Run : Ultra Trail des Montagnes du Jura, à moi de jouer ! (Episode 2)

Après avoir passé plus de 24h à regarder les autres courir, forcément ça ne pouvait que me titiller… C’est un peu à l’arrache que je m’inscris sur le petit format, La Lynx, un 23km largement suffisant pour la fille absolument pas entraînée que je suis, mais ce n’est pas comme si j’avais l’habitude !

J’avoue que ce qui a achevé de me convaincre de me lancer, c’est l’horaire vraiment très confortable du départ. 10h du matin… Le bonheur absolu s’il en est, je vais pouvoir prendre mon petit déjeuner tranquillement sans me presser. D’autant plus que j’ai la chance d’avoir une gentille « chauffeuse » pour m’emmener sur la ligne de départ et ainsi éviter d’avoir à prendre la navette. Encore merci Charlotte !

Question équipement, j’ai décidé de la jouer prudente en enfilant un legging (un vieux skins que j’économise depuis des années, les vieux savent, enfin les vieilles n’est-ce pas Valérie ? 😉) sous ma jupe Compressport. Apparemment les tiques sont vicieuses dans le Jura (poke Xavier…) et j’ai déjà assez de soucis de santé sans en plus me rajouter une maladie de Lyme si compliquée à diagnostiquer. J’ai mis un t-shirt Odlo manches longues parce que j’ai peur d’avoir froid et parce qu’on annonce de la pluie pour la fin de matinée. J’ai ma super veste hors de prix de chez Gore mais tellement bien, un sac Camelbak en test sur le dos et des Cimalp tout autant en test aux pieds. J’ai oublié une ceinture porte dossard qui m’oblige à faire des trous dans mon t-shirt alors que j’ai horreur de ça mais surtout, alors que j’arrive sur la ligne de départ ma Coros vibre pour m’annoncer qu’il me reste 10% de batterie. Eh merde… C’est le souci quand tu as une montre qui a une telle autonomie que tu oublies aussi de la recharger. Je suis d’autant plus furax que j’ai pris mon chargeur avec moi évidemment mais que j’ai juste oublié de la brancher pendant que je regardais la veille « Echappées Belles ». Le souci c’est que je suis sensée surveiller mon cardio comme le lait sur le feu… De toute façon, là je suis coincée, je le lance en espérant qu’il ne me lâche pas de suite.

Le parcours est relativement simpliste : on monte et on descend avant de remonter un petit coup évidemment parce que ce serait trop facile de nous faire rentrer à Métabief directement. 1000 de D+ pour 23km, ça devrait le faire. Je n’ai pas pris mes bâtons volontairement, j’essaie de m’en passer quand la distance est inférieure à 40km. Un truc que j’avoue ne pas avoir prévu, c’est le caractère relativement roulant du parcours. Il n’y a pas de passages techniques au sens où on l’entend souvent, c’est d’autant plus frustrant quand, comme moi, tu manques sérieusement d’entraînement. J’essaie de courir autant que possible, même si le mot courir ne correspond pas vraiment à mon mode de déplacement… Trottiner serait plus cohérent. Je prends quelques photos, quelques vidéos. Ravito en mode formule 1 parce que j’ai quand même pensé à prendre de quoi manger. J’essaie d’aller aussi vite que je peux sans quitter mon cardio qui semble ne pas vouloir me lâcher.

C’est assez rare pour être signalé parce que ce n’est pas dans mes habitudes, mais je suis vraiment restée dans ma bulle pendant toute la course pour ne pas me disperser. J’ai évité d’essayer de suivre des personnes trop rapides pour moi, et comme je n’ai pas vu de personnes en difficulté non plus, je n’ai pas eu à ralentir pour m’adapter à leur rythme. Je n’ai que deux obsessions : maintenir mon cœur dans la bonne zone et profiter un max des paysages. Attention scoop (je sais vous n’êtes pas prêt !) : le Jura ce n’est vraiment pas les Alpes. Ouais c’est dingue… Moi-même je ne m’en remets pas d’avoir écrit un truc pareil ! Je retrouve un truc que j’adore : les petits murets mousseux à souhait. J’ai une vraie passion pour ces murets qui me donnent l’impression je ne sais pas pourquoi d’être dans le « Seigneur des Anneaux ». Une descente de malade où je me prends pour une coureuse et paf le mur… Nan mais sérieux ? Vous voulez m’achever c’est ça ? Allez, c’est reparti pour les mains sur les cuisses, le nez sur le cardio, régularité, souffler, ne jamais s’arrêter même si un caillou te tend les bras généreusement.

Je commence à entendre le speaker, on commence à croiser des spectateurs, ça sent la lignée d’arrivée à plein nez ! Et parce que le ridicule ne tue pas, je me mets à accélérer comme si ma vie en dépendait. Un petit sprint plus tard, je suis finisheuse et sacrément contente de ma gestion. Pendant deux secondes je peste, le ravito est vide… Puff, ils abusent quand même, il y a encore quelques coureurs derrière moi, que ce soit sur la Lynx ou sur le marathon. C’est en sortant du sas que je réalise qu’il pleut et qu’évidemment ils ont mis à l’abri la nourriture et les courageux bénévoles sous la grande tente de l’organisation. Je me disais aussi ! Bon j’avoue, un petit pincement au cœur de ne pas avoir une médaille ou un truc souvenir parce que même si j’ai mis un temps franchement moyen, je suis tellement fière de ma course que je me voyais déjà en mode selfie toutes dents jaunies par le thé dehors sur insta !

Voilà c’est fini ! Une douche et je file. Petite surprise et non des moindres, ma Coros a tenu toute la course, j’ai donc bien toutes mes données cardiaques et ça c’est juste génial. J’ai passé un week-end super sympa avec Nadège et Charlotte, qu’elles soient ici officiellement remerciées. Merci à l’organisation et à tous les gentils bénévoles croisés pendant ma course mais aussi pendant mon suivi avec un big up pour l’équipe de Jougne. Et merci à l’équipe de l’office du Tourisme qui s’est occupé de mon accueil. Me loger dans une maison d’hôtes entièrement décorée de tableaux signés de Pierre Bertin… J’ai apprécié le clin d’œil ! (retrouvez l’épisode 1 ici)

Le site de la course est ici

Crédit photo ouverture : Ben Becker – organisation