Fun : Oman Desert Marathon, il est temps d’écrire le mot fin…

Je savais en partant que cela serait surement une de mes dernières courses dans le désert en autonomie alimentaire. Naïvement, j’ai fait telle l’autruche, plongeant la tête dans le sable, refusant d’entendre et de voir tous les signes qui s’accumulent depuis plusieurs mois déjà. J’aurais aimé finir d’écrire mon histoire autrement mais pour cela il aurait fallu être plus solide sur ses pattes arrières que je ne le suis en ce moment. Chronique d’un échec annoncé mais comment se plaindre lorsque celui-ci se joue dans le désert à Oman, un pays adoré ?

J’ai toujours aimé le désert. On s’assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n’entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence…

Antoine de Saint Exupéry

Je refais rarement les mêmes courses mais là il se trouve qu’il y avait plusieurs bonnes raisons d’y retourner : nouvelle organisation, nouvelle date, nouveau parcours… Difficile de laisser en ligne un article sur une course qui a totalement redistribué les cartes dernièrement. Ce sont aujourd’hui des omanais qui l’organisent et ce fut d’ailleurs ma plus grande surprise : la présence de nombreux coureurs « locaux », dont le niveau est aujourd’hui à des années lumière de celui que j’avais pu observer il y a quelques années lors de ma première participation. Parenthèse professionnelle : s’ils continuent comme ça, il faudra s’attendre à les voir débouler sur les podiums des courses type MDS rapidement… Fin de la parenthèse !

Comme d’habitude je vais bien entendu vous faire un petit debrief plus précis sur tout le côté logistique, je me contente ici de rester sur le côté personnel de mon expérience. J’aurais du me douter d’un truc… J’avais fait le choix d’arriver plus tôt pour profiter un peu de ce pays que j’adore et de ne pas faire comme souvent avec mon métier, un aller retour purement professionnel, ultra frustrant vous vous en doutez. Je voulais aller nager avec les tortues et refaire une excursion absolument dingue que j’avais faite à l’occasion de ma venue pour « feu le Oman by UTMB » mais voilà, la météo en a décidé autrement et je suis restée à quai. Pas la plus à plaindre, je réinvestie la somme pour un massage incroyable à l’hôtel où je loge. Une bonne nuit de sommeil et je rejoins le hall pour rendre ma clé et commander un taxi pour retourner à l’aéroport. Nous avions tous rendez-vous là bas pour prendre le bus qui allait nous amener à notre premier hôtel. Alors que je rends ma clé, arrive un homme ultra tatoué avec des manchons de compression sur les mollets… Je lui dis en me marrant qu’à mon avis on va au même endroit, et bingo ! Taxi commun, papotage, rencontre avec les autres participants, je m’installe dans un coin et je profite du trajet pour regarder un film.

Arrêt pipi, petit supermarché où je tente de trouver sans succès un bout d’élastique pour remplacer mon porte dossard connement oublié à la maison. J’ai horreur de trouer mes t-shirts surtout que là j’ai prévu de porter mon préféré chez UYN et surtout mon Compressport prévu pour les deux derniers jours, super léger, super fin mais du coup super fragile… Après quelques hésitations, le chauffeur nous amène enfin à bon port. Le lieu est assez étrange, l’hôtel étant toujours en construction mais pour le coup les chambres sont toutes neuves, super bien équipées et la literie méga confortable. Que demander de plus avant les nuits à dormir par terre dans le désert !

Contrôle du matériel un peu compliqué parce que Nigel est toute seule, contrôle médical parce que mon électro d’effort est un peu ancien mais refaire faire un électro dans ma région de moins d’un mois sans avoir pris un rdv 9 mois à l’avance… Comment te dire… Surtout lorsqu’on parle d’un électro de confort bien entendu, c’est mission impossible. Mais je papote avec le médecin et figurez vous qu’on va se servir de mon Apple Watch 8 pour faire un électro au repos à l’instant T. C’est hyper bien foutu et les données recueillies correspondent totalement à ce qu’il y a d’écrit sur mon certif. Diner où comme d’hab je me gave de houmous et zou je pars dormir. Enfin je tente de dormir… Parce que surprise, alors que j’étais seule, on tambourine à ma porte vers 23h. J’avoue que sur le coup j’hésite à ouvrir mais je finis par me lever et je découvre une gentille omanaise qui est en réalité ma colloc pour la nuit. Pas de souci ! Je remets mes bouchons d’oreille, mon masque et je tente de replonger dans le sommeil parce qu’on se lève tôt demain matin. On nous avait annoncé un petit déj livré en chambre à 6h du matin et force est de constater qu’ils sont à l’heure. Bon, franchement j’aurais eu l’info de ce type d’organisation je prévoyais plus de granola parce que je suis tellement pénible à nourrir que forcément ce qu’on nous amène ne me convient pas. Pas grave j’improvise, je dépose ma valise qui part à l’hôtel de notre arrivée et je fonce dans le bus qui va nous emmener sur la ligne de départ de la première étape. Cette fois les dès sont jetés, plus moyen de reculer.

