Fun : Mon premier Mont Blanc à Chamonix… Le Marathon, pas celui de la pâtisserie !

Lorsque l’organisation du Marathon du Mont Blanc a annoncé cette semaine le changement de lieu pour l’arrivée, cela m’a tout de suite embarquée dans une petite phase nostalgie… Ce marathon fut mon premier trail de montagne, celui qui m’a fait tombée amoureuse du lieu. J’ai cherché à retrouver le récit que j’en avais fait et après quelques galères (il est de 2009 !!!), j’ai fini par le retrouver et là stupeur et tremblements… Il ne correspond finalement pas vraiment au souvenir que j’en ai aujourd’hui.

Si j’ai décidé de le partager tout de même c’est que cela m’a fait déjà réalisé qu’écrire à chaud n’est finalement jamais une bonne idée. C’est comme se précipiter sur un gâteau qui sort du four, on se brûle… Aujourd’hui, si vous me demandez d’évoquer ce marathon il me reste que peu d’images finalement mais la plus forte reste celle de l’arrivée, face à cette montagne majestueuse dont je ne vais plus avoir qu’une seule obsession : tenter d’en faire le tour encore et encore… et même un jour grimper au sommet pour si là haut la vie est plus belle. Chamonix est vraiment une ville à part dans ma vie personnelle, j’y ai vécu tellement de choses que je pourrais sans souci un jour en écrire un livre… Pour moi, Chamonix est là où tout commence et tout finit, et l’histoire commence ici.

Introduction

Alors voilà il faut bien que je me décide à l’écrire ce compte rendu… Depuis dimanche soir et même pendant la course pour être franche, je pensais à ce que je pourrai vous raconter, comment vous parler de ce que j’ai vécu ce jour là sans vous affoler, sans passer pour une cinglée d’être aller vivre ça avec un niveau d’amateurisme qui mériterait un prix ! Tout avait pourtant bien commencé : arrivée samedi à Chamonix, Cunégonde la GPS avait pour une fois été sympa avec moi et m’avait emmené directement à mon hôtel. Déjeuner avec Basilio, un ami qui fait partie de la bande des « Courir le monde » à qui je dois mon arrivée triomphale au Mont Saint Michel en mode « applaudissez-là, encouragez-là, elle est marathonienne ! » et son ami Peter qui vient de finir le 10 km. Nous filons pour encourager la fille d’un autre membre de notre petite communauté, venu en famille de Majorque pour l’occasion. La petite est prometteuse et finit 4° féminine. Nous immortalisons ce moment avec une photo où rayonnante elle porte sa médaille et mon diadème prêtée pour l’occasion parce que oui à l’époque j’aime porter un diadème quand je cours ! Je vais retirer mon dossard et je retrouve une partie de la fine équipe qui va courir avec moi le lendemain. Tout le monde est « chaud bouillant » prêt à en découdre même si certains jouent au concours du plus blessé… On dirait des garçons dans une cour d’école : « eh regarde mon bandage, il est plus grand que le tien », « non c’est pas vrai, c’est moi qui ai le plus grand d’abord»…

Je m’éclipse discrètement sous le prétexte de retourner à mon hôtel alors qu’en fait j’ai repéré un glacier et c’est avec une triple que je pars le cœur léger (parfum Mont blanc à savoir meringue crème de marron, café et ananas pour éliminer les graisses, c’est hyper important d’éliminer les graisses). Le soir, la pasta party va être un grand moment : l’équipe a décidé de commencer à fêter mon anniversaire et c’est couverte de cadeaux que je repars me coucher. Entre le paréo rose brodé de tortues, la grenouille magique que si tu l’embrasses un prince charmant apparaît, les calissons de ma copine la Tortue, les gâteaux alsaciens, le livre dédicacé par toute l’équipe, j’ai le droit à un cadeau très spécial de Basilio. Ayant appris que j’avais perdu ma médaille du marathon de Paris (le dernier de mes 7 marathons sur 7 continents… la boulette !), il en a récupéré une par je ne sais quel miracle et c’est dans une jolie boite rouge comme un bijou que je la reçois. Bref que du bonheur… J’aurais du me douter que cela n’allait pas durer…

Chapitre 1 – Mais qu’est-ce que je fous là ?

