J’ai couru mon premier marathon en Kinvara … tout court (à l’époque, elle ne portait pas de numéro car elle s’inscrivait dans une tendance minimaliste dont nul ne savait prédire une éventuelle pérennité) et j’ai eu aux pieds absolument toutes les versions, retrouvant à chaque fois, avec plaisir, des constantes bien établies : drop de 4 mm, largeur du chaussant, spécialement à l’avant, légèreté, souplesse absolue et confort royal conférant parfois à une certaine mollesse mais qui me convenait parfaitement pour mes longues chevauchées. Le communiqué de presse de lancement de la nouvelle Kinvara 12 annonçait plus d’agressivité pour un gain en vitesse appréciable, tout en conservant les spécificités qui ont fait l’histoire et le succès du modèle. Bref, un gros changement en perspective.

Je n’ai pas trop envie de vous abreuver de technique (vous pouvez retrouver toutes les caractéristiques de la Kinvara 12 sur le site de la marque : ici) aussi ne parlerai-je que pur ressenti personnel. Un ressenti qui pourrait se résumer à « mais où est passée ma Kinvara ? ». D’où le « révolution » du titre de l’article. Cette version 12 n’a rien à voir avec ses ancêtres et je trouve qu’elle ne s’inscrit pas vraiment dans la même lignée. Elle introduit une réelle rupture. Mais … si on fait abstraction de la tradition (à laquelle des coureurs n’ont jamais adhéré d’ailleurs, trouvant la Kinvara trop poussive) on a affaire à un excellent modèle et c’est bien là l’essentiel 🙂
A l’exception du drop (4 mm), du poids (220 gr en 45) et du prix (135 €), tout ou presque a changé. Côté négatif, la toebox est moins large qu’avant, ce qui peut s’expliquer par un concept de chaussant un peu élastique et adaptatif à la morphologie du coureur. De fait, si au début, j’ai pu être un peu gêné, je me suis rapidement habitué, jusqu’à ne plus être obnubilé par ce point.

Continuons sur ce chaussant pour dire qu’il s’avère très agréable à l’usage car en phase précise avec la forme du pied et épousant ses mouvements sans les contraindre. « Maille » fine mais qui respirante. Laçage hyper précis. Bref, confort absolu, quelle que soit la vitesse de course. Une durabilité qui semble également née sous de bons auspices. C’est aussi valable pour la semelle, un traditionnel point faible de la Kinvara. Sur cette version 12, elle est nettement plus résistante à l’abrasion.
La semelle – la chaussure dans son entier – a perdu en souplesse mais cette perte est compensée par un dynamisme Nettement (avec un N majuscule) supérieur. Pour le coup, j’ai eu l’impression d’avoir des racers aux pieds. Très impressionné par la réponse de l’avant de la semelle à l’impulsion. L’agressivité évoquée dans le communiqué de presse est bien présente. Quel changement ! La Kinvara 12 est une bombe 🙂 Côté amorti, on est toujours sur quelque chose d’assez léger mais nettement suffisant pour des coureurs de poids moyen et pour toutes vitesses de course. Le contact avec le sol est très agréable. A noter qu’on a aussi gagné en stabilité et en précision.
Il est à noter que ces changements élargissent la palette d’utilisations possibles : de la sortie tranquille aux séances de fractionné sur piste, du 10 km au marathon. Ce qui rend la chaussure bien plus universelle qu’elle ne pouvait l’être auparavant, même si elle est dorénavant clairement typée compétition.
Les traditions sont parfois pesantes et des coups de balai de temps en temps peuvent être salutaires. Il ne faut pas les rater afin de repartir sur de bonnes bases. C’est ce qu’a réussi Saucony avec la Kinvara 12, transformant un modèle typé confort en une bête de course sans dénaturer ce qui en faisait la quintessence. Bravo ! J’adhère et j’adore.
Prix : 135€ en promo sur Irun à 112€ pour les hommes ici et pour les femmes là.