Oui je sais encore le Megève Nature Trail… Pas très original me direz-vous comme destination puisque j’y suis presque depuis la naissance de cette course mais que voulez-vous, Megève est une vraie histoire d’amour pour moi puisque je m’y suis quand même mariée ! Alors forcément quand ils ont annoncé une nouvelle distance, ni une ni deux j’ai foncé.
Ce qui me plait beaucoup dans cette organisation c’est son offre super variée sur 2 jours qui te permet de faire des combo ou des blocs comme on dit quand on veut faire pro sur un week-end, idéal quand tu veux te lancer un petit défi qui te sort de ta zone de confort, ou tout simplement de préparer un objectif plus important comme une CCC pour ne pas la nommer. Tu as aussi la super idée de pouvoir partir soit pour une boucle de 8km, soit de doubler (mais le parcours est différent évidemment) si tu te sens des ailes pousser. C’est top je trouve pour les débutants. Perso cette fois je me lançais tout naturellement sur l’Aiguille, le nouveau format de 43km. Il faut dire que le teaser était appétissant !
Avec ce nouveau tracé, le MEGEVE NATURE TRAIL rentre dans une nouvelle dimension, celle du sky running. Vous pourrez tutoyer les sommets (2479m) sur un parcours très aérien…. Sensations garanties et parcours à couper le souffle. D’entrée de jeu, vous vous hisserez au sommet de Rochebrune (Km6) avant de basculer sur le Leutaz (Km 8). A partir de ce point, le chemin devient « un single track » qui va d’abord vous emmenez sur les contreforts du Beaufortain (Km 12 à 25). La végétation est basse et le parcours roulant, à l’exception du Col de la Limace (Km 17) qui porte bien son nom car vous vous trainerez tel un gastéropode. Entre la Croix de Pierre (Km 18) et le Col du Joly (Km 25), vous vous féliciterez d’avoir opté pour cette course magique… mais quelques mètres plus tard, quand vous tenterez de vous hissez au sommet de l’Aiguille Croche en poussant fort sur les bâtons, voir en vous aidant des mains avec une pente « monstre raide », comme disent les gars du pays. Arrivé au sommet (Km 28), les jambes seront en souffrance mais le moral sera au beau fixe. Les mots me manquent pour parler de cette fabuleuse arête (Km 28 à 32), extraordinaire (il faudra juste ne pas avoir le vertige). Derrière, on vous a concocté un tracé aux petits oignons pour avaler la crête du Mont d’Arbois (Km 34 à 37) avant d’entamer la descente vers Megève et l’arrivée.
6h du matin, samedi, je retrouve mon ami Ludo, son micro et son enthousiasme… Tout ce qui m’a tant manqué pendant ces mois sans dossard. Mon objectif du jour est clair : tester ma santé fragilisée récemment pour moult raisons qui n’ont rien à voir avec le trail ou même la course à pied. J’ai donc prévu dès le départ de très bien vivre le fait que j’allais à n’en pas douter être forcément dans les dernières mais là l’idée est vraiment de voir comment mon corps réagit pour ensuite enfin je l’espère pouvoir reprendre une prépa normale. Et comme clairement tu sens que tout le troupeau est affamé de dénivelé, mon plan se passe comme prévu. Pendant plusieurs kilomètres je vais même être persuadée d’être tout simplement la dernière. Tiens quand j’y pense un point positif à noter, tu as une barrière horaire à l’arrivée mais sur le parcours pas de stress, on t’attend gentiment pour te ravitailler, c’est plutôt cool je trouve. Un des petits reproches qui avaient été fait à l’organisation sur les autres parcours, c’est qu’ils étaient plutôt roulants dans le sens où il y avait beaucoup de traces de 4×4 donc des trucs larges et confortables. N’oublions pas que la montagne dans le coin est vivante et que de nombreux agriculteurs y vivent au moins l’été. Perso ça ne me gênait pas beaucoup mais l’organisateur a voulu faire plaisir aux « aventuriers » du dénivelé et il nous a gâté à n’en pas douter.
Même si je profite un maximum de la balade qui finalement sera moins pluvieuse que la météo le laissait supposer quelques jours auparavant, j’ai pour la première fois le nez sur mon cardio pour être sûre que je reste dans la bonne zone. Des épisodes récents de tachycardie m’ont bien filé la trouille alors je fais très attention. Je relance dès que c’est possible et j’apprécie à fond le fait d’être à la fin du troupeau, seule dans la montagne. Ah ça je n’ai pas l’excuse du « ouais mais j’ai été ralenti par les bouchons » en mode Maxi Race… La plupart du temps j’étais vraiment seule avec parfois un traileur en vue derrière ou devant mais rarement. On sort assez vite de la station après un petit passage sur le légendaire et incontournable calvaire. Un petit tour dans l’arrière village où tu découvres des chalets à tomber à la renverse inoccupés pour la plupart (je suis dispo si vous avez besoin d’une gardienne !) et c’est parti pour la montagne au sens où on l’entend. Je sais que le col de la Limace m’attend et je tiens à lui faire honneur !
