Avec les années, je pense que vous avez appris à me connaître et surtout à connaître ma curiosité pour les coulisses des événements trail ou running auxquels je participe régulièrement. Avec l’arrivée de deux nouvelles courses dans le circuit UTMB® mais surtout deux destinations qui me faisaient furieusement de l’œil, j’ai eu envie d’en savoir plus sur les hommes de l’ombre, ceux qui ont tracé les parcours.
Philippe pour le Nice Côte d’Azur by UTMB®
Quand on part sur un 100 miles, on imagine déjà une trace idéale, avec un point de départ et un point d’arrivée. Pour nous, déjà deux contraintes : le départ était forcément fixé à Auron et l’arrivée, cela va sans dire à Nice, avec un objectif principal clairement assumé, un maximum de mono traces… ce qui ne facilite pas les choses évidemment.
Le premier tracé est né de ces impératifs et nous étions deux à travailler sur la première mouture puisque je dois remercier mon camarade Sébastien qui connait parfaitement la première partie. Je connaissais plutôt la deuxième, il me fallait donc un partenaire de jeu pour ce projet ambitieux. Première reconnaissance et surtout première rencontre avec les communes traversées, où là nous avons eu la chance de travailler avec des acteurs locaux qui connaissent eux aussi parfaitement leur territoire. Ils nous ont conseillé des variantes plus intéressantes, plus « waouh » pour le coureur. Autant dire que la première trace a subi de nombreuses modifications ! Pour donner une idée du travail que cela implique, nous avons passé une journée entière sur le terrain pour les 10 derniers kilomètres qui finissent à Nice avec les autorités locales pour déterminer le parcours idéal, pour allier là aussi « intérêt touristique » dirons-nous et sécurité des coureurs. Cela permet aussi d’établir le nombre de bénévoles dont on va avoir besoin pour sécuriser tous les croisements par exemple. Rien que cette journée a engendré la modification de 3km de la trace sur les 10 initialement prévus ! Il faut dire qu’arriver dans une ville aussi importante, c’est unique dans le circuit UTMB, surtout que nous serons fin septembre, pas vraiment hors saison. Mais nous voulions absolument offrir une belle fin parce que nous sommes conscients que pour les étrangers (mais aussi évidemment les Français), Nice fait partie de l’imaginaire collectif. Nous nous devions d’inclure les trois corniches sur le parcours. Juste pour vous donner une idée, nous allons devoir mobiliser plus de 200 bénévoles rien que pour la zone de Nice.




Pour les bases de vie et des ravitaillements, nous nous appuyions sur les communes la plupart du temps mais il y aura aussi des ravitaillements sur des cols, et là aussi forcément, ça se complique. Même les « petits ravitos » n’en restent pas moins des ravitos avec toutes les contraintes de logistique que cela implique, pour que les coureurs puissent trouver au moins de l’eau. Il va falloir aussi parfois amener l’électricité pour le chronométrage par exemple. Mais nous avons cherché à limiter au maximum notre emprunte carbone quand même. L’hélico se sera utilisé qu’une seule fois pour le refuge du Ravion grâce au gardien qui a accepté de décaler sa date de fermeture pour nous. Nous allons ainsi mutualiser les rotations avec lui.
Quand la trace est enfin finalisée, commence alors la longue période des demandes d’autorisations… très compliquées à obtenir dès qu’on traverse un parc national évidemment comme celui du Mercantour. Sans parler parfois de certains sentiers que nous allons devoir carrément débroussailler, pour soit les créer de toutes pièces, soit leur redonner vie parce qu’ils sont tombés en désuétudes depuis de trop nombreuses années. L’une des activités les plus compliquées, c’est de retrouver les propriétaires. Comme le sujet est de plus en plus connu, on peut l’évoquer ouvertement : les Français oublient souvent que la nature est très souvent la propriété de personnes comme vous et moi, et que pour avoir le droit de traverser un bout de champ ou de forêt, il faut retrouver le propriétaire et lui demander l’autorisation. Mais notre idée était aussi de créer un tracé qui puisse rester pérenne pour qu’il puisse être parcouru toute l’année lors de reconnaissances par exemple.
J’ai hâte en tout cas d’avoir le retour des participants, élites et amateurs évidemment, et surtout de voir le temps du premier 😊. A mon avis les prévisions sont un peu optimistes… Mais sait-on jamais ! Tout ce que je souhaite c’est surtout voir un maximum de sourires à l’arrivée de gens heureux d’avoir découvert notre si belle région. Et j’espère juste que tous ces petits éclaircissements feront comprendre aux impatients qui réclament une trace dès la mise en ligne des inscriptions que pour la création d’une course, c’est loin d’être évident et que cela ne relève pas du tout d’une mauvaise volonté de notre part.
Le site de la course pour vous inscrire est ici.
Jean Yves pour le Wildstrubel by UTMB®
Notre cas est un peu à part dans le circuit UTMB puisque le tour de Wildstrubel est en réalité un parcours qui existe depuis de très nombreuses années, il était juste tombé en désuétude. En 2010, je l’ai même fait en off dans le cadre de ma propre prépa UTMB et très vite je me suis dit que ça ferait une course parfaite pour faire découvrir la beauté de nos montagnes. Tous les 20km tu trouves une station super connue chez nous, donc pour les bases de vie, rien à chercher, elles sont toutes trouvées. Cela le rend en plus facilement accessibles par la route, ce qui sera à la fois idéal pour l’organisation mais aussi pour les accompagnants. On passe 3 cols mythiques qui étaient déjà connus des romains qui les empruntaient. Ce tracé est tellement logique et tellement historique que franchement c’est à se demander s’il faut même le baliser 😊.




Les chemins sont homologués donc là encore pas de souci et chez nous, il suffit d’annoncer l’évènement, pas de besoin de courir après toutes les autorisations comme en France mais comme je vous le disais, nous ne créons aucun chemin, cela explique aussi cela. Le parcours va être très varié sur finalement peu de kilomètres puisque la boucle fait 108k. D’un côté Cran Montana avec une montagne plutôt sec et minéral, de l’autre, du côté alémanique, un massif très vert, très carte postale avec des champs parfaitement entretenus. Pourquoi avoir choisi ce sens de circulation et non l’autre sens ? Pour des raisons de sécurité en réalité. Ce n’est pas parce que le chemin coule de source, qu’il est facile. Le col de l’Iffigenalp en descente ce n’était pas possible, trop dangereux à gérer, on préférait que les coureurs le montent. D’ailleurs nous avons prévu de sécuriser la zone pour que tout se passe au mieux.
L’année prochaine, nous pouvons déjà vous annoncer qu’il y aura un 100 miles puisque nous allons rajouter une petite boucle en direction de Gstaad. Quitte à faire les stations de ski connues de la région, autant aller jusqu’au bout du concept non en rajoutant une des plus mythiques !
Le site de la course pour vous inscrire est ici.
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