Run : débrief de la Trace des Maquisards d’Alex alias Casquette Verte

Pour toutes celles et ceux qui ne suivent pas les débriefs du dimanche soir sur Twitch, la version résumée de la Trace des Maquisards de Casquette Verte, et donc aussi un peu celle de Mathieu Augier, pour celles et ceux qui ont suivi l’actu, est à lire ici !

La Trace change de trace !

Bon déjà grand changement par rapport à l’année dernière et non des moindres, la distance et le dénivelé ! Cette année on passe à 100 selon la CGT (en réalité 95 selon la police de Suunto) et 3800D+. Rien de bien original, c’est un classique sur les trails qui font rarement exactement la distance attendue.
On va tout de suite répondre aux questions les plus posées : le trophée, je l’ai confié à Mathieu puisque moi j’ai déjà celui de l’année dernière. Oui, je n’ai pas mis ma veste de toute la nuit alors qu’il a bien caillé finalement. Oui, la cuisse a tenu parce qu’en réalité je n’ai pas mis trop d’intensité. Et non, passer une ligne d’arrivée à deux, ce n’est pas briser l’Esprit Trail… Nous avons très vite décidé de faire course commune, je pense pouvoir dire qu’on a tous les deux passer un excellent moment, que demandez de plus ? Mathieu, je l’ai rencontré l’année dernière sur la Trace où il a déjà 2ème et il était aussi sur l’Ultra 01. On se connaissait donc sans se connaître mais aujourd’hui, après 70km à ses côtés, je peux dire qu’on se connait. Et je connais aussi toute sa famille parce qu’il jouait à domicile et qu’ils étaient partout sur le parcours, ce qui a rendu la balade encore plus sympathique !
Le parcours 2022 ressemblait vraiment à une Saintélyon, mais cette année le nouveau parcours change totalement la donne et on est vraiment plus sur un « bon vrai » trail des familles : dénivelé plus important, singles, passages en crète, beaucoup de passages en forêt… 15 bornes de plus et 2000 D+ en plus, forcément ça rend tout ça plus dur que la dernière fois. On a eu de la chance même si l’orga aurait bien aimé des conditions un peu plus « mystiques », la météo était parfaite ! Franchement avec des conditions vraiment hivernales, ça n’aurait pas été la même limonade… Et le nombre d’abandons n’aurait pas du tout été le même à mon avis.
Je suis parti en Genesis (by Salomon off course) comme tous les coureurs présents sur le podium de la course… Doit-on en déduire quelque chose ? Moi je dis ça… je dis rien ! On a un sac de délestage à mi-course et je n’avais pas d’assistance. Mais j’ai pu profiter de celle de Mathieu pour récupérer de l’eau hors zone puisque l’organisation le permet. Il faisait tellement doux pour une nuit de février (j’ai bien précisé une nuit de février… il ne faisait pas non plus 20° à 2h du mat !) que l’orga avait même prévu deux points d’eau supplémentaire.

Priez pour nous pauvres pêcheurs… ou pauvres traileurs plutôt 🙂

Et c’est parti pour le Show… et il fait chaud…

Trop chaud…


Départ à 17h donc de jour et d’Ambérieu-en-Bugey cette fois et non plus de Bourg en Bresse comme l’année dernière. 17° à 17h… Surréaliste ! Quelques minutes de retard pour cause d’embouteillage (départ des vacances scolaires au même moment) et c’est parti ! Le nouveau parcours est une vraie réussite je trouve avec ce petit truc en plus de veiller à honorer des lieux de la résistance et les maquisards qui se sont battus vaillamment pendant la seconde guerre. Bon j’avoue, nous en tête on va un peu vite pour profiter des animations prévues mais ça n’en reste pas moins très sympathique comme idée. Tu as 24h pour faire les 100km puisque la barrière horaire était à 17h à Oyonnax donc ça rend aussi le truc très accessible.
Ma crainte c’était la boue… Si on avait eu les jours d’avant une vraie météo de février avec de la pluie ou de la neige, ça aurait été un carnage à n’en pas douter. Là on a quand même eu un peu de boue, quelques plaques de verglas et un peu de neige pour te rappeler que tu cours en hiver mais rien de plus. Sur le papier logiquement j’avais la plus grosse côte ITRA, et j’aurais pu faire comme souvent, partir pleine balle et tenter de faire la course en tête tout le temps, mais je suis arrivé comme annoncé sur mon insta, avec un autre état d’esprit que je vais essayer de tenir toute l’année, moins agressif dirons-nous. On est parti d’un petit stade dont on faisait le tour et j’ai réussi l’exploit de manquer de me vautrer au bout de 400m quoi ! Apparemment il y a des photos qui traînent sur les RS !
On part vite évidemment mais raisonnable avec tout un groupe autour de moi. Je comprends le phénomène parce que finalement, à mes débuts, je faisais pareil en tentant d’accrocher le premier et de gérer comme lui. Mais le souci c’est que je réalise de plus en plus que je n’aime pas courir en groupe. On s’est observé, et puis j’ai fini par « mettre une mine » dans une descente pour le faire exploser. Ceux qui ont réussi à accrocher sont restés et ont même fait mieux parce que c’est là que Mathieu me double et continue la course en tête seul. Psychologiquement parlant ça a été la lutte dans ma tête… L’accrocher et batailler ou le laisser partir et profiter de ma course. Il était toujours en vue mais je l’ai vraiment laissé partir. On notera le progrès quand même !
Les frontales commencent à s’allumer un peu partout mais je tiens le plus longtemps possible comme souvent. Et là j’ai commencé à souffrir du ventre… il faut dire que mon repas « nouilles sautés – riz cantonais » ne passait pas facilement. Et quand tu rajoutes de la compote salée là-dessus… Il m’a fallu presque 2 heures pour que ça revienne. Et je finis par reprendre Mathieu qui est en train de se faire ravitailler hors zone. Je réalise que j’avais totalement zappé cette info alors que j’étais un peu à court d’eau. Je vais donc profiter de cette opportunité pour faire de même. C’est là on commence notre course commune. Pendant 70km nous n’allons jamais être à plus de 2m l’un de l’autre.