Nuit sans problème, j’ai préparé toutes mes petites affaires, programmé mon téléphone pour qu’il sonne à 5h30 et bien sur je me suis réveillée à 5h28 toute seule comme une grande. Hagarde je me dirige vers mon gatosport citron que j’avale consciemment, je prends une douche histoire de me réveiller et je m’habille. Tout se passe trop bien jusqu’à ce que je découvre que non, je ne suis pas enceinte et encore moins ménopausée : j’aurais du m’en douter ! Après avoir pesté contre ma dure condition de femme avec une endométriose capricieuse, je me rassure en me disant qu’un jour je serais Master 4, que la nature me foutra enfin une paix royale et que ces messieurs qui me narguent tellement aujourd’hui auront à gérer leur prostate, perdant ainsi de précieuses secondes… Faut bien une justice en ce bas monde !

Je suis prête en quelques minutes, ce qui ne me ressemble pas, je teste mon diadème en courant dans la chambre (heureusement pas de vis-à-vis !), tout a l’air de tenir. Je descends à la réception où on me prépare un thé que je déguste sous l’œil quelque peu perplexe des quelques coureurs déjà dans le hall. Faut dire que je fais tache dans le paysage ! Avec ma jupette, mon t-shirt rose qui pète avec des paillettes, mon diadème, je ne fais pas très professionnelle. Je commence à comprendre que le Mont Blanc ça commence peut être aussi par un M mais ce n’est pas le Médoc… Je pars la fleur au fusil vers le départ avec mon petit sac orange donné par l’organisation dans lequel j’ai glissé ma St Yorre pour la récup, ma brosse à cheveux pour me recoiffer à l’arrivée, une petite robe pour me changer, manque que la trousse de maquillage mais je connais ma tête à l’arrivée d’un marathon et franchement ce n’est pas le maquillage qui peut faire quelque chose… A ce stade cela relève de la palette graphique, même un filtre insta n’arrivera jamais à camoufler le bazar ! Bref, pas vraiment le sac d’une personne qui va courir le marathon du Mont Blanc, mais à l’époque je n’ai aucune idée de ce que je vais affronter.

Tu la sens l’amatrice là ?

Je fais mon petit tour, papote un peu, retrouve quelques copains et là je réalise enfin que je me sens très légère… Tu m’étonnes, la gourde dans ma ceinture de trail (je ne connaissais pas du tout cet accessoire qu’on appelait sac de trail !) est vide ! En plus d’avoir oublié de prendre avec moi les super sachets de poudre magique « qui me promettaient une source d’énergie d’une efficacité exceptionnelle même dans les efforts intenses ». En agissant rapidement et de façon progressive, elle devait maintenir une excellente stabilité de la glycémie, gage d’efficacité maximum et contribuer à booster mon énergie. Autant dire que je suis dépitée ! Comment allais-je faire ? Je me rassure en me disant que de toute façon je pourrai au premier ravitaillement, faire le plein et qu’il n’est même pas encore 7h du matin, la chaleur étouffante n’est donc pas au rendez vous. Ce qui me laisse perplexe ce sont les autres coureurs autour de moi. Je suis entourée d’hommes pour la plupart (nous n’étions que 150 femmes environ pour plus de 1300 participants) sacrément équipés. Entre les chaussures qui ont l’air d’avoir déjà vu le loup et des bâtons type marche nordique, je me trouve quelque peu dépitée avec mon diadème…Je suis mes deux camarades de jeu sur la ligne de départ, bien décidée à tenir le rythme. Oh la gentille naïve que voilà… Je les perds au bout d’à peine plus un kilomètre. Je suis donc déjà toute seule, perdue au milieu de ces coureurs tous armés de leurs bâtons. Freud serait là, il y verrait sûrement l’expression d’un symbole phallique, entre ceux qui en ont des longs, d’autres des télescopiques… Je sais que je dois gagner du temps sur ce tronçon, tout le monde m’a prévenu, « les 17 premiers kilomètres sont importants, c’est là que tu gagneras du temps ». Alors je cours à un bon rythme il faut le reconnaître même si très vite des montées ralentissent tout le monde et moi la première (c’est une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître où je savais courir…). Mes jambes me rappellent très vite que je leur ai imposé un rythme d’enfer ces derniers temps. Elles sont lourdes, pas du tout décidées à faire ce que je leur demande. Je sens très vite que ce marathon va être un enfer mais à qui me plaindre, je l’ai bien cherché non ?

