Nous allons profiter de la trêve des confiseurs pour faire travailler les autres ! N’ayant jamais eu la chance d’aller couvrir un Half Marathon des Sables comme journaliste, je confie les rênes du site à une autre Cécile qui est allée au Pérou et qui nous raconte tout. Nous publierons un épisode par jour pour terminer en beauté l’année 2022 parce que figurez vous que le prénom pour le coup semble vraiment tout faire, j’ai trouvé aussi bavarde que moi !
Bon à savoir : Kinder c’est son petit surnom parce qu’elle est brune à l’extérieur mais avec des côtés blond à l’intérieur mais surtout et avant tout parce que la vie avec elle réserve toujours pleins de surprises et là croyez moi, elle a été servie ! Et pour que vous compreniez vraiment tout, elle travaille pour Air France. La médaille d’honneur du travail accompagnée de son diplôme récompense l’ancienneté de service des salariés du secteur privé. Chez AF, une gratification de deux billets médaille (4 allers simples) est alors faite pour le salarié concerné.
EPISODE 1
Le voyage… Que dis-je le périple !
L’aventure a commencé avant même de mettre un pied au Pérou, ce vendredi 2 décembre. Tout était pourtant bien parti, nous avions réussi à être surclassés avec nos billets médaille, ce qui, en plus du miracle en ces temps difficiles, augurait un voyage des plus confortables dans cet avion flambant neuf… peut être un peu trop neuf ahahah ! Je découvre avec joie et ravissement la nouvelle cabine business de l’A350 que j’ai surtout eu l’occasion de voir au hangar, mais avec des mécanos en blanc dans les allées à la place des hôtesses en bleu. Ya pas à dire on s’est quand même bien améliorés sur les cabines ! C’est magnifique ! Le fauteuil permet de s’allonger complètement. Champagne, distribution du menu, mise en place du repas, tout est parfait. Vive la classe affaires ! Profitons du luxe avant le bivouac un peu roots. Je comprends très vite que l’équipe médicale du HMDS est des nôtres, y’a du médecin partout je dis à SuperGG (compagnon de voyage mais pas de course, vous le découvrirez plus tard) qu’au moins on est peinards en cas de problème (… ou pas…). Et ce détail va sans doute aussi nous sauver, car comme l’équipe médicale est avec nous, impossible de faire partir la course sans eux.
On a déjà fait 3h de vol. Le repas suit son cours mais je trouve qu’on nous expédie un peu trop vite le fromage. Je comprends pourquoi quelques minutes plus tard, quand le captain annonce en cabine que suite à un problème technique, nous allons faire demi-tour pour revenir à Roissy, mais le 2e effet Kiss cool c’est que comme l’avion est bien chargé en carburant, on sera trop lourds pour se poser donc on va faire des tours pour brûler le kérosène afin de se poser en toute sécurité. C’est parti pour 5h de glandouille à dessiner des rectangles au large de l’Espagne. Mon empreinte carbone est définitivement foutue sur 10 générations… Pardon la Terre, hein…
20h30 : atterrissage à CDG.
Un vol de 8h pour faire CDG-CDG en billet médaille, mais en voilà un truc original…. J’avais déjà eu droit à la remise de gaz, j’avais déjà fait un malaise à bord, mais le QRF… Jamais ! Pas de doute, avec moi, SuperGG ne s’ennuie(ra) jamais…. Bon, sauf que c’est bien gentil tout ça, mais on a quand même une course qui nous attend et on aimerait bien repartir. On nous explique que les bagages vont rester de côté pour la nuit, et que nous allons être hébergés sur Roissy en vue d’un départ le lendemain vers 10h30, donc rendez vous à l’aéroport à 7h30. Le staff médical en profite pour récupérer les certificats médicaux (pour gagner du temps pour le lendemain). Nous récupérons notre kit de survie pour la nuit et une « dinner box » dégueulasse. C’est comme ça que SuperGG va troquer un lit kingsize du Hilton 5 étoiles de Lima contre une chambre à l’Ibis Style de CDG et un taboulé Saupiquet tellement gras qu’à lui seul il éradiquerait la faim dans le monde…
Arrivés à l’hôtel, petit SMS d’Air France qui nous annonce finalement un départ « vers 17h »… Le « vers 17h » est peu encourageant, ne nous voilons pas la face, on travaille dans l’aérien hein ! Nous avons donc gagné le droit de faire une pseudo grasse mat. Restons positifs ! Le lendemain (samedi 3), direction le terminal 2E pour une nouvelle partie dans le game.




« Same players play again »
Direction le comptoir business puisque du coup on reste en classe affaires et tant qu’à faire affaires…. allons profiter du salon Business. Nous allons patienter en nous en mettant plein le gosier. C’est beau, c’est bon, c’est top… Mes goûts de luxe (et mon estomac) sont comblés avant les jours de vache maigre qui m’attendent !