“Le bonheur est la seule chose qui se double si on le partage.”

Albert Schweitzer

Je rate hélas le Monument du Maquis, enfin je rate… Disons qu’il y avait beaucoup de monde et je ne prends pas le temps de m’arrêter non plus 😊. Le 3ème nous passe devant, on échange quelques mots et je décrypte dans sa voix qu’il ne tiendra pas la distance, une sorte de 6ème sens. Je dis alors à Mathieu qu’on va le laisser faire sans nous inquiéter. Et que l’on va rester à notre rythme tous les deux pour repasser devant lui dès que ça montera un peu, et c’est exactement ce qui s’est passé. C’est dommage, il aurait dû rester avec nous ou alors vraiment attaquer très fort pour qu’on ne le voit plus du tout et qu’on abandonne l’idée de pouvoir le rattraper à un moment.
Jusqu’à la base vie de Brenod j’ai mangé 3 à 4 compotes, 3 gels « coup de fouet » et 3 ou 4 gels classiques, mais rien de solide, il était temps qu’elle arrive ! On ne s’est jamais dit qu’on allait faire la course ensemble, on parlait peu d’ailleurs, j’ai même d’ailleurs toujours gardé ma musique, tout ça s’est fait totalement naturellement. Il était souvent devant moi, ce qui était clairement une super bonne idée parce qu’il connaissait très bien le terrain. Il savait quand il fallait relancer, calmer le jeu… On n’a jamais placé d’attaque, on s’attendait même aux ravitos. Je me suis même pris 4 ou 5 belles gamelles alors que lui est resté sur ses deux pieds toute la course ! On nous a annoncé 3 minutes d’avance avant la dernière grande grimpette mais en réalité on était plus à 17 minutes… On a quand même donné un gros coup de collier pour assurer le coup ! Une fois qu’on était au lac Génin, c’est comme sur l’ultra 01, tu sais où tu es et que là tu n’as qu’à descendre à fond tout en papotant chaussures et torchons !
On a failli avec Mathieu passer d’abord à mon hôtel qui était sur le parcours, pour faire un selfie dans ma chambre avec une bière à la main et l’envoyer à l’orga en mode « on arrive » ! Mais bon on n’a pas osé 😊. L’arrivée fut très sympa avec toute sa famille qui l’attendait et leur bonheur très communicatif faisait vraiment plaisir à voir. Alors oui, on a tous les deux été plutôt facile, parce que ça reste une course de début d’année et la saison est longue, que ce soit pour lui ou pour moi d’ailleurs. L’un comme l’autre, on est persuadé qu’on peut mettre environ une heure de moins sur ce parcours en se donnant vraiment à fond et sans papoter plongée sous glace et copines. J’ai vraiment vécu un super moment avec lui, et je pense pouvoir dire que c’est réciproque.


Mon pote Loïc a lui aussi passé un bon moment mettant le temps qu’il avait prévu. Il a remarqué que normalement je lui mets une heure par marathon sur trail, donc il visait 11h30, ce qu’il a fait. Mes prochains objectifs pour les semaines à venir ? Aller-retour sur l’Ecotrail, le semi de Paris, le MIUT, un off avec avec Loïc. Ah et très important, Mathieu organise lui-même une course, le Trail de la Grande Montagne le dimanche 21 mai, foncez-y ! (je vous ai mis le lien du site ici)

Crédit photos : @gillesreboisson et @g.navo_photo

Bon à savoir : Salomon sort une série limitée collector de son Ultra Glide avec du vert forcément pour l’Ecotrail de Paris à découvrir ici ! Pour la blague vous avez le parcours de la course imprimé sur la semelle de confort à l’intérieur.

Prix : 160€ pour les hommes ici et pour les femmes là !

Pour ne rien rater des prochaines publications pensez à télécharger l’application Run, Fit & Fun ici !