UTMB 2022 – Episode 2 : Casquette verte et moi, les dessous de la collab improbable

Je me suis dit qu’avant le récit de l’aventure, j’allais commencer par le début, à savoir pourquoi je me suis retrouvée à faire le tour du Mont Blanc pour assister Alex alias Casquette Verte. Autant que vous sachiez tout et pour les nouveaux qui découvrent ma plume, autant que vous le sachiez tout de suite, j’adore les genèses des histoires, c’est mon côté « élevée chez les jésuites » qui veut ça !

Pour être parfaitement honnête avec vous, je ne suivais pas Alex spécialement sur les réseaux… J’avais vaguement entendu parler de lui forcément et pas en bien, vous vous en doutez. J’étais allée voir rapidement son insta mais n’étant pas fétichiste de la cuisse poilue et des stats Suunto, ça n’avait pas été plus loin. On va dire que j’ai commencé à m’intéresser un peu plus à lui avec sa victoire sur l’Ultra 01 organisé par un copain, un autre Alex. Tiens, il assure quand même un peu le gamin… Mais de là à commenter ses posts ou à l’écouter sur sa chaine switch, tchit… bref le truc que je n’arrive pas ni à prononcer ni à écrire, il y a un pas que je n’avais évidemment toujours pas franchi. Attention, n’allez pas imaginer quoique ce soit, c’est juste qu’il n’est pas de la même génération que moi, puisqu’il a l’âge de mon fils aîné en plus de porter le même prénom. Moi je suis de l’ancienne génération… J’ai eu un bi-bop comme premier téléphone portable, j’utilisais un minitel au bureau et je sais changer le rouleau de papier dans un fax, ça vous donne une idée du gap qu’il y avait entre nous deux !

Et puis un jour je suis invitée sur une course dans le Jura dans le cadre de mon activité de journaliste. Alors que je vais chercher mon dossard pour courir la petite distance le lendemain matin, il est assis sur un petit muret. Il vient de gagner l’ultra que j’ai suivi comme journaliste. Et là je découvre quoi… Je découvre que monsieur est en train de fumer tranquillement une clope ! Nan mais ça ne va pas la tête ? Hors de question de laisser passer ça. Je lui tombe presque dessus, je crois que j’ai commencé par lui faire la morale en le menaçant de lui envoyer les pires photos de poumons pourris de ma collection. J’ai bossé à la Ligue contre le Cancer pendant des années, donc à ce niveau-là je suis équipée ! Il m’annonce qu’il a prévu d’arrêter pour ses 30 ans. Ok… mais je te surveille je te préviens ! Et voilà comment nous nous sommes retrouvés à papoter et à faire connaissance. Et surtout très vite, je comprends qu’il est nettement plus intéressant que ses posts insta.

Je lui propose de l’inviter dans ma rubrique « la personne derrière la photo » dans Jogging International et ses réponses sont tellement intéressantes que pour la première fois, nous allons publier la version longue sur le site du mag (le fameux article à lire ici). Je n’arrivais pas à y aller à la hache ! C’est lors de ces échanges que j’apprends qu’il est contre l’assistance, en mode « moi je me débrouille comme un grand » tout ça tout ça… « euh même pour l’UTMB ? » … « Oui, oui » … « ben c’est totalement con mon gars parce que tu te tires une balle dans le pied face à la concurrence. Avoir des ambitions chrono sur cette course sans assistance, c’est comme la meringue sans double crème… comme les crêpes sans beurre salée… Comme le gigot sans gratin dauphinois… ça n’a pas de sens et pis c’est tout. En grattant un peu j’apprends surtout qu’il n’a pas forcément envie d’embarquer des proches dans l’aventure, peur d’être redevable, peur de leur imposer un truc qui a quand même des côtés super ingrats, ne nous le cachons pas, je le sais je suis passée par là et j’ai moi-même jamais d’assistance sur mes ultras. Mais là on parle d’ambition d’être reconnu un jour comme coureur élite alors il faut commencer par se comporter comme tel.

C’est là que je lui propose un deal : son assistance sur l’UTMB 2022 c’est moi qui la fais. Entre nous aucun affect, nous ne sommes pas amis (à ce moment-là en tout cas), je connais mon sujet, j’en ai déjà fait plusieurs, je suis de toute façon sur Chamonix pour bosser et si au pire ça se passe mal et qu’à Vallorcine j’ai juste envie de lui foutre deux claques en le traitant de « p’tit con, dégage avec ta casquette ridicule et passe chez le coiffeur, c’est ridicule là » avant de le jeter en dehors du ravito, on rentrera chacun chez soi et puis voilà. Vous croyez qu’il a dit oui tout de suite ? Que nenni ! Monsieur a en plus eu le culot d’hésiter ! Mais finalement, il accepte ma proposition, parce qu’il est quand même intelligent le gamin. Le plus drôle pour moi ça va être la réaction des gens et surtout de mon entourage professionnel lorsqu’il annonce notre collab sur ses réseaux. Déjà j’ai découvert qu’en réalité tout le monde le suit ou presque dans notre univers. Ensuite la phrase que j’ai le plus entendu durant la semaine c’est « mais vous vous connaissez ? », comme si parce que je suis journaliste et d’une autre génération, je ne devrais pas connaître d’autres personnes que celles répondant à certains critères qui semblent bien définis dans l’esprit de certains.

Voilà, maintenant vous savez comment je me suis retrouvée à remplir ses flasques à 2h du mat sur un parking sombre devant une salle polyvalente en Italie avec une seule idée en tête : il allait faire un top 20 ou rien ! Parce que bon, il est bien gentil, mais moi j’étais en train de rater le suivi du combat pour le podium cette année dans un bus chauffé qui plus est, alors il avait intérêt à assurer. La suite au prochain épisode, je vous promets on va rentrer dans le vif du sujet… avec les jours qui ont précédé ces 24h de folie !

PS : sinon Alex a peut être gagné la première Lyon SaintéLyon mais moi j’ai été la première femme à la finir en 2010 dans sa première version avec l’aller en off et le retour en on… Eh ouais… je ne fais pas que remplir des flasques, des fois je cours longtemps aussi 😊

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