La première étape fait 47km, un joli morceau pour plonger dans les affres du désert quand même. Le départ est donné dans un joyeux capharnaüm au milieu des dignitaires, des musiciens et des enfants venus participés à leur propre course. Il y a aussi un 10km, ce qui rend l’ensemble super festif et totalement décalé comme j’aime et un 2km pour la jeunesse. Des gamins courent avec leurs chaussures de foot aux pieds, un grand père court en tongs, d’autres courent pieds nus, au son des cornemuses locales. A une intersection, nous partons à gauche, eux à droite, le silence se fait très vite et les premières dunes apparaissent au loin. Les choses sérieuses commencent ! La chaleur aussi tu me diras… Et il n’est que 9h du matin… ça promet ! J’avais noté que le premier ravito était à 8km mais force est de constater qu’à 8km… ben il n’y a rien que du sable et encore du sable. En réalité il me faudra attendre le 10ème km pour enfin le trouver. Bon j’ai zappé le briefing la veille, j’étais toujours en train d’optimiser mon sac, je vais donc éviter de la ramener et de toute façon je n’ai aucun souci d’eau, j’ai largement ce qu’il faut. C’est juste que ça m’a stressée… Je n’avais aucune inquiétude sur le fait d’un potentiel jardinage, le balisage est fait avec des « flammes » tellement grandes que si tu les rates, même Afflelou ne peut rien pour toi ! Je me pose quand même, me rafraîchit un peu, surtout que l’orga a la très bonne idée d’avoir prévu des glacières géantes et là, pour le coup ça change vraiment tout. D’ailleurs au deuxième CP, je vais même chiper quelques glaçons pour les glisser dans le morceau de tissu que j’ai prévu pour me rafraîchir et que je glisse derrière mon cou. Je mange bien, je bois bien, j’avance lentement mais surement, retrouvant petit à petit mes sensations d’amoureuse de la dune.

Je suis surprise de voir que les campements s’enfoncent de plus en plus dans le désert. Il faut dire que la vie des nomades a vraiment changé en quelques années. La généralisation des 4×4 font qu’ils ne viennent plus que la journée s’occuper des bêtes, la famille restant de son côté au village, où les enfants peuvent être scolarisés, où ils peuvent être soignés… Bref où la qualité de vie s’est nettement améliorée. Et pour nous cela donne un fan club un peu imprévu puisque ce sont les vacances scolaires pour eux aussi. J’avance, j’en bave forcément mais j’avance quand même et à ma grande surprise je ne finis même pas dernière ! Si c’est pas le bonheur ça y ressemble sérieusement. J’arrive au camp où je retrouve les tentes rectangulaires immenses, et même si je n’ai pas ma place dans le coin en haut à gauche, je me pose tranquillement bien décidée à récupérer. Parmi les avantages et non des moindres de cette organisation, nous avons donc des grandes tentes où nous ne sommes pas plus de 10 coureurs, ce qui nous permet un espace vital individuel des plus sympathiques, de l’eau chaude au milieu du camp, aucune limite côté eau, j’ai oublié de vous le préciser et surtout la présence de douches, certes basiques et froides mais qui permettent quand même de faire un brin de toilette des plus sympathiques, surtout pour ton voisin de chambrée !