Chapitre 2 -Du coca, alléluia !

Le premier ravitaillement n’est toujours pas en vue et je peste après moi. 10° marathon et je pars sans eau, non mais je ne vais pas bien des fois… Le 5° km passe, puis le 6° et toujours rien. Là je comprends que je vais payer cher mon amateurisme et ma méconnaissance totale de la course. Par principe, je n’étudie pas le parcours comme une folle avant de partir, je veux la surprise. Ah ben ça pour une surprise, c’est une surprise : le premier ravitaillement est au 10° (ben oui c’est un trail greluche, pas un marathon du route !) et j’ai déjà la gorge sèche… Je suis furieuse après moi, je me retrouve dans une situation totalement stupide pour une fille qui a le culot de donner comme conseil aux autres de bien boire et qui n’est pas foutu d’appliquer ça à elle-même. A l’arrivée dans un petit village, quelques spectateurs sont là, j’aperçois une jeune femme avec une grande bouteille d’eau. Immédiatement je m’arrête et lui demande quelques gorgées. Elle me tend volontiers sa bouteille et me rassure : le ravitaillement est là à quelques centaines de mètres. Je repars de plus belle et prépare ma gourde pour la remplir. A peine arrivée, je me jette sur les gobelets que je vide histoire de repartir armée cette fois-ci. Le fait d’avoir de l’eau me rassure et me redonne la pêche. J’ai l’impression d’aller mieux, d’avoir des jambes qui se réveillent et mon rythme s’en ressent immédiatement. Je gambade allègrement, un peu déçue il faut bien le dire par l’ambiance qui règne sur cette course. J’ai beau essayer de papoter, rien, aucune réaction. Je cherche des visages connus mais personne à l’horizon. Au 17° km je finis par entamer la discussion avec Laure, charmante brunette qui gambade bien elle aussi. Pourtant quand je lui demande si tout se passe bien, elle se plaint d’une ampoule qui la fait souffrir et là je réalise : j’ai oublié mes pieds ce matin !!! Non je ne suis pas la femme qui valait 3 milliards et je ne change pas de pieds en fonction de la journée qui je vais passer… J’ai oublié de me tartiner les pieds de crème anti frottement, de mettre mes pansements pour protéger mes doigts de pied fragiles, bref c’est la catastrophe !!! Je trouvais aussi que je m’étais préparé rapidement ce matin…Je n’ai en plus aucune excuse, j’avais le temps et je visualise encore très bien ma petite trousse qui me suit partout consciencieusement posée à côté de ma tenue. C’est seulement la deuxième fois que je porte ces chaussures. Je les ai inauguré sur le trail des gendarmes et des voleurs du temps, ma seule sortie longue format trail. C’est clair que Limoges rime avec dénivelé, quelle riche idée… Je vous jure quand je me relis, je me fais pitié ! Il n’y a plus qu’une chose à faire : prier !

Nous arrivons au 2° ravitaillement et je laisse Laure se diriger au poste de secours pour récupérer des pansements. Pour ma part je vais faire un truc que je n’ai jamais fait, je me précipite sur un verre de coca. Il est 9h à peine du matin et le seul truc qui me fasse follement envie c’est cette bouteille rouge qui pourtant ne m’attire qu’à l’arrivée d’un marathon. Je n’ai jamais testé ça pendant une course et je n’en bois jamais dans la vraie vie mais je sais que pas mal d’amis « ultra » carburent avec et le supportent bien. De toute façon, j’en ai envie et je me dis que mon instinct doit savoir ce qui est bon pour moi… Et là j’entends « ah super vous êtes là, je vais prévenir mes collègues du premier ravito ». Euh comment ça je suis là ? « ben oui ils nous ont prévenu qu’il y avait une princesse et ils s’inquiétaient de savoir si vous alliez tenir jusqu’à nous ». Sympa… Pas de doute, pour tout le monde j’ai l’air d’une touriste 😂.

