Run : Marathon des Sables & Co, du côté de l’équipement

Si vous avez tout suivi, vous vous rappelez sans doute que je dis souvent : la réussite d’un tel défi repose à 50% sur un sac bien rempli, à 30% sur un mental solide et à 20% sur un entraînement physique en béton armé. Et un sac parfaitement rempli cela sous-entend que vous devez avoir tout ce qu’il vous faut, ni trop peu, ni pas assez. Je n’ai pas la prétention de vous donner la solution miracle mais juste un retour d’expérience après toutes les bêtises que j’ai pu faire avant vous.

le couchage.

Le secret repose dans le choix du duvet le plus léger possible, le plus compressible possible et le plus chaud possible. Oui ça existe mais soyons clairs, ça coûte un rein ! J’ai de mon côté fait le choix de m’équiper sérieusement de ce côté-là mais je suis multirécidiviste, j’ai donc largement amorti mon investissement. Et parce qu’on me demande souvent la marque choisie, j’ai un cumulus. Aucun placement produit là dedans, mon modèle n’est tout simplement plus commercialisé mais le X-Lite 200 est celui qui est le plus proche de mon sac de couchage. Surtout n’oubliez pas que de toujours conserver vos duvets à l’air libre !!! Jamais ils ne doivent être compressés lorsque vous n’en avez pas besoin. Ils sont généralement fournis avec un sac prévu à cet effet, utilisez-le. Je lave mon sac après chaque course et il passe au sèche linge avec non pas des balles de tennis comme c’est conseillé ici par le site Snowleader (j’ai toujours la trouille que ça fasse exploser mon sèche-linge !), je me sers des boules à lessive, vous savez ce qu’on nous vend avec les bouteilles pour le dosage ? Franchement je l’ai depuis 2012 et pour l’instant tout va bien même s’il commence à montrer des signes de fatigue.

Une photo collector prise en Bolivie quand je refusais de quitter le confort de mon super duvet !

Reste que tout le monde ne fait pas comme moi… et surtout, tout le monde n’a pas forcément les moyens, l’inscription représentant un vrai bon montant. N’hésitez pas donc à utiliser les réseaux sociaux pour vous faire prêter un duvet le temps de la course. Le mien a fait plusieurs courses sur le dos d’autres coureurs et nous sommes nombreux à nous prêter du matériel. La solidarité n’est pas un vain mot dans ce milieu, utilisez la ! Pour le choix du modèle, les plus légers sont souvent dépourvus de fermeture éclair. Certes, on gagne quelques grammes mais s’il fait chaud la nuit, ce qui arrive aussi, il devient impossible de « sortir une jambe »… Il faut donc bien y penser avant de choisir son modèle. Je parle en connaissance, le mien justement n’en a pas et si je dois le changer, je prends l’option fermeture. Pour le stocker en course, j’ai opté pour des sacs étanches et compressifs de chez Osprey. Ces trucs ont changé ma vie et mon organisation ! Je devais trouver des trucs étanches pour le Jungle Marathon, l’organisation trouvant très drôle de nous faire traverser l’Amazone à la nage avec notre sac sur le dos… Question crash test je crois qu’on peut difficilement faire mieux. Aujourd’hui non seulement ils me servent pour mes courses dans le désert mais pour toutes mes courses de montagne et même mes voyages. J’ai plusieurs litrages et grâce à ça je ne balade pas des kilos d’air dans mon dos 😉.

