Cécile vous a narré hier et ici-même ses aventures, denses, passionnantes, empreintes d’humanité, comme à son habitude, lors du semi-marathon de Deauville dimanche dernier. Je prends à mon tour la plume (il y avait longtemps) pour vous conter les miennes, bien plus plates, façon de parler, sur le marathon de la même ville.
Point de découverte touristique avec moi puisque j’ai fait l’aller-retour Versailles-Deauville dans la journée. J’imagine que vous signaler que les places de parking étaient exceptionnellement gratuites et nombreuses à être situées à proximité du départ, ne constitue pas un événement digne d’être signalé sur TripAdvisor, mais, ma foi, c’est bien pratique et agréable quand on se rend sur une course. Que les charmants hôteliers de Deauville et de ses environs me pardonnent donc de ne pas leur dresser de louanges mais mes nombreuses (sic) activités ne m’ont pas permis de découvrir les charmes cachés de la cité normande.
Un peu de côté humain quand même dans mon affaire, même si, contrairement à Cécile, ma sociabilité est des plus limitées. Ce marathon, je l’ai couru en temps que meneur d’allure personnel de mon ami et collègue David, engagé pour défendre une cause, celle de l’Association Française du Syndrome de Rett, chère au coeur d’un autre collègue de travail (merci d’ailleurs à Nicolas et à son épouse d’avoir fait spécialement l’aller-retour Hauts-de-France / Deauville dimanche, rien que pour venir encourager votre héros/héraut sur le parcours).
David, il ne s’en formalisera pas, enfin j’espère car il m’a promis un repas sous peu, je ne voudrais pas qu’il change d’avis après avoir lu ce qui suit, n’a pas le profil type du marathonien, même s’il termine troisième britannique de l’épreuve (une sélection pour les J.O. en vue ?) et ses entraînements sont plutôt … chiches (2 semaines).
Il s’était, nonobstant, courageusement, fixé un double objectif : finir aux environs de 4h50 et ne pas marcher. PARI DOUBLEMENT TENU !!! A titre personnel, je n’en tirerai pas de gloire superfétatoire puisque ma modeste contribution s’est limitée à faire ce que je fais de mieux dans la vie, quand je suis dans un jour avec : parler sans arrêt de tout et de rien, rendant ainsi les kilomètres (sauf les derniers) plus courts. Par contre, la sienne, avoisine les … 1000 € récoltés pour l’association, via une page Facebook et un compte Instragram relatant tous deux ses aventures, suivies avec passion par nos étudiants.
Intérêt de ces pérégrinations binomiales que j’ai adorées, elles m’ont permis de vivre un marathon « parmi les derniers », ce que mes temps habituels sur l’épreuve ne m’ont jamais permis jusqu’à présent. J’ai donc vécu, pour une fois, de l’arrière, si j’ose m’exprimer ainsi, la course reine de l’athlétisme grand public.
Mais j’imagine, qu’après ces longs et inutiles préliminaires, que vous aimeriez entendre parler de l’épreuve plutôt que de moi alors je vais être bref et ose l’affirmer : ce marathon de Deauville est un futur must ! Une course qui, malgré quelques imperfections déjà mises en exergue par Cécile, donne le smile. On en revient conquis et on y reviendra sans aucun doute.
Balayons, non pas d’un revers de la main, mais assez rapidement les lacunes auxquelles les organisateurs apporteront l’an prochain une réponse à la hauteur des « enjeux » d’autant qu’elles n’ont pas de caractère rédhibitoire quant à l’avenir de la course : 1) le manque de toilettes au départ (c’est assez récurrent en France, même sur le Marathon de Paris, contrairement aux autres pays européens) et des queues interminables devant les malheureux édicules. 2) les ravitaillements sous-dimensionnés, à moins que ce ne soit l’avidité des coureurs de tête 🙂
A titre personnel, courir un marathon à l’eau claire est depuis longtemps ma philosophie, donc l’absence de solide avant le 30e km (pour les coureurs au-delà des 4h30) et la seule eau de source comme liquide ne m’ont pas perturbé outre-mesure mais je conçois que d’aucuns (même si la Science prouve le contraire) pensent avoir besoin de s’alimenter en conséquence durant une telle épreuve.
Pourquoi ce SMILE alors ? Pour deux raisons : le parcours et les bénévoles.
Le parcours est à la fois pertinent, magnifique et exigeant, sans ostentation. Pertinent et magnifique car il permet de découvrir l’entièreté de ce qui fait la beauté de la région et y attire nombre de touristes : le front de mer, la plage, les planches, la ville de Deauville, l’hippodrome, la campagne, les haras, les immenses villas de « l’arrière-pays », le bocage … (un bocage fortement apprécié par la protection naturelle qu’il offre contre le vent). Exigeant car la Normandie, eh bien, ce n’est pas … plat, les ignorants de la chose s’en sont vite rendus compte, il ne fallait pas partir trop vite sous peine de caler dans l’une des nombreuses côtes jalonnant le parcours, certaines fort longues d’ailleurs.
Les bénévoles : JAMAIS sur une course, n’ai-je rencontré des bénévoles aussi sympathiques avec les coureurs ! A l’opposé de ceux qui cherchent le cacheton (blouson/repas) sur certaines grandes courses. Souriants, toujours un mot gentil pour les coureurs, des encouragements incessants même lorsqu’ils étaient seuls depuis des heures à surveiller un croisement. Les organisateurs, s’ils ont manqué d’un peu de prospective sur les ravitaillements sont de fins recruteurs et certains devraient leur demander leur secret ! B.R.A.V.O et MERCI à toutes et à tous.
Je ne regrette donc aucunement cet aller-retour express en Normandie et mes 200 km matinaux dans le brouillard sur l’A13. Courir sur un si joli parcours avec un ami au grand coeur, quoi de mieux pour passer un dimanche agréable 🙂 Et oui, je reviendrai, chaque année sur cette épreuve, que je vous recommande vivement. Je vous l’ai déjà dit et je le répète : UN FUTUR MUST.