J’ai déjà écrit plusieurs articles au sujet de l’assistance sur l’UTMB. Ma récente expérience aux côtés de Perrine Fages m’a donné envie de reprendre mon clavier pour compléter un peu ce que j’avais pu écrire à ce sujet. Il ne s’agit en aucun cas d’un récit de la course de Perrine, je reste à ma place d’assistante évidemment, je la laisse prendre la parole si elle le souhaite sur ses propres réseaux. Voici donc l’update de l’UTMB vu du bas côté !
Je vous préviens tout de suite, cet article ne va pas être vraiment organisé, ce sera une suite de remarques, d’infos diverses et variées, à vous de faire le tri ensuite 😉. Je le dédie à Cathy qui se reconnaîtra je l’espère et sans qui tout ça ne serait sans doute jamais arrivé. Avoir la chance de l’observer de près ou de loin sur les assistances de l’UTMB m’a donné envie de me lancer à mon tour et c’est même devenu une expression entre nous : « faire un ravito à la Cathy », en mode formule 1 et paf tu ressors de la base de vie les roues changées, le parebrise nettoyé, le plein fait sans avoir rien compris… C’est ça « être une Cathy » pour moi aujourd’hui ! Maintenant place à l’article 😀.
Il y a un monde entre l’assistance d’un coureur (je vais rester au masculin tout le long de l’article ce sera plus simple mais évidemment ça marche aussi si vous êtes une coureuse hein ?) rapide et d’un coureur qui se battra avec les BH. Déjà tout simplement parce que vous allez avoir plus de temps pour rejoindre les différentes bases de vie mais aussi parce que justement une base de vie après le passage de 1000 coureurs… ce n’est plus vraiment la même limonade. Je ne vais pas m’attarder sur le fait que cette année à Courmayeur, une partie se faisait à l’extérieur, parce qu’avec un peu de chance l’année prochaine on reviendra à une config normale avec tous les coureurs au chaud dans le gymnase. Mais partez du principe que même si l’orga fait au mieux, il peut en fin de peloton manquer quelques trucs, et là l’assistance fera vraiment la différence.
Voiture ou bus de l’orga ? Alors oui, évidemment, le plus écolo c’est de prendre les navettes… Mais sincèrement de vous à moi, même si l’organisation est top de ce côté-là, avoir son propre véhicule si on souhaite vraiment faire toutes les bases de vie et la Fouly en plus, avoir sa voiture facilite quand même grandement les choses. Perso, je ne commence l’assistance qu’à Courmayeur et j’évite d’aller me mettre dans le bordel des Contamines. Pour Champex, c’est un peu compliqué pour se garer, il faudra accepter de marcher un peu, mais pour les autres bases, c’est franchement super bien organisé du côté des parkings et ça tourne bien. A Trient allez à la sortie du village, on trouve des places plus facilement et ça reste très raisonnable question marche à pied (pensez à votre propre frontale pour circuler on ne voit pas grand chose !). L’avantage, c’est que dès que le coureur est parti, son assistance a ce réflexe totalement stupide de foncer à la voiture pour rejoindre le ravitaillement suivant, comme s’il allait courir à 80km/h dans la montagne… Ne cherchez pas, c’est comme le réflexe de Pavlov du mec qui se met à courir pour passer la ligne d’arrivée alors qu’il marche depuis 70 bornes. C’est complétement con, mais on le fait tous.
L’avantage de la voiture ou du combi, c’est évidemment que vous allez pouvoir vous reposer aussi un peu, ce qui engendre un peu d’anticipation avec duvet, oreiller… Pensez à votre coureur mais pensez aussi à vous ! Les doudounes sont vivement conseillées également parce que la nuit ça caille sévère à les attendre en mode suricate, prêt à bondir sur la première frontale qui apparait au loin. Gants, bonnet, tenue confortable, le look on y pensera une prochaine fois.
Question alimentation, bon à savoir, le café de la patinoire au rez-de-chaussée dans le gymnase de Courmayeur fait des cappuccinos à tomber à la renverse et leurs croissants à la confiture sont une institution pour tout accompagnateur qui se respecte. Tout l’intérêt d’aller à la Fouly faire coucou à votre coureur, c’est surtout qu’on peut en profiter pour déjeuner à l’auberge des Glaciers, face à la montagne et profiter du wifi pour checker livetrail et l’avancée de votre poulain. Attention à Champex, les restaurants sont un peu loin de la base de vie, on peut manger une saucisse grillée avec des frites mais ne faites pas comme nous, pensez à prendre de l’argent liquide pour payer. Ils acceptent les euros ! Trient en pleine nuit c’est morte plaine mais à Vallorcine vous pouvez trouver un café ou là aussi manger une barquette de frites en fonction de l’heure où vous arriverez.