Sauf que bien entendu j’ai oublié mon savon… J’ai quand même un loofa des plus improbables dans mon sac à dos mais point de savon… Evidemment après mon appel de détresse sous la tente, on me dépanne et me voilà en route pour les douches pour filles avec ma nouvelle copine Julia, anglaise qui vit en Italie et qui parle aussi allemand tout en comprenant un peu le français… et qui marche tellement vite que j’ai lâché l’envie de tenter de la suivre ! Ils ont prévu deux espaces pour les douches, un pour les hommes ouverts aux 4 vents et un pour les femmes protégé d’un tapis mais qui ne monte pas très haut. On installe nos petites affaires avec Julia et là surprise, débarque chez les garçons le plus grand des participants ! Mais quand je dis grand, il fait largement 1m90, si ce n’est plus ! On se marre toutes les deux, lui demandant de bien vouloir se tourner parce que là, tapis ou pas il a vue directe sur mes fesses 😂. Franchement même si l’eau est froide, ça fait un bien fou de pouvoir enfiler sa tenue de camp toute propre. Il est temps de faire un peu de tri pour préparer le sac à affronter les 55km du lendemain, de déguster sa petite soupe et ses pates bolo avant « pipi, les dents et au lit » ! Comble de joie, pas de ronfleur à signaler à proximité, même si j’ai déjà mieux dormi, je m’en sors pas trop mal.

Parler du désert, ne serait-ce pas, d’abord, se taire, comme lui, et lui rendre hommage non de nos vains bavardages mais de notre silence ?

Théodore Monod

Je ne vais pas vous mentir, cette deuxième étape je l’appréhende carrément parce que bon… 55km dès le deuxième jour, sachant qu’on a presque fait 50 la veille, j’aurais apprécié une montée en puissance un peu moins violente. Et j’avoue que j’aurais apprécié avoir mes bâtons… Mais pour le coup je suis la seule responsable de ce choix, je ne les ai pas oublié j’ai fait le choix volontaire de ne pas les prendre. Les premiers kilomètres se passent relativement comme prévu mais un paquet de dunes va venir tout perturber. Entre mes appuis très aléatoires, le poids du sac et la fatigue de la veille, je sens que mon dos est en train de se bloquer. Je vais tenter de vous expliquer ce processus qui m’arrive de temps en temps parce qu’il n’est pas propre aux courses mais peut arriver dans la « vraie » vie également, et ça de plus en plus souvent. Si je devais décrire ce phénomène, ça commence toujours par les lombaires qui se bloquent et qui me donnent le sentiment que ma colonne est prise entre deux briques de douleur. Cela se diffuse ensuite au niveau du bassin avant de grimper vers le haut du corps. Là avec le poids du sac qui forcément joue son rôle « d’intensificateur », en quelques minutes je me retrouve littéralement prise dans un corset de douleur qui me coupe le souffle. Seulement s’il y a bien un truc dont tu as besoin quand tu dois courir ou tout du moins marcher vite, c’est le souffle…

Je sais ce qui est en train d’arriver, je connais cette douleur, et surtout je sais qu’elle ne va pas passer. Le souci c’est que lorsque je souffre comme ça, j’ai du mal à boire, et encore plus à manger, ce qui est forcément une très mauvaise idée sur ce genre de course également. J’arrive à un CP, je décide de me poser un peu histoire de manger, de boire et surtout de m’asseoir ! Tout se bouscule dans ma tête… Je sais que je suis partie pour des heures et des heures de souffrance, voir des jours parce que clairement ce n’est pas en dormant par terre que ça va se résoudre comme par miracle. Il n’y a pas de kiné qui pourrait tenter de sauver Barbie… J’aperçois le petit grupetto de coureurs italiens qui font course commune depuis le début et qui est sous ma tente. Je décide de repartir avec eux pour au moins aller au prochain CP. Le fait de ne pas être seule devrait déjà m’occuper l’esprit. Je sais qu’ils n’ont pas l’intention de courir, ils se contentent de marcher vite, ce qui devrait me convenir. On papote un peu, j’essaie de me changer les idées, de ne plus penser à mon dos, mais c’est vraiment impossible. Je finis par m’arrêter et demander aux ambulanciers qui sont sur le parcours si je dois aller au prochain CP pour abandonner ou si je peux le faire ici. Ils me répondent que normalement puisque je peux toujours avancer et que je ne suis pas encore en dehors des BH, il faut que j’aille au prochain ravito. Ok… Ben allons au prochain ravito alors !