Les Posettes et tout de suite la vie est plus chouette !

Je repars de plus belle profitant de la grande montée qui s’annonce pour appeler mon mari pour lui dire que je vais mieux. Oh, ce sera de courte durée !!! La descente vertigineuse qui s’annonce va entraîner un point de côté chez moi qui m’inquiète. Cette douleur vrille dans ma poitrine et je me vois déjà avec un pneumothorax, Georges à mon chevet nu sous sa blouse blanche tentant de me réanimer en me faisant du bouche à bouche. Quoi il est pédiatre dans « urgences » ? Comment ça l’effet rajeunissement « course à pied » ne me fait pas passer pour une ado de 14 ans ? Docteur Mamour alors ? Ah non mince… Il est neurochirurgien… Bref, revenons à mon marathon. Ce qui est rageant, c’est que cette douleur m’empêche d’aller à fond les ballons, je suis obligée de ralentir pour pouvoir respirer à pleins poumons. Laure me double en m’encourageant et continue son petit bonhomme de chemin. C’est là que je vais complètement décrocher de cette course. Je n’y suis pas et rien n’y fait, je n’y arrive pas… Je regarde mes mains, elles ont doublé de volume, remerciant le ciel d’avoir oublié de remettre mes bagues après l’étalage en règle de l’écran total. Heureusement, il y a des petits bonheurs que l’on connait tous bien : les fontaines, les petits torrents dans lesquels je plonge mes bras et mes jambes avec délectation, les encouragements des personnes présentes heureuses de voir arriver une fille tout sourire. J’ai le droit à des « vive la mariée » masculins généralement corrigés par leur femme « mais non c’est une Barbie princesse !!! ». Je m’amuse à écouter les gens parler. A un moment j’entends un homme dire à son compagnon de route devant moi : « ben tu vois là pour m’achever, faudrait qu’il y ait un homme qui me double, genre déguisé, en jupe… je crois que je ne supporterais pas ! ». Alors évidemment j’accélère, je le double et je lui dis : « et si c’est une blonde qui le fait ? Ca te fait quoi ? ». Soyons honnête, bon joueur, il a bien rigolé !

Chapitre 3 – L’arrivée au paradis interdit !

C’est terrible parce que cette course je vais la faire dans un état second, personne ne parle vraiment, j’ai le sentiment que tout le monde souffre plus ou moins et reste enfermé sur soi-même. Pourtant nous marchons tous et nous pouvons donc tout à fait parler. J’ai le sentiment étrange que tout le monde attend le haut de la côte, le bas de la descente en se disant : «ça y est c’est toujours ça de fait ». Je vois les minutes qui passent, les heures même en ayant cette impression étrange que cela ne va jamais finir. Dès que je peux trottiner, j’en profite histoire d’avoir l’impression de récupérer mon corps. Je ne regarde pas vraiment le paysage, juste devant moi. Faut que je vous avoue quelque chose aussi : j’ai le vertige ! Vous me direz : « mais qu’est ce que tu es allée faire dans cette galère ? ». Je sais que ce n’était pas raisonnable mais j’aime lutter contre mes démons et celui-là m’énerve au plus haut point. Enfin c’est collée à la paroi que j’avance, pas du tout décidée à regarder en bas la beauté de la vallée ! Ah ça personne n’a besoin de me dire « à gauche », je ne fais corps avec la pierre.

38ème km, j’aperçois Olivier, un ami qui est là assis sur un rocher. En quelques secondes, je vois ses genoux abîmés et son teint qui aurait bien besoin d’un coup d’autobronzant. Je m’arrête quelques instants et je lui propose de l’attendre. Nous redémarrons ensemble mais je sens que ce n’est pas ça. Je le regarde inquiète et je lui demande : « tu ne vas pas abandonner dis ? ». Plus tard il me dira que cette phrase l’a tenu jusqu’au bout finalement. Il ne va quand même pas lâcher le truc alors que Barbie finit quand même ! A 500 m du dernier ravitaillement, je le lâche mais je sais qu’il va y aller. Là bas, l’attend sa famille et de quoi se restaurer. Il reprendra des forces et finira d’ailleurs 5 min après moi.