Pour le trajet, vous avez deux options : soit passer par Aoste pour rejoindre la Fouly, soit repasser par la France. Les deux se valent à quelques minutes mais attention au tunnel du Mont Blanc qui est très vite embouteillé (en plus de coûter un rein). Idéalement, on refait un petit coup de google map ou autre waze pour avoir une idée du temps de parcours et on s’adapte. Si vous optez pour la route suisse via Chamonix, sachez qu’il y a un Coop assez important à environ 10km de Martigny pour faire le plein pour vous et votre coureur s’il manquait des choses. On trouve tout sauf de l’orangina !!!
Si comme moi, vous voulez préparer un plat chaud type nouilles chinoises ou tout simplement une soupe, vous pouvez vous équiper d’une bouilloire sur allume cigare, d’un thermos et roulez jeunesse. Comptez moins de 20€ chez Norauto 😉.Vous pouvez aussi prendre une bouilloire classique et squatter une prise quelque part. Attention, en Suisse leurs prises sont différentes ! J’avoue mais le répétez à personne, j’ai rempli mon thermos à Trient pour avoir de l’eau chaude pour Vallorcine et préparer des nouilles chinoises pour Perrine.
Pour terminer sur les considérations alimentaires, vous n’avez pas le droit d’aller chercher à manger pour votre coureur. C’est ce qui est dit dans le règlement et évidemment je l’ai respecté scrupuleusement mais pour aller remplir les gourdes, là souvent il y a des robinets facilement accessibles à tout le monde. Cela lui permet de rester tranquillement sur son banc pour manger pendant que vous gérez ces considérations liquides. Bon à savoir aussi, plus d’eau type St Yorre pour limiter l’impact carbone de la course, ce qui fait que je suis venue avec mes propres bouteilles. Je rappelle aussi qu’officiellement les ravitos hors zone sont interdits… Bon, à voir le bazar à certains endroits, je vous confirme que pas mal d’assistances ont un peu zappé l’info mais c’est de bonne guerre et pour celles et ceux qui finiront en plus de 42h, on s’en fout un peu non ?
Le volume du sac d’assistance n’est pas vraiment limité mais on n’arrive pas non plus avec une valise à roulettes grand format ! Perso, j’ai un sac North Face base camp 30 litres qui est super pratique puisqu’il tient sur mon dos. L’avantage évidemment c’est que si vous avez une voiture, vous pouvez embarquer tout ce que vous voulez. Une paire de chaussures de rechange au cas où est loin d’être une mauvaise idée ! Vêtements, chaussettes, vestes sèches… Prenez du rab, ça peut servir. On part aussi avec au moins une frontale de secours et surtout des flasques !!! S’il y a bien un truc qui peut se mettre à fuir et poser un vrai souci, c’est ça. J’ai toujours de quoi masser, un kit de sauvetage des pieds. La prochaine fois je crois que je rajoute un bâton de massage, ça ne prend pas de place et ça sera super pratique. Pas la peine de prendre un sac, puisque la puce est fixée sur le premier et ne peut être attachée à un autre. Cela sous-entend qu’en cas de problème vous allez devoir le réparer, donc kit de couture, épingles à nourrisses, on prévoit deux ou trois trucs de base pour faire face à l’urgence.
J’avais comme toutes les fois une chaise de camping qui peut me servir à titre perso évidemment le temps que mon « assisté » arrive mais également pour lui comme vous pouvez le voir sur la vidéo plus haut. Pour Trient et Vallorcine, évidemment on oublie, il n’y a pas assez d’espace au ravitaillement pour l’encombrer d’une chaise, même dans un coin.
Vu chez les autres et j’ai trouvé que c’était une bonne idée que je vais adopter pour la prochaine fois, un plaid en polaire permet de tenir au chaud son coureur le temps du ravitaillement sans qu’il est besoin d’enlever quelque chose et c’est idéal pour aller dormir un peu à Courmayeur par exemple parce que les matelas sont dans une matière plastique qui ne doit pas être très agréable.
Voilà en quelques points ce que je peux vous dire sur le sujet, si évidemment vous avez des questions plus précises n’hésitez pas je suis là pour ça !
crédit photo : Vincent Lyky