C’est bien la première fois que l’annonce d’un test sur mes réseaux sociaux soulèvent autant l’enthousiasme… J’ai reçu un nombre de messages directs hallucinants en mode « alors il est comment ? » au sujet du sac mais aussi, plus surprenant en mode « wouah il est super joli ». Voici donc enfin mon ressenti pour le sac E-Exp 10 litres de Rossignol.
Avant toute chose, je tiens à vous dire ceci : j’ai aussi eu beaucoup de commentaires pour le sac en mode « c’est une copie de Raidlight »… Rien de bien surprenant quand on connait les relations houleuses entre les deux marques qui, après un mariage ultra romantique en sont très vite venus aux mains, ambiance « La guerre des Roses », un grand classique pour les histoires passionnelles. Personnellement les histoires financières de prestation compensatoire, de qui garde les enfants et qui gardera le chien ne m’intéresse pas. Toujours personnellement, je vois dans ce sac des inspirations de pleins d’autres modèles puisque vous n’êtes pas sans savoir que j’en ai eu des dizaines sur le dos, de pleins de marques différentes, alors qui a piqué quoi à l’autre… J’ai suffisamment traîné également dans les ateliers de conception des grandes marques de trail pour avoir vu dans un coin de la pièce toute la concurrence dépiautée afin d’aider les ingé produits à voir ce qui se fait et ce qui pourrait se faire. Voilà c’est dit, maintenant passons au test !
Commençons par le commencement : je le trouve beau… Je sais que ça peut paraître totalement niais comme remarque ou pire une remarque de « fille » mais vu le nombre d’hommes qui m’ont demandé où je l’avais eu, je me dis que je ne suis pas la seule 😉. Ils ont fait très forts en reprenant tous les codes de la marque, avec, et là le culot est grand, moult références à notre drapeau bleu blanc rouge pouvant presque prêter à confusion et sous entendre un « made in France » de derrière les fagots. Evidemment il n’en est rien mais j’avoue que c’est très bien joué.
Il est annoncé 10 litres mais je suis absolument persuadée qu’il en fait plutôt 12… J’ai fait un test classique : la configuration « UTBM » option froid qui parlera à beaucoup de personnes et j’avais encore vraiment de la place (il y a la vidéo sur mon insta pour ceux que cela pourrait intéresser). C’est clairement son point fort. Il y a une poche extérieure qui peut accueillir une veste de pluie, la Rossignol évidemment, mais pas seulement. J’ai fait le test avec plusieurs vestes que j’ai en stock (toutes « UTMB » si jamais vous vous posiez la question) et j’ai deux modèles qui ne passent pas, ma Kalenji et mon indestructible Titanium de Columbia mais comme il restait de la place dans le sac, pas de panique, vous pouvez l’emmener quand même.
Les petites poches à l’avant sont hyper bien placées, instinctivement ta main se met pile poil sur la fermeture. C’est très bête à dire mais le nombre de fois où j’ai galéré sur d’autres modèles pour pouvoir ranger mes gants ou attraper une barre sans avoir à réfléchir, je me dis que ce n’est pas aussi évident que ça. Le carquois est vraiment top pour attraper ses bâtons ou les ranger. Le système que je n’avais jamais vu est vraiment super bien foutu. Les deux flasques livrées avec le sac ont une grande ouverture, nickel pour mettre nos poudres de perlimpinpin sans en mettre partout. Même les flasques sont super belles en plus !
Question conception, les trois systèmes de serrage permettent vraiment au sac de ne pas bouger et se révèlent très confortable (sur les côtés, à l’arrière et à l’avant). Attention, je tiens à préciser qu’il n’a pas fait plus de 35km d’une traite sur mon dos !!! Comme je ne l’ai en test que 3 semaines, je n’ai pas pu faire plus. J’ai volontairement ce jour-là pris le risque de porter un vrai soutien-gorge pour repérer les zones de frottement au niveau du fermoir dans le dos, pas le début d’une trace mais là aussi, à voir si on prolonge la distance. La notion Unisexe est plutôt bien respectée puisqu’il suffit de regarder mes photos perso, j’ai de la poitrine, voir même pas mal de poitrine pour une ultra traileuse et ça ne m’a pas gênée grâce aux fermetures à l’avant élastiques qui s’adaptent parfaitement.
Alors que du bon me direz-vous ? Ne rêvez pas !!! Je suis comme Julio, y n’ai pas changé, et quand j’ai un truc à dire, je le dis 😉. Le sac n’est pas étanche (aucune tromperie sur la marchandise, il n’est pas annoncé comme tel !), et vu les seaux de flotte que je me suis pris samedi dernier, j’ai bien apprécié d’avoir tout mis dans des sacs étanches Osprey comme je le fais à chaque fois. Seul avantage, la matière ultra légère du sac sèche vite. Il manque un crochet pour ses clés, j’aime bien savoir où elles sont sans avoir à fouiller partout. La poche avant fermée est annoncée dans le communiqué de presse comme destinée à accueillir « nos biens précieux » mais moi pendant une course, j’ai besoin d’avoir accès en priorité à ma bouffe et ma tasse pliable pour le ravito, mes clés sont à l’arrière. A ce prix, je veux un crochet…
Clairement le sac est conçu avant tout pour les flasques. Il y a un emplacement dédié à la poche à eau mais à l’usage je préfère vraiment que ce soit quelque chose d’externaliser pour ne pas me retrouver à ouvrir tout mon bordel pour sortir la poche et la remplir. Il manque aussi un petit anneau en tissu pour suspendre ton sac, soit pendant la course, soit tout simplement chez toi pour qu’il sèche. C’est un détail mais là encore pour le prix, moi je veux mon anneau (ça doit avoir un nom mais désolée je ne le connais pas mais vous savez le truc en haut du sac !).
Il manque aussi un espace pour ranger le portable. Oui, je sais ça fait influenceuse ma remarque mais je suis comme beaucoup, à la vitesse où je cours, moi je prends des photos. Là clairement, sauf à glisser mon téléphone derrière une des flasques (ce qui n’est pas possible avec le mien beaucoup trop gros mais peut-être avec un iphone…), je n’ai pas d’espace dédié. Je suis partie avec ma ceinture Compressport qui fait parfaitement le job, la question n’est pas là, mais le portable n’est plus un gadget et il est même obligatoire sur de nombreuses courses. Il faut lui trouver une place accessible facilement. J’ai bien vu qu’eux-mêmes vendaient une ceinture (40€ à découvrir ici) mais pour moi, à ce prix, ça ne doit pas être une option payante en plus.
En conclusion : pour une première, franchement c’est une réussite qui mérite juste deux ou trois petites améliorations pour avoir un sac « quasi parfait ». La prochaine fois, Rossignol appelez-moi, je serai ravie de tester les prototypes 😉. Question placement prix, oui il est cher mais il est clairement dans l’offre des « grandes marques » et avec les flasques et le carquois inclus, franchement, désolée de le dire mais il n’y a rien à dire.
Conclusion générale : sincèrement Rossignol fait une très belle entrée dans le monde du trail avec une gamme complète qui va du t-shirt aux baskets en passant par le short et le sac et une égérie phare en la personne de Martin Fourcade qu’on ne présente plus. Si la marque fait l’effort d’écouter les remontées terrain et de quelques ajustements de tarif, elle a tout pour devenir une incontournable des lignes de départs… Vous savez le truc avec Ludo qui crie dans le micro, des gps qui bippent dans tous les coins parce que les cardio s’affolent ?