J’ai mis mes écouteurs, je m’isole du groupe en restant à l’arrière. Je voudrais bien vous dire que je pleure de rage, de tristesse ou que sais-je encore mais vraiment à ce moment-là, je souffre tellement que je ne pense qu’à une chose : mettre un pied devant l’autre pour arriver le plus vite que je peux au CP suivant. Cette douleur m’embrouille beaucoup trop l’esprit pour me permettre de penser ou de ressentir émotionnellement quoique ce soit. Alors que j’avance, j’entends une voiture qui ralentit derrière moi, c’est un des docs de la course qui me demande si je compte bien abandonner, ce que je lui confirme sans l’ombre d’un regret et là il me dit « bon si vous voulez vous pouvez grimper maintenant avec nous, parce que là vous avez vraiment l’air de trop souffrir ». Tu m’étonnes que j’accepte !!! J’enlève mon sac, je me hisse tant bien que mal sur la banquette arrière parce que mon dos me bloque tellement que tous les mouvements sont compliqués même celui de m’assoir, et voilà, c’est fini.

Nous faisons escale au CP suivant auquel je vais profiter de quelques instants pour aller m’allonger sur un tapis, parce que même assise, je ne suis pas soulagée. On m’annonce que je dois rester là de toute façon jusqu’à ce que l’autre doc, celui qui ferme la course nous rejoigne pour ensuite aller au camp. Qu’il prenne tout son temps, moi je ne bouge pas ! Je ne suis pas seule à hisser le drapeau blanc à ce ravitaillement. Un omanais est là et il est clairement moins serein que moi vis-à-vis de la situation. Il porte le t-shirt de feu l’Ecotrail d’Alula, le 50k et j’apprends en faisant connaissance qu’il a fini sur le podium là-bas… C’est dire si cet abandon il ne s’y attendait pas. Notre 4×4 bateau de sauvetage arrive et c’est là que je fais la connaissance de mon nouveau meilleur ami, le docteur Hamood que j’ai très vite rebaptisé le Docteur Mamour (faut avoir suivi Grey’s Anatomy pour comprendre !), rapport à son physique… et sa gentillesse, ce qui ne gâche rien. Il parle un anglais parfait (lui…) ce qui facilitera grandement nos échanges puisqu’il jouera les traducteurs avec son driver tout aussi adorable qui parle un peu anglais mais pas suffisamment pour répondre à toutes mes questions.

Parce que je vais me transformer en « Dis pourquoi ? »… Il faut que je m’occupe le cerveau pour éviter de penser à ce qui se passe, si je ne parle pas je vais laisser mon esprit divaguer et ça n’apporte rien de bon mes divagations. Et bonne surprise le fait que je semble vraiment m’intéresser à leur vie, à leur histoire va entraîner un papotage en règle absolument passionnant. A tel point que notre coureur omanais surement lassé de nous entendre parler changera de carrosse pour rentrer au camp plus tôt. Moi je reste avec eux puisqu’ils ferment la course et que ça me permettra de découvrir le chemin que j’aurais du emprunter, histoire de pouvoir quand même en parler. Je découvre surtout l’hospitalité omanaise du désert qui pourrait se résumer à : « tu t’arrêtes, tu prends un café et une datte ». Heureusement que leurs tasses à café sont grandes comme des dés à coudre parce que j’aurais passé une semaine sans pouvoir dormir ensuite ! Je me retrouve surtout la seule femme dans cet univers d’hommes qui m’accueillent avec le plus grand respect autour de leur thermos. Ils m’apprennent à manger des dattes correctement, ce qui signifie tout simplement qu’on enlève le noyau avant, c’est impoli de le recracher. Ils m’apprennent comment se cuisine leur « sweet », le halwa qui est une spécialité de confiserie omanaise. Ce gâteau gelée à base d’eau de rose, de sucre, de graines de sésames et d’épices est cuit pendant des heures dans une grande marmite en cuivre selon une recette qui va varier en fonction de la région. L’un des chauffeurs me montrera fièrement la vidéo de sa maman en train de le préparer. Bref tout ça pour dire que je rejoins le camp à la nuit tombée, rassasiée et que je vais avoir le plus grand mal à finir mon plat lyophilisé !

Le désert c’était l’infini mis à la portée des hommes.