Pour le tapis, là c’est une question de goût… On a les intégristes dont j’ai tendance à faire partie, à savoir à la dure sans rien, quitte à mal dormir autant savoir pourquoi et avoir un coupable tout désigné… La version intermédiaire avec un tapis de sol premier prix coupé en deux pour avoir juste le dos isolé du sol, qui sera mon choix pour ma prochaine course de ce type, je vieillis moi-aussi… On a évidemment la version grand luxe avec un tapis gonflable qui, comme le duvet coûte lui aussi un rein (du coup, il ne vous en reste plus… ce qui est problématique !). J’ai testé le gonflable petit format, avec des grands trous pour avoir quelque chose d’ultra léger et compact (c’est celui-là). Pour faire court, ça ne sert à rien et ça finit par crever un jour ou l’autre. Evitez-vous cet achat, bien inutile à mon avis. Après, bien sur, il existe ce type de tapis pliable pas cher chez Forclaz qui reste la solution la moins onéreuse et le meilleur rapport qualité prix, mais 400gr quoi… Et il nécessite d’adapter son sac au portage, s’il n’y a pas de liens extérieurs prévus à cet effet. Il y a aussi celui-là, gonflable, un peu plus léger mais de 40gr qui peut faire l’affaire si on s’arrange pour lui trouver une place à l’extérieur de son sac je pense.

Le matériel obligatoire

Pour le matériel obligatoire, en plus d’un sac et d’un sac de couchage donc, il vous faut prévoir :

  • une lampe frontale + 1 jeu complet de piles de rechange
  • 10 épingles à nourrice
  • une boussole à 1° ou 2° de précision
  • un briquet
  • un sifflet
  • un couteau lame métal
  • un antiseptique cutané
  • une pompe à venin
  • un miroir de signalisation
  • une couverture de survie
  • un tube de crème solaire de 50 ml minimum (Tingerlaat vous ne pouvez pas vous trompez)

C’est pour le Marathon des Sables, mais dans l’absolu on est toujours sur le même genre avec parfois des petites spécificités comme le gel hydroalcoolique qui était déjà obligatoire avec Racing The Planet ou une trousse médicale nettement plus important avec le Jungle Marathon.

Voici donc mon petit débrief :

j’ai pour ma part un vrai couteau (un opinel pour ne pas le nommer !) qui est du coup vraiment efficace et utile. C’est bien gentil, les petits couteaux minuscules mais le mien servait à tout le monde sous la tente parce que leur truc minuscule plus léger ne coupait rien. Trimballer un truc léger qui ne sert finalement à rien, c’est toujours trop lourd et puis quand il vous faudra tuer un scorpion ce sera plus utile qu’un cure dent. Oh ça va, je rigole !

J’ai une frontale de qualité pour l’étape longue (une swift de chez Petzl, la nao est trop lourde et n’a pas de sens, on est dans le désert, pas en pleine montagne là). Je trouve qu’un modèle ultra léger comme ça suffit largement. Mais j’ai aussi une petite lampe d’appoint facilement accessible qui me permet de circuler sur le camp la nuit sans réveiller tout le monde avec mon phare mais aussi de pouvoir par exemple changer les piles pendant la longue en toute sécurité. Je ne peux là encore pas vous donner le modèle, Quechua a arrêté de la faire mais si je devais repartir, je prendrais tout simplement une e+lite. Légère, ultra pratique, c’est juste parfait. Evidemment celle-là est rangée dans les poches à l’avant, toujours accessible facilement.

Le sifflet est sur le sac, la pompe à venin le choix est très limité de toute façon, je me demande s’il existe une concurrence à la fameuse seringue verte ! Pensez quand même à lire le mode d’emploi avant de partir, sinon ça ne servira à rien 😉. La boussole et le miroir, j’ai acheté le premier prix au Vieux Campeur… Ils sont rangés dans une pochette que je n’ai jamais ouverte depuis 2011, je la sors juste lors du contrôle du matériel. Dieu merci, c’est balisé et je ne m’amuse pas à sortir de la trace pour jouer les orienteuses d’opérette.