Heureusement qu’il y a les ravitos avec tous pleins de bénévoles adorables pour me rappeler que je suis sur une course ! Très honnêtement le point fort de ce parcours reste évidemment la crête entre l’Aiguille Croche et le Mont Joly. Certes je n’ai pas eu le droit à la météo parfaite et j’ai même eu un peu de pluie mais c’était vraiment l’effet waouh attendu. J’ai de la chance parce que je croise quelques randonneurs qui tous m’encouragent comme si j’étais la première. A part un ou deux spécimens de « napasditbonjour », j’ai vraiment eu un fan club adorable et très enthousiaste alors que je ne vais pas plus vite qu’eux ! Il faut dire que je prenais deux minutes pour m’arrêter et répondre à leurs questions. De toute façon au point où j’en étais dans le classement, je n’avais rien qui justifiait le fait d’être désagréable avec les gens genre « excusez-moi pardon je suis pressée, vous comprenez ». J’ai même bien amusé un petit groupe dont l’une des randonneuses s’inquiétait de me voir court vêtue sous la pluie et le vent. Quand je lui ai répondu « pré ménopause, bouffées de chaleur, même pas peur », elle a éclaté de rire ! Je vous rassure cet épisode de mauvais temps n’a pas duré très longtemps et j’ai fini par enfiler ma super veste gore tex pour éviter d’attraper froid.
Bon je suis toujours une piètre descendeuse et la caillasse entre le Mont Joly et le Mont d’arbois n’est toujours pas mon amie. Si des bénévoles du ravito de la Folie Douce (c’était vraiment le thème du week-end !) passent par là, je m’excuse, j’étais vraiment fatiguée, je parlais des Mandarines bien sûr ! J’étais toute désolée de découvrir une jeune femme qui abandonnait là, finalement si proche du but. Je lui ai proposé de venir avec moi, lui promettant de l’attendre autant que nécessaire, nous étions large sur la barrière horaire mais elle a décliné mon invitation. Si elle passe par là, je lui souhaite un prompt rétablissement !
J’ai bien tenté de grimper dans le télécabine pour redescendre plus vite à Megève mais puff… ils ont tout prévu et des gentils bénévoles veillent au grain… Moi qui m’imaginais descendre en mode « la petite maison dans la prairie », j’avais juste oublié que le bain de boue promis par le directeur de course, ben il était là, juste devant moi… Et s’il y a bien un truc que je déteste c’est me salir, surtout que je portais ma nouvelle petite jupe Compressport trop jolie. Je suis donc descendue doucement mais surement prenant même le temps de photographier les champignons ! Bon je vous rassure j’ai quand même couru les deux derniers kilomètres pour faire ma kéké dans le village, ce qui n’était absolument pas crédible vu le chrono à l’arrivée mais que voulez-vous on ne se refait pas et sincèrement j’avais vraiment envie d’aller prendre une douche parce que ma propre odeur commençait à m’incommoder, c’est dire…
Je vous partagerais bien mes photos de moi triomphante passant la ligne d’arrivée mais mon cher et tendre pourtant présent m’a dit « ah mais fallait que je te filme ? tu ne me l’avais pas dit aussi », preuve s’il en était qu’il est totalement blasé de mes balades baskets aux pieds 😂. La bise à Ludo (mais pas la peine de vous énerver, je sais que ce n’est pas covid friendly, c’est une façon de parler !) et je file à mon hôtel situé juste en face de la ligne d’arrivée. Je ne vais pas vous mentir, à ce moment précis mais surtout le lendemain matin, quand je verrais de mon balcon les « 30k » partir sous la pluie, j’ai béni le fait d’avoir choisie d’être raisonnable cette fois-ci. Sincèrement ce 43 était bien la distance qui manquait à cet événement qui méritait un vrai parcours plus alpin. Super orga, supers parcours avec pleins de distances pour que tout le monde soit comblé, mais sérieusement vous attendez quoi pour venir courir à Megève en été ?
PS : petit message perso à l’organisation suite à la confirmation d’une autre participante qu’il n’y avait pas de salé sur les ravitos, surtout sur les deux derniers, à noter dans vos tablettes pour l’année prochaine, ce sera vraiment parfait comme ça !

Bon à savoir : j’ai profité de l’occasion pour tester le Novotel qui vient juste d’ouvrir et qui est partenaire de la course. C’est juste parfait, déjà parce que vous retirez votre dossard dans le hall de l’hôtel, vous n’avez qu’à traverser la route pour aller au départ ou pour vous trainer à votre douche après la course. Les chambres sont superbes et pour bien connaître la chaîne que j’ai pas mal fréquentée quand les enfants étaient petits (les chambres communicantes et la gratuité pour les enfants de moins de 16 ans… ça parle bien aux familles nombreuses comme la mienne !), on est clairement dans du haut de gamme. Le petit déjeuner est dingue avec une gentille dame qui fait même des pancakes à la demande. Attention la carte du restaurant est un peu light pour les exigences nutritionnelles de certains traileurs, je préfère juste vous prévenir. Autre détail qui n’en est pas un, le petit déjeuner n’est pas possible pour le départ matinal du samedi. Il y a une bouilloire et un frigo dans la chambre, vous pouvez être en autonomie sans souci. Je compte remonter l’info à l’organisation et à la direction de l’hôtel, peut être que ça changera l’année prochaine, sait-on jamais ! Le palais des Sports est juste à côté, idéal pour la récup dans le superbe bassin extérieur chauffé grâce à la patinoire juste à côté. Dernier point super positif, le parking couvert est inclus dans le prix de la chambre.
PS : je complète mon article parce que suite à sa publication j’ai déjà eu un retour de la direction de l’hôtel qui s’est engagée à proposer un petit déjeuner plus matinal ainsi qu’un diner plus adapté aux besoins des traileurs. Comme quoi, il suffit de demander et bravo pour la réactivité !