Maxime Chattam

Inutile de préciser que je dors mal… Je voudrais bien vous dire que c’est pour des questions de mental dans les chaussettes mais en réalité c’est réellement la douleur qui rend le sommeil impossible à trouver. J’ai craqué la veille et pris un anti-douleur mais je sais que l’efficacité de ce genre de truc est très minimise dans ma situation, et surtout très limité dans le temps. Se foutre en l’air le foie et les reins pour 10 minutes de mieux, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Mais cela a un avantage, je suis totalement confortée dans mon choix de la veille. D’ailleurs pour tout vous dire, nous sommes à J+10 au moment où j’écris ses mots et j’ai le dos encore totalement bloqué, enfin juste les lombaires, ce qui rend le truc un peu plus supportable. Revenons-en à Oman ! Il faut prendre une décision. Sur le papier, si j’avais été une coureuse classique, on m’aurait proposé, voir vivement encouragé à retourner à l’hôtel évidemment. C’est d’ailleurs l’option que prennent tous les coureurs ou presque. Seulement moi je suis là comme journaliste avant tout, l’option dossard était une option supplémentaire mais non obligatoire. Il y a une équipe média avec plusieurs 4×4 qui sillonne le désert pour faire des photos et des vidéos (d’ailleurs je vous mets ici le lien de l’insta de Ian Corless, ses photos sont sublimes comme d’habitude) mais moi j’ai envie d’autre chose. Je demande si je peux retourner avec le médecin qui me donne son accord devant une crêpe party totalement improbable en plein désert.

Notre trio est ainsi reformé pour mon plus grand bonheur ! Le 3ème jour c’est course nocturne même si les départs sont organisés tout au long de l’après-midi pour permettre aux derniers de partir en premier. Nous attendons le départ de 16h avec la tête de course et c’est parti ! C’est un vrai cours de conduite désertique que je vais prendre sachant qu’il y a des plus doués que d’autres à n’en pas douter puisque plusieurs fois nous irons porter secours à des voitures ensablées. Mais à chaque fois, c’est la même chose : tout le monde s’y met, on trouve une solution, on sort les câbles ou pas et dès que tout est rentré dans l’ordre, on sort le café et les dattes 😂 avant de repartir. Et de reprendre notre papotage… On parle de la vie à Oman, du système de santé, de la scolarité et de religion évidemment. C’est passionnant et comme cela se fait sans jugement, cela permet de réellement pouvoir aller au fond des choses. Tout ça en suivant les coureurs, en s’arrêtant évidemment pour donner de l’eau supplémentaire si besoin puisque cette orga je vous le rappelle ne limite pas la quantité d’eau distribuée. Alors que nous sommes au dernier CP, notre Docteur Mamour décide de partir à pied avec le dernier et moi je rentre avec notre chauffeur au camp. J’aurais adoré rester avec lui, vivre un petit bout de cette étape de nuit mais mon dos ne me le permet pas encore. Diner, anti-douleur, dents, pipi et au lit… Je vais réussir à dormir un peu même si je suis loin d’une vraie nuit. Demain, c’est fini… Demain il faudra revenir à la réalité de la vie et ça je n’en ai pas du tout envie.

Le dernier jour c’est 21km, une petite étape pour retourner à la civilisation avec une ligne d’arrivée directement à l’hôtel qui nous accueillera pour la dernière nuit. C’est assez étrange à vivre d’ailleurs… J’ai tout sauf envie de faire exploser ma bulle de bienveillance dans laquelle je baigne depuis mon abandon. Retourner dans la vie réelle, c’est synonyme d’avoir à affronter la réalité, celle que telle une autruche la tête plantée dans le sable je refuse de voir depuis quelques mois : il est temps de tourner la page et d’aller sur de nouveaux projets. La course à pied m’a apporté tellement plus que je n’aurais pu l’imaginer. J’ai découvert des pays, et surtout des gens du monde entier, j’ai couru dans les lieux d’une beauté incroyable mais là il est temps de raccrocher mon dossard et surtout mon sac à dos pour vivre d’autres aventures. J’ai entamé mon capital au delà du raisonnable et il me le rappelle douloureusement maintenant. Mais moi j’ai envie de pouvoir courir derrière mes petits enfants pas encore conçus certes mais qui vont arriver plus vite que je ne suis capable de marcher à l’instant T. Je ne suis absolument pas triste, je vais ouvrir un nouveau dossier, vivre mon métier différemment et vivre ma passion via la transmission. Rares sont ceux je pense qui peuvent dire qu’ils ont couru toutes les courses qu’ils rêvaient de courir à leurs débuts. Certes sur le papier, j’avoue que boucler les majors me titillait un peu mais c’est tellement compliqué d’avoir des dossards pour ceux qui me manquent que je pense que je peux lâcher l’affaire sans trop de problème. Alors on se revoit très vite pour de nouvelles aventures ! Le temps pour mon kiné de tout bien débloquer 😂

Sur mon insta vous avez l’intégralité de mes photos et de mes vidéos ici dans mes stories à la une ! et le site de la course est ici.

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