La santé

Pour le kit de santé, c’est là que je la joue le plus léger possible puisque dans ce cas précis, la présence d’un staff à la hauteur (ce qui n’est pas toujours le cas !) sur tout le parcours (des docs remontent en 4X4 ou en quad le long du parcours) permet de partir avec le strict minimum. Je suis fille de médecin mais ce n’est pas pour ça que je prône l’automédication à tout va ! Surtout dans des conditions telles que pour cette course. Vous avez des médecins compétents, des infirmières compétentes, allez les consulter, ils sont là pour ça. Et surtout ne zappez jamais la moindre information médicale. Si on vous demande ce que vous avez pris, dites ce que vous avez pris, vos reins et votre foie vous diront merci !

J’ai bien entendu un kit pour soigner mes ampoules qui se résume à des dosettes de bétadine (2 ou 3), des dosettes d’éosine (les toutes petites quand j’en trouve, aujourd’hui il existe un format spray ou des lingettes aussi, je partirai avec ça), des compresses (2 ou 3 sachets), une seringue hypodermique 1ml et du strap fin type Hypafix pour protéger. Je ne prends pas de pansements spécial ampoules, j’ai constaté qu’ils ne supportaient pas du tout les hautes chaleurs et le sable. Pire, parfois avec le sable ils se transforment en papier de verre… Un conseil donc, si vous voulez absolument les utiliser, pensez à les protéger ensuite par un bout d’Hypafix justement. Attention également aux plis des bandes de protection, qui dit plis dit zone de frottement et d’irritation possible. Etant une fille avec des problèmes de filles j’ai quelques spasfon et deux antidouleurs de base au cas où type Doliprane 1000, même si dieu merci avec l’âge, je vais bientôt pouvoir m’en passer !

Je ne prends rien d’autre sans avis médical et je laisse aux professionnels le soin de me fournir le traitement dont j’ai besoin, si j’en ai besoin. Je ne prends jamais aucun anti-inflammatoires, ceux-ci ayant des conséquences graves sur les reins déjà sans qu’il y ait besoin qu’il fasse chaud… Alors avec une déshydratation résiduelle propre à ce type de course, c’est juste dangereux. Une migraine est aussi un signe avant-coureur de déshydratation, la camoufler avec un anti-douleur ne règle en aucun cas le problème. L’automédication ne doit être l’apanage que des courses où le staff médical est inexistant. Je vais vous faire tout un article spécifique pour les pieds dans une prochaine parution, prévention et traitement des ampoules. Et sur l’hygiène aussi évidemment 😉.

Le sac

Evidemment le MDS propose aujourd’hui le sien que je n’ai jamais testé donc difficile de donner le moindre avis sur le sujet. Je peux juste vous dire que je l’ai trouvé un peu lourd quand j’ai pu le voir en vrai sur le stand de la course à Chamonix fin août dernier. Il y a aussi celui de WAA dont là je peux un peu plus vous parler puisque j’ai testé en son temps le précédent modèle. C’est celui de la photo d’ouverture, j’avais eu un modèle en test juste avant sa commercialisation. Sa principale qualité c’est son ouverture complète un peu comme une valise. Franchement c’est son vrai plus, aucun doute là dessus. Il a aussi de grandes poches qui permettent d’éviter d’embarquer le ventral, ce qui est vraiment un objectif à atteindre : tout faire pour s’en passer quitte à faire des choix tactiques pour alléger ce que vous embarquez. Le système de serrage permet de l’adapter au fur et à mesure de votre course. Je tiens à vous signaler que plusieurs personnes de mon entourage ont eu des soucis de frottement dans le dos. Ce ne fut absolument pas mon cas. Si je vous en parle c’est pour vous mettre en alerte sur cette problématique : un sac qui convient à une personne ne conviendra pas forcément à une autre ! Donc même si ce n’est pas très simple, je vous le concède, essayez autant que possible d’éviter l’achat en ligne. Mieux, essayez de voir autour de vous si vous pouvez emprunter un sac pour faire un petit essai avant de vous équiper. On parle de sac qui coûte en moyenne autour de 200€ quand même ! Pensez aussi à demander autour de vous si on peut vous en prêter un. Là encore mon Enduro d’Oxsitis a fait plusieurs courses sur d’autres dos que le mien. Je ne vous apprendrais rien en vous disant que la marque qui a l’offre la plus complète c’est Raidlight. Ses sacs ont totalement bouleversé l’univers du matériel spécifique pour ce type de course puisqu’il a tout bonnement créé des sacs qui répondaient à nos besoins. N’oubliez pas une chose importante également, vous pouvez customiser vos sacs en allant voir une couturière si jamais vous ne savez pas manier l’aiguille. Dès que vous parlez avec des coureurs élites vous découvrez vite qu’ils ont sur le dos un modèle qui a été customisé pour eux, pas forcément par la marque d’ailleurs mais tout simplement par Belle Maman qui a ressorti sa Singer préférée. J’ai fait en son temps customisé mon Raidlight pour rajouter des sangles extérieures et j’avais remplacé mon ventral beaucoup trop gênant par une petite pochette. Je suis aussi déjà partie avec une ceinture de trail classique en complément.

