Run : « UN mois avec » Evadict, rencontre avec Clémentine Geoffray

J’avoue, elle faisait partie de celles que je connaissais le moins, ce fut donc d’autant plus un plaisir de découvrir le parcours de Clémentine Geoffray et j’espère qu’il en sera de même pour vous !

Mon CV express

Mes 5 principaux résultats en Trail :
• 11ème aux championnats du monde de trail en 2019 au Portugal, championnes par équipe
• 10ème aux championnats d’Europe de course en montagne 2018 en Macédoine, championnes
par équipe
• Vice-championne de France de trail court à Montgenèvre, 2018
• Vice-championne de France de course en montagne dans le Dévoluy, 2020
• 1ère du 24km du Ventoux, 2019
Mais aussi en kayak !
• Championne de France slalom en junior, 2012
• Championne du monde en descente sprint et classique par équipe (junior), 2011

De l’eau à la terre… Le sport nature coule dans ses veines !

J’ai 27 ans et je pratique la course à pied depuis 7 ans seulement, puisqu’avant je pratiquais le kayak à haut niveau. J’ai même fait partie du pôle espoir de Toulouse. Je ne suis pas vraiment issue d’une famille sportive au sens « compétition » mais plutôt d’une famille « outdoor » au sens large. J’ai le souvenir de randonnées itinérantes avec mes parents sur plusieurs jours pendant nos vacances. C’est vraiment le kayak qui m’a fait découvrir la notion de sport en compétition, et plutôt jeune puisque j’ai débuté à l’âge de 8 ans. J’ai eu beaucoup de chance aussi du côté du club puisqu’on y pratiquait pleins d’activités « outdoor » complémentaires en fonction des saisons : course à pied, ski de fond, VTT… J’ai touché à tout, ce qui t’apprend aussi à vivre dehors en contact avec la nature quel que soit la saison.

Le trail rentre vraiment dans ma vie l’année de mes 23 ans. Après deux ans de non-sélection en équipe de France, par la force des choses on te montre la porte de sortie du pôle espoir où j’étais depuis plusieurs années. Hasard ou coïncidence, souvent la vie fait bien les choses, cela tombe l’année de ma « mobilité » de ma formation, à Sciences Po Toulouse. Je pars alors en stage à Lyon puis à Varsovie où par la force des choses je n’ai pas pu embarquer mon kayak avec moi. Le plus simple pour m’aérer, ça restait de chausser les baskets et c’est ce que j’ai fait. Très vite, ne me voyant pas pratiquer un sport sans rajouter le piment de la compétition et du dossard, je me suis inscrite aux Championnats de France de Trail espoir à St Martin de Vésuvie en 2016 que je gagne. J’intègre alors la Team Espoir « Buff Hoka les Saisies » que dirigeait à l’époque Fred Bousseau que les lecteurs de Trail Endurance connaissent bien. Forcément grâce à ça, je découvre vraiment une nouvelle discipline mais aussi une nouvelle façon de m’entraîner sous la houlette des bons conseils de Julien Rancon.

Je me prends au jeu, mais très vite mon corps manifeste son mécontentement face à ce changement soudain de façon de s’entraîner, surtout les deux premières années. J’ai même développé des œdèmes osseux aux deux tibias. Loin de me décourager, je persévère et ça finit par payer puisqu’en 2018, je suis au départ des Championnats d’Europe de Trail en Macédoine où je finis 10ème en individuel et championne d’Europe en équipe ! Il était loin ce premier dossard à La Ronde des Grangeons, à Ambérieu-en-Bugey, un 16km dont j’avais pris le départ alors qu’à l’époque j’étais licenciée en kayak et pas du tout en course à pied. Pourtant j’avais terminé 5ème, ce qui m’avait valu une récompense d’ailleurs puisqu’ils récompensaient les 5 premières 😉. Cela aurait pu me donner des idées mais à l’époque, j’avoue, j’avais trouvé ça super long… Je trouvais la distance folle même ! Ce qui forcément me fait beaucoup sourire aujourd’hui.

Je n’ai pas de « pire souvenir » quand j’y pense mais plutôt des déceptions… 2018, je rate la qualification pour les Championnats du monde de montagne, ce qui gâche un tout petit peu le résultat final. Mais c’est surtout ma « non-qualification » aux Championnats du monde de montagne toujours en Patagonie qui reste ma plus grande déception à ce jour, parce que j’avoue, comme beaucoup je pense, la destination me faisait carrément rêver ! Aux championnats de France à Méribel cette année-là c’était « un jour sans » à Méribel, mais bon c’est le jeu hein ? On a toutes et tous des « jours avec » et des « jours sans ». C’est vrai que dans notre cas, le souci avec les jours sans, c’est que les conséquences vont souvent plus loin qu’une simple place dans le classement. Mais tout ça est largement compensé par de grands moments riches en émotions comme justement ces fameux Championnats d’Europe en Macédoine où on finit premières par équipe. J’avoue que connaissant le règlement qui veut que seuls les temps des 3 premières comptent, et étant 4ème sur le papier au départ, je ne m’attendais pas à pouvoir jouer un rôle dans notre résultat final. Seulement voilà, ce jour-là ce fut un « jour sans » pour ma coéquipière Christel Dewalle que j’ai doublé dans une descente (Elle finira 23ème) ce qui est toujours une situation un peu paradoxale à vivre. Cela m’a surtout obligé à bien faire attention pour ne pas gâcher la chance qui m’était donnée d’aller chercher notre titre de championnes d’Europe. Pour les Championnats du monde au Portugal l’année suivante, là je retrouve ma 4ème place au sein de l’équipe, et même si j’ai fini, et même si bien entendu c’était un vrai bonheur de participer avec toute l’équipe à ce grand moment, notre place c’est aux 3 premières qu’on la doit, pas à moi 😊. Quand j’y pense tous les souvenirs avec l’équipe de France resteront à jamais graver dans ma tête. Une course qui me fait rêver ? Je crains de ne pas être très originale mais la Diagonale des fous est au sommet de la liste à égalité avec l’Echappée Belle, pour le challenge, la technicité et surtout la beauté des parcours !

Je l’avoue, cette histoire d’équipe Evadict m’a tout de suite bien parlée. Pourtant je sortais d’une année sans « team », par choix. Mais quand Thierry et Olivier m’ont proposé une place au sein de cette équipe de 10 filles, je n’ai pas pu dire non. Le fait d’être assez nombreuses, ça permet déjà de lever un peu la pression que tu pourrais avoir sur les épaules si nous étions 2 ou 3 seulement. Là c’est vraiment la notion d’équipe, le collectif qui est au centre de ce projet et forcément je ne pouvais qu’adhérer au projet. La bienveillance qui règne au sein de l’équipe est assez incroyable en tout cas. Le fait également qu’on soit engagé pour 3 années te permet là aussi d’envisager les choses sur le long terme, ce qui rajoute vraiment encore plus au côté familial de l’ambiance. On nous donne le temps de nos ambitions, de bien préparer nos projets. Et comme en plus les produits de la marque me conviennent vraiment bien pourquoi refuser une telle proposition ? J’ai vraiment hâte en tout cas qu’on se retrouve sur des lignes de départ, dans des stages pour apprendre à encore mieux connaître les filles de la Team Evadict, le premier rassemblement à Lille pour l’annonce s’est tellement bien passé que je ne peux être qu’impatiente de revivre des moments pareils.