine de l’UNESCO.
Arrêt rafraîchissement au Café de la Place à Courgeon, où Denis, le patron du lieu nous explique comment, au hasard d’une rando à vélo avec un copain, il tombe amoureux du village et du café qui était voué à fermer à court terme. Le patron de l’époque était très âgé et ne trouvait pas de repreneur. Et bien, ce seront lui et son ami Pascal qui sauveront ce lieu de rencontre, en juillet 2022, épaulés en cela par la mairie mais aussi par une trentaine d’habitants, constitués en SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif). Non seulement le lieu d’animation du village n’est pas mort, mais en plus, ils y ont ajouté un rétroprojecteur dans la salle pour visionner des films et des matchs de foot, (Denis est originaire de La Rochelle et grand fan de l’équipe locale. On le comprend rapidement en voyant les écharpes et les photos au-dessus du comptoir). Enfin, une partie épicerie vous replonge dans les années 60. Tout est resté dans son jus ! Un voyage hors du temps.
On resterait bien des heures à écouter Denis, mais l’étape du jour n’est pas terminée. Nous roulons maintenant jusqu’au Domaine de la Maison Ferré, producteurs de cidre depuis plusieurs générations, et promoteurs de l’AOP Cidre du Perche, officiellement reconnu depuis juin 2022. Et donc, visite des caves, alambics et dégustation de différents cidres, mais également de Pommeaux maison de différentes cuvées. Et je pense que c’est à partir de ce moment, que les 40 kilomètres prévues pour l’étape du jour, ce sont transformés en 50 kilomètres.
Nous repartons, ravis de cette dernière halte, en direction de Mortagne-au-Perche, où nous dînerons et passerons la nuit à l’hôtel-restaurant Le Tribunal. Là encore, c’est une étape de la Véloscénie, puisqu’un abri couvert et sécurisé est prévu pour les cyclistes. On peut même y recharger la batterie de son vélo, grâce aux prises prévues à cet effet. C’est un hôtel de charme et un restaurant gastronomique où nous récupérerons avec bonheur les calories dépensées tout au long de cette journée bien remplie.
Après une bonne nuit de sommeil, et un excellent petit-déjeuner, direction les rues pavées de cette jolie « petite cité de caractère » pour une visite pédestre orchestrée par Adèle guide locale de l’office du tourisme, qui nous fera découvrir, entre autres, le Cloître du couvent Saint François, la maison des Comtes du Perche, mais aussi, les boutiques des producteurs locaux, et notamment la boucherie charcuterie Merel, où François, 3e génération de fabricant de boudin noir spécialité culinaire de Mortagne, nous offrira une dégustation de boudin noir fumé à 10h du matin… Même pas peur !
Il est temps de reprendre les chemins de la Véloscénie, pour rallier, après 15 km, le Gîte de France « Les Grandes Hayes » à Coulonges sur Sarthe, où est prévu notre pause déjeuner. Un superbe domaine de 9 hectares en pleine nature, où nous serons reçus comme des rois avec un superbe pique-nique lunch composé de mets, de cidre et de jus de fruits locaux. Encore un agréable moment à visiter la mini-ferme, où l’on peut voir les poules (qui n’hésitent pas à sauter par-dessus le grillage pour se promener dans la maison), le gentil bouc Nestor, l’âne, les moutons… Et il est temps de quitter nos hôtes pour rallier à vélo, puis en navette, la gare d’Alençon où nous prendrons notre train du retour.
Pour préparer votre voyage, à lire : « De Paris au Mont-Saint-Michel Voyages à vélo et vélo électrique » – Editions Glénat – Prix : 15€ à la Fnac ici
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