Vous en trouverez d’autres marques sur le marché et pour vous rassurer sachez que j’ai un jour fait une course du type MDS avec un sac grand public acheté moins de 40€ dans une célèbre enseigne de matériel de sport sans aucun souci à déclarer. Il n’existe plus mais c’est celui-là qui s’en rapproche le plus. J’avais rangé le duvet à l’extérieur dans la poche filet qui normalement sert à accueillir le casque. Et je rangeais les gourdes sur le côté. Pour le Jungle Marathon, je suis partie avec le Tempest d’Osprey. Il me fallait un truc super confortable et surtout super résistant parce que la nature là bas est plutôt hostile… Il est rentré sans un accroc ! Et surtout s’est révélé super confortable. Là encore j’avais rajouter une pochette et c’est passé nickel. Vous avez aussi l’Octane 25 de Camelback que je vous ai présenté ici et qui devrait m’accompagner sur mon prochain ultra désertique à coup sûr !

Flasque ou bidon telle est la question… Perso comme beaucoup je suis passée aux flasques parce que c’est ce qui correspond le plus à mon sac perso mais attention je tiens à soulever un point important : on parle de courses en autonomie qui durent plusieurs jours. On le sait tous les flasques sont plus fragiles que les bidons, moins encombrantes certes mais plus fragiles quand même. Se retrouver avec une flasque qui fuit dans le désert… Comment vous dire… Donc si vous choisissez cette option, pensez à toujours en prendre une de secours dans votre sac pour avoir un plan B. Certes, ça fait un peu de grammes en plus mais franchement prendre un tel risque vaut bien les 50 gr de plus.

Question litrage, puisque c’est comme ça que l’on détermine la taille, sachez qu’un « 20 litres » peut, et même, doit être suffisant. Et je ne parle même pas du Half MDS où là c’est une évidence, vous devez être à moins de 20 litres. Le meilleur conseil que j’ai pu recevoir dans ma courte carrière vient de Benoit Laval, créateur de la marque Raidlight, spécialiste de ce type d’équipement : « plus tu prendras grand, plus tu emmèneras des trucs dont tu n’as pas besoin ». Et il avait tellement raison ! Cela m’a obligé à faire des choix et sans sacrifier au confort minimum, j’arrive à pourtant partir plus léger. J’arrive aussi à me passer de ventral qui me gênait beaucoup trop mais c’est à vous de voir en fonction des réglages. Concrètement, mes sacs pesaient entre 6kg680 et 6kg800 pour mes deux MDS sans l’eau. On avait une fusée de détresse à l’époque plutôt lourde, du coup je pense que cela s’équilibre avec la balise et les désormais célèbres « sacs à caca » ! Et je tiens à le préciser, je pars pourtant avec une brosse à cheveux et une vraie brosse à dents 😉. Suite au prochain épisode très prochainement, on parlera fringues et chaussures, un vrai article de fille !

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