Je sais qu’il me reste un peu plus de deux kilomètres qui vont durer une éternité ! Alors que le parcours est beaucoup plus roulant, les gens marchent. Je cours un peu et je rigole en regardant mon GPS : 7km/h !!! Tu parles d’une course !!! Un ruisseau coule à un km de l’arrivée et je sacrifie mes dernières réserves d’eau pour remplir ma gourde. Je vais finir en m’arrosant régulièrement les bras et les jambes de cette eau glacée miraculeuse. Pourtant, j’ai encore un peu d’énergie. A quelques centaines de mètres de l’arrivée un petit groupe de spectateurs est là sur le bord et nous encourage. Voyant mon pseudo dans le dos, un monsieur me dit : « allez Barbie, Ken t’attend à l’arrivée ». Je lui réponds que cela m’étonnerait parce Ken il est à la maison et qu’il garde les enfants. Les femmes qui l’accompagnent se mettent à crier leur contentement laissant le pauvre monsieur quelque peu perplexe. Du coup je lève le poing au ciel et hurle : « girl power les filles !!! ». C’est sous les hurlements en délire des femmes que je repars de plus belle… J’ai déclenché une ambiance Tour de France… Forcément vu le nombre de femmes qui attendent leur traileur de mari 😉.

L’arrivée est là enfin et comme prévu mes copains sont là frais et dispos pour me faire passer la ligne comme une championne. Ce qui est vraiment bizarre c’est finalement le public assez restreint par rapport à un marathon comme Paris. Le lieu limite forcément l’accès, nous sommes surtout entre coureurs. Presque pas de bruit, ce silence pesant continue. Je passe la ligne et je fonce vers le ravitaillement avaler mon verre de coca bien tiède… Je vais récupérer mon sac et je fonce vers les toilettes : 6h40 sans faire pipi je mérite un titre dans le Guinness des records moi ! Je me pose quelques instants au soleil en attendant que les petits camarades de jeu arrivent les uns après les autres. Le ciel est bleu électrique, le Mont Blanc est là juste en face de moi, sans le savoir cette image, cet instant va totalement influencer le reste de la vie de traileuse. Mais sur l’instant, je pense juste à rentrer, parce que bon disons les choses, je pue. Olivier vient d’arriver lui aussi et c’est tous les deux que nous allons nous diriger vers le téléphérique. Hors de question pour moi de prendre ce truc toute seule ! J’ai l’impression d’être au bout de ma vie.

Pourtant un peu plus d’une heure après mon arrivée, je suis bien entendu devant le glacier en train de commander une triple (caramel, passion, ananas) et je me pose sur la petite fontaine juste à côté pour réfléchir et analyser ce qui vient de se passer. Je me demande si le côté trop technique de ce type d’épreuve n’a pas été fatal à ma spontanéité vis-à-vis de ce sport. Le trail comme les gendarmes et les voleurs du temps est accessible à tout le monde, on patauge dans la boue, on marche un peu mais le plaisir reste là. Dans ce type de course de montagne, il faut être trop concentré à mon goût, attentif à tous les cailloux, racines et autres pièges qui peuvent se révéler dangereux. L’idée de me blesser m’a hantée à tout instant. Pourtant à aucun moment je n’ai envisagé d’abandonner, à aucun moment j’ai été vraiment mal. Je finis avec une petite ampoule de rien du tout au pied gauche et quelques courbatures dues au travail de muscles habitués au repos d’habitude. Plus dingue encore, j’ai claqué un 6h40 qui restera vous vous en doutez mon meilleur chrono « for ever » sur cette distance et sur ce type de course.

Epilogue

Je ne le sais pas encore mais cette course a planté une graine, une petite graine qui va devenir une grosse plante sauvage, pas du tout disciplinée que j’ai beau arracher, elle repousse toujours… Marathon, KV, Trail des Aiguilles Rouges, UTMB, MCC, OCC et j’en passe. Toujours aujourd’hui, je n’arrive pas à expliquer pourquoi je m’entête à y retourner encore et encore alors que franchement je n’y ai pas que de bons souvenirs, croyez moi ! Sportifs ou perso, j’y ai vécu tellement de déceptions que je ne les compte plus. Il faudrait un jour que je consulte un psy pour enfin comprendre mon lien étrange avec Chamonix.

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