18h15 : 2e départ en direction de Lima ! On a bien changé d’avion (j’ai vérifié ahahaha) mais on a gardé le Captain (lui aussi en mode « same player play again »). Cette fois ci le voyage se passe sans encombre, je tente de me reposer car notre arrivée à Lima est maintenant estimée vers minuit et notre départ pour la course à 4h du matin. Peine perdue, pas moyen de dormir malgré un siège hyper confortable. Je somnole par petites vagues de 20mn.
00h40 (dimanche 4) : ENFIN !!!!! Nous atterrissons au Pérou ! Le premier péruvien que je croise est l’agent d’immigration, et c’est… Jésus !!!! Etre accueillie par Jésus, ça ne s’invente pas ! Je viens à la rescousse de SuperGG qui lui a eu moins de chance, et est tombé sur une nana qui croit qu’il veut truander. Elle ne comprend pas qu’il arrive maintenant sur le vol AF (oui oui y’en a 2 aujourd’hui, celui d’aujourd’hui arrivé vers 19h40 et le nôtre qui est en fait celui d’hier…) elle met 5mn à comprendre mais on y arrive… Pis c’est vrai qu’un français qui voudrait entrer illégalement sur le sol péruvien ça doit courir les rues… bref. Maintenant le mystère c’est : bagages ou pas ? Mes bâtons sont dans le bagage (j’ai finalement pas osé tenter en cabine), et accessoirement toutes les fringues de GG. Les minutes s’égrènent, les bagages défilent, le stress monte encore mais… nos bagages sont là. Ça, c’est fait !
L’organisation a mis en place un bus pour venir nous chercher et gagner du temps plutôt que nous laisser prendre des taxis au petit bonheur la chance. Nous attendons donc toute la troupe avec les Gilets Bleus (les GO du HMDS). On nous annonce 45mn de trajet jusqu’à l’hôtel. Cyril c’est le GO en chef, celui qui connaîtra tous nos prénoms par cœur, qui mettra le feu sur les lignes de départ, et nous accueillera telles des stars sur les lignes d’arrivée. Il nous conditionne direct : départ 4h. On devrait avoir le temps d’une micro douche ultra rapide et de faire les contrôles techniques des sacs avant de partir, 8h de bus jusqu’au point de départ de l’étape 1. C’est pas gagné notre petite affaire, car le chauffeur du bus ne connaît visiblement pas le chemin pour aller jusqu’à l’hôtel et c’est un des toubibs qui va le guider avec Google Maps…
Mais …
3h15 : arrivée à l’hôtel.
Branle-bas de combat : on a 45mn pour aller dans nos chambres se doucher fissa pour la dernière fois avant jeudi, finaliser nos sacs, se mettre en tenue de course, checker les contrôles, prendre l’eau pour le début de course et fixer la balise. Je suis en stress total. Je vais forcément oublier un truc. J’ai horreur du speed. J’aime vérifier 10 fois et prendre mon temps. Je n’ai pas réussi à dormir dans l’avion tellement je suis excitée, du coup je suis dépouillée de fatigue et la journée ne fait que commencer. D’ailleurs si j’en crois ce que me dit ma Garmin, je devrais déjà être morte d’épuisement ahahah ! J’arrive en bonne dernière au contrôle pourtant j’ai pas lambiné. J’en ai même oublié ma valise d’arrivée dans la chambre. SuperGG remonte la chercher le temps que je fasse les formalités. Et hop ! Un dernier bisou, et je saute dans le bus. Je suis à la fois survoltée, impatiente et morte de trouille.
Le bus part à 5h, nous avons 8h de trajet pour arriver dans le désert. Les passagers du vol retardé (également appelé « La Parenthèse Enchantée ») ont la priorité sur les sièges couchettes au rez-de-chaussée du bus. Mais malgré ça, pas moyen de dormir. Je somnole encore un peu. Je regarde parfois par la fenêtre pour voir se profiler le désert et la pauvreté péruvienne. Nous finirons ce trajet interminable par 2h30 sur une piste sablonneuse défoncée, au milieu de nulle part, où (sur)vivent des gens dans une misère sans nom…. des abris faits de tôles, sans électricité ni eau, en plein cagnard et à des kilomètres de piste de toute civilisation. Mais de quoi vivent-ils ?
A la pause pipi, je suis montée à l’étage du bus, vu que je ne peux pas fermer l’œil, j’ai retrouvé mon Binôme du Désert, j’ai aussi rencontré les 3 hôtesses AF qui courent pour leur association, les Fly Angels (avec une Arzelle aussi déchaînée que je suis claquée). Après un arrêt imprévu car le bus sent le chaud, on repart…
Allons nous enfin parvenir à cette ligne de départ après autant de péripéties ?
Pour ne rien rater des prochaines publications pensez à télécharger l’application Run, Fit & Fun ici !