C’est toujours passionnant d’écouter et de découvrir les chiffres compilés de l’année écoulée publiés par Strava. Très souvent cela permet à nous journalistes qui travaillons au plus près du terrain d’avoir ou non la confirmation d’un sentiment, d’une sensation pas toujours facile à confirmer. Certes tout le monde n’est pas sur Strava mais le nombre d’inscrits permet d’avoir des conclusions nettement plus fiables qu’un sondage effectué auprès d’une centaine de personnes, aussi représentatives soient elles…

Pas de doute le défi « marathon » fait toujours envie et la France n’est pas en reste ! Cela confirme les bons chiffres d’inscriptions de cette année avec dernièrement un Nice Cannes qui retrouve des couleurs ou un Beaujolais qui fait le plein, sans mauvais jeu de mot… J’avoue que je voudrais bien récupérer les moyennes d’âge pour voir si oui ou non, on a un effet « Marine Leleu » (pour ne citer qu’une des influenceuses sportives les plus connues) sur les inscriptions des 20/30 ans. Je vais demander en tout cas !

On peut voir dans ce chiffre deux infos… La première c’est qu’aujourd’hui, même une activité loisirs que l’on pratique en vacances fait l’objet maintenant d’un suivi de la part des pratiquants. Même en vacances on tient à enregistrer « ses perfs ». Mais cela confirme aussi que cette activité loin d’être la plus écolo du monde continue à intéresser les sportifs, et il suffit de voir le taux de réservation des stations pour Noël pour s’en convaincre.

Restons sur le côté écolo… Pas de doute, les français voyagent toujours pour leur pratique sportive mais force est de constater que pour la plupart, ça reste dans des pays frontaliers facilement accessibles en transports en commun sans avoir besoin de prendre l’avion. Les USA restent tout de même avec certainement les marathons de NY, Chicago et Boston une destination toujours prisée.
Mais on peut noter que les français sont plus nombreux à avoir joué à domicile, puisque seuls 25 % des utilisateurs ont enregistré une activité hors de l’Hexagone cette année. A l’inverse, la France est le pays dans lequel les visiteurs étrangers ont effectué le plus d’activités sportives. Elle se place ainsi sur la première marche du podium devant l’Espagne et l’Italie. La course à pied est le 3e sport le plus pratiqué par les étrangers lors de leur visite dans l’Hexagone (après le vélo et la marche/randonnée). Une activité qui permet de lier l’utile à l’agréable, puisque Paris et son musée à ciel ouvert, sont la zone géographique dans laquelle les touristes courent le plus.
Paris décroche également la place de 9e ville la plus visitée pour la course à pied à l’échelle mondiale. La capitale est suivie par la Haute-Savoie et les Alpes-Maritimes, régions de trail par excellence. Les étrangers ne sont pas les seuls à aimer la Savoie, puisque la région est également la destination la plus populaire pour les utilisateurs français qui ont téléchargé des activités Strava ailleurs que chez eux. Allez j’ose l’écrire et tant pis si je me fâche avec beaucoup de monde mais il y a de grandes chances que cela illustre l’effet UTMB sur les traileurs du monde entier.


A trop fréquenter Casquette Verte, je m’intéresse de nouveau à Paris ! Dans la capitale française – qui fait partie des 1 500 agglomérations collaborant avec Strava Metro pour améliorer l’infrastructure cyclable – les déplacements-transports se sont largement multipliés par rapport à 2019. Cette croissance significative est largement consolidée par la part de femmes. 97% d’augmentation des déplacements-transport à Paris en 2022 (vs. 2019), ce n’est pas rien ! Les Françaises sont 152% plus nombreuses à enregistrer des activités de commuting en 2022 (vs. 2019). Elles contribuent largement à l’excellente croissance enregistrée à Paris cette année.
8h du matin, c’est l’heure à laquelle débutent les trajets domicile-travail à Paris. Soit une précieuse heure de sommeil en plus qu’à Londres, où les déplacements se font aux alentours de 7h. Mais les londoniens sont aussi rentrés chez eux plus tôt que les parisiens, ceci explique surement cela. Mai est le mois du commuting à Paris , c’est la période à laquelle Strava enregistre le plus de trajets domicile-travail. 68% des activités de vélo enregistrées à Paris en 2022 sont des trajets de vélotaf. Comme à Londres, elles représentent plus d’un tiers des sorties effectuées à vélo. Mardi et mercredi sont les jours plébiscités par les utilisateurs Strava pour se rendre sur leur lieu de travail à vélo. Il faut croire que le lundi matin c’est toujours plus compliqué et que la tradition du jeudi soir festif (c’était comme ça de mon temps… les diners entre collègues, pots de départ et j’en passe étaient toujours organisés le jeudi, le vendredi étant réservé aux déplacements pour rejoindre la maison de campagne 😂. Oui bon j’exagère mais vous avez compris ce que je voulais dire) entraine qu’on privilégie un autre mode de transport pour rentrer chez soi.

Nous sommes beaucoup à avoir entendu parmi les reproches d’Elon Musk aux salariés de Twitter, le manque de présence physique au bureau. Ces chiffres sont là pour conforter ce qui n’est pas du tout une impression. Enormément des salariés cadres sont toujours en télétravail aujourd’hui aux USA. À San Francisco, Washington D.C. et Portland (Oregon), le nombre de déplacements à vélo enregistrés sur Strava reste inférieur aux chiffres de 2019. Le souci c’est que la pandémie a entraîné également pas mal de déménagements de cadres qui ont carrément quitter la ville voir même l’état de leur société. Miami a vu arrivé de nombreuses familles new yorkaises qui cherchaient plus que le soleil, juste à fuir les mesures très strictes qui régnaient dans une ville terriblement frappée par la pandémie. C’était rendu possible par le télétravail… Le souci c’est qu’aujourd’hui, revenir travailler à Wall Street ne semble pas les emballer des masses et on les comprend. Idem sur la côte ouest avec San Francisco. Amusant de constater que même Strava confirme ce que bon nombre de témoignages affirmaient jusqu’alors.

Je termine sur cette infographie que je trouve super intéressante. Sortir en groupe permet d’enregistrer des sorties deux fois plus longues en durée et en distance qu’une sortie solo. Cela se vérifie de manière très nette chez les femmes, pour qui Strava enregistre des durées 22 % plus élevées et des distances 23 % plus longues. On peut y voir du bon et du moins bon… Il faut être lucide, la recherche de sécurité est souvent ce qui anime le choix de partir groupé pour courir, pédaler ou randonner. Du côté des hommes, le constat est le même, avec des durées 15 % plus élevées et des distances 14 % plus longues. En groupe de trois ou plus, les chiffres sont encore supérieurs. En France, Strava enregistre des activités d’une durée et d’une distance 21 % supérieure lors d’une sortie effectuée à 3 personnes ou plus. Au cœur de l’hiver, au mois de janvier 2022, les coureurs qui ont ajouté des activités de groupe sur Strava avaient 78 % de temps d’activité supplémentaire au compteur par rapport à ceux qui avaient couru en solo.
Retrouvez l’intégralité de la présentation ici – Si vous parlez anglais la présentation sur youtube est en ligne ici, accessible au grand public (il existe l’option sous titres français mais attendez vous à des traductions parfois un peu croquignolesques ! J’avoue que je me suis bien marrée devant mon écran)
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