J’ai eu la chance à la fois de regarder les trois épisodes de la mini-série « Only see great » mais aussi de m’entretenir avec Floria Gueï, athlète spécialisée dans le 400m qui signait là son grand retour après la naissance de son fils Cameron.
Le Pitch
Elle devait suivre 4 athlètes de la team Puma pendant presque une année, une année destinée à les emmener aux JO de Tokyo. On y retrouve :
• Florent Manaudou, sorti de sa retraite après trois ans d’absence, déterminé à décrocher une deuxième médaille en natation ;
• Floria Gueï, de retour après avoir donné naissance à son fils Cameron, se lance le challenge de redevenir une des Européennes les plus rapides sur 400m ;
• Laëtitia Guapo, meilleure joueuse de basket 3×3, se bat pour se qualifier à la compétition pour la première fois de l’histoire ;
• Allan Saint-Maximin, grand espoir du football français, qui tente de gagner sa place en s’imposant en Premier League.
Avec un narrateur VIP en la personne d’Usan Bolt qui devrait envisager une reconversion parce que franchement il assure dans son rôle de présentateur.
Mon avis
Evidemment à la base nous aurions dû suivre ces 4 athlètes se préparant à vivre leur principal objectif, nous faire vibrer à Tokyo. Mais rien ne s’est passé comme prévu, nous le savons tous. J’ai adoré plusieurs points : déjà le choix des sports représentés, deux collectifs, deux individuels, c’était parfait. Personnellement j’avoue sans aucune honte que je ne connaissais pas le jeune footballer mais maintenant je vais le suivre parce que pouvoir découvrir ainsi le sportif mais aussi l’homme et le père change forcément un peu la donne ! Florent lui évidemment je le connais (j’ai même eu la chance de le rencontrer et de pédaler à côté de lui !) et comme Floria, nous étions face à un double objectif, retrouver son niveau d’avant et se qualifier pour les JO. L’un s’était arrêté pour un changement de carrière et Floria, plus classiquement pour un bébé, comme vous le savez surement. Ce combo donne à l’ensemble clairement un intérêt supplémentaire. Surtout quand la covid joue les invités surprise… On se met à la place de ces athlètes pour qui les JO représentent un objectif ultime qui demande des mois d’entraînement, pour ne pas dire des années. Certes on peut partir du principe qu’un an de plus pour se préparer ça peut être une bonne chose mais c’est aussi un an de plus où tout peut arriver comme une blessure. Surtout que tout s’est mis à l’arrêt. Tu te mets à la place de Florent qui n’a plus de piscine olympique pour s’entraîner… Celle de Floria qui se défoule sur son tapis ou de Laëtitia qui improvise une séance de cryo nature dans la rivière à côté de sa maison !
Franchement le résultat est vraiment réussi, et que vous soyez amateur ou non de leur discipline, suivre ces quatre personnalités, voir leurs doutes, leur volonté de ne rien lâcher, leur façon de se réinventer, c’est franchement passionnant, et là c’est la maman qui parle mais ce sont vraiment des documentaires à regarder en famille pour donner des idées aux enfants et les inspirer ! Mais ma curiosité étant ce qu’elle est j’ai voulu en savoir un peu plus sur Floria et j’ai eu la chance de l’avoir au téléphone pour lui poser quelques questions.
La parole à Floria
Ce n’est pas rien une grossesse, il ne faut pas se mentir surtout lorsqu’on est athlète de haut niveau. J’ai eu beaucoup de chance, parce que tout s’est bien passé que ce soit pendant les 9 mois mais aussi le jour J. J’ai pu faire du sport jusqu’au 8ème mois sous surveillance médicale évidemment et reprendre très vite après un mois et surtout après une rééducation périnéale en bonne et due forme. Oui, le corps se transforme pendant une grossesse et c’est d’autant plus vrai à mon niveau. Il faut donc admettre que ça prendre du temps mais surtout en passer par un vrai retour aux bases. Je ne suis pas retournée tout de suite sur piste, j’ai pris le temps de retravailler mon cardio, de faire des circuits training en salle, déjà pour retrouver mon poids idéal mais aussi pour éviter la blessure à cause d’un retour trop rapide. Courir avec un poids qui n’est pas le bon ça peut être aussi très dangereux. C’est seulement quand mon corps a été fin prêt que je suis retournée sur piste.
Question « mental », je ressens vraiment l’effet Maman ! J’ai envie de me dépasser forcément pour que mon fils soit fier de moi mais il y a aussi un point important, c’est que j’ai l’esprit tranquille d’avoir pu réaliser mon rêve de grossesse. C’est clairement une force pour les objectifs à venir, même si on doit gérer une situation que l’on n’aurait jamais pu imaginer… Quand les JO ont été reportés, il a fallu s’adapter. J’ai pu participer à deux compétitions qui se sont bien passées puisque j’ai même gagné la première alors que je m’engageais sur une distance différente, forcément ça rassure pour l’avenir. J’ai respecté ensuite une coupure de trois semaines comme si j’avais participé aux JO et je suis repartie à l’entraînement avec les nouvelles dates en tête. Je sais ce que je dois travailler, j’ai presque une année pour le faire. J’espère sincèrement que Tokyo se déroulera dans des conditions « normales » avec le public au grand complet pour nous encourager. On peut courir sans personne dans un stade, c’est certain mais ce n’est plus une fête… ça devient juste une compétition et franchement ça me manquerait énormément.
Rendez-vous le 23 juillet 2021 pour la cérémonie d’ouverture de la XXXIIᵉ olympiade de l’ère moderne et pour patienter, allez regarder cette mini-série, ça devrait vous motiver pour vos séances hivernales !